RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Hollandie : L’ « aimable non changement » c’est maintenant !

Au terme de huit mois, le doute est définitivement levé. Et avec lui, le plus gros de l’espoir de gauche. Le changement promis par François Hollande se décrit simplement : aucune promesse n’est tenue - ce qui ne saurait constituer une surprise - mais fort « aimablement ». Et dans un certain désordre.

Il est à craindre que ce que retiendra finalement l’homme de gauche du présent quinquennat sera le Mariage pour Tous. Problématique de société, importante comme l’abolition de la peine de mort de 1981, mais qui ne saurait faire oublier l’ampleur de la crise.

Au surplus, Marianne n’a plus de saint « traditionnel » auquel se vouer.

Le gouvernement Hollande/Ayrault taille, ou s’apprête à tailler, en pièces ce qui reste de tissu social : prestations sociales, retraites, Sécu, et à imposer des augmentions fiscales tous azimuts, à commencer par une forte hausse de la TVA. Mais la fine équipe de Matignon s’ingénie avec plus ou moins de bonheur à enrober le tout dans la rondeur « normale » du locataire de l’Elysée.

LA « DROLE D’ALTERNANCE »

Hollande n’est pas franchement plus nocif, ni, hélas, plus efficace que son prédécesseur sur les grandes préoccupations que sont le chômage ou le pouvoir d’achat, voire la sécurité. Mais l’État est désormais confronté à un sens de la désorganisation qui atteint des sommets presque esthétiques. C’est la « drôle » d’alternance, comme il y eût la drôle de guerre de 39-40. Dans l’une comme dans l’autre, une chatte n’y retrouve pas ses petits.

Un second constat, tout aussi triste, s’impose : dans cet « aimable » foutoir, les Français ont de plus en plus de mal à rêver à une planche de salut. L’opposition traditionnelle patauge dans une panade grotesque de luttes intestines pendant laquelle elle ne peut trouver le temps de redorer constructivement le blason de l’anti-Sarkozysme, presque de l’anti-UMP, ou, mieux de jeter les fondations de ce qui serait un après Sarko. Il y a, à droite, comme un vrai problème de « casting »…

Il s’agit là , comme sur le plan économique actuel, d’un véritable scénario catastrophe. Et ceci sera mis à profit par le Front National et, peut-être, par le Front de Gauche, aux élections municipales de l’an prochain qui s’annoncent grandguignolesques. Elles sont déjà une source d’affreux cauchemars dans le camp socialiste.

Donc nous évoluons sans conteste dans un « aimable » bordel. Celui-ci tient beaucoup à la personnalité de Pépère, surnom qui lui est donné par ses conseillers, nous apprend le Canard Enchaîné.

Pépère dirige la France comme il gérait le PS lorsqu’il en était premier secrétaire. Il n’aime guère le travail d’équipe, possède un goût Mitterrandien du secret, se mêle de tout (tiens donc…) mais, contrairement à Sarko, fait croire que c’est son Premier ministre qui est aux commandes.

Le hic, est que, de l’autre main, le Président ne tranche rien, laisse les problèmes en l’état car il a horreur de conflits. Et il s’agit là , sans doute de l’origine du mal.

PEPàˆRE

Aimablement, Pépère entend préserver les équilibres internes aux socialistes et la paix avec les divers « partenaires » Verts, Radicaux et Communistes (dans une moindre mesure…). Du coup, l’équipe gouvernementale passe pour un retour des Branquignols et est quasi incontrôlable.

Montebourg bénéficie d’une immunité diplomatique. Ses sorties - pas forcément inutiles - mettent souvent l’Élysée-Matignon dans un vif embarras. Mais le bouillant ministre du Redressement productif, sur tous les fronts, avait obtenu la bagatelle de 17% aux primaires socialistes : Donc pas touche ! Jean-Marc Ayrault en perd son allemand et y gagne de curieuses relations avec Angela Merkel.

A l’Intérieur, Valls (7% aux primaires) regarde Taubira (1% via Baylet) à la Justice de travers. Cette dernière lui rend bien, et les deux détricotent (plus ou moins « aimablement ») ce que l’un ou l’autre a fait ou s’apprête à faire. Pas grave : on comptera aimablement les points, mais pas tout de suite. Il n’y a pas le feu. Sauf à Marseille, en banlieue ou encore dans les prisons …

Duflot poursuit un vibrant parcours gouvernemental entre une hâtive dépénalisation du cannabis, des passes d’armes avec l’Église pour des réquisitions de logements d’urgence. Pas de vaguelette : elle bénéficie d’un accord des plus opaques mais « aimable » avec Pépère qui lui a accordé un maroquin en lieu et place d’Eva Joly (très triste) en contrepartie d’indulgences parlementaires (hypothétiques) au cas où le PS perdrait sa majorité absolue au Palais Bourbon. Après une « aimable » loi sur le non-cumul des mandats, par exemple …

Sans tomber dans un inventaire à la Prévert, on citera les aimables déboires suisses de Cahuzac, la liberté de parole de Lebranchu sur le jour de carence des fonctionnaires. Là non plus : pas de vagues.

JEU DE PISTE

Nous aurons aussi la décence de ne pas parler de Pierre Moscovici (Finances) et de Michel Sapin (Travail) qui ont laissé à la porte de leurs établissements toute espérance. Comme dans l’Enfer de Dante. Pourtant ils n’étaient pas si incompétents, initialement. Aimables.

Tout ce beau monde délivre à qui mieux mieux des messages contradictoires, chacun dans son coin, sans coordination ni pilotage visible mais il nous indique sans ambiguïté : la France n’est pas gouvernée à gauche. Pour son bien ? Pour une image améliorée ? Vous en êtes juges.

Pépère veut reprendre du poil de la bête : il engage le pays dans un conflit au Mali. La population aime la virilité et lui accorde quelques points d’oxygène dans les sondages. Las ! Une fois décryptée, l’aventure « anti-terroriste » retombe avec des allures de bourbier françafrique.

Pépère plonge aussi vite dans l’opinion que Sarko. Hollande sait très bien ce que l’anti-Sarkozysme lui a permis de gagner et craint encore plus ce qu’un anti-Hollandisme lui ferait perdre.

Mais il y a le feu aux caisses de l’État. Pour éteindre et renflouer, les solutions suivent une méthode inédite : moins de retraites, moins de vacances, plus de taxes (TVA, diesel) dans les tuyaux mais tout ceci n’est ni officiellement décidé ni même officiellement arbitré. En élément de langages ce sont des « pistes ».

De fait un « jeu de piste » dans lequel les ministres eux-mêmes ont du mal à retrouver leur chemin. Quant à suivre, ou montrer, une direction …

Denis Thomas

URL de cet article 19700
  

En finir avec l’eurolibéralisme - Bernard Cassen (dir.) - Mille et Une Nuits, 2008.
Bernard GENSANE
Il s’agit là d’un court ouvrage collectif, très dense, publié suite à un colloque organisé par Mémoire des luttes et la revue Utopie critique à l’université Paris 8 en juin 2008, sous la direction de Bernard Cassen, fondateur et ancien président d’ATTAC, à qui, on s’en souvient, le "non" au référendum de 2005 doit beaucoup. La thèse centrale de cet ouvrage est que l’« Europe » est, et a toujours été, une machine à libéraliser, au-dessus des peuples, contre les peuples. Dans "La fracture démocratique", (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La propriété privée nous a rendus si stupides et si bornés qu’un objet n’est nôtre que lorsque nous le possédons.

Karl Marx

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.