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L’économie pour les nuls

Le Monde est pathétique.

Le Monde est pathétique. Pas le nôtre, je veux dire pas le monde de notre quotidien, fait de labeur, de larmes, de sang et plus encore de chômage. Non je parle du Monde de Niel et Pigasse, le « Monde free » ou Le Monde sauce BNP, c’est selon.

Enfin bref, Le Monde que plus personne n’achète le soir, non pas parce que l’édition du soir est surannée, mais parce que l’information qu’il prétend nous donner l’est en revanche totalement.

Et là, jugez du peu. Dans son édition pathétique du 12 novembre dernier, avec à la une la photo si glamour de André Glucksmann jeune – alors que né il était déjà vieux, vieux faux philosophe des miséreux qui n’a jamais été qu’un misérable philosophe, comme aurait pu en rire Marx, Le Monde publie un article déjà publié outre-Atlantique dans le Financial Times, d’un certain Martin Wolf, expliquant très sérieusement « Pourquoi les jeunes Américains se retirent de la population active ? ».

Tout est dans le titre. La cause du chômage aux EU, ce n’est pas une crise systémique du capital, ni un effet de la concurrence à outrance ou de la gabegie des dividendes qui en est la cause, vous n’y êtes pas. C’est les « jeunes ». Sans blague ! qui ne voit que cette bande de fainéants a décidé, d’un bloc et tout à trac, un beau matin, de se retirer ex abrupto du marché du travail, comme on quitte une table de jeu ou une fille de joie en quelque sorte...

Lisons ensemble Le Monde, enfin plutôt le Financial Times copier-coller dans Le Monde du 12 novembre dernier et notre Martin Wolf de Wall Street.

Ça commence ainsi : « En 2014, 12 % des hommes américains âgés de 24 à 54 ans n’étaient ni employés ni à la recherche d’un emploi […] La performance du marché du travail américain est donc médiocre ».

La performance de quoi ? du marché du travail ?

Quand Marx vous expliquait que le travail salarié est une marchandise et qu’elle circule entre les mains avides de plus-value des capitalistes, on ne le croyait pas, mais maintenant que c’est Garou qui le dit, alors il faut bien admettre qu’aux Etats-Unis d’Amérique, le chômage est un titre à la baisse.

Mais là ou ça devient fort, c’est dans l’explication de la baisse de performance. Car Wolf nous explique sans rire que les « chiffres du chômage peuvent baisser pour deux raisons opposées : une bonne, lorsque les gens trouvent du travail ; une mauvaise, lorsqu’ils renoncent à chercher un emploi ».

Précisons là que ceci n’est pas un extrait de la dernière édition de L’Economie pour les nuls, mais on touche quand même le fonds du seau…

Poursuivons alors la lecture de Wolf. Le voilà qui explique que chez lui aux « Etats-Unis, la première raison l’a heureusement emporté sur la seconde ». Ouf ! nous voilà rassurés ! Mais alors pourquoi nous dire le contraire en titre ? Eh bien, parce que la seconde rattrape désormais son retard pour plusieurs raisons, qui n’ont aucun rapport avec les « attraits de l’oisiveté », phénomène exclusivement français qui va « entraver la création d’emplois [et] persuader les travailleurs non qualifiés de renoncer à en chercher » car les yankees « proposent le système d’indemnisation [chômage] le moins généreux de tous les pays à hauts revenus » puisqu’il est « de 20% inférieur en termes réels à celui de la Grande-Bretagne » que l’on sait lui-même « bien au-dessous du généreux niveau pratiqué en France ».

Ainsi Wolf nous livre son dilemme dans Le Monde : vous en France, vous avez de la chance, vous savez quelle est la cause du chômage des jeunes chez vous, c’est son indemnisation ! Voilà. Simple comme la fable Pierre et le Loup. Les ASSEDIC, ce concurrent déloyal qui fait perdre sa performance au marché français du travail…
En revanche, aux EU, que nenni, on ne sait pas expliquer pourquoi les jeunes préfèrent l’oisiveté au travail, alors (… sans doute mais Wolf ne le dit pas) que la marché EU du travail regorge d’emplois bien payés ? En tous cas il nous avoue son incurie. Il n’y arrive pas. Tout bon éditorialiste économique au Financial Times qu’il est, il ne sait pas l’expliquer.

Mais il sait en revanche achever de sombrer dans le ridicule quand il nous livre son « hypothèse ». En sus d’être des fainéants résolus, les jeunes étasuniens sont aussi des… délinquants !

Mais c’est bien sûr, figurez-vous en effet que « notamment parmi les hommes [où] nombre de ceux que l’expérience [SIC !] de l’incarcération de masse a doté d’un casier judiciaire pourrait expliquer en partie leurs difficultés à trouver un emploi »…
On a juste envie de dire : à quand le prix Nobel d’économie pour Wolf ? Et de remercier Le Monde de nous en avoir fait profiter comme en avant-première.

A Weston, économiste anglais à qui il qui venait de succéder à la tribune de l’Association Internationale des Travailleurs dans un congrès sur le thème de l’analyse du mode de production capitaliste, Marx lança que son propos « aurait pu tenir dans une coquille de noix » [in Travail salarié et Capital, K. Marx]. On a envie de dire à Wolf de rester dans sa tanière tant son propos à lui tient dans une coquille de pistache, et encore, il y aurait de la place pour y installer les éditions complètes du Financial Times toutes reliées.

Mais sans doute qu’alors, on nous reprochera, volens nolens, un antiaméricanisme primaire. Oui mais faut bien se mettre au niveau…

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La télécratie contre la démocratie, de Bernard Stiegler.
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