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L’éradication de Daech n’est pas le but de guerre des USA

En début de semaine dernière, le gouvernement irakien dont les forces armées ont repris la ville de Falloudja aux djihadistes de Daech a annoncé que l’aviation irakienne a détruit un convoi de véhicules transportant des terroristes fuyant la ville et tentant de rallier la Syrie.

Selon la source irakienne, l’opération s’est soldée par la destruction de dizaines de véhicules et la mort de centaines de djihadistes.

Ce succès des forces gouvernementales irakiennes ne semble pas avoir été accueilli avec satisfaction par les Américains qui sont pourtant à la tête de la coalition internationale censée être intervenue en Irak pour éradiquer l’organisation terroriste dans ce pays et dans la Syrie voisine. Il a même donné lieu à la révélation d’un désaccord entre Américains et Irakiens, ces derniers ayant fait reproche aux premiers de n’avoir pas voulu leur fournir l’appui aérien qui leur a été demandé. La justification avancée par les responsables militaires américains à leur refus de faire intervenir leur aviation contre la colonne de véhicules repérée par les Irakiens était qu’elle aurait été composée de « véhicules civiles ». Ce qui sous-entend qu’ils auraient craint que les Irakiens cherchaient à les impliquer dans une opération risquant de tourner à la bavure monumentale.

Les Américains avaient pourtant la latitude de vérifier la véracité de l’information irakienne donnant ce convoi comme étant celui d’éléments de Daech en fuite de la ville de Falloudja. Ce qu’ils ont probablement fait. L’on peut alors déduire que ce n’est pas par souci humanitaire que l’aviation américaine s’est abstenue d’apporter son soutien pour l’opération engagée par celle du gouvernement irakien. L’attitude des Américains en la circonstance donne à penser qu’ils n’ont pas eu intérêt à ce que les djihadistes rescapés de Falloudja fuyant vers la Syrie soient totalement annihilés. Cela paraît d’autant probable au vu de l’ambiguïté que l’on décèle dans l’engagement militaire américain contre l’organisation terroriste. Il apparaît ne pas aller plus loin qu’une contribution visant à affaiblir en Irak cette organisation terroriste sans la priver pour autant de la capacité de continuer à occuper une portion du territoire syrien et forcer ainsi le régime syrien à concentrer contre elle des forces qu’il est obligé de retirer des zones où il est en confrontation avec la rébellion soutenue et armée par l’Amérique et ses alliés régionaux. Daech est la raison que les Américains donnent à leur intervention militaire dans la région, mais sans admettre qu’ils la considèrent comme l’instrument qu’ils manipulent pour concrétiser leur plan géopolitique pour la région et que par conséquent tant que celui-ci n’a pas abouti son maintien en tant qu’acteur du chaos régional leur est indispensable.

L’incident de la colonne djihadiste détruite par l’aviation irakienne donne la mesure de la duplicité américaine dans la prétendue guerre anti-Daech menée par la coalition internationale sous leadership de Washington. Tant que les Américains ont besoin d’elle dans le rôle d’épouvantail dans la région, l’organisation terroriste est assurée qu’elle ne sera pas confrontée de leur part à des opérations militaires visant à sa totale éradication.

Kharroubi Habib

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