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13 commentaires

La vérité sur le Venezuela

En raison des fabuleux trésors de son sous-sol, en particulier les hydrocarbures, le Venezuela est un pays très riche. Mais presque toutes ses richesses ont été accaparées pendant plus d’un siècle par les élites dirigeantes et des entreprises multinationales. Jusqu’à l’élection d’Hugo Chavez, en 1999, le peuple n’en recevait que des miettes. Plus de la moitié des Vénézuéliens vivaient sous le seuil de pauvreté (70,8% en 1996).

La révolution bolivarienne a placé la volonté politique au poste de commande. Grâce à l’implication populaire, elle a permis à l’Etat de se réapproprier les secteurs stratégiques de l’économie, recouvrer la souveraineté nationale et procéder à une redistribution de la richesse au profit des services publics et de tous les laissés-pour-compte.

Politiques sociales, investissements publics, nationalisations, réforme agraire, plein emploi, salaire minimum, impératifs écologiques, accès au logement, droit à la santé, à l’éducation, à la retraite... Le chavisme s’est attaché à la construction d’un État moderne. Il a mis sur pied une ambitieuse politique d’aménagement du territoire : routes, chemins de fer, ports, barrages, gazoducs, oléoducs.

En matière de politique étrangère, Caracas a misé sur l’intégration latino-américaine et privilégié les axes Sud-Sud, tout en imposant aux États-Unis des relations fondées sur le respect mutuel... Un tel ouragan de changements a complètement chamboulé les structures traditionnelles de pouvoir au Venezuela et entrainé la refondation d’une société jusqu’alors hiérarchique, verticale, élitaire. Cela ne pouvait valoir à la révolution bolivarienne que la haine des classes dominantes, convaincues d’être les propriétaires légitimes du pays.

Les campagnes de dénigrement se poursuivent aujourd’hui contre le président Nicolas Maduro. Certains secteurs politiques et médiatiques européens les reprennent en chœur. Mais les faits sont têtus. A-t-on déjà vu un « régime dictatorial » élargir le périmètre de la démocratie au lieu de le restreindre ? Et donner le droit de vote à des millions de personnes dépourvues jusque là de carte d’électeur ? Les élections au Venezuela n’avaient lieu que tous les quatre ans, le chavisme en a organisé plus d’une par an (19 en 17 ans). Dans des conditions de légalité démocratique reconnues par l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union européenne, l’Organisation des États américains (OEA), le Centre Carter, etc.

Chavez a toujours affirmé qu’on pouvait construire le socialisme dans la liberté et la démocratie. Il a d’ailleurs prouvé son respect du verdict populaire en renonçant à une réforme constitutionnelle refusée par les électeurs lors d’un référendum en 2007. Ce n’est pas un hasard si la Foundation for Democratic Advancement (FDA), du Canada, a situé le Venezuela en tête du classement des pays « qui respectent la justice électorale ».

Le gouvernement de Nicolas Maduro consacre 43,2% du budget aux politiques sociales. Résultat : malgré la guerre économique, le taux de mortalité infantile a été divisé par deux. L’analphabétisme éradiqué. Plus d’un million de logements ont été construits. Le nombre de professeurs des écoles a été multiplié par cinq (de 65 000 à 350 000). Le pays détient le coefficient de Gini (qui mesure les inégalités) le plus performant d’Amérique latine. Dans un récent rapport, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC, un organisme de l’ONU) établit que le Venezuela est le pays sud-américain - avec l’Équateur -, qui a le plus réduit le taux de pauvreté.

Le plus scandaleux, dans l’actuelle campagne de diffamation, c’est de prétendre que la liberté d’expression serait bridée au Venezuela. La vérité c’est que le secteur privé, hostile au président Maduro, y contrôle largement les médias. Chacun peut le vérifier. Sur 111 chaînes de télévision, 61 sont privées, 37 communautaires et seulement 13 publiques. Avec cette particularité que la part d’audience des chaînes publiques n’est que de 5,4%, celle des privées dépassant les 61%... Même chose pour la radio. Et 80% des journaux de la presse écrite sont contrôlés par l’opposition.

Tout est, certes, loin d’être parfait dans le Venezuela bolivarien. Mais rien ne justifie ces campagnes de mensonges, de violence et de haine.

Ignacio RAMONET
Ancien Directeur du Monde Diplomatique, Président de l’Association Mémoire de luttes.

