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Bandera a organisé le massacre de juifs, de Polonais et de communistes.

Décodex, sed lex

Non seulement le quotidien de référence français ne nous laisse aucun répit mais il ne connaît pas la nuance. Juste le noir et le blanc. C'est tantôt l'un, tantôt l'autre. Aujourd'hui, il javellise le collaborateur nazi Stepan Bandera, héros national pour une bonne partie de la population ukrainienne.

À peine avons-nous mis le doigt sur la propagande anti-chinoise à laquelle se livre le Monde que celui-ci nous sert sur un plateau de nouveaux exemples du peu de crédit qu’on devrait lui accorder. Dans deux articles consécutifs, on nous peint un portrait plein de complaisance du collaborateur nazi et génocidaire Stepan Bandera, idole des groupuscules néo-fascistes qui ont pris le contrôle de l’Ukraine.

Les journalistes y font tout leur possible pour minimiser la thèse d’une Ukraine infestée par le néo-nazisme et la haine anti-russe et ainsi invalider l’un des motifs qui ont poussé la Russie à intervenir militairement en Ukraine.

Un bref rappel sur le « héros » national ukrainien à ces artistes de l’escamotage est utile.

* * *

Entre 1941 et 1944, l’Ukraine a été l’un des principaux théâtres de la Shoah. Près d’un quart des Juifs exterminés par le régime nazi l’ont été en Ukraine, notamment dans ce que l’on nomme l’Holocauste par balles. Un million et demie de personnes, dont beaucoup de femmes et d’enfants, ont été abattues et jetées dans des fosses communes qu’on les avait souvent forcées à creuser elles-mêmes. Toutefois, les nazis n’auraient pu en massacrer autant sans le concours de collaborateurs ukrainiens zélés au premier rang desquels Stepan Bandera.

Sans l’aide volontaire de nombreux non-Allemands, les nazis n’auraient pas pu réussir à anéantir des millions de juifs pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Dans l’ouest de l’Ukraine, les objectifs politiques des nazis ont coïncidé avec ceux des organisations nationalistes locales pour produire une alliance qui a abouti au massacre de dizaines de milliers de civils innocents. (B.F. Sabrin, in Alliance for murder : the Nazi-Ukrainian Nationalist partnership in genocide)

En 1929, Bandera devient membre de l’Orhanizatsiya ukrayins’kykh natsionalistiv (OUN). Cette Organisation des Nationalistes Ukrainiens a été fondée la même année par Yevhen Konovalets et Andryi Melnyk, deux vétérans de la Première Guerre Mondiale. À la suite de luttes intestines et de l’assassinat de Konovalets par le NKVD russe, Bandera prend le contrôle d’une partie de l’organisation qui se sépare alors en deux factions : l’OUN-B (« B » pour Banderivtsi) et l’OUN-M (« M » pour Melnykivtsi).

Les deux entretiennent très tôt des relations avec le régime nazi qui, non sans arrière-pensées manipulatrices, les finance au travers de l’Abwehr et met à leur disposition des camps d’entraînement. En 1941, le Congrès de l’OUN déclare les Juifs ennemis de l’Ukraine et « principaux soutiens de la Russie ». Avant même l’arrivée et l’occupation de l’armée allemande, les deux OUN et le bataillon Nachtigall constitué d’Ukrainiens de l’OUN intégrés à la Wehrmacht procèdent à des meurtres de masse et des pogroms contre les populations juives et polonaises. Ils continueront par la suite en assistant activement les Einsatzgruppen dans l’extermination des Juifs d’Ukraine.

Malgré les tensions entre Bandera et le régime hitlérien, nées de la contradiction entre son indépendantisme et l’occupation nazie de facto, il appellera de sa cellule l’UPA, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne, fondée alors qu’il est emprisonné en Allemagne, à combattre aux côtés des Allemands contre la Russie soviétique qu’il hait par-dessus tout.

Cette dissonance cognitive chez Bandera résume la dichotomie ukrainienne actuelle. Bandera a été à la fois collaborateur des nazis, l’invasion de la Pologne ayant fait d’eux ses alliés naturels, et parce que leurs projets génocidaires s’accordaient à son propre antisémitisme, et en lutte pour l’indépendance de l’Ukraine, autant vis-à-vis de la Pologne honnie que de l’URSS exécrée, et finalement à contre-courant des objectifs d’Hitler dont il ne fut qu’un pion.

