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Décodex : le vieux Monde se meurt

Le vieux Monde se meurt, le nouveau Monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgit le Décodex. Cet outil du quotidien de révérence est censé labelliser les sites d’information fiables. Tentative de sauvetage désespérée d’une presse aux abois ? Michel Collon et Investig’Action en font les frais, ils se prennent un carton rouge. Mais les fact-checkeurs du Monde justifient cette décision en citant un article erroné.

Ça y est, le Décodex est en ligne ! L’outil pensé par les Décodeurs du Monde est censé faire le ménage sur la Toile en aidant les internautes à trier les vraies des fausses informations. Concrètement, le Décodex se présente comme un moteur de recherche. On y entre l’adresse d’un site d’info et l’outil nous dit s’il est fiable ou pas. Une extension est même disponible pour les navigateurs Chrome et Firefox, ainsi que pour les réseaux sociaux Facebook et Twitter. « L’idée pour caricaturer, c’est de mettre en rouge les reptiliens et les illuminati, et en vert les médias plutôt fiables, qui vérifient la plupart du temps ce qu’ils publient », confie à Arrêt sur Images Samuel Laurent, le responsable de la rubrique[1].

Surprise ou pas, Michel Collon et le site Investig’Action sont repris dans le Décodex du Monde. Et c’est un carton rouge ! « Ce site diffuse régulièrement de fausses informations ou des articles trompeurs ». Des exemples ? Hélas, non[2]. Mais deux références pour appuyer la décision. Un article du Monde daté du 5 juin 2012, « Le petit monde composite des soutiens au régime syrien »[3]. Sur Michel Collon, le texte indique : « Antiaméricain et antisioniste, il a beaucoup milité contre l’opération de l’OTAN en Libye. Il s’est d’ailleurs rendu à Tripoli en juillet 2011, à l’invitation du régime Kadhafi. Michel Collon, que Pierre Piccinin revendique comme un ami, s’était déjà élevé contre l’intervention de l’OTAN au Kosovo, en 1999. » C’est tout ? Oui. Passons l’épithète « antiaméricain », la critique de la politique étrangère des Etats-Unis ne se résume pas à une forme de racisme primaire. Que reproche Le Monde finalement ? De s’opposer à la colonisation de la Palestine et de dénoncer les interventions de l’Otan ?

L’auteur de cette pièce justificative est Christophe Ayad. Invité sur le plateau de Ce Soir ou Jamais à débattre de la guerre en Libye avec Bernard-Henri Lévy, le journaliste lancera au philosophe : « Sans vous il y aurait malgré tout eu une intervention en Libye, mais tant mieux, vous avez joué un rôle. »[4] Envoyé spécial à Benghazi, Ayad a couvert l’intervention de l’Otan en Libye pour Libération. Un copié-collé de la version de l’alliance atlantique, agrémenté de quelques témoignages de rebelles. Son article du 21 mars 2011, « Sous le feu à Benghazi »[5], est ainsi résumé : « Le contexte. Une série de frappes de la coalition internationale a permis d’instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de Benghazi. L’enjeu. Faire cesser la répression sanglante d’une révolte contre le régime Kadhafi. » En réalité, les frappes de l’Otan n’étaient pas seulement destinées à instaurer une zone d’exclusion aérienne. L’alliance a pilonné les positions de l’armée libyenne pour permettre aux rebelles de renverser le gouvernement. Ensuite, l’enjeu sur la protection des civils pose sérieusement question. Confirmant les rapports de plusieurs observateurs internationaux, le Parlement britannique a sèchement condamné l’engagement de David Cameron dans la guerre libyenne, indiquant notamment que son gouvernement n’avait « pas pu vérifier la menace réelle que le régime de Kadhafi faisait peser sur les civils »[6]. Les parlementaires ajoutent que Cameron n’a pas exploité les solutions politiques, préférant se « focaliser exclusivement sur le changement de régime par des moyens militaires ». « Tant mieux », dirait Christophe Ayad. Pendant que l’ex-journaliste de Libé jouait les attachés de presse de l’Otan à Benghazi, Michel Collon a commis le crime d’aller voir, de l’autre côté, les dégâts infligés par nos bombes[7]. Ayad était du côté Bien, Collon aura donné la parole aux mauvaises victimes. Impardonnable !