EN COMPLEMENT :
L’intrigue du polar "Rouges, les collines de Caracas" prend pour décor le Venezuela de Chavez, vu sur place par l’auteur et très différent du Venezuela de nos médias. Le livre se termine par un article du Los Angeles Times qu’aucun organe de presse français n’aurait osé publier tant il contredit la voix des oligarchies plus états-uniennes que leurs homologues des Etats-Unis d’Amérique.

 http://www.lalettrediplomatique.fr/contribution_detail.php?id=65&idrub=368&idrubprod=1700
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COMMENTAIRES  

19/11/2016 11:00 par Louise de Bretagne

La vérité blesse sûrement, le mensonge tue souvent mais l’indifférence est assurément la plus mortelle des trois et le silence est le pire..!
(C.C.S....)
Cette image des médias tuant la vérité pour la faire taire est on ne peut plus juste... Comme je l’ai lue quelque part sur la toile ; Ce n’est que catastrophes et misères lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société..!

19/11/2016 16:28 par Caton l'Ancien

Toutes ces vérités détaillées dans l’article confirment bien l’assassinat pur et simple de Hugo Chavez et le crime est bien signé !
Paix à son âme et courage à Nicolas Maduro.

19/11/2016 18:40 par do

Venezuela - Hugo Chávez et la révolution bolivarienne (vidéo 88’36) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article4552

NO VOLVERÁN - Vidéo de 2007 - VOSTFR

20/11/2016 06:46 par "Personne"

Le plus scandaleux, dans l’actuelle campagne de diffamation, c’est de prétendre que la liberté d’expression serait bridée au Venezuela. La vérité c’est que le secteur privé, hostile au président Maduro, y contrôle largement les médias.

Il faut encore et encore diffuser la bonne parole sans contradicteurs, c’est préférable. Un exemple ?
« 2015 a été une année de combats intenses sur trois axes : compétitivité, agilité, confiance. Plusieurs avancées positives ont été enregistrées, même si nous sommes encore loin du but. Il nous faut contribuer à faire la pédagogie de l’entreprise et de l ’économie, en montrant que la France est capable de gagner dans un environnement international en perpétuelle mutation, à condition qu’on lui en donne les moyens ».
http://www.medef.com/medef-corporate/publications/vient-de-paraitre/fiche-detaillee/back/111/article/2015-une-annee-dengagements-pour-redresser-la-france.html

La pédagogie, c’est pour les enfants (le pédagogue est « celui qui conduit les enfants »).

Il suffit de remplacer ce terme par le bon : la propagande (« action exercée sur l’opinion pour l’amener à avoir certaines idées politiques et sociales » , Le Robert).

20/11/2016 17:47 par Alexandra Poleo

Au lieu de dire n’importe quoi sur le Venezuela sur des BASES PUREMENT IDÉOLOGIQUES liée à un attachement post soixante-huitard
et des images ridicules d’une gauche latino qui n’a rempli AUCUNE de ses promesses...JE VOUS ENGAGE À VOYAGER AU VENEZUELA.
Partez, vivez comme tout le monde au VENEZUELA pendant une semaine.VIVEZ cette réalité à 700% ( 2000% en 2017)d’inflation ;cette violence quotidienne( 25.000 morts violentes par an au Venezuela depuis Chavez).Vivez les pénuries ( pas du tout liées à une soit-disant guerre économique faite par l’opposition) alimentaires, le manque total de médicaments( si vous partez là-bas prenez tout ce qu’il vous faudra d’ avance car il n’y a rien pour se soigner).
Si vous avez des amis là-bas : remplissez vos bagages de nourriture, de savons( il n’y en a pas ou alors à des prix eshorbitants !, de shampooing, d’huile, de café ( il n’y a pas de café, pas de pâte, pas de riz etc...).Les enfants meurent de faim et les malades chroniques ( cancéreux , diabétiques etc...ne peuvent pas se soigner correctement).

Chavez et Maduro ont détruit l’appareil productif du pays, ruiné et pillé l’état de l’argent du pétrole.La corruption est totale
N’entendez pas les sirènes du front de gauche et ALLEZ VOIR PAR VOUS -MÊME.

LE CHAVISME( une dictature militaire) a rempli les prisons d’activistes politiques d’opposition, a vidé toutes les institutions de leurs droits constitutionnel.Les élections parlementaires perdues par le PSUV, Maduro refuse une sortie électorale de la crise- et ce pourtant
alors que c’est prévu par la constitution.
TOUS LES DROITS CIVIQUES SONT BAFOUÉS:le régime torture, emprisonne qui ne pense pas comme le régime. Le DROITS DE GRÈVE ET LE DROIT DE MANIFESTER PACIFIQUEMENT NE SONT PAS RESPECTÉS.

