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Mais que fait la police ?

Le numéro 1 (septembre 2002) du petit journal recto-verso,
format A4 du Collectif-réseau "Résistons ensemble contre les violences
policières et sécuritaires" est paru. Nous le publions ci-dessous. Vous pouvez le télécharger en version .pdf au bas de l’article, N’hésitez pas à le diffuser.

Bavures ? non c’est une politique

Raffarin a chaussé les bottes de Jospin. Elles lui vont très bien. La loi
dite « sécurité quotidienne » du gouvernement Jospin est suivie par Perben :
emprisonnement des jeunes dès 13 ans, centres fermés… La criminalisation
des pauvres, des « classes dangereuses » se poursuit de plus belle. La
police et la justice se sentent pousser des ailes. La marche vers un état
policier s’accélère. Mais la plus grande des violences, celle du chômage et
de la précarité est masquée par le rideau de fumée « sécuritaire ».
Les violences policières et sécuritaires ne sont pas des bavures. Il
s’agit d’une volonté politique gouvernementale qui s’exprime à 
travers des actions de la BAC et à travers des décisions judiciaires qui
acquittent les policiers et infligent des lourdes amendes et peines de
prison pour outrage à leurs victimes. Seul un rapport de force, conquis
grâce à une mobilisation sur le terrain , peut engendrer une résistance
efficace. La raison d’être de « Résistons ensemble » est d’aider à briser
l’isolement des victimes.

Chronique de l’arbitraire

Dammarie-les-Lys (1)

L’association "Bouge qui Bouge", a été expulsée de ses locaux le 28 juin, parce qu’elle organisait les jeunes du quartier, notamment à la suite des
décès des jeunes Xavier et Mohamed, à une semaine d’intervalle, suite à 
une intervention policière.

Dessin de Faujour

Le jugement de la Cour d’Appel du 16 juillet 2002 signifie un camouflet
pour ceux qui voulaient faire taire les jeunes qui s’organisent. Elle a
infirmé le premier jugement et "ordonne à l’OPHLM de Seine et Marne de
remettre à la dispo- sition de l’Association Bouge qui Bouge le local fermé à 
la suite de l’arrêt du 28 juin." Quelques jours après ce jugement, le
local a été détruit, suite à un incendie criminel. La Cour d’Appel annule
l’ordonnance rendue le 28 juin par le Président du TGI de Melun. Cette
décision constitue une victoire pour le droit, la justice et pour la
liberté d’expression et d’association.

Dammarie-les-Lys(2) - procès de Kader Berrichi

Il se fait arrêter par trois policiers à Paris, le 20 juin, il n’y a pas
un mois que son frère Mohamed est mort à Dammarie-les-Lys Sur la lunette
arrière de sa voiture, Kader a collé l’affichette qui circule en
Seine-et-Marne. Elle dit : « La BAC tue encore, la justice couvre toujours
 ! » Procès le 20 septembre, le procureur demande 2100 euros d’amende, pour
l’Etat et pour les policiers qui ont « senti leur honneur sali ».

Villefranche-sur-Saône

Un animateur sportif de 22 ans, unanimement couvert de louanges, a été
condamné en comparution immédiate à 3 ans de prison ferme, sous la foi
d’un témoignage anonyme monté de toutes pièces (Voilà ce que permet la
nouvelle loi ). Suite à une mobilisation sa peine a été ramenée à 10 mois
ferme en appel. Son crime : il a osé intervenir, lorsque la BAC est venue
devant le local de jeunes, le soir du 1er juin, contrôler un jeune de 18
ans, Mohamed, qui avait été tabassé par ces mêmes policiers quelques jours
auparavant et qui avait porté plainte contre eux. (Ces policiers passent en
jugement à Villefranche, face à Mohamed, le 25 octobre). Mohamed, qui avait
pris 30 mois ferme + expulsion du territoire, a été condamné à 12 mois
ferme en appel.
Un troisième, Samir avait souvent l’habitude d’intervenir lors des
contrôles de police. Il était hors de cause, mais il a été condamné à 15
mois ferme (verdict de la cour d’appel de Lyon le 3 octobre). Ils sont
encore tous les trois scandaleusement en prison.