La deuxième pièce justificative du Décodex est particulièrement éloquente. Il s’agit d’un article de Libération, daté du 9 février 2012. « Des réseaux français au service de la Syrie »[8] cite brièvement Michel Collon. Il aurait participé à un voyage de presse en Syrie aux côtés de sympathisants du Front National. Le hic ? Collon n’a jamais fait partie de cette expédition. Il n’a même jamais mis un pied en Syrie. Ainsi, le Décodex, spécialiste du fact-cheking qui invite à « vérifier une information avant de la partager », relaie un article erroné pour justifier la mise au ban d’Investig’Action. Les braconniers ne font pas les meilleurs gardes-chasse !

L’autre Monde

Nous ne sommes pas seuls. Nos amis du Grand Soir, « site peu fiable qui relaie des théories conspirationnistes » ont l’illustre honneur de partager le rouge reptilien du Décodex. Fakir hérite d’un orange qui invite à la prudence. Mise en garde du Décodex : « Un journal indépendant de gauche […] avec une ligne éditoriale militante et un parti pris clairement revendiqué ». Réponse des principaux intéressés : « Tout le monde sait que les ouvriers, les employés, les syndicalistes, les économistes hétérodoxes, les chômeurs, les agriculteurs sont des sources “peu fiables” avec lesquelles il faut être “prudent”. Un bon lobbyiste à Bruxelles, hein, c’est toujours plus sérieux ! » La gauche, ce terrain miné sur lequel l’internaute doit s’engager avec prudence. Le Monde Diplomatique est ainsi considéré comme une source fiable par le Décodex. Mais l’outil juge utile de préciser que le Diplo est un « mensuel français d’information et d’opinion, marqué à gauche ». Taquin le Décodex : au lieu de placer ouvertement le Monde à droite, il précise avec subtilité que le quotidien est « détenu depuis 2010 par les hommes d’affaires Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse ».

Cela ne prive pas le Monde d’une bonne note. À croire que certains égarements du quotidien de révérence auront échappé à la vigilance des décodeurs du Décodex. C’est Le Monde qui avait découvert en 1991 des charniers sandinistes qui n’existaient que dans l’imagination de son envoyé spécial[9]. C’est Le Monde encore qui avait authentifié le plan « Fer-à-cheval » de Milosevic ; ce plan avait été inventé par le gouvernement allemand pour justifier les bombardements au Kosovo[10]. C’est Le Monde toujours qui annonçait la fausse démission de Chavez lors de la tentative de putsch en 2002[11]. C’est Le Monde que quitte Hervé Kempf en 2013, alors que la direction du journal l’empêche de couvrir la mobilisation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes[12]. C’est Le Monde aussi qui reproduit un décompte farfelu des victimes syriennes, à partir des statistiques d’une obscure ONG proche du Quai d’Orsay[13]. C’est le même Monde qui avait en un temps record attribué à l’armée syrienne l’attaque chimique de la Ghouta en 2013[14] ; par contre un expert du Massachusetts Institute of Technology et un ancien inspecteur de l’ONU imputeront la faute aux rebelles[15] tandis que les Nations Unies confirmeront l’usage d’armes chimiques sans établir de responsabilités. 

Ces quelques exemples de dérives journalistiques ne sont pas l’apanage du Monde. En fait, à chaque guerre de l’Otan, les mensonges de l’alliance atlantique sont relayés dans la presse mainstream. L’ensemble de cette presse est pourtant considéré comme fiable par le Décodex. À l’inverse, un coup d’œil sur la base de données de l’outil nous montre que les sites d’info alternative dénonçant les interventions de l’Otan doivent être considérés comme suspects. C’est à se demander comment l’équipe du Décodex a procédé pour classer les quelque 600 sites référencés. « Il n’y avait pas de critères pointus », indique Samuel Laurent, responsable de la rubrique. « C’est simplement une grille qui nous a guidés dans notre choix. On ne l’a pas utilisée de manière scientifique. »[16]