Ces divisions seront mises en lumière soixante ans plus tard lorsque les combattants de l’OUN et de l’UPA seront élevés au rang de héros de l’Ukraine par le président Viktor Iouchtchenko. Celui-ci était parvenu au pouvoir en 2005 au terme de la Révolution Orange, ce « Maïdan » avant l’heure, qui contestait les résultats des élections présidentielles en faveur de Viktor Ianoukovitch, son adversaire pro-russe. L’Ouest ukrainien, d’où étaient originaires la plupart des membres de l’OUN, considère ces réhabilitations comme justes et voient en ces hommes des héros de l’indépendance, tandis que l’Est de l’Ukraine, de culture et de langue russe, s’indigne, avec raison, de la sacralisation de criminels de guerre et de meurtriers de masse.

L’Euromaïdan de 2014 verra le néo-nazisme larvé en Ukraine ressortir du placard. Les groupuscules nostalgiques du Troisième Reich et adorateurs de Bandera prennent les armes, tirent avec sur leurs opposants à Kiev, assassinent les manifestants pro-russes à Odessa et appellent au meurtre de Russes avec la bénédiction de Washington qui encore une fois semble tirer les ficelles. Ils ont pour nom Pravy Sektor et Svoboda pour les plus connus, ils arborent le drapeau rouge et noir de l’OUN-B et des portraits de Bandera. Et jusqu’à aujourd’hui, ils ont érigé à travers le pays des dizaines, peut-être des centaines de monuments, de stèles, de statues à la gloire de génocidaires.

* * *

Le titre d’un article paru dans la rubrique des Décodeurs du Monde le 8 janvier fait de Stepan Bandera un mythe et nous annonce des révélations sur la réalité de sa collaboration avec les nazis.

La suite ne se fait pas attendre : cette collaboration pourtant attestée par les historiens et par les faits devient, à l’aide d’un conditionnel de rigueur, un narratif des « partisans du Kremlin », c’est-à-dire vous, moi, la plupart des lecteurs du Grand Soir et autres médias alternatifs, bref de tous ceux qui remettent en question la version atlantiste martelée partout et tout le temps.

Sous sa plume, Bandera passe effectivement de la triste réalité au mythe, à la légende. Effacées ses sympathies et celles de ses fanatiques pour le Troisième Reich, gommés les crimes contre l’humanité, balayée la complicité active de génocide. Bandera n’est plus que celui qui « luttait par tous les moyens pour libérer l’Ukraine des jougs successifs de la Pologne et de l’Union soviétique. » Ne conserver de Bandera que son combat pour l’indépendance de l’Ukraine, c’est dans le même ordre d’idée que le « ça en valait la peine » de Madeleine Albright lorsqu’on lui demandait de mettre dans la balance les centaines de milliers d’enfants irakiens morts des suites de la guerre menée par les États-Unis et les gains qu’ils en tirèrent. C’est tout ce qu’on veut : idiot, mensonger, malhonnête mais certainement pas du journalisme.

L’auteure reproche en outre à Moscou d’ériger Bandera en repoussoir... Méthode dont elle use elle-même quelques lignes plus loin en pensant, je suppose, que la mention de François Asselineau, lui aussi « ami du Kremlin », suffira à convaincre le lecteur et la lectrice décérébrés du Monde.fr... Je suppose aussi que c’est pour cela qu’elle se croit obligée de préciser qu’Asselineau est souverainiste, comme s’il s’agissait d’une maladie honteuse... Moi qui ne suis pas mordu du monsieur personnellement, c’est quand même un ancien haut-fonctionnaire et ses analyses sont d’un autre niveau que celles d’une pigiste passée auparavant par un site d’« informations » dont le nom seul est un crachat au visage du lectorat et du journalisme (1).

