
Littéralement. Les crapules ! Qui peut encore prétendre que l’anticommunisme primaire n’existe plus ? Pour Rocard, le défenseur tellement « éclairé » du capitalisme, ils en avaient fait des tonnes.
D’autres que moi diront l’œuvre accomplie par Jack Ralite à Aubervilliers et, plus généralement, en Île-de-France.
Je rappellerai simplement ce que tous les gens de gauche savent : le Musée de la Révolution française qu’il inaugura en 1984 à Vizilles lui doit beaucoup ; il s’engagea à fond pour l’exception culturelle (sans laquelle France 2 n’existerait peut-être plus) et contre l’Accord Multilatéral sur les Investissements (cet AMI qui nous voulait tant de bien).
Jack Ralite fut administrateur du Théâtre national de la colline (TNC). Il était également membre du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, du Conseil national de l’innovation pour la réussite scolaire, et du conseil politique de la fondation Agir contre l’exclusion.
En 1981, Jack Ralite, ministre de la Santé sous François Mitterrand, supprima le secteur privé dans les hôpitaux publics par un décret ne prenant effet qu’en décembre 1986. Vous savez, ce secteur privé qui empêche les plus éminents de nos médecins de s’installer dans les cliniques privées… Quelques mois plus tard, à l’occasion de la première cohabitation, la loi Barzach de juillet 1987 le rétablissait.
En 2012, il refusa la Légion d’honneur pour la quatrième fois : « Je ne l’ai pas refusée trois fois sous la gauche pour l’accepter sous la droite ».
On ne pouvait que partager sa vision de la politique officielle de la culture dans notre pays : « Avec les cinquante ans du ministère de la Culture, (on est) passé d’une grande politique publique nourrie du Front populaire et de la Libération, à une communication culturelle, puis une marchandisation culturelle, ensuite une financiarisation culturelle, enfin à une mise sous tutelle des affaires de l’esprit par l’esprit des affaires.” C’était en 2009, dans un article paru dans L’Humanité.
Auteur (entre autres) de Aragon d’hier à aujourd’hui, Tarbes, Arcane 17, 2012, Jack Ralite fut à la fois – au meilleur niveau – un homme de culture, un artiste et un homme d’action politique. Ça valait bien une minute du temps de l’antenne publique.