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Deux pétitions sur le projet MEDEF/Khomri paralysent les médias

Deux pétitions et le service public

La remarque que je fais est, comme je l’ai fait parfois, une remarque "d’absence". C’est-à-dire une remarque de ce que les médias pourraient dire et ne disent pas. Car les silences, les omissions ou les "oublis" sont parfois aussi "parlants" que les énonciations.

Ce dont les médias (je me réfère ici principalement à France 2 et à France 3, médias de grande diffusion) parlent peu, ou très rapidement, c’est des deux pétitions à propos de la loi El-Khomri : l’une contre, lancée par Caroline de Haas et la CGT, l’autre pour, à l’initiative du conseiller régional Républicain (ex-UMP) Dominique Reynié, et approuvée (parmi les tout premiers signataires) par Pierre Gattaz et Laurence Parisot (c’est-à-dire par les deux présidents qui se sont succédé à la tête du Medef).

1. La pétition contre le projet El-Khomri en est actuellement à plus de 861 000 signatures. Et déjà, elle avait été signalée lorsqu’elle en avait recueilli 200 000 (moins en raison de la valeur absolue du nombre que de la rapidité mis à parvenir au résultat). Après une faiblesse au cours du week-end (les 27 et 28 février) au cours desquels elle était descendue à 30/40 000 par jour, au lieu d’environ 100 000 les jours précédents, elle a repris sa courbe ascendante à partir d’hier lundi, notamment après l’annonce du report de l’examen de la loi en conseil des ministres, qui semble avoir agi comme un stimulant, comme un encouragement à multiplier les signatures.

Remarque 1. Les médias sont d’un remarquable laconisme sur cette progression. Or, comme une grande majorité d’auditeurs ou de téléspectateurs ne se souviennent pas des chiffres, ils ne peuvent mesurer la progression, qui semble déjà avoir battu tous les records des pétitions, lancées sur ce même site, à propos d’autres sujets. Une comparaison de progression risquerait de les impressionner dans le "mauvais" sens...

2. La pétition lancée par Dominique Reynié, au même moment, en était à 12 354 signatures. Après deux sauts importants, du 26 février au soir au 27 février au soir (exactement à 23 h 16 et 23 h 21), où, en 24 h, elle était passée de 2188 à 6459 signatures, et dans la journée d’hier, 29 février, où elle était passée, du 28 février à 23 h 23, de 7490 signatures à 11 368 signatures le 29 février à 22 h 36, il semble qu’elle soit retombée dans la journée d’aujourd’hui 1er mars, où elle n’a récolté qu’un peu plus de 660 signatures entre 9 h 15 et 19 h 15. L’annonce du report de l’examen de la loi – pouvant apparaître comme le prélude à un abandon définitif – semble avoir joué le rôle inverse de celui qu’il a joué pour la pétition du "non", à savoir, pour elle, un rôle de découragement et un rôle de démobilisation.

Remarque 2. Ce que les médias taisent (encore plus que la progression de la pétition du "non"), c’est à la fois le chiffre de la pétition de Dominique Reynié et, surtout, son rapport à la pétition du "non". En effet, cette pétition ne représente que 1,43 % de la pétition opposée et, sur le total des deux pétitions (comme si on avait un scrutin "pour" et "contre"), elle ne représente que 1,41 %. Et, depuis ce matin, il semble que ce rapport se soit figé sur une asymptote à 1,41 %.

 Les médias se gardent bien aussi de signaler que, parmi les premiers signataires, figurent Pierre Gattaz et Laurence Parisot, ce qui fait apparaître le projet de loi El Khomri comme ayant été écrit par le patronat et pour le patronat, et place le gouvernement "de gauche" de François Hollande dans la situation embarrassante de "porte-parole" du Medef. Comme le dit, dans une délicieuse litote, le Huffington Post : "Pas sûr que cette contre-pétition signée par Gattaz et Parisot aide vraiment El Khomri"...

Remarque 3. Il est aussi remarquable que les médias, souvent prompts à faire des historiques, soient peu diserts sur l’échec du plan Devaquet en 1986, sur l’échec du CIP de Balladur en 1994, sur l’échec du plan retraites de Juppé en 1995 et sur l’échec du CPE de Villepin en 2006 (pour ne parler que de ceux-ci). Echecs tous consécutifs à des mobilisations massives, comme celle qui semble s’esquisser aujourd’hui contre le plan El Khomri. Sait-on jamais : cela pourrait donner des idées au peuple...

Philippe Arnaud

(Sur-titre et illustration du GS).

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"Au Salvador, les escadrons de la mort ne tuent pas simplement les gens. On les décapite, on place leurs têtes sur des piques et on garnit ainsi le paysage. La police salvadorienne ne tuait pas seulement les hommes, elle coupait leurs parties génitales et les fourrait dans leurs bouches. Non seulement la Garde nationale violait les femmes salvadoriennes, mais elle arrachait leur utérus et leur en recouvrait le visage. Il ne suffisait pas d’assassiner leurs enfants, on les accrochait à des barbelés jusqu’à ce que la chair se sépare des os, et les parents étaient forcés de garder."

Daniel Santiago,prêtre salvadorien
cité dans "What Uncle Sam Really Wants", Noam Chomsky, 1993

Commandos supervisés par Steve Casteel, ancien fonctionnaire de la DEA qui fut ensuite envoyé en Irak pour recommencer le travail.

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