
Éditions Nathan, Collection Hyperbole, nouvelle édition 2017, Mathématiques Term. ES (spécifique + spécialité) et L (spécialité), p. 34 :
Outre son aspect immoral, inepte, irréaliste et cynique, cet exercice comporte un aspect morbide que son auteur n’avait peut-être pas imaginé. En effet, lors du 4ème voyage, il y a 131,1 migrants ce qui laisse à penser qu’une jambe ou un bras doit traîner dans le bateau. Dés lors, le résultat est faux. Mieux, lors du 6ème voyage, plusieurs morceaux de migrants des précédents voyages se sont reconstitués pour former le 161ème dont 160 sont entiers, supposés vivants, et un amas de morceaux équivalent à 1,051 migrants. Il n‘est pas précisé si les morceaux sont rapatriés pour être embarqués au voyage suivant ou donnés en pâture aux requins puisqu’il est demandé d’arrondir à l’unité seulement au 8ème voyage. L’auteur aurait-il trouvé un moyen d’organiser une filière d’immigration en pièces détachées ? Reste à savoir comment reconstituer un être vivant à partir des morceaux. On ne connaît pas non plus le taux moyen de mortalité à chaque voyage ce qui limiterait l’effet de l’immigration clandestine et donc en réduirait l’impact sur des esprits encore en formation. Certes, cela augmenterait la difficulté mais puisque l’auteur se voulait réaliste en illustrant l’exercice d’une magnifique photo, autant rendre encore plus abject le caractère de sa production.
D’autant plus qu’on peut se demander quelle est la réponse attendue puisqu’au bout de 8 semaines, 194,87171 migrants sont arrivés dont seulement 193 sont entiers si on ne tient pas compte des morceaux accumulés. Et comme il n’est pas précisé comment arrondir à l’unité, le résultat peut tout aussi bien être 194 que 195. En fait, même mathématiquement, cet exercice est aberrant.
En tout cas, honte à l’auteur et à l’éditeur !