Le 6 janvier, un autre article paru dans le Monde.fr nous présente Bandera comme un « antihéros » dont le « regain de popularité » serait, ô surprise, une réaction à la propagande russe... Ce qui est faire passer les causes pour les effets, et inversement. Ainsi, selon ce correspondant du Monde à Kiev, la glorification de Bandera ferait suite à l’invasion russe. C’est factuellement et historiquement un mensonge éhonté. Comme il est dit plus haut, la popularité de Bandera en Ukraine n’a jamais cessé. Elle a été bridée par la réalité des crimes commis durant la Seconde Guerre Mondiale, probablement étouffée par l’appartenance de l’Ukraine à l’URSS au sein de laquelle de tels penchants étaient, et c’est le moins qu’on puisse dire, mal vus. Beaucoup de collaborateurs et criminels de guerre ukrainiens ont d’ailleurs échappé à la justice en immigrant clandestinement aux États-Unis, comme un nombre certainement non négligeable d’officiers et d’officiels nazis, où ils ont pu refaire leur vie voire immortaliser leurs actions passées par l’édification de monuments, à l’instar de ceux qui prolifèrent aujourd’hui en Ukraine. C’est une chance qu’hélas n’ont pas eue les milliers de cadavres de Juifs, de Polonais et de Communistes qui jonchent le sous-sol ukrainien. Encore que pour les derniers, le crime soit généralement moins grave et pour reprendre à une autre sauce le célèbre aphorisme que le Général Sheridan a adressé à un chef amérindien : un bon Communiste est un Communiste mort. Plus sérieusement, comme il est dit et démontré plus haut, c’est l’Euromaïdan qui a été le déclencheur d’un coming-out généralisé du culte de Bandera et d’une multitude d’autres collaborateurs et génocidaires ukrainiens, pas l’incursion russe.

Quant à appliquer le concept d’antihéros à cette figure controversée de l’histoire ukrainienne, c’est problématique car ça ressemble pour le moins à une entreprise de ravalement de façade du bandérisme.

Qu’est-ce qu’un antihéros ?

C’est un héros qu’on aime détester, un personnage au passé sombre et à la psychologie chaotique, criminel lui-même ou agissant aux frontières de la loi. Ce n’est pas systématiquement le méchant de l’histoire. Le cinéma et la littérature en regorgent : Mandrin, le Comte de Monte-Cristo, Jesse James, Bonnie and Clyde, le dictateur de Chaplin ou plus récemment le Joker de Todd Phillips. Bandera n’est pas un antihéros. C’est un criminel de guerre qui a promu, organisé et supervisé l’extermination des Juifs d’Ukraine, le massacre de Polonais et de Communistes.

* * *

Cette campagne de blanchiment n’est pas propre au Monde. Nombre d’autres médias et de titres de presse européens s’y adonnent. Le but étant clairement, comme je l’ai dit au début, de discréditer la thèse d’une Ukraine rongée par le néo-nazisme, « a land of the Not-Z » (2) comme le faisait remarquer avec humour un commentaire sur le site de Moon Of Alabama. Elle n’est pas sans lien avec la criminalisation du Communisme par les instances européennes, le mettant de la sorte à équivalence avec le nazisme et la récente résolution du Parlement européen de faire de l’Holodomor, cette famine ayant eu lieu en Ukraine entre 1932 et 1933, un projet génocidaire de Staline, alors même que l’historiographie diverge sur le sujet. Fi donc ! Il faut d’abord absoudre les haines ukrainiennes pour le grand voisin russe. Quand le politique se mêle d’histoire, ce n’est jamais bon et c’est ici une tentative de réécrire l’histoire, d’en imposer une version au forceps dans les esprits, à contre-courant de la tâche dévolue aux historiens.

C’est donc de facto un travail de propagande auquel recourt le Monde afin de justifier un agenda occidental devenu totalement incompréhensible.

Le quotidien, artisan du Décodex, cette instance de vérification des faits, de distribution de certificats de bonne conduite médiatique, de validation et d’authentification de l’info, ment, brode, mystifie, induit en erreur de manière systématique ses lecteurs lorsqu’il s’agit de les guider dans les ornières de la narration atlantiste et européiste. Le journal qui se targue d’avoir approximativement 500 000 abonnés (une paille !) totalise près de 21 millions de lecteurs mensuels, parmi lesquels on imagine une énorme majorité de non-abonnés n’ayant donc pas accès à l’entièreté d’un article. Par ailleurs, il n’est pas absurde de présumer que dans un environnement habitué à la brièveté et au zapping permanent, une part significative du lectorat du Monde et d’autres titres de presse payants va rarement plus loin que la lecture des manchettes. La technique est donc simple et usée jusqu’à la corde, comme on a pu l’observer sur d’autres sujets : des titres et sous-titres trompeurs et ambigus, des textes ponctués d’exemples invérifiables, de libertés prises avec les faits, de simplifications excessives de l’Histoire et d’analyses à l’emporte-pièce que contrediront peu de lecteurs en allant les corroborer eux-mêmes avec d’autres sources. Le Monde et la presse occidentale dominante qu’on nomme mainstream participent ainsi à la fast-foodisation de l’information qu’un accès tarifé, ouvrant peut-être vers à peine plus de nuances, réserve à une élite économique et les met, déontologiquement et judiciairement, à l’abri d’accusations de désinformer leur lectorat.

