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« L’école de la confiance » (1), c’est « la défiance du peuple »

Facile : parfois, il faut le dire et le reconnaître : les « hommes du Capital », sont tellement surs d’eux, de leur puissance donné par la constitution, protégés par les « dark-vadors » de « l’ordre juste » et les médias associés, qu’ils utilisent des termes, dont l’intitulé même de leur projet de loi, permet de les massacrer sans avoir besoin de chercher les « détails de la loi ». Ainsi en est-il de ce bon ministre Blanquer, dont le projet de loi, qui vise « l’école de la République » s’intitule « Ecole de la confiance ». N’a-t-il donc rien appris à son « école bourgeoise » que les mots ont un sens précis, qui renvoient à des philosophies ? A-t-il à ce point été médiocre, au point d’oublier Rabelais « casser l’os pour trouver la moelle », car derrière les « mots » d’un ministre libéral, récitant la messe, se cachent les « maux » du capitalisme…

Qu’est-ce qu’une école ? Dit ainsi, comme on l’a tellement vécu, que tout le monde sait ce qu’est une école… Mais non, on ne sait jamais assez. L’école comme tous les mots ont une définition précise, qui là aussi, engage sur le sens : « Une école est un établissement où l’on accueille des individus appelés « écoliers » ou élèves afin que des professeurs leur dispensent un enseignement de façon collective. Le mot école vient du latin schola, signifiant « loisir consacré à l’étude », lui-même provenant du grec schole (« le loisir », lequel constituait un idéal souvent exprimé par les philosophes et une catégorie socialement valorisée opposée à la sphère des tâches productives ». [1]

Qu’est-ce que la confiance ? Comme toujours depuis que l’homme écrit, c’est le sens des mots qui donne le sens des choses, notamment « confiance » qui vient, comme on va le voir, de la « nuit des temps ». Au terme « confiance  », il est écrit : « un état psychologique se caractérisant par l’intention d’accepter la vulnérabilité sur la base de croyances optimistes sur les intentions (ou le comportement) d’autrui  »[1[]->#cite_note-1]. La confiance renvoie à l’idée que l’on peut se fier à quelqu’un ou à quelque chose. Dans l’étymologie latine, le verbe confier (du latin confidere : cum, « avec » et fidere « fier ») signifie qu’on remet quelque chose de précieux à quelqu’un, en se fiant à lui et en s’abandonnant ainsi à sa bienveillance et à sa bonne foi. Cette origine souligne les liens étroits qui existent entre la confiance, la foi, la fidélité, la confidence, le crédit et la croyance » [2].

La confiance est donc, non fondée sur une matérialité, exigeante de résultats, mais sur un « état psychologique » qui conduit à « accepter sa vulnérabilité » fondé sur « la base de croyances optimistes sur les intentions d’autrui ». Dis ainsi, je ne connais aucun parent citoyen de la Nation, volontairement capable d’envoyer sa progéniture vers un monstre, ainsi défini.

Rajoutons comme je m’y attendais, que la confiance renvoie au « crédit » (formulation monétaire) et à la « croyance », là où, depuis au moins 1905, nous sommes dans « l’école de la laïcité », sorti des « guerres de religion » et financé par l’impôt.

La « confiance » en Economie de marché ? Mais il nous faut pousser plus loin, car la seule définition étymologique peut peut-être nous induire en erreur. Et comme l’école, est quelque part une « entreprise  » productrice de connaissances, l’approche économique de la « confiance » peut permettre au citoyen lecteur de modifier le point de vue initial sur l’avilissement supposé des classes dirigeantes.

Le marché se définit comme « la rencontre entre une offre et une demande fixant un prix réputé d’équilibre ». Mais pour que le marché existe, il faut qu’il y ait… « confiance » entre les agents économiques : « L’économie de marché repose sur la confiance et sur des règles, sur quatre règles : » [3].

De fait le projet de loi « Ecole de la confiance » renvoie au fondement de l’économie de marché. « L’école de la confiance » est la « matérialisation du libéralisme » à l’école. Les familles devant, dans ce cadre, devenir des « agents économiques » en recherche « d’optimisation éducative », visant donc à rechercher la « meilleure école », c’est-à-dire, au prix de marché, la plus chère, d’où la flexibilité de la carte scolaire.