L’anti-critique des médias 2.0

La grille du Décodex blanchit la presse mainstream. Elle s’assied sur une riche et abondante littérature d’analyse critique des médias, au profit du fact-checking. C’est plus tendance. Mais c’est boiteux dans le cas du Décodex. Aux oubliettes donc l’étude empirique d’Herman et Chomsky ainsi que leur modèle des filtres de l’information[17]. À la trappe, la collusion entre les pouvoirs médiatique, politique et économique, illustrée par Geuens[18]. Oubliée, la marchandisation de l’information dénoncée par Ramonet[19]. Pardonnée, l’inquiétante concentration des médias entre les mains d’une poignée de riches industriels, comme l’a notamment illustré Halimi[20]. Ignoré, le poids de l’habitus social théorisé par Bourdieu, ces lunettes particulières « à partir desquelles [les journalistes] voient certaines choses et pas d’autres ; et voient d’une certaine manière les choses qu’ils voient [21] ». Absentes, les conditions de travail des journalistes dont Accardo a mis en lumière l’impact sur la qualité de l’info[22]. Tous les travers de l’industrie médiatique sont passés entre les mailles du Décodex. Agitant l’épouvantail reptilien, Le Monde tente d’offrir une nouvelle virginité à la presse mainstream. Le Décodex, c’est l’anti-critique des médias 2.0. Un moteur de recherche et une extension Facebook pour ramener les internautes sur le droit chemin de l’idéologie dominante. Y arriveront-ils ?

La presse traditionnelle est en crise. Avec Internet, elle ne bute pas seulement sur la concurrence d’un nouveau support où elle peine à trouver sa place et un modèle économique adapté. Elle voit surtout sa crédibilité affectée par l’apparition de nouveaux acteurs. C’était impensable il y a quelques années encore, alors que le paysage de l’information avait été laminé par l’industrialisation des médias, au détriment de la pluralité des opinions. En 2003 par exemple, lorsque George W. Bush envahissait l’Irak, 69 % des Américains pensaient que Saddam Hussein était impliqué dans les attentats du 11 septembre[23]. Cette guerre aurait-elle été possible si les citoyens des Etats-Unis avaient été mieux informés ? Quatorze ans plus tard, l’opération visant à renverser le gouvernement syrien semble conduire l’Otan et ses alliés dans l’impasse. De nombreux facteurs expliquent cet échec. Mais on remarquera que sur ce dossier, les tambours de guerre de la presse traditionnelle ont perdu ce qui leur restait de crédibilité. En décembre 2016, alors que Le Monde et cie s’alarmait sur le sort d’Alep, une courte vidéo d’Eva Bartlett dénonçant la propagande occidentale faisait le buzz[24]. Engrangeant des centaines de milliers de vues en quelques jours, l’intervention de la journaliste se classait dans le top 10 de YouTube. Si bien que la presse traditionnelle se voyait contrainte d’aborder le sujet pour dénoncer le « conspirationnisme » de la propagande russo-syrienne[25]. Sans même juger du fond du dossier, il est intéressant de noter que les commentaires de nombreux internautes ont révélé une certaine frilosité aux accusations des médias traditionnels. De toute évidence, le Web n’est pas acquis à la propagande de l’Otan. Dans ce contexte, l’étrange classement du Décodex apparait comme l’ultime tentative de sauvetage d’une presse aux abois.