Le résultat se révèle atroce pour la vérité.

Si le Décodex fait loi, la loi ne s’applique ni à lui ni à ses créateurs.

Xiao PIGNOUF

* * * * * * * * *

Sources sur Bandera :

Heroes and villains : creating national history in contemporary Ukraine, David R. Marples.
Alliance for murder : the Nazi-Ukrainian Nationalist partnership in genocide, B.F. Sabrin

* * * * * * * * *

(1) Buzzfeed

(2) Not-Z, jeu de mots qui fait référence à la mise au ban de la lettre Z en Ukraine puisqu’elle symbolise l’intervention russe, se prononce [notzi] ce qui se rapproche de la prononciation anglaise de « nazi », [natzi]

EN COMPLEMENT PAR LGS

https://www.legrandsoir.info/rions-en-lisant-l-immonde.html

 https://taistoixiao.wordpress.com/2023/01/20/decodex-sed-lex/
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COMMENTAIRES  

21/01/2023 11:31 par carlito

Bonjour,
Les merdias français sont infréquentables, absolument Tous et Tout le temps et sur Tous les sujets d’actualité...
Hélas ça comprend aussi les web-téle de gauche molle et centrée Woke...
dans une vraie réinformation :
il existe quelques courageux se lançant dans la contradiction de la narrative.
Jacques Baud depuis le début, Caroline Galactéros, et maintenant Castelnau (vue du droit) , les deux ça donne ça :

https://www.youtube.com/watch?v=QyenBkkmYQA

21/01/2023 13:22 par Bostephbesac

Je vais être franc - et je suis dégoûté de devoir (devoir !) dire ça - désormais seul des journaux et magazines portés "très à droite" disent, encore, un semblant de vérité sur la réalité Ukrainienne : Le Figaro est le seul à avoir annoncé, au printemps, les prises (pardon LIBÉRATION) de Kremmina, Runbizhe, Popasnaye, puis Severodonesk-Lusichang, avant que "les autres" - 3 à 4 semaines après, en général - ne soient contraint par la réalité ; et, actuellement, seul V.A. a reconnu que Soledar n’ était plus sous contrôle ukro-otaniens . C’ est dire la censure de notre presse................mais cela le fait des économies depuis quelques mois (sourire).

21/01/2023 19:47 par D.Vanhove

Très utile de revenir et revenir encore et encore sur le sujet, faisant ainsi (ou tentant de le faire) contre-poids au matraquage habituel qu’il faut subir de la part des ’médias aux ordres’...

l’inculture générale et l’oubli sont devenus tels qu’il faut absolument revenir aux sources et expliquer dans un souci de pédagogie générale ce qu’il en est/fut il y a à peine qqs décennies

ajoutez-y le confort et la certitude imbécile de la plupart des occidentaux que désormais plus rien ne peut leur arriver (psq’on leur a dit à la chute de l’URSS que c’était la fin de l’Histoire et la victoire des valeurs occidentales - ça ils l’ont retenu !) et on a le résultat que l’on voit au niveau de l’apathie globale

(reste la crainte que ce soit p-ê trop tard et que les dés sont désormais jetés, mais qui sait... l’Histoire, justement, nous indique que svt un sursaut survient de manière imprévisible et par des voies inattendues... qui parvient à balayer ce qui semblait irrémédiable...)

21/01/2023 19:58 par RV

@ 21/01/2023 à 13:22 par Bostephbesac
votre constatation, difficilement contestable, alimente les accusations de "rouge-brun".

22/01/2023 00:21 par Bostephbesac

Hélas RV, mais c’ est juste une constatation de la réalité des médias. Une réalité qui me déplaît, mais qui est ainsi.