Mettre les pieds et tourner… On a déjà un sacré passif au vu de la simple lecture analyse des mots, mais comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’un député LREM mets les pieds dans le plat et rajoute : « Au cœur du projet de loi « pour une école de la confiance » porté par le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse…/… il y a la confiance. C’est une volonté affirmée qui se trouve jusque dans son titre  » [4]. Voilà qu’elle insiste largement, alors aux parents incrédules ou un peu trop confiants je renvoie par précaution à la définition que nous avons vu plus haut…Mais comme elle a pas assez touillé et sur de son fait, elle poursuit : « la confiance des parents envers l’école../…, la confiance entres les enseignants et leur institution, la confiance tout simplement de la société en son école  ». Alors pour celui qui n’a pas compris que le projet reposait sur « la confiance », c’est-à-dire « le marché », je sais plus quoi faire…

La recherche du « bien-être » : Parfois on se demande si les Députés se relisent et se rendent compte des inepties qu’ils sont en mesure de graver pour l’éternité. Car la Député continue : « l’école est un lieu de partenariats importants où tous les acteurs travaillent ensemble réunis pour le « bien-être et la réussite des élèves  ».

Je ne savais pas que la première mission de l’école est le « bien-être » et seulement en second « la réussite des élèves ». Moi qui suis bête, j’aurais plutôt dit que le « bien-être » est une condition essentielle de la réussite et ce dans tous les domaines (professionnel compris). Mais lorsque l’on confonds à ce point, objectif et moyens…on se demande si la raison préside encore ce gouvernement.

Ce que ne sait pas le citoyen du quotidien, c’est que cette inversion des termes (« bien-être »- « réussite ») est aussi la conséquence de l’application du management au travail. En effet, devant l’insatisfaction grandissante des salariés au travail et la baisse effective de leur productivité, le management a sorti son dernier concept à la mode celui « d’happycratie » terme « barbare » combinant le mot anglais des marchés « Happy » (heureux) et « cratie  » (du mot grec de démocratie). Comme si la première fonction du travail (d’origine tripalium) était de rendre heureux…

Quand je vous dis qu’on parle d’un plat où on mélange tout, on touille et on regarde ce qui sort…

Quand à dire que « l’Ecole est un lieu de partenariats », c’est aussi la stricte application, de la stratégie d’entreprise fondée sur la matrice du B.C.G [5], matrice dans laquelle tous ce qui n’est pas « enseignement pur », considéré comme « le cœur de métier » est voué à être sous-traité (= moins payé) à des « partenaires extérieurs » à l’école, de fait non statutaires, sous formés et précarisés (« ateliers pédagogiques  »). Encore et toujours la théorie du « marché libre et non faussé », appliqué à ce qu’ils présentent encore comme « école de la République ». Jusqu’au financement en PPP de Marseille où l’école est traité comme le « stade vélodrome ».. Le stade vélodrome ne s’écroulera jamais, quant aux écoles…à l’image des immeubles de la rue d’Aubagne, cela dépendra des quartiers.

Maternelle privée reconnue ? Dans le projet de loi, vient cette idée, communiste à l’origine, de faire commencer l’école à 3 ans [6], en vue d’une meilleurs socialisation : « Le projet de loi consacre aussi l’école maternelle [7] Qui peut être contre ? Mais la député enchaine aussitôt : « Bien-sûr, l’école maternelle privée sera ainsi reconnue ». C’est-à-dire qu’au lieu de consacrer tous les moyens à « l’école publique » une partie des moyens budgétaires publics sera consacrée au financement direct des écoles privées par ailleurs souvent inspirées par une religion.

Tout ceci se faisant dans le cadre d’un désinvestissement massif en faveur de l’école publique, car si 7,6 % du P.I.B était consacré à cet investissement, en 2009, cette part tombe à 6, 9 % en 2015 [8] et ce alors que le nombre d’élèves augmente. Pire, selon l’O.C.D.E la France en 2008 est le 27ème pays pour ce qui concerne les dépenses d’éducation. Plaignez-vous des profs et de leurs syndicats après, perçu comme cause de « l’échec scolaire »…d’où les …réformes libérales.

