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Les Etats-Unis étalent leur hypocrisie : Washington dénonce l’armement de la Syrie par la Russie tout en armant le Bahreïn (Forbes)

Il n’y a pas si longtemps, la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton disait que le Président Bashar Assad était une force de réforme. Maintenant elle se dit scandalisée par la Russie accusée de soutenir Assad en lui livrant des armes. Au même moment, les Etats-Unis sont en train d’armer le gouvernement de Bahreïn, qui opprime sa minorité Chiite.

La duplicité et l’hypocrisie sont peut-être inévitables en diplomatie, mais une duplicité et hypocrisie flagrantes ne le sont pas. Dénoncer solennellement Moscou parce qu’il se comporte comme Washington ternit l’image internationale de l’Amérique.

La Syrie est une tragédie, une guerre civile où la majorité de la population tente de renverser une dictature familiale. Mais contrairement à la Libye, une partie importante de la population soutien Assad ou s’oppose à une révolution qui pourrait déboucher sur une vague de violences contre les minorités ethniques et religieuses. L’avenir est sombre et il n’y a pas grand-chose que Washington puisse faire.

Par ailleurs, il n’y a là aucun enjeu pour la sécurité des Etats-Unis, ni même d’enjeu quelconque, qui puisse justifier une intervention militaire de plus dans un pays Musulman et Arabe. L’humanitaire n’est pas non plus une justification acceptable. L’Irak devrait ouvrir les yeux à tous ceux qui pensent que la guerre peut être un outil sophistiqué pour mener de délicats changements sociaux à l’étranger. Avec au moins 200.000 Irakiens tués au cours de la « splendide petite guerre » de George W. Bush, Barack Obama serait bien inspiré de garder les troupes à la maison.

Et il est temps que les responsables politiques américains cessent leur petit jeu international de « faites ce que je dis et pas ce que je fais ». Ca fait longtemps déjà que l’on assiste à un groupe de diplomatiques de Washington qui parcourent le monde pour promouvoir la démocratie et les droits de l’homme tandis qu’un autre groupe s’attelle à promouvoir la stabilité et la sécurité nationale. C’était particulièrement évident pendant la Guerre Froide. Les Etats-Unis défendaient tout ce qui était juste et bon, sauf dans les cas de la Corée du Sud, du Pakistan, de l’Egypte, du Nicaragua, du Chili, du Zaïre, de l’Iran, de la Somalie, de l’Irak, de l’Arabie Saoudite, et d’autres dictatures dans le tiers-monde.

La disparition de l’Union Soviétique a ôté à l’Amérique son apparent besoin de violer ses principes afin de les sauver. Puis la dénommée guerre globale contre le terrorisme a rapproché Washington du Pakistan, l’Arabie Saoudite et les voyoucraties d’Asie centrale. Plus récemment, l’administration Obama a eu du mal à réagir devant le Printemps Arabe parce qu’elle avait soutenu le dictateur égyptien Hosni Mubarak et se montrait parfaitement accommodant avec le dictateur syrien Bashar Assad.

Entretemps, Washington a retrouvé sa voix contre Assad, jugé de manière très opportune comme le probable perdant. Le Président Barack Obama a récemment déclaré « nous défendons des principes qui englobent les droits universels pour tous les peuples et des réformes politiques et économiques justes ». Au moins en ce qui concerne la Syrie.

Au moment même où l’administration fait campagne contre Assad, elle continue de soutenir l’autocratie du Bahreïn et son principal soutien autocrate, l’Arabie Saoudite. A la manière qui n’appartient qu’à eux, les officiels Américains ont appelé les deux camps à faire preuve de retenue - les Bahreïnis qui manifestent pour la Démocratie et les Bahreïnis qui tirent sur ceux qui manifestent pour la Démocratie.

Il ne fait aucun doute que la situation en Syrie est pire qu’à Bahreïn. Et aucune hypocrisie de Washington ne saurait justifier le comportement de Damas. Néanmoins, le comportement de l’administration Obama ridiculise toutes les proclamations du gouvernement américain en faveur de la démocratie et des droits de l’homme.