22/01/2023 01:23 par latitude zero

Tu as raison Bostephbesac.

Qui aurait pu penser qu’un jour TOUT ce qui se dit de gauche dans ce pays , partis comme médias, aurait totalement abandonné sa tradition anti-fasciste pour se vautrer dans la doxa du camp ultra-libéral impérialiste et de l’ otan .
C’est absolument incroyable de voir comment ils sont à coté de leurs pompes !
Autocensure pour quelques-uns ou ignorance totale de l histoire pour les autres , dans les deux cas ils sont impardonnables et se décrédibilisent complétement. .

22/01/2023 09:42 par Xiao Pignouf

Pour des lecteurs du GS, considérer le Monde ou même Libé comme des médias de « gauche », c’est chausser les pompes du lectorat de Valeurs Actuelles, pour lequel il ne fait aucun doute que ce sont des organes gauchistes au regard de leur sympathies progressistes. De même que Macron est « de gauche » pour l’extrême-droite.

Le Monde et Libé sont les représentants dominants de la presse aux mains de l’oligarchie française, elle-même liée aux intérêts américains. Les Américains donnent le la en Europe sur qui est méchant et qui est gentil.

Pour revenir sur les constatations de Bosteph, celles-ci se basent sur le seul exemple de rapports de situation militaire en Ukraine qui ne valent pas approbation. Ce type d’info intéressera davantage le lectorat traditionnellement de droite du Figaro, plus tourné vers la chose militaire (et qui compte certainement quelques officiers). Le Monde et Libé sont des journaux parisiano-centrés, pour la bourgeoisie parisienne rive gauche. À la lecture des titres du Figaro, je ne trouve aucun article démontrant particulièrement un quelconque « poutinisme ». Je pense que sur le sujet la droite navigue à vue et changera son fusil d’épaule en fonction du sens où le vent tournera.

En ce qui concerne VA et l’extrême-droite en général, il faut arrêter de considérer le spectre politique français comme une ligne et commencer à le voir comme une boucle, un genre de Prince Albert, aux extrémités duquel l’extrême-droite et l’extrême-gauche se rejoignent sans se toucher (ou presque) par une certaine communauté de pensée sur certains sujets, particulièrement sur le souverainisme et l’europhobie. Mais ça s’arrête là si on fait exception des oeillades de Roussel à la flicaille et son amour inconsidéré pour les entrecôtes.

Les raisons pour lesquelles l’extrême-droite soutient Poutine ne sont pas les mêmes que les nôtres et si la Russie était encore soviétique, il en serait tout autrement.

Certes l’extrême-droite pense comme moi sur l’intervention russe, bien que je n’aie pas vu sur VA le moindre article parlant du néo-nazisme ukrainien, mais elle vote contre l’augmentation du SMIC à l’AN. Conclusion : elle roule pour le patronat. Je ne vais pas donc pas retourner ma veste pour les beaux yeux de Vladimir.

Marine Le Pen aime les chats et moi aussi. Que devrais-je en déduire ?

22/01/2023 16:57 par Milsabor

C’est pas parce que l’Élysée est toujours là qu’il y a de la République dedans. C’est pas parce que le Monde est toujours là qu’il y a encore du journalisme dedans. On peut bien parler de l’orange, mais à quoi bon parler encore des épluchures ?

22/01/2023 20:21 par Xiao Pignouf

@Milsabor

Vous en connaissez beaucoup, vous, des épluchures qui ont des millions de lecteurs ?

22/01/2023 21:02 par patoche

@latitude zero
Il y a sans doute des crétins et des opportunistes peu importe, ce sont tous des collabos. Un gang de néo-Doriot.

Pratiquement impossible de trouver une chaîne sur le net qui ne valide pas le Russia-China-bashing, Blast et Le Média par exemple le pratiquent en toute bonne conscience de ’gauche", c’est à vomir..
Pour se réinformer il faut chercher souvent très à droite.

Un exemple :
https://www.youtube.com/watch?v=LJURmSo_tYw
J’ai appris qu’il y avait en Chine une dizaine d’ethnies musulmanes et qu’il n’y avait de problèmes qu’avec une seule, les Ouighours. Un début d’explication ? Ils ont une frontière commune avec l’Afghanistan ce qui a pu faciliter une radicalisation.