La responsabilité individuelle ? Arrivé à ce niveau de démonstration par l’absurde, d’un « député godillot », qui ne fait que répéter et ça se sent, les « éléments du discours », on peut aussi s’interroger sur le ministre, responsable devant le peuple…

Qui est-il ? D’où vient-il ? Quel est son cursus qui pourrait expliquer cette déviance fondamentale aux lois de la République…portant, pourtant sur « l’intérêt général » ?

Et cette question n’est pas fausse… Monsieur Blanquer [9], désormais ministre de la République dite « une et indivisible » a débuté sa vie dans un milieu que l’on peut qualifier d’aisé… (« Jean-Michel Blanquer est né le 4 décembre 1964 dans le 8e arrondissement de Paris, du mariage de Roland Blanquer, avocat et d’Anne-Marie Vendeuil, enseignante »).

Puis sa vie le conduit à aller dans une école… « catholique » : « Il fait sa scolarité au collège Stanislas2, établissement privé catholique situé dans le 6e arrondissement de Paris7 ».

En 1982, il obtient un baccalauréat B au lycée Stanislas  » Enfin il poursuit sa carrière à l’ESSEC  : « Ancien recteur d’académie et ancien directeur de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), il est nommé en 2017 ministre de l’Éducation nationale par Emmanuel Macron, dans le gouvernement d’Édouard Philippe, après avoir été directeur général de l’enseignement scolaire auprès du ministre de l’Éducation nationale Luc Chatel sous la présidence de Nicolas Sarkozy ».

Parcours, on le voit, donc tout à fait remarquable pour écouter, comprendre et solutionner les problèmes rencontrés par les enfants de la « République du Peuple »… J’ai au moins moi, la décence de ne pas me prétendre du peuple, car je viens d’un milieu familial comparable, mais je sais ce que je dois aux luttes du peuple de 1789 à 1944 et 1968. De fait, la concordance entre l’individu et la loi qu’il porte, démontre la cohérence d’une reproduction sociale individuelle, fondement de « l’école de la confiance ». L’individu (ministre et député) serait donc seul Responsable de cette loi et de ses justifications ?

Qu’est-ce que l’ESSEC ? Bon, après tout chacun nait et grandit. Et ce n’est pas parce que l’on vient d’une famille bourgeoise, que l’on est obligé de reproduire le système. Karl Marx, issu d’une famille bourgeoise et pourfendeur de la bourgeoisie capitaliste en est la preuve. On peut même considérer que l’objectif de la formation universitaire est justement de donner un regard critique sur les choses, tout en apprenant les bases de fond et l’ESSEC est une « grande école de renommée internationale ». Mais justement, qu’est-ce que l’ESSEC ?

C’est une « grande école de commerce française basée à Cergy, La Défense, Rabat et Singapour. Fondée en 1907 par des jésuites avec l’ambition de former une nouvelle génération de dirigeants d’entreprises « compétents, imprégnés de valeurs chrétiennes et humaines ». Où l’on retombe à nouveau dans la religion qui rappelons-le est aussi la définition du mot « confiance  ». Là, ça commence à faire beaucoup. Mais poursuivons la lecture : « Bénéficiant de la triple accréditation (EQUIS, AACSB (en) et AMBA), l’établissement est généralement classé parmi les meilleures institutions d’enseignement de la gestion des affaires d’Europe. Son programme « Grande École - Master in Management » est généralement classé deuxième en France et son « Master in Finance » est classé 5ème dans le Monde par le Financial Times ».

Alors en plus on tire le fil et plus on découvre : il s’agit d’une « grande Ecole » dont la spécialité est la « gestion des affaires d’Europe », de l’Europe du « marché libre et non faussé ». Difficile en effet après 5 ans d’études orientés sur la « gestion des affaires d’Europe », de pouvoir rompre avec le « modèle du marché  » et proposer de développer une loi garantissant le développement du service public d’éducation…seule à même de répondre à « l’intérêt général ».

