Plein écran
commentaires

L’attaque de Sarkozy-Fillon contre le droit de grève et contre le Code du travail prend de l’ampleur.









18 juillet 2007.


La méthode de Fillon c’est d’essayer de pervertir, de manipuler progressivement, pour mieux les asphyxier, les réflexes de défense des droits sociaux élémentaires.

C’est bien Fillon qui a dit : « on ne peut pas remettre en cause les 35 h tout de suite, les esprits ne sont pas mûrs, ce sera pour la législature suivante ».

Il fait pareil pour le droit de grève, il prétend s’appuyer sur la défense des usagers contre les cheminots, et puis, il parle d’étendre cela aux enseignants : il teste.

Pour arriver à ses fins, Fillon est obligé de mentir et d’aller, masqué, pas à pas : sa loi contre le droit de grève, ce n’est pas pour défendre, comme il le prétend, les usagers ou les parents d’élèves contre les cheminots et les profs, au contraire c’est pour empêcher les cheminots et les enseignants de défendre les usagers et les parents d’élèves.

Chacun sait que seulement 2 % des dysfonctionnements des transports proviennent des grèves, et 98 % de l’insuffisance des services publics ( investissements, effectifs, matériels,...). Pareil à l’école, où Fillon, aux dernières nouvelles, veut supprimer 17 000 postes. (Forcément, il faut compenser les 15 milliards de remises d’impôt accordées aux familles les plus riches !)

Fillon commence par exiger que les grévistes et non grévistes se « dénoncent » à leurs directions hiérarchiques 48 h avant la grève ! Imaginez les ravages d’une telle loi : celui qui se déclare risque les pressions les pires, celui qui ne se déclare pas, ne peut se raviser, et on n’a pas le droit libre d’hésiter !

Puis, il exige qu’ils votent à bulletins secrets, au bout de huit jours de grève... Imaginez le moyen de pression, de chantage patronal ! Cela, pas seulement pour le secteur public mais pour toutes les entreprises !

Car, à partir des cheminots, Fillon, en plein été, est passé aux enseignants, et des enseignants, il est passé aux 16 millions de salariés du privé.

On n’en est plus à assurer le service minimum dans les transports, on en est à une atteinte généralisée contre le droit constitutionnel de grève.

C’est le dessus et le dessous de l’iceberg, tout cela ne concerne en fait plus du tout le « service minimum » : cela concerne tous les métiers et le droit de grève en général...

Le rejet de cette atteinte fondamentale, anticonstitutionnelle, au droit de grève doit donc être le fait de toutes les catégories de salariés.

Ne pas se laisser saucissonner, comme Fillon l’a fait sur les retraites, en opposant privé et public, 37 et 40 annuités, pour ensuite tirer cers 41 et 42 annuités : sa méthode est les plus virulente, la plus perverse pour mettre a bas l’édifice de notre droit social et de notre droit du travail.

Il veut aussi supprimer le « premier tour » des élections professionnelles réservé aux syndicats : il facilitera avec un seul tour, les officines para syndicales, anti-syndicales, créées par les patrons eux mêmes. Il veut aussi restaurer le travail dominical interdit à l’unanimité depuis 1906... Il veut et cela rôde secrètement derrière tout cela, ré écrire totalement un nouveau code du travail, cent ans de reculs, qui entrera en vigueur pour sa partie législative le 1er septembre 2007, pour ses parties réglementaires les 1er janvier et 1er mars 2008.

Unité syndicale public et privé, en défense des droits fondamentaux des salariés !

Gérard Filoche pour D&S
www.democratie-socialisme.org



La grève

[La grève a toujours été un acte construit par l’initiative de minorités déterminées ou organisées, qui ont su cristalliser le désir de la majorité qui, autrement, demeurait refoulé et réprimé. L’acte véritablement démocratique, c’est la grève. Le droit de grève n’aurait jamais été conquis sans des initiatives "anti-démocratiques", des mises devant le fait accompli (les portes sont fermées, il y a un piquet ...), des actes de violence sans lesquels aucune légalisation ne serait jamais intervenue. La grève est illégale par essence. La grève n’est pas simplement l’acte par lequel on refuse de travailler à un moment donné. Elle modifie les rapports existants et créé un climat dans lequel les travailleurs discutent, s’ouvrent les uns aux autres de nouveaux horizons, se découvrent et découvrent leur force. Les assemblées générales, organisme vivant groupant le collectif de travail devenu collectif de grève, sont le lieu par excellence de ce travail collectif de soi sur soi. La grève par son existence même, et par ce qu’elle permet -piquets, assemblées, discussions, organisations, comités élus, unité syndicale, coordination des délégués ...- pose des questions qui vont au delà de ses motifs limités : elle met en cause, par cela même qu’elle l’interrompt fut-ce si peu, le principe de l’exploitation et l’ordre politique qui le soutient.- Le timing de Sarkozy-Fillon : contrat unique de travail et laminage du droit de grève, par Vincent Présumey. ]




Feu sur la loi Sarkozy-Dati ! par Olivier Bonnet.