De Gutenberg à WikiLeaks

La militante pacifiste Sara Flounders a établi un parallèle intéressant entre l’invention de la presse à imprimer d’une part, et le développement d’Internet et de WikiLeaks d’autre part[26]. Au 16e siècle, l’Église catholique romaine était une institution toute puissante. Elle avait la mainmise sur d’énormes quantités de propriétés, sur les privilèges, les titres, les héritages et, plus particulièrement, les idées. Mais la presse de Gutenberg et sa capacité à diffuser largement des informations vont briser non seulement l’autorité de l’Église, mais aussi les rapports de classes féodaux. « Fondamentalement, les nouvelles formes de technologie ont un effet déstabilisateur, pour l’ordre établi », analyse Flounders. « Ceci constitue toute la base de la compréhension matérialiste de l’histoire. » En 2006, WikiLeaks publiait des révélations fracassantes sur la guerre d’Irak. Dans la foulée, son fondateur Julian Assange faisait l’objet d’un mandat d’arrêt. Certains ont même lancé des appels au meurtre. Amazon, PayPal, American Express, Master Card ainsi que des banques américaines et suisses annulaient leurs services à WikiLeaks. Mais Sara Flounders remarque que ces tentatives de bâillonnement ont contribué à radicaliser partout dans le monde de nombreux jeunes hautement qualifiés : « Chaque effort pour fermer [WikiLeaks] n’a servi qu’à le populariser plus encore et à le rendre encore bien plus accessible. Des milliers de sites miroirs ont été installés dans les jours qui ont suivi la tentative de fermer WikiLeaks. » Ajouté à la débâcle irakienne, tout ceci rompait « l’image sans cesse peaufinée de l’impérialisme US en tant que puissance invincible disposant des technologies les plus sophistiquées. »

L’hégémonie occidentale a vécu. Les cures d’austérité sont administrées en guise de soins palliatifs à un modèle économique à bout de souffle. La démocratie spectacle ne fait plus illusion. Et comme l’orchestre du Titanic, la presse traditionnelle et son quotidien de révérence accompagnent le naufrage d’un système condamné. Le vieux Monde se meurt, le nouveau Monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgit le Décodex. Aux cartons rouges de ce vil détecteur d’infaux, nous préfèrerons les cellules grises de nos lecteurs. Internet a permis à l’information de retrouver une certaine diversité. On trouve bien sûr des révélations douteuses sur le Web. Tout comme des journalistes travaillant correctement dans la presse traditionnelle. Évidemment, Russia Today ou Sputnik peuvent défendre une vision intéressée de l’actualité. Tout comme CNN, la BBC ou France 24. Il revient donc au lecteur de profiter de la multiplicité des sources pour confronter les faits et se forger sa propre opinion. Bref, soyez votre propre Décodex ! 

Grégoire LALIEU

EN COMPLEMENT

Le Monde est flou https://www.legrandsoir.info/le-monde-est-flou.html

Que faire si vous lisez le journal "Le Monde" ? https://legrandsoir.info/que-faire-si-vous-lisez-le-journal-le-monde.html

et plus ici : https://www.legrandsoir.info/+-Le-Monde-+.html

Notes :

[1] Robin Andraca, « Comment le “Décodex” du Monde va labelliser l’info en ligne, 25 janvier 2017, Arrêt sur Images.

[2] Voir notre dossier sur les méthodes de diabolisation. Le Décodex symbolise une méthode habituelle : discréditer par des étiquettes, sans apporter d’exemples, puis fuir le débat. Ainsi, le Décodex avance vaguement que Michel Collon est « proche des positions du conspirationniste Thierry Meyssan ». Ce dernier s’est fait connaitre pour ses thèses sur les attentats du 11 septembre. Michel Collon et Investig’Action n’en ont pas fait leur cheval de bataille, bien au contraire. Quant aux sempiternelles accusations de complotisme, voir notre mise au point

[3] Christophe Ayad, “Le petit monde composite des soutiens au régime syrien”, 05 juin 2012, Le Monde.  

[4] Ce Soir ou Jamais, 29 mai 2012.

[5] Christophe Ayad, “Sous le feu à Benghazi”, 21 mars 2011, Libération.

[6] Le Monde.fr avec AFP et Reuters, “Royaume-Uni : des parlementaires mettent en cause la décision de Londres d’intervenir en Libye”, 14 septembre 2016, Le Monde

[7] Michel Collon, “Sarkozy, combien d’enfants as-tu tué cette nuit ?”, 28 juillet 2011, Investig’Action, vidéo en ligne.

[8] Hala Kodmani, “Des réseaux français au service de la Syrie”, 9 février 2012, Libération.

[9] Voir Maurice Lemoine, “Au Salvador, 25e anniversaire des Accords de paix”, 16 janvier 2017, Mémoire des Luttes.