Le même invité sur le même thème :
https://www.youtube.com/watch?v=j8C2rXbF1s4

22/01/2023 21:04 par CAZA

Bonsoir Xiao
Je suis plus que stupéfait par le chiffre des abonnés ( payants ? ) et par celui des 21 millions de visiteurs mensuels .
Si c’est vrai qu’autant de citoyens sont devenus de fieffés couillons , plus beaucoup d’espoirs à avoir sur l’avenir de ce qu’on nomme démocratie .Pour celui de la gauche c’est définitivement mort et enterré .
Sur les médias de droite conservatrice , nationaliste et catho il faut à l’évidence reconnaitre une objectivité ( très gros mot bien oublié par l’Imonde et son Diplo maintenant tenu en laisse ) disparue partout ailleurs .
Pour Stratpol , Macron , l’impérialisme américain et la gauche c’est même , même combat .

Exemple avec un article de 2016 paru dans un machin catho suisse .
Le lien est actif en copié collé mais pas en direct car il est dit ? :
<<<<<
© Centre catholique des médias Cath-Info, 02.08.2016
Les droits de l’ensemble des contenus de ce site sont déposés à Cath-Info. Toute diffusion de texte, de son ou d’image sur quelque support que ce soit est payante. L’enregistrement dans d’autres bases de données est interdit.
>>>>>>>

cath.ch/newsf/genocide-des-polonais-de-volhynie-kiev-napprecie-pas-ce-rappel-historique

22/01/2023 21:44 par CAZA

Bonsoir Boste
Pour Le Figaro je suis quand même septique .

<<<<< a affirmé le chef d’état-major norvégien Eirik Kristoffersen dans une interview à la chaîne TV2, sans préciser l’origine de ces chiffres
>>>>
C’est d’ailleurs qu’il aurait fallu dire , ses chiffres ou ces chiffres ou c’est ses chiffres à lui perso ??
Et c’est qui qui décide de publier cette merde ?? en la faisant passer pour une info ??
Une connerie publiée et lue par des caves c’est toujours utile pour alimenter la propagande c’est certainement ça .

https://www.lefigaro.fr/international/guerre-d-ukraine-180-000-morts-ou-blesses-cote-russe-100-000-cote-ukrainien-selon-la-norvege-20230122

22/01/2023 23:46 par Vania

Article très important qui montre l’absence d’objectivité et la perfidie des médias en cette france colonisée par les eeuu/ue/otan.
Merci Xiao !

23/01/2023 01:00 par EL Yagoubi

Je lis tout ce qui tombe dans mes mains et apparait devant mes yeux. Je lis dans une articulation combinée en trois langues : arabe, français et anglais. Je lis et j’adore lire des articles stupides, absurdes et polluants dans des médias comme Le Monde et ses semblables, non pour apprendre quelque chose, mai pour vouloir savoir s’il y aura un jour des limites à cette pollution cognitive dévastatrice et nuisible à l’acte de connaître et de savoir et même à l’intelligence tout court.

23/01/2023 07:00 par Xiao Pignouf

@CAZA

En matière d’information, parler de combat entre David et Goliath est insuffisant. Surtout lorsqu’on considère la loi de Brandolini : il s’agit plutôt de vider l’océan à la petite cuillère, comme on peut le voir ici et ici.

En ce qui me concerne, je considère que la lecture de la presse mainstream, en tant qu’abonné ou pas, est un exercice utile. Je me contente du Monde et rejette Libé que je trouve illisible ergonomiquement parlant. Il ne s’agit pas pour moi d’aller chercher ce que je veux entendre mais plutôt de mettre à l’épreuve ce que je pense et de comprendre les méthodes souvent bien ficelées pour désinformer. Ce qui est le propos principal de l’article (et non Bandera), comme le précédent qui s’appuyait sur la rhétorique anti-chinoise pour démontrer ces méthodes. Les meilleurs mensonges sont ceux qui se fondent au milieu de la vérité.

En ce sens, je rejoins le commentaire d’El Yagoubi.

