RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Désespérée, l’Administration Obama se raccroche à des inventions, et peut-être pire…

Le 28 septembre la mission française à l’ONU a affirmé que deux hôpitaux d’Alep-est avaient été bombardés. Elle a montré dans un tweet une photo de bâtiments détruits à Gaza. Plus tard, les Français ont supprimé ce tweet.

Ce n’est pas la première fois que des officiels « occidentaux » se rendent coupables d’allégations mensongères et de falsification volontaires de la vérité, mais en général, ils évitent les mensonges trop voyants.

Pas John Kerry, le secrétaire d’État des États-Unis. Hier, pendant la conférence de presse qui a précédé son entretien avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, au sujet d’une nouvelle résolution de l’ONU, il a dit ceci (vidéo @ 1 : 00) sur la Syrie :

Hier soir, le régime a attaqué un autre hôpital, 20 personnes ont été tuées et 100 ont été blessées. La Russie et le régime doivent plus qu’une explication au monde sur la raison pour laquelle ils ne cessent de frapper les hôpitaux, les installations médicales et les enfants et les femmes. Ce sont des actes qui exigent une enquête pour crimes de guerre. Et ceux qui commettent ces crimes doivent et devront rendre des comptes.

Aucun groupe d’opposition n’a dit qu’une telle chose, qui serait extrêmement grave, était arrivée. Aucun. Aucune agence de presse ne l’ a mentionnée. Le SOHR, l’organe de désinformation du MI-6 en Grande-Bretagne, qui recense de manière très fiable tous les dégâts signalés et qui est fréquemment cité dans les médias « occidentaux », n’en a pas parlé non plus.

Le grave incident que Kerry dénonce n’a pas eu lieu. Kerry l’a inventé. (Était-il censé se produire, a-t-il été annulé et Kerry a-t-il raté la note de service ?) Kerry a utilisé ce mensonge pour appeler à une enquête pour crimes de guerre et à des sanctions. Cela devant les caméras, lors d’un événement officiel avec un hôte étranger dans le cadre d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies.

C’est grave. C’est presque aussi grave que les fausses déclarations de Colin Powell sur les armes de destruction massive en Irak devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies.

Les premiers rapports, comme celui de CBSNews, relaient l’accusation de Kerry :

Kerry a déclaré que les forces syriennes avaient frappé un hôpital pendant la nuit, tuant 20 personnes et en en blessant 100, ce qui constituerait la dernière frappe de Moscou ou de son allié à Damas sur une cible civile.

Cependant l’article du New York Times sur l’événement indique bien que Kerry a demandé l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre, mais il ne mentionne pas le bombardement de l’hôpital. Il n’en parle pas du tout. Pour le « journal de référence » autoproclamé, le mensonge de Kerry n’a pas eu lieu. De même, le Washington Post, dans son propre article, ne fait aucune mention de l’accusation mensongère de Kerry.

Le dernier article Matthew Lee d’AP omet également le mensonge. C’est curieux parce que Matt Lee sait très bien ce que Kerry a dit. Le briefing du Département d’État d’hier y a consacré un long chapitre. Sur la vidéo (@ 3 : 30) on voit que c’est Matt qui pose les questions :

QUESTION : D’accord. Sur la Syrie et les commentaires du Secrétaire plus tôt ce matin, ma question est : Savez-vous de quelle frappe il parlait dans ses commentaires cette nuit concernant un hôpital à Alep ?

M. KIRBY : Je pense que le Secrétaire faisait référence en fait à une frappe que nous avons vu se produire hier sur un hôpital de campagne dans le gouvernorat de Rif Dimashq. Je ne suis pas tout à fait sûr que c’est ce à quoi il faisait allusion, mais je crois bien qu’il parlait de celle qui a eu lieu à -

QUESTION : Pas à Alep ?

M. KIRBY : Je crois que c’était – je pense que c’était – je pense qu’il – je suppose – il me semble qu’il a fait une petite erreur sur le lieu en se référant à une –
...
QUESTION : Mais vous n’êtes pas sûr ?

M. KIRBY : Non. Tout ce que je peux vous dire, au mieux de mes connaissances, c’est qu’il faisait très probablement référence à une frappe hier dans ce gouvernorat, mais il probablement fait cette erreur en toute bonne foi.

QUESTION : Si nous pouvions – si nous pouvions savoir avec précision ce dont il parlait –

M. KIRBY : Je vais faire ce que je peux, Matt.
...

Et ça continue comme ça encore un moment. Mais il n’y a pas d’attaque d’hôpital ni à Rif Dimashq, ni à Alep. Plus tard, Kirby, le porte-parole du Département d’Etat, a pratiquement reconnu que Kerry avait menti en disant : « Je ne peux pas confirmer cela. »

Il apparaît également que Kerry n’a pas de preuve du moindre crime de guerre ni aucune possibilité de lancer une procédure internationale officielle à ce sujet. Et à quelle fin de toute façon ? Intimider la Russie ? Il n’y a aucune chance d’y parvenir, ce serait parfaitement inutile d’essayer, et Kerry devrait le savoir.

