RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

De la naïveté des keynésiens

Pour expliquer la crise économique, les keynésiens invoquent le plus souvent l’austérité et l’hyper financiarisation de l’économie ou l’absence de relance économiques. Si on écoute les Piketty, Krugman ou autre Stiglitz, il suffirait d’appliquer deux ou trois mesures efficaces pour que le capitalisme soit régulé, rendu pérenne et que l’on reparte comme dans les années 1950.

Dans son livre star, Capital au XXIeme siècle, Piketty se hasarde à la démonstration suivante : les inégalités sociales sont le résultat d’une plus grande richesse produites chaque année par l’intermédiaire du capital dont le rendement est supérieur à la croissance de l’économie. Cette inégalité entre un rendement du capital et une croissance de l’économie inférieure est pour lui à la source de la profonde divergence entre les riches et les pauvres et presque la raison pour laquelle le capitalisme marche sur la tête. Mais, attention, non seulement Piketty a décelé le problème mais il a, en plus, le remède à ce mal profond. Selon lui il faut imposer un impôt mondial progressif sur le capital. Cela en est pathétique car il faut nous expliquer comment cet impôt sera prélevé alors que plus de 15 % du PIB mondial se trouve dans les paradis fiscaux à l’abri de tout regard indiscret et que les capitalistes ont une armée d’avocats fiscalistes pour soustraire leurs profits, honnêtement ou pas, au fisc. De plus, de cet argent qu’ils voudraient taxer puis redistribuer n’existe que sur papier et bien souvent elle ne représente aucune valeur d’usage.

D’autres économistes guère plus lucides avancent des propositions qui consisteraient à revenir aux principes keynésiens de base. Il suffirait donc d’augmenter les dépenses publiques et les salaires pour que la consommation augmente puis par un mécanisme aussi vertueux que fumeux que cela rejaillissent sur la production et donc au final la sacro-sainte croissance. Pour cela ces gens auréolés du label « de gauche » implorent auprès des puissants de faire tourner la planche à billet comme l’on fait les États-Unis ou le Japon. Pourtant quarante années d’endettement souverain démentiel de la part de ces deux pays n’ont pas suffi pour relancer la machine économique. Mais visiblement il en faudra encore plus pour mettre fin à cet enfumage fallacieux.

Comme la sphère financière est parvenue à occuper une place prépondérante au détriment de la sphère productive de l’économie, à écouter ces grands économistes, il faudrait que l’on arrache le capital des mains des banquiers et qu’on le donne aux industriels qui relanceront la production et nous sortira de cette ornière. C’est bien vite oublié que même en fléchant une plus grande portion de la plus-value dans la sphère industrielle, ce capital ne saurait fructifier davantage. En effet, les industriels sont nombreux à admettre qu’il ne manque pas de capital à investir, mais qu’ils manquent plutôt des occasions pour le faire fructifier. Les nouveaux marchés sont inexistants et ceux disponibles sont l’objet d’âpres luttes économiques et militaires comme chacun peut l’observer aux quatre coins de la Terre.

Ainsi, ceux que l’on présente souvent comme les seuls opposants au libéralisme décomplexé feraient converger harmonieusement les intérêts mutuels entre le capital et du travail, que tout exploité comprend bien. En essayant d’atténuer les contradictions du capitalisme grâce à l’accroissement de la dette d’une part et d’une juste redistribution d’autre part, il nous feraient presque oublier que le mode de production se lézarde à vue d’œil. Ce genre d’économistes (souvent atterré) sème la désillusion dans la tête des prolétaires qui, du coup, peuvent encore croire qu’il y a une place pour le capitalisme à visage humain.

»» http://les-tribulations-de-l-ecocolo-ecoconome.over-blog.com/2016/06/d...
URL de cet article 30456
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Les trajectoires chinoises de modernisation, Jean-Claude Delaunay
La Chine est entrée dans les temps modernes, au xixe siècle, avec un mode de production inapte à assurer sa modernisation. La dynastie Qing en a fait l’expérience. Le républicain Sun Yatsen n’a pas réussi à le dépasser. Seule la révolution communiste a débarrassé ce pays de ses structures anciennes. Depuis lors, son économie a suivi de nouvelles trajectoires. La première partie du livre décrit les trajectoires réelles contemporaines de la Chine (démographiques, agricoles, industrielles, commerciales). Elle (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La vérité, c’est que le gouvernement ne peut construire une prison qui soit pire que celle qui consisterait à trahir ma conscience ou mes principes."

Chelsea Manning.

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.