Mais poursuivons encore : « En 1999, l’école décide de changer l’appellation de son programme Grande École pour la dénomination de MBA (Master in Business Administration), un standard anglo-saxon normalement réservé aux cadres possédant déjà de nombreuses années d’expérience. L’Essec entend alors mettre en avant son accréditation par l’AACSB (organisme d’accréditation américain) ainsi que les 18 mois de stages de ses étudiants, chiffre le plus élevé de toutes les écoles de commerce françaises ».

La dernière évolution de l’ESSEC est de se fondre dans le moule anglo-saxon de la mondialisation centré sur l’activité de business, d’un business qui ne produit jamais rien d’autres que des « krachs boursiers » à répétition (2000 et 2008).

Et donc nous avons un ministre de l’Education Nationale, dont tout le « cursus formateur » a été entièrement fondé sur la religion et le marché (là aussi perçu et respecté comme une religion), qui nous propose un projet de loi pour « l’école publique » dénommé « Pour une école de la confiance ». Et on serait surpris de cette dénomination…

On voit ici que ce n’est est donc pas simplement la responsabilité d’un homme seul, mais le produit d’un système politique organisé à cet effet. Et ce n’est pas tout.[#cite_note-5

« L’école de la confiance marchandisée » c’est le projet de Jupiter : Allez, vu qu’on a un Président « top niveau », qui raisonne comme une « start-up » et qui rêve de « ruissellement » et de « premiers de cordé », on se dit qu’il ne doit pas être au courant occupé qu’il est à « draguer les capitaux mondiaux » (défiscalisation) pour qu’ils s’investissent en France vu notre attractivité.

Tout faux, la marchandisation de l’école c’est même « son projet ». Il suffisait de lire son « livre programme  » intitulé « Révolution ». C’était écrit : « Il est désormais possible de suivre un cours du MIT de Boston depuis Paris, sans s’inscrire, sans être étudiant, et à moindre cout » [7] et il poursuit par cette phrase terrible de sens « peu à peu le marché du savoir se dérégule ». Si le savoir est un marché, il faut le traiter comme tel, d’où des « maternelles privées » et des grandes écoles privées et confessionnelles et une loi ayant comme ambition de réaliser : « l’école de la confiance  »… CQFD. « L’école de la confiance », c’est-à-dire « l’école marchandise », n’est donc pas le produit de fantasmes individuels, ce projet est de nature et de profondeur politique, d’un projet politique.

Bon, une fois arrivée au bout de la démonstration que « l’école de la confiance » est une « école marchandise  » une interrogation demeure. Est-ce que la République a un projet pour l’Ecole qui puisse se passer de la « confiance » et du « marché » ? Il est évident que si l’on ne répond pas à cette question, il n’y a pas d’alternative… D’où cette question essentielle : Qu’est-ce que la République ?

La république ce n’est pas la confiance : Dans sa lettre à tous les français le Président termine celle-ci par les mots suivants : « en confiance ».

Comme c’est curieux… A se demander si le vocabulaire du Français, sous contrainte du marché, ne se limite plus qu’à un seul mot… « Confiance » (relisez le début). Mais le terme « confiance » est celui des « marchés », en aucun cas celui de la République. La République, c’est tout le contraire de la « Confiance ».

  • N’est ce pas justement par la perte de « crédit du Roi » (de fait « confiance »), « représentant de Dieu sur terre », que les « sans-culottes » de 1789 ont fait la Révolution ?
  • N’ont-ils pas tellement « perdu confiance » qu’ils l’ont guillotiné, pour que plus jamais il ne revienne ?
  • N’est-ce pas aussi par manque de « confiance » en la Noblesse, lors de la « grande peur » que les titres de propriété furent brûlés dans les châteaux, débouchant sur la nuit du 4 Aout, et l’abandon des privilèges, créant la « République », « chose commune » ?
  • N’est-ce pas aussi par manque de confiance en leurs dirigeants que les citoyens se dépolitisent et font la grève du vote ? (abstentions)
  • N’est-ce pas aussi par manque de confiance dans « les Politiques » que les « gilets jaunes » se soulèvent ?

