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Ils se sont appropriés les concepts, les « solutions », les mots et jusqu’aux hommes de droite

Comment le PS a apporté sa pierre à la « trumpisation » de la France

Ainsi donc la grande affaire de cette fin d’année, en France même, est de commenter, d’analyser doctement, de tenter de comprendre le phénomène Trump. Et bien entendu d’en tirer des leçons savantes pour l’Hexagone et de faire mine de s’inquiéter de la contagion.

Même si ce « phénomène » n’était au fond pas si imprévisible, comme l’atteste la lucidité de ceux qui ont bien voulu se pencher sur la bouilloire politique qu’a créée la fracture sociale abyssale des États Unis [1]. La stupéfaction, au fond, ne semble provenir que de l’aveuglement des média dominants et d’un « politiquement correct », qui en faisant d’Hillary Clinton LA candidate évidemment souhaitable, n’a probablement fait que renforcer les thèses de l’outsider improbable. Alors, puisqu’il est de bon ton de faire le parallèle catastrophiste entre les EU et la France, voyons donc comment la « Gauche » gouvernante a su nous prémunir du risque.

A l’heure ou les factions éclatées du PS moribond se débattent encore, et où Manuel Valls feint de nous mettre en garde contre la mort possible de la gauche, on peut risquer un résumé de l’action du gouvernement en particulier et du PS en général au cours de ce quinquennat, et en imaginer les conséquences sur la légitimité du politique en France. Non pas en une analyse savante et puissante des conditions économiques sociales et politiciennes qui ont dicté les choix, mais en un constat effaré, fait par des militants de base, du désarroi qui s’empare des gens de gauche en cette fin de partie.

Les notables du PS à quelques exceptions près, élus ou pas, ont patiemment et obstinément œuvré à désemparer les classes populaires au lieu de les mobiliser, au lieu de les appuyer et les guider dans leurs luttes, ce qui serait le rôle historique d’un parti « socialiste » [2]. Ils se sont allègrement et sans états d’âme approprié les concepts, les « solutions », les mots et jusqu’aux hommes de la droite libérale. Et cela non pas pour les affaiblir et les phagocyter, mais bien pour mieux les singer, voire pour leur faire la courte échelle comme le montre l’épisode le plus pathétique de cette fin de mandat. Ils ont ainsi sabordé leur rôle historique, qui est de reconnaître la lutte des classes, de mobiliser pour ce combat, d’armer intellectuellement, de légiférer dans ce sens. Non pas de démobiliser par des cadeaux électoraux, mais d’aider à reconquérir une dignité par la mobilisation et la lutte.

Servi par sa majorité, le président a trahi ses engagements les plus emblématiques et déçu son électorat politisé, préparant ainsi le terrain à une échéance politique catastrophique qui non seulement consacrera la défaite de son parti, mais laissera un paysage politique dévasté et dangereux. Ajoutant une pièce maîtresse au désarroi politique.

Le président et son gouvernement enfin, et c’est le plus grave dans l’histoire du socialisme, ont ravagé l’imaginaire « de gauche », accréditant l’idée que les espoirs et les buts qui lui donnent chair seraient non seulement définitivement hors de portée, mais dépassés, obsolètes, ineptes, néfastes...

La grande question historique qui a agité Manuel Valls au cours de son mandat, l’a-t-il assez répété, est donc de savoir si « la gauche peut mourir ». Ou pas.

Mais bien entendu, lorsque cet homme parle de « gauche », tout le monde l’a bien compris, il s’agit de l’organe auto étiqueté « de gauche » qui sert de machine électorale à lui et à ses amis. Il ne s’agit en aucune façon de l’idéal de gauche, de l’idéal socialiste, de l’idéal de progrès humain dont tous semblent se soucier comme d’une guigne, que tous semblent considérer comme mort et enterré, si toutefois ils ont jamais cru en lui. Et l’interrogation de Manuel Valls peut être reformulée sous la forme « Tenez-vous tranquilles ! Vous allez casser tous nos jouets ».

Cet idéal socialiste, celui qu’ils ont perdu de vue, la question n’est pas aujourd’hui de savoir s’il peut mourir, mais bien de savoir qui tente de le tuer, ou tout au moins de l’anesthésier le plus longtemps possible.