TVA "sociale", droit de grève, universités, Assurance Maladie : pour casser, Sarkozy sait qu’ il doit aller vite, trés vite, par Vincent Présumey.






Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

18/07/2007 13:05 par PAULO

Bonjour,
Je comprends la position de Filoche mais..
Les conditions de travail dans le privé se dégradent de plus en + et jamais les fonctionnaires (bénéficiant d’un travail à vie pour la plupart)n’ont fait grève pour empêcher cette dégradation alors qu’ils en ont les moyens puisqu’ils peuvent bloquer la France (SNCF par exemple)
Pourquoi les cheminots ne menacent jamais de se mettre en grève lorsque les tarifs augmentent de manière continue et importante empêchant beaucoup de français de prendre souvent le train ?
Peut être parce que les agents sncf ne paient pas le train, eux !
Pourquoi les enseignants ne se mettent jamais en grêve ou ne déposent un préavis lorsque ils ont des classes surchargées (primaire et secondaire) lorsque trop d’enfants ne savent ni lire ni écrire en primaire à cause du peu de moyens pour les aider et qu’ils sortent à 16 ans pour être délinquant, vivre dans la rue, en tout cas sans avoir le minimum pour se débrouiller dans la vie et trouver du boulot ?
Peut être parce que statistiquement les enfants d’enseignants sont ceux qui réussissent le mieux dans les études supérieures ?
Bref les fonctionnaires se foutent des autres qui sont beaucoup plus dans la mouise qu’eux alors qu’ils ne s’étonnent pas que les français "du privé" se foutent de leur devenir de fonctionnaires. C’EST NORMAL !!!

18/07/2007 17:32 par Anonyme

Pauvre France !!!
Comme si le fait de priver les fonctionnaires du droit de faire greve allait ameliorer la situation des plus malheureux Reflechissez avant d’ecrire des enormités pareils.
Avec de telles idées on n’est pas sorti de l’auberge !!!!!

18/07/2007 19:32 par rey le Cht'i

Bonsoir monsieur Paulo,

Je n’ai qu’une chose a dire "ARRETEZ T.F.1 !" !!!!

Rey un prolo d’usine "Privé" mais qui lutteras pour conservé le droit de grève avec les "Fonctionnaires" et tous les vrais démocrates !!!

18/07/2007 20:24 par GERARD FILOCHE

Bonjour, Je comprends la position de Filoche mais.. Les conditions de travail dans le privé se dégradent de plus en + et jamais les fonctionnaires (bénéficiant d’un travail à vie pour la plupart)n’ont fait grève pour empêcher cette dégradation alors qu’ils en ont les moyens puisqu’ils peuvent bloquer la France (SNCF par exemple)

MAIS CE N’EST PAS VRAI, AUSSI BIEN EN 1995, QU’EN 2003 QU’EN 2006, POUR DEFENDRE LES RETRAITES DE TOUTES ET TOUS,ET CONTRE LE CPE, LES GREVES DES FONCTIONNAIRES ONT ETE PUISSANTES ET UNITAIRES
ET DANS LE PRIVE, ATTENTION, LE NOMBRE DE GREVES AUGMENTE ET ON POURRA BIENTOT ASSISTER A UNE EXPLOSION SUR LES SALAIRES, PEUT ETRE COMME EN 68
LA SOLIDARITE DES DEUX, PRIVE ET PUBLIC EST NECESSAIRE POUR DEFENDRE LE DROIT DE GREVE,
CAR FILLON ATTAQUE TOUS LES DROITS DU GREVE Y COMPRIS DU PRIVÉ
SI LES FONTIONNAIRES SONT MIEUX EN POSITION DE DEFENDRE LEURS DROITS, IL FAUT S’APPUYER SUR EUX, ET NON OPPOSER LES UNS AUX AUTRES...

Pourquoi les cheminots ne menacent jamais de se mettre en grève lorsque les tarifs augmentent de manière continue et importante empêchant beaucoup de français de prendre souvent le train ?

MAIS RENSEIGNEZ VOUS ILS L’ONT FAIT DE DES DIZAINES DE FOIS, ET SI ON A ENCORE UN SERVICE PUBLIC SNCF, (A LA DIFFERENCE DE LA GB) C’EST GRACE A EUX

Peut être parce que les agents sncf ne paient pas le train, eux ! Pourquoi les enseignants ne se mettent jamais en grêve ou ne déposent un préavis lorsque ils ont des classes surchargées (primaire et secondaire) lorsque trop d’enfants ne savent ni lire ni écrire en primaire à cause du peu de moyens pour les aider et qu’ils sortent à 16 ans pour être délinquant, vivre dans la rue, en tout cas sans avoir le minimum pour se débrouiller dans la vie et trouver du boulot ? Peut être parce que statistiquement les enfants d’enseignants sont ceux qui réussissent le mieux dans les études supérieures ?

VOUS ETES AUSSI INJUSTE : LES ENSEIGNANTS ONT SACRIFIE DES DIZAINES DE JOURS DE SALAIRES POUR DEFENDRE L’ECOLE PUBLIQUE, LES EFFECTIFS, LES CONDITIONS DE TRAVAIL POUR VOS ENFANTS, ETC...

