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LA REVOLUTION DU « JASMIN » ou LE TEMPS DES PEUPLES

« Lorsque le Peuple un jour, veut la vie, Force est au destin de répondre, Aux Ténèbres de se dissiper, Aux Chaînes de se briser… Qui n’aime pas la Montagne, Vivra éternellement au fond des Vallées… »
(ABU QASSAM AL CHAABI, un des plus grands Poètes Arabes de l’Histoire)

Lorsqu’au soir du 17 décembre 2010, Mohammad BOUAZIZI, jeune diplômé contraint au chômage, avant de devenir vendeur - détaillant, s’immola pour protester contre la répression policière, nombreux étaient ceux qui pensaient qu’il s’agissait là , d’un acte de désespoir extrême. On était loin de penser que ce geste finirait par être subliminal, en se transformant en fait inédit dans la riche Histoire tunisienne. C’était le point de départ d’une mobilisation révolutionnaire unique dans l’évolution du monde Arabe, l’An1 de la révolte des Peuples d’Afrique contre un ordre interne et international discriminant, en ces débuts de Siècle et de Millénaire !

Pourtant, un grand penseur avait averti : « une étincelle peut mettre le feu à la plaine ». Mais, dans un monde qui célèbre et vante, au quotidien, la victoire du Néolibéralisme qui déstructure les Nations et étrangle les peuples, on en était arrivé à un stade de résignation collective, à un aplatissement total devant un « politiquement correct » qui disqualifie les peuples dans la construction et la marche du monde. L’aggravation de la pauvreté, de la misère sociale, des déséquilibres tant au sein qu’entre les Nations, l’analphabétisme et la crise morale d’une Humanité en pleine déshérence, n’étaient considérés, somme toute, que comme d’inévitables « effets collatéraux » d’un mouvement historique dont les « bienfaits » généraux rendaient peu significatives ses conséquences « marginales ». La Révolution du Jasmin en Tunisie, vient, avec un éclat particulier, d’invalider cette fausse vision d’un « Grand Village Planétaire » dont les membres sont déterminés, dans une égale Dignité, à construire, ensemble, dans une solidarité agissante, une authentique Civilisation humaine.

Mais, au-delà , la Révolution du Jasmin enseigne et renseigne sur les nouveaux prismes et paradigmes imposant une relecture de la réalité et de l’évolution, tant de l’Afrique, que du reste du monde.

En effet, le Jasmin, restaure la place centrale des peuples dans toute dynamique de formulation, de gestion et de contrôle du processus évolutif des sociétés. Il rappelle, avec force, que « le peuple, le peuple seul, est la force motrice de l’Histoire ». Le Général Zine Abbédine BEN ALI, l’avait oublié ! Plus de 23 ans après son coup d’Etat contre le Président BOURGUIBA, il avait fini par croire en l’éternité de son pouvoir bâti sur la dictature féroce que les progrès économiques du pays masquaient, difficilement, du reste. Il avait pensé, comme tous les tyrans, que la peur imposée au moyen de la terreur intégrale et la fatalité qui, en pareilles circonstances, meuble les imaginaires populaires, étaient fixées dans un immobilisme historique ad aeternam vitam !

Fatale erreur que celle - là qui pousse les imposteurs nichés aux sommets du pouvoir, à croire que l’oligarchie sociale qui dénature l’ordre politico - économique, peut prospérer indéfiniment. Que l’intrusion, au sommet de l’Etat, d’un Clan Familial de type néo -féodal féroce et rapace, arrogant et ostensiblement boulimique, narguant un peuple aux abois, peut imposer, pour toujours, une gestion mafieuse du pouvoir !

BEN ALI ne pouvait pas voir et savoir le niveau d’exaspération populaire, le niveau de détresse de la majorité de ses Compatriotes. Il ne savait que ce que son Clan et lui voulaient et faisaient. Dès lors, sa perte était, historiquement, programmée. Montesquieu avait raison : « Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument » !

Le Jasmin, c’est aussi et surtout, l’incomparable mobilisation des Jeunes et des Femmes, dans la résistance contre un ordre décadent et dans la lutte pour un nouvel ordre d’organisation et de gestion de la société. Admirable et décisive, cette mobilisation, en quelques jours seulement, a piétiné et vaincu l’une des plus vieilles et des plus dures dictatures d’Afrique. Abusés par le fétichisme du nombre de réalisations effectuées, le Clan Familial des TRABELSI et BEN ALI lui - même, comme d’autres potentats africains, ont cru que l’alignement numérique de constructions opérées dans plusieurs Secteurs, suffisait pour abrutir les populations, étouffer les voix citoyennes, dénaturer l’Etat de Droit et disqualifier la République. De fait, apparut clairement, aux yeux de l’immense majorité du peuple Tunisien, cette vérité limpide : le stade suprême de la Monarchie Républicaine, c’est le Totalitarisme Institutionnel.