Et là, aucun doute n’est possible, c’est bien le PS avec en tête d’affiche le président en exercice, ses ministres, ses hiérarques, qui administrent patiemment des doses d’arsenic destinées à perpétrer un crime parfait [3]. Le modèle est connu, c’est celui qu’a impulsé Anthony Blair de l’autre côté de la Manche, et qui a contribué à faire du Royaume Uni ce pôle de la finance escorté de sa pléiade de paradis fiscaux, qui a conduit doucement et inexorablement les travailleurs britanniques au désespoir politique, à l’abstentionnisme, puis à la rébellion débouchant sur le Brexit [4]. Laquelle a soulevé la réprobation sévère des classes dominantes et des censeurs du politiquement correct qui ont feint de n’y voir que populisme et ignorance, feint d’ignorer le désespoir politique dont elle est le révélateur.

Ce modèle, qui a assuré un certain succès électoral et une certaine durabilité à son héraut, a sans nul doute fait rêver nos dirigeants « socialistes », qui ont cru trouver là le moyen de poursuivre leur carrière politique avant de se convertir en conférenciers intercontinentaux multi-rétribués. Certes il existe quelques voix fortes dissidentes, et nous les entendons bien. Mais si elles peuvent en quelque sorte « sauver l’honneur perdu » du parti socialiste, elles ne sont ni assez nombreuses ni assez démarquées pour espérer changer la donne et réparer les dégâts.

Pour ce qui est de la France, on ne dira pas, certes, que « blanc bonnet, bonnet blanc », car il existe sans nul doute quelques différences entre les réalisations politiques de François Hollande et celles que nous promettent ses concurrents de droite, il est à craindre que nous le mesurions bientôt à nos dépens. N’oublions pas non plus l’effarante inconscience de cette droite qui laisse concourir pour la magistrature suprême un acharné de la tolérance zéro dont la rigueur ne s’applique jamais à lui même, et qui n’a pas hésité à s’entourer de conseillers aussi irréprochables qu’Alain Carignon [5].

Mais revenons à ces malfaiteurs idéologiques œuvrant au nom du PS, qui ont principalement travaillé à désespérer eux aussi tout espoir d’une société meilleure, plus juste, moins suicidaire. Oubliant l’existence de classes sociales, ils ont patiemment œuvré à donner raison à leurs adversaires de droite en affirmant et en s’acharnant à démontrer que la vision néolibérale du monde est la seule possible, et que la seule action politique raisonnable pour « la gauche » est de panser quelques unes des blessures de ce système inique et mortifère. Ils ont au fond convaincu la classe ouvrière et l’ensemble des travailleurs, que la droite était tout autant à même de les entendre [6].

Alors, à la fin du quinquennat hollandais, quelle vision cette mandature a-t-elle accréditée dans les esprits ?

D’abord l’idée que la finance ne peut être contrôlée, mais qu’au contraire on doit lui rendre allégeance. Courant rassurer la City londonienne et contempler de près son faciès après avoir affirmé aux électeurs, les yeux dans les yeux, que la finance représente un « adversaire », et qu’il n’a pas de visage, le président démontre en quelle estime il tient le peuple français, et la valeur qu’il attribue aux mots qu’il emploie et à sa propre cohérence. Poursuivant dans cette voie du reniement [7], il invente plus tard le pathétique épisode Macron, qui ne peut pas même être déguisé en tentative de prise en mains des compétences bancaires par le politique. Car son achèvement humiliant pour le pouvoir montre à quel point c’est exactement le contraire qui s’est produit, à quel point la pensée libérale d’un acteur majeur de la finance a su instrumentaliser le pouvoir « socialiste » à ses propres fins.

L’épisode Cahuzac, quant à lui, avait saccagé d’emblée « l’irréprochabilité » de la gauche. Mais bien plus grave, il avait montré l’inconscience, le mépris et le peu de convictions d’une équipe politique n’hésitant pas à mettre à un poste primordial une personnalité dont elle ne pouvait ignorer les appétits de richesse peu compatibles avec un engagement socialiste [8]. La fraude fiscale méthodique mise en place par ce hiérarque superbe pouvait dès lors difficilement passer pour un regrettable accident. Et la volonté de dureté affirmée aujourd’hui par la justice (nous verrons bien si elle sera suivie d’effet) ne change rien au désastre éthique : pourquoi donc les cadres du PS ont-ils dès le début accordé crédit à ce personnage dont les credo personnels n’avaient aucun rapport avec le socialisme ? S’ils ignoraient l’existence de ses comptes cachés, ignoraient-ils donc son amour de l’argent [9] ? Quant à la volonté de mettre désormais fin à l’évasion fiscale, alors revendiquée haut et fort, elle se sera perdue dans les méandres des compromis politiciens [10].

Pourtant le « peuple de gauche » n’avait encore vu là que la surface du nid de couleuvres à avaler...

En effet, on assista ensuite dans un déroutant crescendo, à une série de décisions que ne renierait aucun homme politique « de droite ».