A l’opposé de la confiance, la République se définit comme un droit écrit. Elle est d’abord fondée sur l’écrit [10] qui définit des principes imprescriptibles, issus de la Révolution de 1789 et des manifestations non autorisés par la Bastille.

  • La déclaration des droits de l’homme et du citoyen, proclamant les droits individuels,
  • Le préambule qui définit la philosophie politique de la République (droits collectifs),
  • La constitution qui définit les règles de l’organisation des pouvoirs, dans le cadre de la souveraineté du peuple,
  • Les lois de la République dont le seul objectif est de porter « intérêt général » et non « intérêt particulier ».
  • La devise de la République : « Liberté, Egalité, Fraternité » qui conditionne le fonctionnement de notre « vie en commun » (« commune  »), fondement de la société et non du « vivre ensemble » qui signifie « côte à côte en se supportant ».
  • La Marseillaise et le drapeau tricolore, symboles révolutionnaires, matérialisant l’unité de la République (une et indivisible).
  • Et enfin l’impôt librement consenti, qui est l’outil de financement des besoins publics selon l’article 2 de la constitution de 1791 : « Que toutes les contributions seront réparties entre tous les citoyens également en proportion de leurs facultés ».

Quelles missions pour l’Ecole de la République ? Depuis 1791 et la première constitution, l’objectif de l’Ecole Républicaine est de former des citoyens. Et dés-lors qu’il s’agit de former des citoyens, attributs de la République, cela ne peut être fait que par des agents publics STATUTAIRES, garantie de l’égalité de traitement, dans le cadre d’une école publique, dont la seule philosophie est « liberté, Egalité, Fraternité », s’opposant de fait à « confiance, croyance, crédit », matrice du marché.

La constitution de 1791 écrit ceci : « Il sera créé et organisé une Instruction publique commune à tous les citoyens, gratuite à l’égard des parties d’enseignement indispensables pour tous les hommes ». La constitution de 1793 allant même plus loin dans son article 22 : « L’instruction est le besoin de tous. La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens  ».

Démarche approfondie dans l’article 13 du préambule de la constitution de 1958 définissant les droits collectifs : « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat ».

La Matérialisation du contrat politique : L’objectif de la république est d’instruire tous ses citoyens en vue de participer au développement de la Nation, définie par le triptyque « Liberté, Egalité, Fraternité ». Pour y arriver cela demande les moyens publics de la Nation, à travers l’impôt.

Ce fut notamment l’objectif politique de faire en sorte que 80 % d’une classe d’âge obtiennent le bac et on y est collectivement arrivé.

Quels moyens pour l’éducation Nationale ? Il n’y a pas de mystère, si l’on veut atteindre des objectifs d’éducation, répondant à l’objectif politique de la constitution, il faut investir de l’argent public. D’où la question qui fâche :

Est-ce que les moyens financiers sont mis en proportion de l’objectif ? Le graphique visualise une baisse conséquente des moyens financiers décidés par les gouvernements successifs. Au-delà du graphique certaines analyses doivent être lues : « La dépense intérieure d’éducation rapportée à la richesse de notre pays a baissé de 7,7 % à 6,7 % entre 1996 et 2016. Cela veut dire que chaque année, notre pays consacre une part moindre de sa richesse à la formation de sa jeunesse. Et un point de PIB, c’est énorme : si l’on consacrait le même niveau à l’éducation qu’en 1996, notre système d’enseignement disposerait de 23 milliards d’euros de plus, à peu de chose près, l’équivalent de l’ensemble du budget de l’enseignement supérieur. Avec cet argent, on pourrait doubler les moyens de l’enseignement supérieur mais aussi de la recherche française, et tout cela à la fois ! Ou alors augmenter de 50 % les moyens du primaire et du secondaire : de quoi dédoubler toutes les classes de la maternelle au primaire. On peut certainement dépenser mieux pour l’école, mais il faudrait être aveugle pour ne pas comprendre qu’il faut aussi se donner les moyens d’investir. » [11]

A-t-on des fous au Pouvoir ? On peut se le demander, car au vu des déclarations sur la « start-up nation  », « France is Back » et autre « french-touch » il semble que les déclamations publiques incitent à penser que l’école et la formation sont une priorité… Alors pourquoi cette contradiction apparente ?