Un grand enseignement à tirer du Jasmin, c’est, incontestablement, la faillite politique de la « Communauté Internationale ». Le comportement de cette « Communauté » sur les grandes questions internationales, en général, africaines en particulier, est assimilable à un véritable autisme à la limite de la condescendance coloniale. L’hypocrisie en bandoulière, les Grandes Puissances qui capturent la parole internationale, ont longtemps durant, aidé et adulé le pouvoir corrompu et dictatorial de BEN ALI et présenté la Tunisie comme un « Modèle » économique salvateur dans une Afrique et dans un monde Arabe toujours embourbés dans le Sous - Développement ! Mais, ce qui est plus outrageant encore, c’est la dangereuse approche qu’elles déroulent dans le mode de traitement des « questions africaines ». La partie Nord du continent bénéficie d’une « indulgence » et d’une « magnanimité » proches de la connivence suspecte, dans le désir de bâillonner les peuples de cette Région. Les pouvoirs antidémocratiques qui se sont imposés au Maghreb, n’ont jamais subi, « pressions » et « interventions énergiques » directes de type paternaliste. Ni injonctions, ni condamnations, ni propositions d’expéditions punitives, encore moins la menace d’attraire des Dirigeants (dont certains sont d’une brutalité extrême) devant la CPI, n’ont traversé les esprits de ces Puissances quand il s’est agi de la Tunisie, du Maroc, de l’Algérie, de la Lybie ou de l’Egypte ! Pourtant, qu’elles sont nombreuses, voire quotidiennes, les occasions de le faire !

Mais, les impératifs du Dialogue organisé entre les deux « Rives de la Méditerranée », la lutte contre l’immigration clandestine, les richesses locales en Hydrocarbures et les exigences de la lutte contre le « Terrorisme Islamiste », sont passés par là , pour justifier toutes les forfaitures. Il est effarant de constater que toute autre est l’attitude de ces Puissances envers les Pays d’Afrique au Sud du Sahara. En Guinée, au Kenya, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Liberia, à Madagascar, au Zimbabwe et au Congo, la « Communauté Internationale » s’est signalée par ses interventions intempestives, ses ingérences multiformes et ses « solutions » imposées. C’est cette Diplomatie à géométrie variable et cette Géopolitique à incidences plurielles, que le Jasmin a récusées !

Directe, impulsive et engagée, la Révolution du Jasmin a montré les limites de la tutelle étrangère et valorisé la place d’INTERNET et des Réseaux Sociaux médiatiques dans l’information et la radicalisation du mouvement populaire. Elle a démontré qu’aucun soutien International, fût - il des plus puissants, ne saurait venir à bout d’un peuple debout et assumant la plénitude de ses pouvoirs souverains.

Enfin, le Jasmin est une Alerte politique forte. Le mouvement populaire inorganisé par suite de l’absence d’une juste Direction Politique, sombre dans une Révolte que les forces conservatrices et de régression sociale, par mille et un subterfuges, finissent par récupérer pour restaurer, sous des formes nouvelles, leur pouvoir perdu. Il s’agit là d’une leçon majeure que doivent méditer tous les Acteurs politiques qui, en Afrique, entendent, aux côtés de leurs peuples, proposer une Alternative politique, économique et sociale à un ordre fétide. Les manoeuvres en cours, tendant à confisquer et à dénaturer la victoire du peuple tunisien, en sont de parfaites illustrations.

Toutes ces leçons ne valent pas, uniquement, pour les patriotes, républicains et autres démocrates africains. Elles s’adressent, également et surtout, aux Dirigeants actuels africains qui se délectent des souffrances de leurs peuples.

C’est le cas en particulier au Sénégal, où Wade et ses comparses ne dorment plus, placés qu’ils sont, devant une terrible Alternative historique : abandonner le pouvoir au profit des forces de Progrès, au travers d’un authentique processus démocratique, ou plutôt faire comme le pouvoir Tunisien tant il est vrai que la « génétique politique » impose toujours ses impératifs : Wade, n’est - il pas le cousin politique de BEN ALI ?

Pour notre part, le choix est déjà fait : c’est celui que les Tunisiens ont réalisé. Notre voie est donc toute tracée et nous comptons l’emprunter !!!

Prof Luc SARR

Membre du Directoire de l’Alliance Pour la République (APR)

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