Le Bahreïn, comme la plupart des états du Golfe, est essentiellement une dictature monarchique. Une royauté sunnite manipule le système à l’avantage de la population sunnite minoritaire. La population chiite est défavorisée et réprimée. L’année dernière, les chiites se sont soulevés et ont connu la répression brutale des dirigeants de Manama qui ont fait une démonstration de leur pouvoir. Des manifestants pacifiques furent attaqués. Il y a eu de nombreux morts. Beaucoup ont été arrêtés, y compris des médecins qui soignaient des manifestants blessés. Le Bahrain Youth Society a documenté de nombreux morts et brutalités à l’encontre des manifestants au cours de l’année écoulée. Une enquête indépendante sur les droits de l’homme a révélé que la torture était une « pratique systématique ».

Selon le dernier bilan sur les droits de l’homme au Bahreïn du Département d’Etat : « les problèmes les plus flagrants relevés en 2011 sont l’incapacité pour les citoyens de changer de gouvernement par des moyens pacifiques ; le licenciement et l’expulsion des travailleurs et des étudiants engagés dans des activités politiques ; l’arrestation et détention arbitraire de milliers de personnes, y compris des médecins, des militants des droits de l’homme et des personnalités politiques, dont certains seront torturés et/ou tués en prison ; et l’absence d’état de droit. »

Ce n’est pas tout. Le Département d’Etat ajoute : «  Parmi d’autres préoccupations il y a les privations de vie arbitraires (sic - NdT) ; détention de prisonniers d’opinion ; violations de la vie privée et des libertés civiques, dont la liberté d’expression, de presse, de rassemblement, d’association et certaines pratiques religieuses. Dans certains cas, le gouvernement a imposé et renforcé les restrictions sur les déplacements des militants politiques. » En ce qui concerne la religion, explique le Département d’Etat, « la population musulmane sunnite jouit d’un statut privilégié et la population chiite est discriminée. » Et le Département d’Etat poursuit. Les chiites de Bahreïn n’ont pas subi uniquement la répression de Bahreïn. Le régime a naturellement accusé l’Iran d’avoir fomenté les troubles sans présenter de preuve quant à une implication de Téhéran. Cependant, d’autres états du Golfe, menés par l’Arabie Saoudite, ont envoyé des troupes pour venir en aide à la royauté bahreïnie. La Maison de Saoud est à la fois une kleptocratie familiale et une dictature sunnite. Riyad n’a certainement aucun respect pour les droits de l’homme. Le dernier rapport sur les droits de l’homme du Département d’Etat y signale : « parmi les problèmes figurent l’absence de droits ou de moyens légaux pour la population de changer de gouvernement ; des restrictions sur des droits universels tels que la liberté d’expression, y compris l’accès à Internet, et la liberté d’assemblée, d’association, de mouvement et de religion ; l’inégalité des droits pour les femmes et les enfants ainsi que pour les travailleurs. »

Le rapport mentionne aussi «  la torture et autres abus, des conditions de détention déplorables, l’arrestation et détention de prisonniers politiques, l’absence d’état de droit et les arrestations et détentions arbitraires, des violations arbitraires de la vie privée, des habitations et du courrier.  » Sur le plan de la vie privée, notamment les pratiques religieuses, le système est totalitaire. Les Etats-Unis sont allés en guerre contre l’Irak en s’alliant avec l’Arabie Saoudite mais le sort d’une femme chrétienne aurait été beaucoup plus enviable à Bagdad qu’à Riyad.

Les royaux saoudiens savent qu’ils mènent la belle vie et ils sont prêts à verser tout le sang qu’il faudra pour préserver leur système. Ce qui signifie étouffer la révolte chiite dans l’état voisin de Bahreïn. En fait, Riyad a proposé un quasi mariage à ses petits voisins, ce qui naturellement horrifié les chiites bahreïnies. On ne peut pas dire que la brutalité saoudienne empêche les présidents américains de dormir. Ces derniers ont régulièrement loué les dirigeants de la Maison de Saoud. En réalité, le mot « démocratie » a rarement été prononcé par un diplomate américain devant un prince saoudien.