23/01/2023 09:23 par Danael

Un bon début de dépollution : la CGT Val de Marne : appelle à :la sortie de la France de l’Otan, la fin du soutien financier et des livraisons d’armes en Ukraine, la fin des sanctions contre la Russie et organise une réunion d’information .
https://histoireetsociete.com/2023/01/23/cgt-val-de-marne-pas-un-euro-pas-une-armepas-un-soldat-pas-un-char-leclerc-en-reponse-a-macron/

23/01/2023 10:36 par CAZA

Question propagande L’Imonde a de la concurrence .
Et les propagandistes de salon parisien factcheque pour les bobocaves en état de mort cérébrale .

<<<< dans la vidéo, Samira El Gadir, responsable du service de « fact-checking » de TF1-LCI, aligne les mensonges et les demi-vérités sur les quatre journalistes qui y sont visés, à savoir Thomas Röper, Alina Lipp, Graham Philipps, et moi-même. >>>>

https://www.donbass-insider.com/fr/2023/01/22/tf1-lci-essaye-de-discrediter-les-journalistes-independants-dans-le-donbass-sous-couvert-de-fact-checking/

23/01/2023 10:50 par CAZA

Samira qui est tu ?
Réponse : Une idiote qui fait le perroquet au service de son patron .

L’information libre du Net peut elle endiguer la vague de la propagande des influenceurs genre Samira
au service du capitalisme mondialisé ?
C’est déjà un caillou dans la chaussure des milliardaires .
https://www.mediasenseine.com/fr/speakers/samira-el-gadir/

23/01/2023 15:43 par Xiao Pignouf

@CAZA

Ce qui serait quand même extraordinairement comique si ce n’était si aberrant, c’est que des pisse-copies dans des bureaux parisiens jugent et disqualifient le travail de journalistes qui risquent leur vie sur place. Pas un(e) ne lève la voix pour Assange. Honte à eux/elles. Ils ne méritent pas le titre de journalistes. Ce sont des carriéristes sans honneur.

23/01/2023 23:38 par Bostephbesac

Oui Caza, ces chiffres ne sont pas fiables . En fait, la "Layen de Bruxelles" s’ est emportée et découvert, début décembre, en annonçant 100000 morts "Ukrainiens" (ukro-otaniens plus précisément), et, comme pas hasard, ses conseillers ont coupé ce passage rapidement..............que d’ autres ont cependant pris soin de sauvegarder . Un peu plus tard, un de ses porte-paroles à parlé "de 100000 tués et blessés Ukrainiens"................ce que les Russes avaient annoncé fin septembre.

Une chose certaine : les pertes Ukro-otaniennes étaient (peut-être) limitées jusqu’ à fin mars/début avril (environ 8000 - 10000 selon Kiev à cette époque), mais, à partir de là, la Russie a rameuter le meilleur de son artillerie - tels les TOS thermostatiques et les Hyacintes - puis, les drones tueurs tels les Shahed 136/Géran 2 (origine Iranienne (et fabriqués sous le nom Géran en Russie)) à partir de fin septembre, et cela fait très mal aux ukro-otaniens.

Je dirai plutôt 130-150000 morts chez les ukro-otaniens, et 25-50000 chez les Russes - ordre de grandeur donné par Erwan CASTEL...............surtout que la Russie ne lance pas de grandes vagues d’ attaques, mais procéde au "coup par coup" : d’ où des progressions plus lentes, mais moins coûteuses en pertes.

24/01/2023 03:40 par Vania

Cette pseudo-journaliste Samira El gadir est un être ignoble et malveillant.Oser s’attaquer aux journalistes du Donbass !!
Rappels:1) Adrian Bocquet a demandé l’asile en Russie car il a été victime d’une tentative d’assassinat :
https://www.youtube.com/watch?v=uXBOoDQa5hA
La voiture de Christelle Néant a été détruite par une bombe. Heureusement, ils étaient dehors :
https://www.donbass-insider.com/fr/2022/06/05/deux-journalistes-francais-sous-le-feu-de-lartillerie-ukrainienne-pendant-5-heures/
Sans oublier les journalistes qui disent la vérité et qui perdent emploi, argent et liberté, qui sont injustement incarcérés comme Julian Assange !
https://www.donbass-insider.com/fr/2022/06/19/julian-assange-alina-lipp-et-anne-laure-bonnel-quand-la-verite-devient-un-crime-en-occident/?utm_campaign=shareaholic&utm_medium=email_this&utm_source=email

24/01/2023 13:24 par Koui

Le dernier numéro de L’Histoire est pas mal aussi dans le genre. Petlioura y est dépeint comme le président du gouvernement social démocrate de la premiére Ukraine indépendante, mais non comme l’organisateur de pogroms antisémite assassiné en exil par un juif vengeur. Bandera y devient "le symbole d’une Ukraine indépendante libérée du joug communiste soviétique" et la participation de son organisation OUN a la Shoah aurait été passé sous silence par Poutine, signe de son rapport problématique au génocide des juifs.