[10] Voir Michel Collon, Monopoly. L’Otan à la conquête du monde, EPO, Bruxelles, 2000

[11] Voir “Le Monde ou la voix de l’Amérique Latine ?”, 20 août 2002, Acrimed.

[12] Voir Hervé Kempf, “Adieu Le Monde, vive Reporterre”, 2 septembre 2013, Reporterre.

[13] Voir Bahar Kimyongur, » Syrie : le révisionnisme du Monde a une odeur de camembert”, 17 septembre 2015, Investig’Action. Voir également Emmanuel Wathelet, « Qui se cache derrière le « Réseau Syrien des Droits de l’Homme » ? », 17 septembre 2015, Investig’Action.

[14] Le Monde.fr avec AFP et Reuters, “Syrie : l’armée accusée de bombardements massifs et d’attaques chimiques”, 21 août 2013, Le Monde.

[15] Richard Lloyd et Theodore A. Postol, Possible Implications of Faulty US Technical Intelligence in the Damascus Nerve Agent Attack of August 21, 2013, 14 janvier 2014, consultable en ligne.

[16] Robin Andraca, op.cit.

[17] Noam Chomsky et Edward S. Herman, La fabrique de l’opinion publique, Paris, Le serpent à plumes, 2003

[18] Geoffrey Geuens, Tous pouvoirs confondus, Belgique, Ed. EPO, 2003

[19] Ignacio Ramonet, La tyrannie de la communication, France, Ed. Gallimard, 2004

[20] Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, Paris, Ed. Raisons d’agir, 2005

[21] Pierre Bourdieu, Sur la télévision, Paris, Ed. Raisons d’agir, 1996

[22] Alain Accardo, Journalistes précaires, journalistes au quotidien, Ed. Agone, 2007

[23] Olfa Lamloum, “Médiatisation de la guerre en Irak”, 24 novembre 2003, l’Humanité

[24] ONU : une journaliste démonte en deux minutes la rhétorique des médias traditionnels sur la Syrie, vidéo en ligne.

[25] Voir notamment Mathieu Dejean, Comment une vidéo conspirationniste sur la Syrie est devenue la deuxième la plus vue sur YouTube, 15 février 2016, Les Inrocks

[26] Sara Flouders, “WikiLeaks, la presse à imprimer et la Bible”, 14 janvier 2011, Investig’Action

 http://www.investigaction.net/decodex-le-vieux-monde-se-meurt/
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COMMENTAIRES  

07/02/2017 00:18 par Roger

Comme J.Généreux ,qui étaye très sérieusement le fait que l’économie dominante est proprement "déconnante", c’est à dire "tout à la fois insensée, imbécile, catastrophique et incroyable" (La Déconnomie, le Seuil, 2016, p.17), ACRIMED devrait pouvoir facilement rassembler les turpitudes quotidiennes des media dans un "DECONNOMEX MEDIATIQUE". Je suis prêt à souscrire à l’édition d’un tel ouvrage de salubrité publique.
Parce que, quand même , on se demande si les journalistes qui ont trempés là-dedans, plutôt que d’être corrompus et cyniques, ne sont tout simplement pas "stupides". Dans ce domaine aussi, "l’empire de la bêtise surpasse celui de l’argent" (sous titre de La Déconnomie) !!!

07/02/2017 01:48 par gege

Tres bon article merci

On continue de creuser, c’est assez hallucinant.
Et triste.
Autant en rire

07/02/2017 06:24 par "Personne"

Décodex... hum... Décodex... cela rime avec...

« Catalogue des livres dont le Saint-Siège interdit la lecture pour des motifs de doctrine ou de morale » : c’est la définition d’Index.

07/02/2017 06:57 par "Personne"

Je pense qu’il faudrait aller plus loin et instaurer plus de niveaux, comme des « vignettes antipollution » : en cas de trafic important (avant une échéance électorale par ex.), seuls les médias des dominants devraient pouvoir circuler.

Et il faudrait imposer, sur les sites, qui n’offrent pas de temps de cerveau disponible aux annonceurs, la mention : « Penser nuit gravement à votre tranquillité ».