Il faut reconnaître que Washington a été embarrassé par les protestations à Bahreïn. Il a froncé les sourcils devant la répression brutale des manifestations pro-démocratie et a déclaré que la famille royale al-Khalifa devait se montrer plus gentille envers la population qu’elle massacrait. Récemment l’administration Obama s’est déclarée « très déçue » par la décision de Bahreïn de confirmer les condamnations des médecins qui ont soigné les manifestants : «  ces condamnations semblent se baser, du moins en partie, sur les critiques émises par les accusés contre la politique et les actions du gouvernement ». Qui l’eut cru ?

Mas le Roi Hamad de Bahreïn a récemment menacé l’opposition pour avoir « insulté » l’armée, qui est le principal rempart du régime. Il a annoncé que les « services exécutives devaient prendre les mesures légales nécessaires pour mettre fin à ces violations. » Ce qui, selon l’expérience passée, signifie l’arrestation, la torture et la emprisonnement, et même la mort, pour les coupables. Pourtant, Washington persiste à jouer les équilibristes. Au début du mois, la porte-parole du Département d’Etat Victoria Nuland a dit : « Nous appelons toutes les parties à oeuvrer ensemble pour mettre fin aux violences et s’abstenir de toute provocation. » Si seulement les chiites cessaient de critiquer leurs oppresseurs, ils ne se feraient peut-être pas tirer dessus.

Le dilemme de l’administration est évident. La 5ème flotte US est basée à Manama. Et les Etats-Unis ne veulent pas que des peccadilles telles que des violations des droits de l’homme par un état viennent entacher une si belle amitié.

Cependant, les Etats-Unis ne cessent d’acquiescer devant la famille royale bahreïnie, ses pillages et ses tortures. Washington est activement en train de renforcer le régime. L’année dernière, sous pression du Congrès, l’administration Obama avait suspendu à contrecoeur les ventes d’armes. A présent, Washington est en train de libérer 53 millions de dollars pour « du matériel déjà prévu et nécessaire à la défense de Bahreïn et le soutien aux opérations de la 5ème flotte. » D’autres assistances en matière de sécurité restent suspendues, du moins pour le moment. « Bahreïn est un partenaire et allié important en matière de sécurité dans la région et fait face à d’énormes défis, » explique Nuland. Peu importe comment l’administration tente de justifier sa décision, celle-ci sera perçue comme un soutien à la dictature d’al-Khalafi. Et ce que Manara comprendra, c’est « Vous devriez vraiment être plus gentils avec les gens que vous réprimez et, ah, au fait, voici les armes qui vous attendiez. » Un militant des droits de l’homme bahreïni, Mohammed al-Maskati, a protesté : « C’est un message clair de soutien aux autorités et de non-soutien à la démocratie à Bahreïn, de non-soutien aux manifestants de Bahreïn. »

L’administration reconnaît comment ses actions sont perçues. Un officiel US qui n’a pas été nommé a déclaré au (magazine) Christian Science Monitor : « Nous avons pris cette décision conscients du fait qu’il persiste un certain nombre de violations graves des droits de l’homme à Bahreïn et nous espérons que le gouvernement de Bahreïn se penchera sur la question. » C’est sûr, après avoir rempli son arsenal, le roi se fera un plaisir de se pencher sur la question.