Le choix « low-cost » de la Bourgeoisie : Confronté aux défis de la mondialisation la bourgeoisie financière française, comme les bourgeois de Calais, les bourgeois de Nantes et Bordeaux, au moment du commerce triangulaire et ceux de 1940, ont choisi l’abandon et la trahison [12], préférant se réfugier sur du commerce et la spéculation financière que sur l’industrie à valeur ajoutée, créatrice d’emplois.

La critique émise sur la France pour son industrie en perdition (nous importons 30 % de ce que nous consommons), est le fait d’une stratégie du bas et moyen de gamme, là où l’Allemagne a misé sur la qualité des produits.


En conséquence de quoi, le patronat Français abandonnant nos fleurons industriels (Alcatel, Thomson, Althom) se réfugie sur du « low-cost », nécessitant en permanence des ajustements par les salaires tirés vers le bas, d’où les demandes permanentes à l’Etat, de la baisse du coût du travail et des « charges », en vue de « résister » à la concurrence par les prix.

Et c’est du fait de ce pari industriel « low-cost » que de ce fait, l’Etat n’investit plus massivement ni dans l’industrie, ni dans l’éducation.

L’Ecole de la confiance, c’est la défiance du peuple / ouverture

Comme toujours dans le libéralisme, l’intitulé des textes sonnent toujours bien. Qui pourrait à priori être contre construire une « école de la confiance » ?

Une « école de la confiance », cela ne peut que rassurer les parents, attirer les entreprises et les banques, en vue de « valoriser  » le Pays…pour l’attractivité…

Mais comme toujours, « derrière les mots du libéralisme, se cachent les maux du capitalisme ».

Le terme « confiance » est un piège qui ne définit en rien ce que doivent être les missions d’un service public d’Education Nationale…

Pire, le terme « confiance » est la pierre angulaire de « l’économie de marché », « l’école de la confiance » est donc avant tout la réalisation d’une « école marchandise », visant à produire non des « citoyens » mais des « prolétaires » jetables, adaptés à « l’ubérisation sociale », imposé par le marché, d’où les déréglementations successives du « marché du travail » (inversion des normes du code du travail).

Au-delà, en articulant les difficultés éducatives et les problématiques économiques, on a vu que le pari industriel est de jouer les « sous-traitants » de la valeur, expliquant de fait l’absence d’objectif public en termes de niveau scolaire à atteindre (ex 50 % d’une classe d’âge à Bac + 2), qui là, aurait signifié dans le même temps, la nécessité de relever le défi d’une industrie « compétitive » [13].

Non, comme il s’agit dans le « grand projet européen » de jouer la « sous-traitance » de l’Allemagne, on rejette tout projet éducatif d’envergure, pour se réfugier dans le « low-cost européen », construisant à termes une dépendance économique et politique à l’Europe allemande, c’est-à-dire à l’Allemagne européenne, via l’acceptation de ses règles monétaires et budgétaires.

Enfin, le pari de la « bourgeoisie française » en accord avec la « bourgeoisie internationale », c’est de défier ce peuple de « gaulois réfractaires », frondeurs impénitents et depuis 1789, « sans culottes », Révolutionnaire et dangereux… portant de plus désormais… un Gilet jaune.

Fabrice

[1D’où longtemps la difficulté de faire venir les enfants de paysan à l’école.

[4Anne Brugnera / « l’humanité 13 février 20193 »

[10Le droit féodal est régi par le droit coutumier souvent oral d’où l’insistance de la déclaration des droits de l’homme, texte écrit.

[11« Dépenses d’éducation en baisse : la France se tire une balle dans le pied »Louis CHAUVEL

[12Mieux vaut Hitler que le Front Populaire »

[13Terme insupportable, guerrier et non humain.


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