07/02/2017 10:30 par D. Vanhove

En conclusion, ce Decodex nous facilite prsq la tâche : il suffit d’inverser les couleurs et prendre les croix rouges pour les articles à lire et les vertes pour ceux à éviter...

cela dit, je pense que ce canard finira comme les autres, à perdre ses lecteurs et ne plus représenter rien d’autre que cet immonde entre-soi d’une classe intello-bobo en déclin...

07/02/2017 11:57 par Juan Pedro

En complément de cet article, une analyse extrèmement fouillée sur le site d’Olivier Berruyer (http://www.les-crises.fr/), site qui, sans surprises, a été également classé "rouge" par ces mêmes déconneurs.

07/02/2017 12:12 par Marshall Banana

Vous êtes surs pour ici ?
Parce-que moi j’avais testé dès les premières minutes de la mise en ligne de ce bidule et ça me disait que https://www.legrandsoir.info il ne connaissait pas. D’ailleur, je vient de retenter et même résultat.

07/02/2017 14:04 par Geb.

"Décodex" ou "Déconnex" ??? ((- :

Comment on disait en 39/45 : "Radio Paris ment. Radio Paris ment... Radio Paris est Allemand". (((- :

Aux States ils ont inventé "PropOrNot". Le même système de merde pour tenter de sauver les meubles vermoulus de l’infaux.

Même pas capables d’inventer des systèmes originaux pour nous niquer. Et ça se prétend "intellectuels", et même parfois/souvent "de gôôôche". Ceux "de droite" ils mettent moins de vaseline.

Au fait, le site est entre les mains de Pigasse, Niels et Bergé.

C’est bien Pierre Bergé ??? Le "mécène" humaniste ??? Celui qui faisait partie des "Amis de l’Humanité", l’association de défense du quotidien du même nom ???. Celui qui fait des "Ventes aux Enchères à la Fête de l’Huma pour le Secours Populaire Français ???

https://www.google.com/url?q=https://www.secourspopulaire.fr/vente-aux-encheres-doeuvres-dart-la-fete-de-lhumanite&sa=U&ved=0ahUKEwjD4t3MhP7RAhXJChoKHahIBL0QFggNMAQ&client=internal-uds-cse&usg=AFQjCNEvZFKVEDM-J6XmGXlWYtwUXvV_-g

Bref, un genre de "Soros" à la française.

Pas besoin de "déconnex" pour décoder comment on s’est fait baiser de l’intérieur.

Tu mets en parallèle les noms et les états de service et t’as tout compris.

Comme vous le voyez , "Déconnex" a quand même un rôle positif. Celui de permette d’exposer les saloperies auxquelles nous sommes soumis avec l’aide et la complicité de ceux qui sont censés nous défendre.

Avec des "amis" comme ça t’as pas besoin d’ennemis.

07/02/2017 14:17 par Mathieu

Juste pour rigoler un peu, j’ai tapé legrandsoir.info dans leur bouse et voilà le résultat :

Le Grand Soir
Un site peu fiable qui relaie des théories conspirationnistes.
Notre avis :
Ce site diffuse régulièrement de fausses informations ou des articles trompeurs. Restez vigilant et cherchez d’autres sources plus fiables. Si possible, remontez à l’origine de l’information.

07/02/2017 14:44 par Autrement

Le suffixe -ex, dans le charabia technocratique moderne qui prévaut dans les sphères universitaires (IDEX, LABEX...) est censé connoter l’EXcellence. C’est le summum de la modernité dite scientifique dans le monde de la compétitivité forcée.
Mais "Personne" a bien raison de rapprocher Decodex de la "mise à l’index" : en effet, le Monde, sans rien dire de son propre processus de production, se prévaut du Principe d’Autorité, comme en plein Moyen-Âge scholastique, et se prend visiblement pour un Saint-Siège.
Alors bienvenue au coup de pied bien placé de Grégoire Lalieu !

07/02/2017 17:25 par Georges SPORRI

A tire-larigot et à tors-larigole, des accusations sont lancées... Et vlan fout lui un coup d’antisémitisme sur la gueule (ça va le blesser et lui foutre la trouille). Et vlan classe le conspi (ça va lui faire perdre du temps à prouver scrupuleusement tout ce qu’il écrit ou publie et ses articles deviendront trop longs et illisibles). Ces diffamations permanentes sont stupides comme les farces de Pierre qui criait "AU LOUP ! AU LOUP !".

