RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Dans leur chasse au Djouhri les "investigateurs" sont soudainement bredouilles.

Comment abuser des territoires du Grand Soir, où Marx a son rond de serviette, pour parler d'une affaire conférant le statut de malheureux à Alexandre Djouhri ? Oui, l'homme qui tutoyais Sarko, l'intermédiaire, le malin en affaires : tout ce que déteste le lecteur qui porte ses yeux sur les pages toutes rouges de LGS ? J'en suis d'accord. Mais si le sort judiciaire, fait à ce personnage, révélait des dérapages extravagants qui déshonorent certains juges français et leurs complices journalistes ? Cela reste-il sans intérêt ? Alors que le cas Djouhri est l'occasion de mettre en avant l'action du "Pôle financier", justice d'exception comme l'est le "Parquet antiterroriste", qui sont au droit ce que la musique militaire est à la musique.

Mais que font-ils ? Les « ponts » de Mai ? Il y a si longtemps que les journalistes dits « investigateurs » (sic) n’ont pas nourri le feuilleton Alexandre Djouhri que l’on commence à s’ennuyer. Ou s’agit-il d’une panne d’imaginations jusque-là fertiles ? On s’attendait à découvrir que Djouhri avait converti la reine d’Angleterre à l’islam...Des choses rigolotes et importantes. Eh non ! Rien.

Dans le même temps, la terrible exemplaire et implacable Justice française, qui traque le Djouhri à la façon d’un gibier, semble gagnée par un peu de mollesse, voire de doute. Petit à petit tous les vices et maux, toutes les entorses au droit prêtés à notre Alexandre (dont les journalistes, pas racistes, prennent plaisir à rappeler que le prénom de naissance est « Ahmed »), toutes les turpitudes supposées tombent une à une. Pour les « investigateurs », qui reçoivent la plupart de leurs « informations » des cabinets de justice ou des bureaux de police, une affaire Djouhri qui se dégonfle est une mauvaise nouvelle. Que va penser le lecteur sur cette chute de la cote du Djouhri au « hitparade » des titres ?

Pour que nos lecteurs ne restent pas, eux aussi, privés d’information, sachez que cette chasse à courre à l’Alexandre (pardon à l’Ahmed), a été organisée et alimentée par un agent français de la CIA, et son compère, un militant fasciste qui passe son temps à pleurer Pétain. Le tout sur fond de franc-maçonnerie avec le support d’un ex-Premier ministre. Aveugle comme il se doit la Justice a suivi ces maîtres d’équipage. Dans le lot des chasseurs j’allais oublier Pierre Péan, l’ami de Mitterrand le guillotineur en Algérie, le sauteur de haie avec Francisque... Mais qui prend le publiciste Péan au sérieux ? Jadis convoqué par un tribunal pour diffamation, le vieux Pierre, questionné par le président, a tout bonnement déclaré : « Je n’ai pas les preuves de ce que j’ai écrit ! ».

Face à ce bataillon qui œuvre pour des intérêts économiques opposés à ceux d’Alex, ce dernier a pris la posture du lièvre qui fait un bras d’honneur. Pas très malin puisque cette cohorte n’aime pas être moquée. Chaque semaine ou presque les « investigateurs », sans interrogation ni recul, apportaient un élément nouveau. Bout à bout les méfaits du maléfique kabyle allaient bientôt de sa responsabilité dans le naufrage du Titanic à l’assassinat de Johnny Halliday. Mais le roman parait fini.

Maintenant que le berbère est retenu par la justice anglaise, nombre de leurres s’écroulent. Première légende devenue morte, l’affaire de la « convocation » de Djouhri par la justice française. La meute l’affirmait. Alors qu’il était légalement sommé, Alexandre avait refusé d’obtempérer et de se précipiter dans le cabinet du juge d’instruction ! Manque de chance, le magistrat sans doute adepte de Trump, n’a convoqué son gibier qu’à l’aide d’un SMS. Ce qui, même au XXI e siècle, n’a aucun caractère légal. Oublions donc le refrain « Djouhri en fuite qui a refusé de se rendre à la convocation du juge »...

Dommage ! Le Djouhri en cavale, quel bonus pour le feuilleton ! Le 20 décembre 2017 l’homme d’affaires quitte l’Algérie, qui est son autre pays puisqu’il en a la nationalité. Pour fêter Noël il se pose en Suisse, son lieu de résidence. Il ignore que deux jours plus tard la justice française émet un mandat d’arrêt contre lui. Personne ne le cherche alors qu’il est très connu à Genève et figure sur les listes électorales des municipales. Que son adresse sur les rives du Léman est dans les calepins des juges tricolores.