Tom Malinowski, directeur à Washington de Human Rights Watch, tout en prenant acte que Washington affirme soutenir une réforme politique, déclare que «  le premier intérêt de sécurité nationale à Bahreïn à l’heure actuelle n’est pas la fiabilité des F-16 mais de s’assurer que des réformes soient mises en oeuvre pour garantir la stabilité à long terme de la relation . »

La révélation sur la vente d’armes américaine a coïncidé avec l’attaque virulente de l’administration contre Moscou, accusé d’avoir fourni des hélicoptères à la Syrie. Une telle chose, a dit la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, « ferait escalader le conflit d’une manière tout à fait dramatique ». Elle a appelé Moscou à « couper totalement ses relations militaires » puisque « l’heure est venue pour toute la communauté internationale, y compris la Russie… de parler d’une seule voix à Assad et d’insister que la violence doit cesser.  »

Les accusations des Etats-Unis, délivrées avec le ton sentencieux habituel, se révélèrent fausses. Les hélicoptères étaient syriens et avaient été envoyés en Russie pour réparation. Apparemment, Moscou n’a pas vendu d’hélicoptères à Damas depuis les années 90. Le Ministre des Affaires Etrangères Sergei Lavrov a dit que son pays était « en train de finaliser des contrats signés et payés il y a longtemps. Ce sont tous sont des contrats qui ne concernent que des systèmes de défense aériens. »

Nuland a tenté de rattraper la bourde de Washington en déclarant que des hélicoptères, neufs ou réparés, pouvaient être employés contre des manifestants. Mais un officiel anonyme du Pentagone a déclaré au New York Times que la secrétaire d’Etat « manipulait l’affaire pour tenter de mettre les Russes en difficulté. » Ce qui aurait peut-être pu fonctionner avant qu’il ne devienne évident que le gouvernement représenté par la Secrétaire Clinton était en train d’armer la famille royale bahreïnie malgré son comportement brutal.

Le Barheïn n’est pas le seul exemple. Washington a joyeusement échangé des armes américaines contre du cash saoudien malgré les violations par Riyad des droits de l’homme. L’Egypte s’éloigne de la démocratie mais continue de recevoir l’aide de l’étranger. Beaucoup de fonds US vont à l’armée pakistanaise, qui est la principale barrière à une véritable démocratie au Pakistan. Israël reste un partenaire privilégié malgré la mise sous coupe de millions de Palestiniens et l’occupation de la Cisjordanie. Les dirigeants américains ne laissent que rarement les droits de l’homme venir troubler le commerce des armes.

Ironiquement, des armes Russes à Damas pourraient contribuer à mettre fin à la guerre. Apparemment, la Russie a fourni à la Syrie quelques armes de défense aériennes et navales. Le chef de la société d’état d’exportation d’armes de la Russie a affirmé qu’elles permettraient à la Syrie de prévenir de toute attaque. Et Damas a bien plus de bonnes raisons que le Bahreïn pour chercher à se défendre. Ces derniers serait très certainement protégés par l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis dans l’éventualité peu probable d’une attaque, supposément de l’Iran. Par contraste, des gens influents à Washington et dans les capitales européennes poussent à une attaque contre la Syrie. Des officiels de l’administration Obama ont déclaré à CNN que l’armée US avait complété ses plans pour une intervention en Syrie.

Le monde serait meilleur avec Bashar Assad et ses alliés dans les poubelles de l’histoire. Mais personne ne sait qui le remplacera, ni si le monde s’en porterait mieux. L’expérience de l’Amérique dans d"autres aventures militaires folles indiquent que Washington devrait ne pas s’en mêler. Les Etats-Unis n’ont pas besoin d’une nouvelle guerre inutile et imprévisible dans le monde musulman. Dans le même temps, les responsables américains devraient cesser de jouer les donneurs de leçons. La moralisation sans fin a depuis longtemps miné la politique étrangère des Etats-Unis. Si Washington veut armer des régimes oppressifs, il ne peut pas à la fois préserver sa crédibilité et protester si Moscou en fait autant. Y compris en Syrie.

Doug Bandow

Source :
http://www.forbes.com/sites/dougbandow/2012/06/18/u-s-hypocrisy-on-par...

Traduction « Forbes - la magazine des milliardaires et la voix des opprimés ! » par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles.

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