Bref les fonctionnaires se foutent des autres qui sont beaucoup plus dans la mouise qu’eux alors qu’ils ne s’étonnent pas que les français "du privé" se foutent de leur devenir de fonctionnaires. C’EST NORMAL ! ! !

QUELLE FUNESTE ERREUR ET QUEL FUNESTE DISCOURS DE DIVISION : C’EST CELUI DONT RÊVENT SARKOZY ET FILLON, CELUI ATTISE PAR LES MÉDIAS,

EN FAIT LES FONCTIONNAIRES SONT LE FER DE LANCE DE LA DEFENSE DES DROITS DU PRIVE ET CHAQUE FOIS QU’ILS ONT RECULE SUR LEUR STATUT, SUR LEURS PROPRES DROITS, LE PRIVE A ENCORE PLUS RECULE !

LES FONCTIONNAIRES CE NE COUTE PAS, CELA RAPPORTE ! ILS RAPPORTENT A LA COLLECTIVITE PLUS QUE CE QU’ILS COUTENT ! IL N’Y A PAS TROP DE FONCTIONNAIRES, IL EN MANQUE PARTOUR DANS TOUS LES SERVICES PUBLICS,

ET EN NE REMPLACANT PAS UN FONCTIONNAIRE SUR 2, FILLON ET SARKOZY NON SEULEMENT DETRUISENT NOS SERVICES Pà›BLICS, MAIS ILS ORGANISENT LE MAINTIEN DU CHOMAGE POUR S’EN SERVIR COMME MOYEN DE PRESSION CONTRE LES SALAIRES (DE TOUS)
GERARD FILOCHE

19/07/2007 22:42 par Anonyme

Monsieur Paulo, vous êtes tombé dans le piège de Sarkozy et des libéraux en général : monter les gens les uns contre les autres, les travailleurs du privé contre ceux du public, les ouvriers précaires et sous-payés contre les chômeurs, les vieux contre les jeunes, les travailleurs français contre les travailleurs immigrés, ..., et pendant ce temps-là , le vrai responsable, le spéculateur, l’actionnaire, celui qui provoque les licenciements boursiers, la misère, la précarité, celui-là continue ses ravages : le pauvre monde s’entretue, s’envie, se jalouse les miettes, et du coup on l’oublie, lui, l’ennemi véritable, il demeure non identifié. Il est pourtant celui contre lequel 99% des gens (tous les autres) devraient se solidariser et se mobiliser pour gagner à tous les coups.
Je me suis toujours demandée pourquoi un soir de grève, le présentateur de télé ne commençait pas son blablabla par :
 Encore une journée de salaire perdue par les défenseurs du Service public...
Ca commence toujours par :
 Nouvelle journée de galère des usagers des transports publics, blablabla...

Vous êtes-vous déjà dit cela Mr Paulo ?

Moi, par exemple, je travaille dans de bonnes conditions d’enseignement mais je perds toujours des jours de salaire pour défendre les valeurs auxquelles je crois.

Et je ne déteste pas les salarié-e-s du privé. Je m’en sens complétement solidaire.

21/07/2007 01:20 par Superfonctionnaire

Salut à tous,

Moi, je suis un sale fonctionnaire et en plus un de ces fainéants de profs dont tout le monde a hâte de se débarrasser... En effet, je suis un parasite tout le temps en grêve, qui inculque des idées révolutionnaires aux enfants, qui est responsable de leur échec aux examens, qui est responsable du chômage des jeunes,qui est responsable de tout ce qui ne va pas dans la société, qui coûte à la société et puis qui finalement ne sert vraiment pas à grand chose dans ce monde dédié à la consommation de masse...
Avant, j’avais encore envie de me révolter contre toute la bile vomie par les gens sur les forums et autres machins d’expression libre... maintenant je dis "vivement la suppression totale de l’Education Nationale" et son remplacement par du 100% privé subventionné par les entreprises locales, la grande distribution, les mécènes du Rotary Club, les émirs du pétrole, le Vatican...
A ce moment, on verra combien de ces pisse - froids pourront encore mettre leurs enfants à l’école (le privé, c’est pas cher, tout le monde le sait)... Mais à ce moment là , on aura remis les enfants dans l’entreprise dès 12 ans, comme au 19e siècle... quel progrès, non ?

Le privé c’est génial... regardez l’école en Angleterre et aux Etats - Unis... un modèle du genre ! Si tu es nanti, tu étudies dans de bonnes condtions, si tu es pauvre... et bien... tu te tapes l’école publique, enfin ce qu’il en reste !
Mais tout cela va changer grace au magicien Sarko... VITE ! Des réformes, encore des réformes, le MEDEF attend la jeune chair à canon, abrutie par le télé, pas cultivée et avec le moins d’esprit critique possible... pour la faire travailler plus, pour gagner...

@+, Superfonctionnaire

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft : Diffusion autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.
Les opinions exprimées dans le Grand Soir
ne reflètent pas nécessairement celles du Grand Soir