Le 8 janvier 2018, toujours selon la meute investigatrice, Djouhri se rend à Londres pour y rencontrer Maixent Accrombessi, un conseiller de Bongo poursuivi en France dans un dossier de corruption. Négligeant le mandat d’arrêt daté du 22 décembre la police des frontières de Genève le laisse néanmoins embarquer pour l’Angleterre. Où il est arrêté.

Le voyageur est mis en rétention, avant d’être libéré sous caution. Un élargissement qui irrite la justice française. Qui fait savoir à Londres que cet homme-là est puissant et dangereux, qu’il est au cœur d’une affaire d’état et qu’il y a urgence à le remettre au trou pour éviter toute évasion ! Un réseau franc-maçon, puissant à Londres, appuie ce nouvel embastillement. Voilà Djouhri contraint de vivre attaché au bout d’une chaîne longue de trois mètres. Même lorsqu’une très grave crise cardiaque le terrasse, il reste ligoté. Lors d’une séance de réanimation, où les médecins utilisent des chocs électriques, ces derniers préviennent les policiers : « si vous ne lâchez pas votre entrave vous allez prendre une grosse châtaigne ! ». Ça y est, la justice tricolore, celle des droits de l’Homme, est satisfaite, le gibier est sur le flanc. Il attend aujourd’hui une délicate et longue opération qui sera conduite par une équipe de chirurgiens britanniques.

Et le rendez-vous avec l’africain Accrombessi dans tout ça, celui annoncé par nos investigateurs ? Rien, du vent de l’habillage comme un décor au théâtre. La Royal Court, la justice de sa Majesté, tient pour acquis que Djouhri n’a jamais été en fuite.

Autre faribole, dans cette fiction qui finira en série télé, « Djouhri a été expulsé d’Algérie ». Le site « Mondafrique.com » décroche la timbale en affirmant que le kabyle avait été « exfiltré vers la Russie via la Suisse ». Un document du ministère des Affaires étrangères algérien est aujourd’hui sur le desk de la Royal Court : « Monsieur Djouhri étant un citoyen algérien, il n’a jamais été expulsé ».

Dans leur « acte d’accusation » adressé aux juges anglais afin de coincer leur proie, les magistrats parisiens désignent Alexandre comme « ayant facilité la sortie du territoire français » d’un homme poursuivi par eux : Bachir Saleh. Ce dernier, un ami de trente ans de Djouhri, a été pendant de longues années le proche conseiller de Kadhafi. Séjournant en France en 2012, Saleh est menacé par des tueurs qui, au choix, veulent le faire taire ou obtenir les numéros de compte du défunt Guide. C’est le moment choisi pour changer d’air et Djouhri est accusé d’avoir aidé le fuyard. Dommage, la vérité n’est pas au rendez-vous. Saleh (titulaire d’un passeport diplomatique), a quitté l’hexagone 48 heures avant l’émission d’un mandat contre lui. L’incrimination tombe. Ajoutons pour la légèreté de la chose que, contrairement à l’affirmation de la justice française faite devant la Royal Court, cet Alexandre n’avait jamais été « mis en examen ». Pourtant, un petit beur du 9-3 inculpé... ça semble couler de source, génétique pour quelques-uns de ces chasseurs... Non ?

Sale temps pour la meute : l’hallali semble s’éloigner.

Jacques-Marie BOURGET

URL de cet article 33360
  

Circus politicus
Christophe Deloire, Christophe Dubois
A quelques mois de l’élection présidentielle de 2012, les Français sont saisis d’angoisse à l’idée que la fête électorale débouchera sur une gueule de bois. La crise aidant, la politique se révèle un théâtre d’ombres où les signes du pouvoir servent surtout à masquer l’impuissance. Qui gouverne ? Qui décide ? Circus politicus révèle les dessous d’un véritable « putsch démocratique », une tentative de neutralisation du suffrage universel par une superclasse qui oriente la décision publique. Il montre comment le (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je n’ai aucune idée à quoi pourrait ressembler une information de masse et de qualité, plus ou moins objective, plus ou moins professionnelle, plus ou moins intelligente. Je n’en ai jamais connue, sinon à de très faibles doses. D’ailleurs, je pense que nous en avons tellement perdu l’habitude que nous réagirions comme un aveugle qui retrouverait soudainement la vue : notre premier réflexe serait probablement de fermer les yeux de douleur, tant cela nous paraîtrait insupportable.

Viktor Dedaj

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.