Il y eut la posture impérialiste et guerrière, assortie de succès revendiqués dans les ventes d’armes. Emboîtant derechef le pas à George W. Bush et à Nicolas Sarkozy, le pouvoir se lança dans des guerres étrangères aux buts incertains et controversés, portant le joli nom d’ « OPEX ». Voilà donc que le président « socialiste » revêtait les habits du conquérant comme un quelconque « néoconservateur »... Devait-on croire sans hésitation que ces actions n’étaient motivées que par la défense de la veuve et de l’orphelin africains ? Qu’elles ne visaient qu’à museler des forces « barbares » et qu’elles avaient toutes chances d’y parvenir ? Qu’elles étaient bien des options « de gauche » ? Mais du Mali à la Syrie, les situations étaient si complexes et les informations si controversées que pour la majorité des français, leurs raisons restaient ambiguës. Et pour les gens de gauche pour qui la guerre n’est jamais la bonne solution, pour ceux qui n’ont pas oublié l’enseignement de Jean-Jaurès, ces engagements ne firent qu’ajouter au trouble et au doute. Pouvait-on croire aux belles raisons ? Pouvait-on croire au succès ? Le trouble était aggravé par les relents de présence française dans les anciennes possessions, par les intérêts économiques sous-jacents, par la propagande éhontée et gratuite qu’offraient les missions aux armes françaises et par les marchés qu’elles ouvraient [11]... Ce trouble se mua en colère sourde lorsqu’il apparut que loin de s’en distancier, le pouvoir socialiste était fier de ces retombées, que son ministre de la défense les orchestraient, et que l’on put alors douter qu’elles n’aient en rien pesé dans les décisions belliqueuses [12]. Pour couronner le tout, l’un des contrats principaux fut conclu avec le digne successeur de Hosni Moubarak, fossoyeur des espoirs de la rue égyptienne [13]...

Et au fil des événements politiques, sociaux, historiques, rien n’est venu montrer que le pouvoir « socialiste » et son oligarchie étaient capables d’agir en « hommes de gauche », capables de se référer aux valeurs et aux attentes qui vivent encore dans l’esprit des forces progressistes.

La réaction face aux problèmes posés par l’immigration, mime celle de la droite la plus dure [14], et promet elle aussi de démanteler la « jungle » [15] même lorsque cette décision, outre son manque d’humanité, est de toute évidence dépourvue de la moindre efficacité.

La réaction face au « terrorisme » ne se définit qu’en termes de concurrence avec les solutions de la droite, évite soigneusement toute question remettant en cause les choix de la société française, les discriminations sociales et les guerres étrangères, toute réflexion sur le passé colonial non résolu [16]. Esquive toute analyse approfondie, allant jusqu’à théoriser qu’à « expliquer c’est déjà excuser » [17] et à se gargariser du mot « guerre », légitimant ainsi une pensée simpliste, purement répressive et dangereuse empruntée à l’idéologie la plus droitière. On voit même le pouvoir agiter le spectre inepte et scélérat de la « déchéance de nationalité ».

Légitimée par la « lutte contre le terrorisme », la mise en place d’un système policier inédit condamne maintenant les opposants politiques (faucheurs de chaises dénonçant les paradis fiscaux) comme de quelconques délinquants « en réunion », les syndicalistes (arracheurs de chemises ou autres) comme des criminels, écarte les manifestants de la COP 21, quadrille les manifs où elle sème l’angoisse et crée les affrontements, dédouane systématiquement la police de ses méfaits pourtant documentés, et fait perdurer des moyens répressifs d’un autre âge comme les tristement célèbres « grenades de désencerclement ».

L’obstination à imposer les fameux Grands Projets Inutiles conduit à brader les biens publics en favorisant les lobbies et en imposant autoroutes, ligne Charles-de-Gaulle Express, privatisation des aéroports [18]

Enfin, la ratification à grand bruit de « l’Accord de Paris » après la COP 21 cache des tergiversations qui illustrent le manque de sérieux climatique de ce gouvernement [19].

Pour parachever le tableau, le gouvernement bafoue les classes populaires et la démocratie en imposant de manière brutale l’adoption d’une loi antisociale clairement régressive, évidemment rejetée par une majorité, et servant avec sa « loi travail » les intérêts des classes possédantes [20].

Non, rien à la fin de ce quinquennat ne survit qui puisse donner espoir, et la « gauche » que prétend vouloir sauver M. Valls rejoint les autres tendances de la classe politique adoubée pour tuer toute espérance progressiste, toute idée de justice, toute idée de paix, toute idéal « socialiste ».