07/02/2017 21:58 par latitude zero

Nous sommes déjà bien avancés pour l’orwellisation globale.

A un tournant de cette « civilisation » ( combien durera cette transition ?) où tous les discours critiques sans exception et les informations sont manipulés et instrumentalisés par la « matrice médiatique » occidentale, pour une propagande mondialiste .

Ca fait un moment qu’on les voit venir avec leurs Fake News !
Il leur faut maintenant une police de la pensée pour combattre tout site alternatif s’éloignant de la « pensée unique » , en l’épinglant d’une croix rouge, le vilipendant et en le jetant en pâture aux pauvres internautes égarés .

Le pire , en plus de leur moteur de recherche , sont les extensions à télécharger à l’usage des navigateurs comme Firefox ou Chrome, d’un robot FaceBook …, ainsi quand nous ouvrirons nos sites favoris comme le GS, nous serons prévenus à chaque fois que nous nous trouvons sur un site pratiquant la désinformation, conspirationiste, répandant « des théories fumeuses sur un complot extraterrestre, affirmant que des reptiles humanoïdes dominent le monde dans le plus grand secret »

Pour le moment, ces applis sont à télécharger « librement », bientôt elles devraient être intégralement inclues au navigateur que l’on aura choisi, puis tous les navigateurs sans exceptions auront cette appli …
Step by step, à l’eau tiède chauffant doucement , régulée par un thermostat en mode auto-pilot, nous vivons une époque formidable où le meilleur des mondes nous est promis.
«  La dictature parfaite : une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude »
Aldous Huxley

07/02/2017 22:21 par mfgtour

Très bon article, merci.

Ces escrocs ont le bras long et de l’entregent : de l’autre rive de la Méditerranée le responsable de cette escroquerie trouve le moyen de se faire inviter par la radio perroquette du pays (Medi1, Maroc) pour se faire de la pub, c’est par ce biais que j’ai pris connaissance de ce machin, il y a quelques jours. C’est bien foutu quand même, toute cette propagande, chapeau.

Encore merci pour cet article.

08/02/2017 10:15 par Jean-Luc Guilmot

Trop drôle, trop con... le diable qui se mord la queue :

 lanutritrion.fr : carton orange - Références : conspiracywatch.info
 conspiracywatch.info : "Nous n’avons pas encore analysé ce site."

Par ici, par ici les petits prêt-à-penser...

08/02/2017 10:59 par BQ

Merci à Grégoire Lalieu pour cet article synthétique, bien sourcé ... au contraire du Monde, qui n’a fait qu’appuyer les guerres de l’OTAN, ne respecte jamais aucun pluralisme (si ce n’est entre économistes néolibéraux), relaie systématiquement des thèses conspirationnistes sans sources ni travail journalistique sérieux (bombardement de 5000 civils par Kadhafi, Cuba qui meurt de faim dirigée par un tyran, Leopoldo Lopez prisonnier "politique", blackout sur le conflit le plus long du monde -Colombie-, sur les coups d’Etat en Amérique Latine, ...), encourage et promeut leur correspondant "Amérique Latine" Paolo Paranagua ex-délinquant notoire en Argentine et militant d’extrême droite latino-américaine, sans déontologie (médiateur potiche, aucune excuse, autocritique de leur travail, aucune critique des médias, de leurs annonceurs, aucun soutien aux lanceurs d’alerte... etc).

Bref, un torchon où les journalistes devraient davantage réfléchir à leur responsabilité écrasante à promouvoir l’extrême-droite et la peine de mort à échelle industrielle (guerres). Quand on voit le travail de moine d’Herman et Chomsky, d’acrimed, Bourdieu ou d’autres critiques des médias, comparé à cette bouse de Décodex (autrement appelé Ornellaguyex dans les milieux grandsoiristes), arbitraire et mégalo, il prouve encore une fois leur médiocrité accablante.

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