NOUS SOMMES UN PAUVRE PAYS où les pauvres sont encore plus pauvres depuis 1998.
L’OPPOSITION VEUT SIMPLEMENT QUE LA SORTIE DE CRISE SOIT PAR LA VOIE DES URNES ET CONSTITUTIONNELLE.

20/11/2016 19:09 par legrandsoir

@ Alexandra Poleo
Merci de permettre aux lecteurs du GS de goûter la saveur des médias vénézuéliens : la nuance chez eux et chez vous est de rigueur et la vérité omniprésente (je plaisante).
Je suis allé au Venezuela et j’y ai étudié le rôle des médias. Chacune de vos affirmations est un mensonge ou une vérité distordue, et/ou la mise en cause des bolivariens pour des problèmes propres aux pays du tiers-monde. Cela dit, ici, je ne m’adresse plus à vous, qui mentez et que je ne saurais donc informer sur une réalité que vous connaissez, mais que votre engagement vous interdit de colporter.
Je prend un seul exemple  :

« … le manque total de médicaments( si vous partez là-bas prenez tout ce qu’il vous faudra d’ avance car il n’y a rien pour se soigner)

Avant Chavez (1998), on pouvait naître, grandir, mourir dans les bidonvilles de Caracas sans jamais avoir vu un médecin. Ces derniers ne montaient pas dans les « ranchos » (trop dangereux et avec une clientèle sans argent), les pauvres ne descendaient pas à Caracas (ils ne pouvaient pas payer les consultations). Avec l’aide de Cuba, le gouvernement bolivarien a lancé la mission « Barrios adentro ». Les médecins cubains se sont installés, ont ouvert des dispensaires, dans les endroits les plus pauvres du pays. On m’avait à mon départ de France : « Tu verras, en Amérique latine, on ne dit pas je vais chez le médecin, mais : je vais chez le Cubain ». Je ne le croyais pas. C’était pourtant vrai.
Maintenant, j’invite nos lecteurs à aller voir ce que dit l’OMS sur la santé au Venezuela pour vérifier votre assertion :

« Les enfants meurent de faim... ».

Que nos lecteurs aillent voir aussi ce que de disent les organismes internationaux (dont le Centre Carter, présidé par l’ancien président des USA) sur les élections.
Qu’il y ait eu des erreurs, des fautes, des retards, etc., on doit l’admettre. C’est le lot de tous les pays. Mais les méthodes des adversaires du Venezuela tendent à convaincre qu’ils n’ont aucune morale, aucun scrupule, aucun respect des gens à qui ils s’adressent.
Si tous les ennemis de Maduro sont de l’acabit d’Alexandra Poleo, il faut soutenir plus que jamais Maduro.
Maxime Vivas

21/11/2016 01:17 par Fred

@Alexandra Poleo

Merci pour cette excelente preuve de mauvaise foi :

L’OPPOSITION VEUT SIMPLEMENT QUE LA SORTIE DE CRISE SOIT PAR LA VOIE DES URNES ET CONSTITUTIONNELLE

Quand on s’informe un peu et qu’on constate que l’opposition veut tout sauf une sortie de crise démocratique, on ne peut qu’etre degouté par votre mythomanie.
Vous avez bien de la chance que le gouvernement bolivarien n’applique pas la loi française à vos amis de Caracas, vous seriez tous en prison pour sédition mutinerie sabotage appel à la violence etc. etc..

J’espere que vous vous rendez bien compte que vous agissez comme des fascistes. Vous devriez avoir honte, vous meneriez votre pays à un bain de sang que vous n en seriez que ravie.

Je suis heureuse de voir que l’opposition a été acceptée de s’asseoir à la table du cialogue sous lesnauspices de l"Unsaur et du Vatican, maintenant vous allez devoir etre serieux et arreter de vouloir imposer vos caprices antidemocratiques.