Et dans le même temps où le gouvernement s’enorgueillit de la seule promesse qui n’ait pas été jetée aux orties, le recrutement de professeurs, toute la machine politique et économique de l’université à l’école, agit pour légitimer et faciliter la mise en marché et la privatisation de l’enseignement en restructurant les université dans ce but, en augmentant les droits d’entrée, en déroulant sous les pieds des écoles et universités privées le tapis rouge des avantages fiscaux [21].

Alors, sera-t-on surpris de la catastrophe qui s’annonce ? Les belles âmes « démocrates » feindront-elles encore, au lendemain des élections nationales de 2017 de s’étonner du désamour et de l’abstentionnisme, de la montée de l’extrême droite désormais indissociable de la droite « républicaine » ? Nous appellera-t-on une fois encore à « faire barrage »... ? Et qui répondra présent à cet appel ? Qui acceptera encore d’offrir son « vote utile » que les classes dirigeantes ont utilisé de manière éhontée, certaines de pouvoir faire oublier ce tour de passe-passe ? Car au fond, là est l’impasse majeure des Maîtres du Monde, que nos « socialistes » ont faite leur : les électeurs oublieront, un événement chassera l’autre, une « bonne » réaction à un événement bien choisi changera la donne. Mais non, les peuples ne sont pas totalement oublieux. La subtilisation humiliante des votes accordés à Jacques Chirac en 2001, qui furent capitalisés comme un plébiscite pour sa politique quand ils avaient été « mendiés » au nom de la défense de la république ne s’oubliera pas davantage que le contournement scélérat du référendum de 2005 ou la forfaiture du candidat hollande élu comme « adversaire de la finance ». Désormais, toute consultation électorale risque de n’être utilisée que comme un exutoire, une occasion de dire le dégoût et le rejet de la duplicité, et de créer l’abstentionnisme et les « Multixit » hypocritement déplorés. La parole politique a été systématiquement dévoyée pour ne servir qu’ à des fins de « communication », dans l’espoir de conquérir quelques franges d’électorat, indécis, tandis que les vrais soutiens de la gauche ont été pour longtemps consternés.

Et déjà dans les rangs des déçus, nombreux sont ceux qui déclarent, le feront-ils, « qu’on ne les y prendra plus ». Aujourd’hui les électeurs traditionnels « de gauche », se résignant depuis de nombreuses années à voter « socialiste » sont nombreux à confier : « Cela, je ne le ferai plus », et à ajouter, « même le chiffon rouge du FN ne me fera plus déplacer »... [22]

Voilà les dégâts d’une classe politique irresponsable, et en France aujourd’hui d’une « gauche » presque entièrement acquise aux idéaux et aux concepts de la droite, dont la phraséologie même est aujourd’hui identique. Ces dégâts dépassent de loin la crainte étriquée de Manuel Valls redoutant la mort de son outil de travail. Ils réduisent à néant la foi en la démocratie, discréditent les institutions, les hommes politiques, tuent l’espoir tout court. Et la désespérance politique qui ne trouve plus d’expression, la dépolitisation qui ne permet plus l’analyse créent partout des phénomènes aberrants lourds de conséquence dont il est de la dernière hypocrisie de s’étonner [23]...

Ainsi, au regard de l’Histoire, nos dirigeants socialistes et certains élus devront assumer d’avoir tué non pas la « gauche », mais l’imaginaire de gauche, celui même qui permet de croire au progrès humain, à la dignité des classes non possédantes, celui qui permet de croire que tout n’est pas joué d’avance, celui qui permet d’accorder foi à la politique et à la démocratie. Celui qui affirme haut et fort qu’il n’existe qu’une espèce d’humains sur la planète [24].

[2Les hypocrites « héritiers de Jaurès » feignent tous d’oublier le soutien actif qu’il apportait à l’époque aux luttes sociales. A Carmaux, Jaurès prend fait et cause pour les ouvriers et explique leurs « violences » : « La Compagnie, en faisant du bulletin de vote une dérision, a criminellement provoqué la violence des ouvriers »...

[3Les « révélations » du dernier ouvrage à la mode tendent à accréditer l’idée que le président assume totalement cette ligne politique et stratégique. (Voir l’Humanité du 20/9/2016 : Voir également l’édito du Monde du 17/10.)

[4« En 1950, 84 % des Britanniques ont voté lors des élections législatives ; l’année dernière le chiffre atteignait 66 %. » : Le Brexit : un désastre en préparation depuis des décennies, Gary Younge, le Guardian, 3/07/2016.

