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Mali : une solution est-elle possible sans remise cause des règles du jeu ?

Eve76

La corruption des élites, les conflits inter-communautaires sont mis en avant pour expliquer la déliquescence économique et politique du pays. Mais n’est-ce pas inverser causes et conséquences ?

Une junte militaire a chassé du pouvoir le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août, en promettant de rendre le pouvoir aux civils : un processus de consultation nationale est programmé. Depuis plus de trois mois, des manifestations demandaient le départ du chef de l’Etat, à l’appel du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques. Cette coalition rassemble des organisations civiles et politiques issues de tous les secteurs de la société. La contestation de la régularité de l’élection de certains députés, la dissolution de la cour constitutionnelle par le président ont mis le feu aux poudres, mais le mal est profond et ancien.

C’est le quatrième coup d’Etat militaire depuis l’indépendance. Le président déchu était lui-même arrivé à la tête du pays après des élections suivant un coup d’Etat. Où faut-il rechercher les causes de cette instabilité politique ? La corruption des élites, les conflits inter-communautaires sont mis en avant pour expliquer la déliquescence économique et politique du pays. Mais n’est-ce pas inverser causes et conséquences ?

Pour comprendre la situation actuelle, il faut prendre en compte l’impact des institutions de Bretton Woods – FMI et Banque mondiale – sur les politiques mises en œuvre par le Mali depuis plusieurs décennies, notamment concernant la culture du coton, une des ressources essentielles du pays.

Années 1970 : amorce d’un processus de développement grâce au coton

La culture du coton fut tout d’abord introduite par le colonisateur avec des méthodes autoritaires aboutissant à des résultats discutables. Après l’indépendance, l’Etat malien tenta d’impulser le coton irrigué sur de vastes surfaces aménagées : ce fut un nouvel échec.

Dans les années 1970, une relance du coton prenant en compte les intérêts des producteurs a commencé à porter ses fruits. Elle reposait sur deux piliers : d’une part, des exploitations familiales de taille modeste, pratiquant la culture pluviale du coton, en association avec des cultures vivrières ; de l’autre le soutien d’une structure d’encadrement, la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT).

La CMDT, dont l’Etat malien est l’actionnaire majoritaire, assurait la cohérence de la filière coton : elle pratiquait auprès des producteurs le crédit pour les intrants, assurait la formation technique, et achetait la production à un prix suffisamment attractif pour que le paysan décide de reconduire l’année suivante une nouvelle campagne. Elle prenait également en charge des activités d’alphabétisation, d’initiation à la tenue de comptes, à la lutte anti-érosive ; elle construisait des écoles, des dispensaires, ainsi que des pistes pour la collecte des récoltes.

Cette association entre les cultures vivrières et celle du coton permettait aux paysans de disposer d’un revenu monétaire. Au niveau du pays, cette culture contribuait à dynamiser l’économie malienne, grâce aux activités suscitées en amont et en aval, comme par exemple l’usine de production d’huile à partir des graines de coton. Elle rapportait également des recettes à l’Etat malien.

Les producteurs de coton se sont organisés en association villageoise, pour organiser des services communs et défendre leurs intérêts. En 1991 se constitue le Syndicat des producteurs cotonniers et vivriers, devenu un partenaire incontournable, en mesure d’établir un rapport de force avec la CMDT.

Les effets de la « libéralisation » sur la culture du coton

Le talon d’Achille de la culture du coton est la dépendance aux cours mondiaux. En 1987, une baisse du cours taille en pièce l’équilibre financier des sociétés nationales cotonnières dans tout l’Ouest africain et endette les État qui les soutenaient. Les pays doivent solliciter l’aide du FMI, qui en contrepartie fait passer ces pays sous les fourches caudines de l’ajustement structurel. Il est à noter que les pays du Nord, État-Unis en tête, subventionnent très largement leurs cotonculteurs, et que les principes de la « concurrence libre et non faussée » sont d’application variable.

En période de cours favorables, la vente du coton doit permettre d’abonder une caisse de stabilisation destinée à réguler le prix payé au producteur. Mais l’Etat malien a largement puisé dans cette manne pour boucler ses fins de mois, payer ses fonctionnaires et financer divers projets.

Pour les institutions de Bretton Woods, FMI et Banque mondiale, les difficultés viennent de l’intervention de l’Etat sur l’économie ; il suffit de rétablir le « laisser faire » et les mécanismes de marché pour que tout s’améliore : la fin du monopole de l’Etat entraînerait la fin d’une distorsion des prix et le relèvement du revenu des producteurs, remettant l’économie malienne sur le chemin de la croissance.

Les gouvernements renâclent à mettre en œuvre ces « réformes » qui rencontrent une forte opposition des populations locales. Au Mali, l’usine de production d’huile est privatisée, celle de la CDTM est programmée, mais sans cesse reportée, en partie parce que les repreneurs potentiels font défaut. Par ailleurs, les exemples de privatisation totale de la filière dans les pays qui l’ont adoptée, tel la Côte d’Ivoire ou le Bénin, incitent à la prudence.

En fait, pour les institutions de Bretton Woods, l’important n’est pas tant les réformes institutionnelles, telle la privatisation de la CMDT, que l’alignement du prix payé au producteur sur les cours mondiaux. Il s’avère que l’assistance de cette société est indispensable à la pérennité de cette culture ; mais elle se désengage de toutes autres activités autres que celles directement liées à la filière coton. Le relais n’est pas pris par l’Etat, qui n’en a pas les moyens. Les pistes rurales n’étant pas entretenues, le temps de collecte de la récolte a pratiquement doublé.