Kerry est désespéré. Il a complètement perdu la direction des opérations en Syrie. La Russie mène l’affaire et elle fera tout ce qui doit être fait. En dehors d’entamer une guerre mondiale, l’administration Obama n’a plus aucun moyen d’influencer de manière significative le cours des choses.

Kerry est seulement un des outils de l’administration Obama. Plus tard dans la même journée, le directeur du renseignement national américain, James Clapper, a porté d’autres accusations contre la Russie :

La communauté du renseignement étasunien (USIC) pense pouvoir dire que le gouvernement russe est à l’origine des récents piratages d’e-mails de citoyens et d’institutions des États-Unis, y compris des organisations politiques étasuniennes. Les récentes diffusions d’e-mails, vraisemblablement piratés, sur des sites comme DCLeaks.com et WikiLeaks, et par Guccifer 2.0, cadrent avec des méthodes et des motivations d’inspiration russe. Ces vols d’informations ont pour but d’interférer avec le processus électoral américain. Cela n’est pas nouveau pour Moscou – les Russes ont utilisé des tactiques et des techniques similaires en Europe et en Eurasie, par exemple, pour influencer l’opinion publique. Nous croyons que, du fait de l’importance et de la sensibilité de l’entreprise, seuls les officiels les plus haut-gradés de la Russie auraient pu autoriser ces activités.

Traduction : « ON NE SAIT PAS du tout (« pense pouvoir dire », « nous croyons », « d’inspiration ») qui est responsable de ces piratages et nous N’AVONS PAS la moindre preuve (cadre avec », « du fait de l’importance et de la sensibilité ») que la Russie est impliquée, alors il ne nous reste plus qu’à essayer de vous embrouiller et de vous embobiner. »

L’ancien ambassadeur britannique Craig Murray a appelé ça un flagrant mensonge néoconservateur. C’est clairement le Comité national démocrate qui a manipulé l’élection américaine en faisant, contrairement à son mandat, la promotion de Clinton aux dépens de Sanders. C’est cela seulement que les pirates ont montré. Il est également facile de comprendre pourquoi ces accusations sont portées maintenant. Murray :

Le fait que l’administration Obama ait porté une accusation officielle contre la Russie qui ne soit fondée sur aucune preuve est, d’une certaine manière, étonnant. Mais c’est un acte de désespoir. WikiLeaks a déjà annoncé qu’ils avaient une énorme quantité d’autres documents secrets sur les manigances d’Hillary. La Maison Blanche cherche simplement à les discréditer par avance en les reliant mensongèrement aux services secrets russes.

L’administration Obama est en train de perdre. Elle n’arrive plus à imposer ses désidératas, ni en Syrie, ni pour les élections. Trump, malgré ses gros mots de sale gamin, a une très bonne chance d’emporter la présidence. Lui (-44%) et Clinton (-41%) sont plus détestés de l’électorat étasunien que Poutine (-38%). N’importe quelle solution en Syrie sera plus avantageuse pour la Russie que pour Washington.

Un tel désespoir peut être dangereux. Kerry est aux abois quand il ment sur la Russie. Mais le président et ses collègues du Pentagone et de la CIA ont des moyens plus concrets de s’exprimer. Espérons qu’ils ne se lanceront pas dans quelque chose de vraiment insensé !

Moon of Alabama

Traduction : Dominique Muselet

»» http://www.moonofalabama.org/2016/10/a-desperate-obama-administration-...
URL de cet article 30997
  

Même Thème
Les enfants cachés du général Pinochet - Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation
Maurice LEMOINE
Le 15 septembre 1970, onze jours après l’élection de Salvador Allende, le président Richard Nixon, en 15 minutes lors d’une réunion avec Henry Kissinger, ordonne à la CIA de « faire crier » l’économie chilienne. Le 11 septembre 1973, Allende est renversé… En 1985, Ronald Reagan déclare que le Nicaragua sandiniste « est une menace pour les Etats-Unis » et, le 1er mai, annonce un embargo total, similaire à celui imposé à Cuba. Depuis le Honduras et le Costa Rica, la « contra », organisée et financée par la (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Je n’en dors pas la nuit de voir comment, au cours des 11 dernières années, nous, journalistes, activistes, intellectuels, n’avons pas été capables d’arrêter ce monde à l’envers dans lequel de courageux dénonciateurs et éditeurs vont en prison tandis que des criminels de guerre et des tortionnaires dorment paisiblement dans leur lit."

Stefania Maurizi
28 octobre 2021, au cours du procès d’appel en extradition de Julian Assange

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.