[5Voir l’historique de sa carrière dressé par le périodique grenoblois Le Postillon, mars 2011, https://www.lepostillon.org/Carignon-est-encore-dans-la.html

[6Cette façon de gommer les conflits de classe permet aussi à la classe patronale dominante d’avancer un agenda « apolitique » qui réduit l’économie à des questions managériales de « bon sens ». (Huffington Post, 14/10/16).

[7« Si le gouvernement Ayrault valide la position régressive de Bercy, cela signifiera qu’il a capitulé sous la pression du Medef et de la Fédération française des banques pour qui la TTF serait ’’destructrice de richesse’’. La TTF serait alors une caricature de la proposition de la Commission ». D. Plihon, Le Monde, 12/07/2013.

[8« Tout le monde savait. La seule chose que l’oligarchie reproche à Jérôme Cahuzac, c’est d’avoir craqué ». Interview de M. Pinçont-Charlot et Michel Pinçon, Là bas si j’y suis, 25/10/2016.

[9Et comme le dit le proverbe : « On ne fait pas d’hommes riches sans casser des gueux ».

[10L’Élysée et Matignon ont récemment réussi à empêcher une mesure phare de la lutte contre l’évasion fiscale des entreprises. C’était pourtant l’objectif annoncé de la loi Sapin 2. (Politis, 2/10/2016)

[11« Longtemps en difficulté sur le plan intérieur, François Hollande “se débrouille comme un chef” pour évoquer les dossiers export dans le domaine de l’armement avec ses homologues, explique un vieux routier de l’industrie de l’armement ». La Tribune, février 2015.

[12Iris note sous le titre : Trois explications pour comprendre le succès du Rafale, « Aujourd’hui, l’avion a fait ses preuves en Libye, en Afghanistan au Mali ainsi qu’en Syrie... ». http://www.iris-france.org/, septembre 2016.

[13« La lune de miel dans le domaine de l’armement se poursuit entre le Caire et Paris. », La Tribune, juin 2016.

[14Par la circulaire du 11 mars 2014, Manuel Valls élabore un plan destiné à accélérer les reconduites, et se félicite : « le niveau total des éloignements forcés atteint son plus haut niveau depuis 2006 ». (http://www.gisti.org/spip.php?article3875).

[15Manuel Valls : Le démantèlement de la « jungle » se fera « dans les prochaines semaines ». (La Voix du Nord, octobre 2016)

[16« … certains socialistes ne voulaient pas entendre parler du passé colonial ../.. refusaient de faire le lien entre le passé colonial et le sentiment d’exclusion dans le présent... » (Yvan du Roy, Bastamag, 29/9/2016).

[17Les revirements récents de M. Valls, qui estime aujourd’hui que la lutte contre la radicalisation devrait s’appuyer « sur des bases scientifiques toujours plus solides » laissent perplexes : son premier réflexe était-il donc une gesticulation ? http://www.humanite.fr/laggiornamento-de-valls-619054

[18L’argent public coule à flots au profit d’entreprises du privé. (L’Humanité, 29 septembre 2016).

[19Voir : « COP 21 : ratifier c’est bien, changer de politique, c’est mieux », Attac France, 9 mars 2016.

[20Et à marginaliser les organisations syndicales encore capables de se dresser face aux projets libéraux. ( Voir l’Humanité du 20/9/2016),

[21Sur son site internet, Acadomia s’enorgueillit par exemple d’offrir « 50% de réduction d’impôts sur le coût horaire »...

[22Huffington Post note par exemple : « Le non-respect des promesses de gauche s’est mué en cynisme à l’égard de toute velléité de changement réellement progressiste. Or, là où le cynisme triomphe, la droite populiste retrouve son terrain de chasse naturel. » (William Fortier, 13/10/2016, “Pourquoi la classe ouvrière vote à droite” ?)

[23Phénomène majeur à l’échelle planétaire : aux Etats-Unis en cet instant même, le Grand Old Party parvenu au bout de sa logique se trouve englué dans le phénomène Trump, tandis que le parti démocrate subit une défaite historique et que la société étasunienne apparaît plus scindée que jamais.

[24Probablement la veulerie de ce gouvernement et de ses soutiens n’est-elle que le reflet de la faiblesse et du manque de foi des français eux-mêmes, égarés par les trahisons des leaders politiques. Et bien entendu, une politique résolument progressiste nécessite une base électorale large et déterminée. Les « pragmatiques » s’abriteront évidemment derrière ce faux-fuyant. Mais une telle situation se construit, et là est le rôle de dirigeants réellement socialistes. Or c’est davantage à nous convaincre de nous « réformer », d’abandonner nos « crispations sur la défense des droits acquis  », de nous « moderniser » que s’emploient ceux d’aujourd’hui.


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