Saint-Denis

René Loubayi, professeur d’histoire à Epinay est accusé d’outrage par 3
policiers du commissariat de Saint-Denis. Le 17 octobre, suite à un
contrôle d’identité, il y a un matraquage policier sur la dalle : 7
blessés. René, avec d’autres voisins interviennent pour calmer le jeu.
Puis ils organisent une réunion pour parler des violences de la veille et
par là même socialiser la révolte des jeunes, qui est grande face à 
l’humiliation dont on été victimes des mères et des soeurs. C’est cela que
la police ne peut pas supporter, c’est pour cela qu’il est traîné devant la
justice pour outrage.

Marseille

Le 1er juin 2002, un agent de service du lycée Victor Hugo et deux
professeurs du collège Vallon des Pins ont été interpellés par la police
pour une banale affaire de circulation automobile. La violence des
policiers s’est déchaînée quand ils ont appris qu’il s’agissait
d’enseignants des quartiers nord de Marseille « des profs de merde dans des
quartiers de merde avec des jeunes de merde »... Ils passaient devant la
justice le 11 septembre pour coups et blessures, insultes aux forces de
l’ordre.

Châtenay-Malabry

Georges (Jean-Mi) Mondésir, avait 42 ans. Il était suivi depuis des années
en psychiatrie.
Vendredi 6 septembre il a coupé un tuyau d’arrosage avec un couteau. La BAC
arrive. Les policiers lui demandent de jeter le couteau,
il s’exécute, mais ayant pris peur et il s’enfuit. Les policiers le
rattrapent rapidement, un BAC lui fait une clé au cou. Terrorisé, il se
débat. Des jeunes interviennent : "Arrêtez, vous l’étranglez". Deux
minutes après, il est devenu bleu et ne s’est plus débattu. Le policier qui
faisait la clé s’est relevé, tout pâle : "Qu’est-ce que j’ai fait ?" Selon
les témoins, contrairement à ce qui s’est dit, il est bel et bien mort
entre les mains des policiers, sur la pelouse en bas de chez lui, sous les
yeux des mômes avec qui il jouait quelques instants auparavant.

Encadré

Le Collectif Résistons ensemble a été formé à la suite du Forum de Saint
Denis, le 26 mai, au cours duquel s’étaient rencontrés des collectifs
locaux (Lyon, Strasbourg, Rouen, Mantes, Draguignan, etc.) ainsi que des
individus et une série d’organisations et d’associations (Mouvement de
l’Immigration et des Banlieues, Réseau contre la fabrique de la haine,
Scalp, Act-up Paris, Sud-Education, etc.), tous décidés à oeuvrer contre
les violences policières et sécuritaires.

SUR LE VIF

Georges Mondésir est mort, POURQUOI ?

C’est par cette question que s’est ouvert le cortège de la manifestation
samedi 21 septembre à la Butte Rouge. 15 jours après la mort de Georges
Mondésir. 250 à 300 personnes sont réunies sur les lieux de la tragédie.
Parmi eux sont présents la famille, des amis, mais aussi des habitants du
quartier ainsi que le soutien de nombreuses personnes concernées. La
manifestation se déroule calmement traversant la cité à la rencontre de sa
population qui vient grossir le cortège. La famille prend la parole et
réclame que la lumière soit faite sur cette affaire soulignant l’importance
de cette mobilisation. Dans un quartier où la brutalité de certains
policiers, la pression répressive sont monnaie courante, l’organisation des
victimes de ces exactions vécues au quotidien est le premier pas pour
repousser cette répression, qui est la seule réponse du gouvernement face à 
une absence de solutions sociales.

AGIR

- Le procès de René Loubany aura lieu le mardi 8 Octobre à 13 heures, au
tribunal de Bobigny. soutien : droitjustice@aol.com

- Le procès de Marseille a été repoussé au 24 octobre, le procureur ayant
rajouté une inculpation pour « dénonciation calomnieuse » de la police.
Soutien : comite.soutien@voilà .fr

- Le verdict sera rendu dans le procès de Kader Berrichi le vendredi 4
octobre à 9h30, 13ème chambre correctionnelle, Palais de justice de Paris.

- Rencontres, débats, projections le dimanche 29 septembre de 15 h à 20 h
Autour du livre « La fabrique de la haine », au CICP : 21,ter rue Voltaire
Paris 20ème. M : Rue des Boulets

Source : Collectif Résistons Ensemble
contre les violences policières et sécuritaires

c/o CICP, 21ter rue Voltaire, Paris 75011

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RE bulletin n° 1
Bulletin n° 1 du collectif ’Résistons Ensemble"

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RE bulletin n° 1

Bulletin n° 1 du collectif ’Résistons Ensemble"

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