21/11/2016 17:15 par Maurice

Bonjour,
J’ai vécu 2 ans à Caracas en 2008-2009. D’après ce que j’ai constaté, quand Chavez est arrivé au pouvoir, il a effectivement permis au peuple vénézuélien de se réapproprier les fruits du pétrole (du moins en partie car la corruption n’a jamais disparu). Il a fait construire des hopitaux, des dispensaires, des écoles des centres d’accueils pour les jeunes et des écoles de musique dans les barrios défavorisés, il a également créé des logements sociaux distribués gratuitement aux plus démunis...
Cependant malgré tous ces cadeaux, il n’a pas créé de travail en développant l’industrie (il ne sait que nationaliser les industries étrangère qui se sont installé au Vénézuéla), sa politique agraire est un échec, le Vénézuéla ne produit quasiment rien et est obligé d’importer même les aliments de base. Le seul travail qui a été créé est dû à l’augmentation du pouvoir d’achat avant la crise.
En ce qui concerne les médias, le gouvernement a retiré une par une les licences des radios et télé de l’opposition notamment durant la période où j’habitais caracas.
Et enfin une petite anecdote : J’ai passé un entretiens d’embauche pour travailler en bureau d’étude sur la construction de ces fameux logements sociaux. Cet entretien c’est transformé en séminaire politique d’une demi journée : les recruteurs chaviste s’intéressaient moins à mes compétences professionnelles qu’à mes opinions politiques.

21/11/2016 20:24 par Pierre Eboué

Distribuer le pognon du pétrole ça fonctionne quand on est dans une société libérale, ou du moins social-démocrate (la Norvège typiquement). Quand on veut rejouer l’option socialiste façon URSS (ou Mao, ou Pol Pot, ou Castro), c’est-à-dire en détruisant méthodiquement l’appareil productif en décidant de ce qu’on doit produire, comment et à quel prix, ça foire inévitablement.

Cela dit vous avez du courage, 90% des militants d’extrême gauche n’osent plus défendre le modèle vénézuélien et rougissent comme un journaliste de l’Huma quand on évoque la Une du journal à la mort de Staline.

21/11/2016 21:40 par legrandsoir

90% des militants d’extrême gauche que vous connaissez doivent probablement être du genre de ceux qui font des révolutions par procuration et qui ne défendent jamais rien sinon leur propre "pureté". On en connaît plein.

Quant à rougir en évoquant la Une du journal à la mort de Staline, nous ne nous sentons pas vraiment concernés. Mais il y a deux types d’erreurs graves. La première : être aveugle devant un dictateur. La deuxième, plus grave encore, c’est de faire des amalgames à la noix et d’être aveugle devant des gens bien.

22/11/2016 10:30 par Lulu

@Maurice

En ce qui concerne les médias, le gouvernement a retiré une par une les licences des radios et télé de l’opposition notamment durant la période où j’habitais caracas.

Vous pouvez nous citer des noms concrets ? ça devrait être facile puisque vous avez habité là-bas...

Pour RCTV on connaît bien cette affaire (de non-rénovation de licence arrivée à son terme pour un média "golpiste"), alors évitez-vous la peine de citer cette chaîne svp.

22/11/2016 10:38 par Lulu

Encore moi,
Au fait comment ça se fait que ce soit toujours les mêmes qui défendent le Venezuela face aux attaques médiatiques ? Maurice Lemoine, Ignacio Ramonet, le PGE récemment avec un communiqué, des assos de solidarité, JL Mélenchon au Parlement européen il y a quelques mois, des sites d’info alternative (LGS en tête)... On n’entend jamais le représentant du Venezuela donner de la voix, faire son boulot quoi !
Il y a quelques moi l’ambassadeur de Bolivie avait dénoncé des attaques contre son président dans les médias et ça avait provoqué des remous, et des rectifications. Pourquoi jamais rien avec le Venezuela ?
Il y a peu Le Monde a publié une lettre du prisonnier et assassin Leopoldo Lopez, sûrement par l’intermédiaire de l’agent Paranagua dont on connait bien la mission : Leopoldo Lopez, prisonnier politique : « Dévoilons le vrai visage de la dictature vénézuélienne » > http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/09/27/liberez-les-prisonniers-politiques-du-venezuela_5003988_3232.html
Comment-est ce possible qu’il n’y ai eu aucune réaction publique face à cet affront !?
D’ailleurs sa femme avait été reçue par Manuel Valls en personne (photo Twitter en prime) l’année dernière ! Et encore une fois c’était le silence radio.
Niveau influence politique/médiatique je crois qu’il faudra revoir les stratégies.

28/11/2016 21:37 par vila

je vous conseille d’ecouter cette petite vidéo, elle est sublime et très émouvante (7mn) .
Le fait que la journaliste ait du charme ne gène en rien a la démonstration

http://www.dailymotion.com/video/xargri_chavez-censure-t-il-les-medias-sous_news

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