En faisant l’impasse sur le caractère antisémite des "héros de l’Ukraine", L’Histoire fait preuve d’une cécité volontaire qui ne peut pas être attribuée à une méconnaissance historique. Il s’agit plutôt d’accorder la narrative historique avec la représentation actuelle du conflit ukrainien.

Bien sur les nationalistes ukrainiens d’aujourd’hui n’ont pas grand chose à voir avec les banderistes d’hier. Leur antisémitisme semble bien éteint sous un président juif qui réclame des armes à Israël. Il n’empêche que leur utilisation récurrente de symboles nazis est un fait. J’ai été très étonné de voir que les blindés ukrainiens arborait une croix grecque blanche lors de la contre-offensive de Kharkov en 2022, alors que ce même symbole était paint sur les blindés nazis lors de la contre-offensive de Kharkov en 1944. Je ne sais pas s’il s’agit d’une provocation envers les russes, très attachés au souvenir de la seconde guerre mondiale, ou bien d’une réelle identification aux combattants ukrainiens de la Wermarch de cette époque.

Dans tous les cas, Le Monde et L’Histoire minimisent l’importance du phénomène banderiste en Ukraine, au lieu de l’expliquer et de le contextualiser. Lorsque Daech est apparu, la presse à parlé de la "prophétie auto réalisatrice" de Assad qui avait prédit que la rébellion syrienne montrerai rapidement sa vrai nature terroriste islamiste. Si les bandéristes d’aujourdhui sont qualifiés un jour de criminels nazis, l’expression "prophétie auto réalisatrice" pourra resservir.

26/01/2023 03:00 par Vania

@Koui, vous dites : "Bien sur les nationalistes ukrainiens d’aujourd’hui n’ont pas grand chose à voir avec les banderistes d’hier. Leur antisémitisme semble bien éteint sous un président juif qui réclame des armes à Israël. ". Cependant, les études approfondies de Annie-Lacroix-Riz prouvent le contraire
https://www.legrandsoir.info/bandera-nazi-d-ukraine-et-champion-de-l-occident.html
Voir également les monuments nazis en ukraine et en occident ( blog de @Xiao) :
https://taistoixiao.wordpress.com/2022/12/20/monuments-aux-collaborateurs-nazis-en-ukraine/

27/01/2023 17:03 par koursk

Vu que les multimillardaires, niel, kretinsky... en sont propriétaires, ’le monde’ ne peut qu’être ravalé à un torchon *** La jet set assoie son pouvoir, via ses gouvernements et médias otaniens tels que ’le monde’ *** Pour ses médias, la jet set propose plus de 10000€ mensuel à des aboyeurs de micro ou à des gribouilleurs pour marcher sur des cadavres *** Bien payés, ils font facilement l’apologie du démantèlement de la retraite par répartition *** Avec de bons cachets, les beaux-parleurs champions du cynisme sont capables du bien fondé du troisième reich, de la colonisation, de l’esclavagisme, des chambres à gaz... *** Ainsi la jetset veut une ukraine sans russophones, ses aboyeurs et gribouilleurs de ses médias étaleront que les russophones sont violents... que les bandera, melnyk, stetsko sont des modèles *** Les crimes de la colonisation, et bombardements volontairement ciblés sur des populations civiles seront dédramatisées dans les médias des élites économiques, en point de détail à propos de populations qui ne sont pas encore entrées dans l’histoire *** En plus de faire la loi dans ses propres médias, la jetset la fait dans les médias publics payés par le contribuable *** Cette ficelle fonctionne encore dans l’otaneuro zone, mais a du plomb dans l’aile en Afrique, où les nouveaux gouvernements panafricains expulsent les médias pro jetset, privés, et publics sous influence du privé *** Il est vrai que les multimilliardaires veulent toujours une ukraine sans russophones, une Afrique sans Africains, une Russie sans Russes, ils veulent juste les matières premières.

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