En 2005, un nouveau mécanisme de fixation du prix d’achat par la CDTM aux producteurs est institué, basé sur les évolutions du cours mondial : il se traduit immédiatement par une baisse drastique du prix garanti au paysan. Ces cours mondiaux sont soumis à une grande irrégularité : après la baisse de 1987, les cours repartent à la hausse en 1994, plongent à nouveau entre 2003 et 2006, pour repartir ensuite jusqu’en 2019.

Une autre décision libérale obscurcit l’horizon de la filière : la fin des accords multi fibres qui encadraient, jusqu’en janvier 2005, les productions de textiles et d’articles de confection, à l’aide de quotas par pays et par produits. L’implantation d’usines textiles créerait un débouché pour le coton national et lui donnerait un espace de liberté par rapport à l’exportation. Les autorités maliennes ont tenté d’impulser la constitution d’une industrie de transformation du coton mais ces tentatives n’ont jamais abouti : les produits subissent la concurrence des exportations à bas prix qui inondent le marché.

Une réponse des producteurs à ces incertitudes a consisté à étendre les surfaces cultivées en coton pour compenser le manque à gagner. Dès 2005, une étude notait : « Depuis 15 ans, la croissance de la production résulte d’une extension des superficies et d’une pression foncière créatrice de risques environnementaux.”(1 )Une autre (2) constatait dans sa zone d’étude une forte dégradation de la situation dans les exploitations cotonnières, avec pour corollaire la montée de l’endettement et des départs en migration.

Cette tendance à la maximisation de la production par l’augmentation des surfaces est encouragée par l’Etat malien qui subventionne les engrais dès 2008. Cette course au tonnage record prend l’allure d’une fuite en avant : en 2014/2015 la production bondit de 25%, passant à 552 000 tonnes ; elle passe à 645 000 tonnes en 2016/2017 ; 725 000 en 2017/2018... Il est trop tôt pour dire si les difficultés d’écoulement de la production de 2020 et la baisse des cours ne sont qu’une parenthèse due à la pandémie, ou si elle inaugure un renversement de tendance – le coton subit toujours la concurrence des fibres synthétiques, dont le coût est lui-même basé sur le cours du pétrole...

Depuis 2016, le gouvernement subventionne également l’achat de tracteurs à 50%. Cet encouragement à la mécanisation semble traduire une tendance à la concentration des surfaces, en contradiction avec le système des années 70 qui reposait sur des exploitations familiales.

Cet emballement de la production a continué à reposer sur une extension des surfaces, qui n’a pu se produire qu’en sacrifiant les cultures vivrières, renforçant ainsi l’extraversion de l’économie, désormais totalement dépendante de ses exportations. Le coton ouest africain prend à 90% la direction de l’Asie, seul 2 % est traité localement. L’économie du Mali est totalement dépendante de quelques débouchés avec tous les risques liés à des retournements de conjoncture.

Mais cette production à outrance est lourde de menaces pour l’avenir : épuisement des sols, et destruction de leur qualité par un usage intensif d’engrais et de pesticides. Au moins le Mali s’est-il épargné le recours au coton OGM de Monsanto, dont le Burkina voisin fit l’amère expérience, avant de l’abandonner en 2016.

Le succès apparent du coton au Mali de ces dernières années, mis en valeur à travers l’augmentation des tonnages récoltés, est donc en trompe-l’œil. La position du FMI et de la Banque mondiale, postulant qu’il fallait substituer à l’encadrement de l’économie par l’Etat le libre jeu du marché et laisser la place libre aux fonds privés, est mise en échec. L’usine de production d’huile privatisée en 2005 ferme ses portes en 2007, laissant ses travailleurs sur le carreau. Mais les distorsions entre les promesses du libéralisme et la réalité des champs de ruines qu’il laisse derrière lui ne sont jamais prises en compte.

Aucun autre secteur de l’économie malienne ne peut lui assurer une quelconque stabilité : ni l’extraction de l’or, ni les résultats mitigés des aménagements hydro-agricoles, ni la culture pluviale dans les autres zones, menacée par le réchauffement climatique.

L’étau des règles du jeu libérales

On ne peut pas donner à ceux qui énoncent les théories libérales ni à ceux qui les appliquent (de façon partiale, d’ailleurs) le crédit de la bonne foi. L’idéologie libérale n’est rien d’autre que l’habillage de rapports de force, le discours d’accompagnement de mécanismes conçus pour briser des dynamiques d’autonomisation populaire.

Le discours libéral n’est rien d’autre que l’expression des intérêts du capital. Il ne vise qu’à exercer des effets de contrainte et à mettre en concurrence les travailleurs du monde entier. Les pays comme le Mali doivent rester producteur de matières premières et ne pas venir bouleverser la hiérarchie de la division internationale du travail.

Dans l’étau des règles libérales, les gouvernements du Mali ne peuvent pas encadrer l’économie pour la mettre au service de la population, fournissant aux habitants les moyens de leur subsistance, ni payer régulièrement les fonctionnaires qui assureront le fonctionnement des institutions et des services publics. Faute de s’appuyer sur une économie en état de marche, l’Etat ne peut jouer correctement son rôle et les citoyens ne se reconnaissent plus en lui. La démocratie perd son sens.

Appliquant des règles du jeu imposées par des diktats extérieurs, l’Etat soutient l’extraversion de l’économie, laisse la précarité des conditions de vie se généraliser, les services publics partir en déliquescence. Les citoyens ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes et leurs réseaux de solidarité pour bâtir leurs solutions de survie (ou d’enrichissement illicite). La société se fragmente, le sens de la vie collective s’effrite et se contracte sur les communautés d’appartenance. Tous les ingrédients du clientélisme, de la corruption, des conflits inter-ethniques sont en place.

Ce ne sont pas ces dysfonctionnements politiques et sociaux qui sont à l’origine de l’absence de développement et des difficultés économiques. C’est parce que les règles du jeu libérales ne permettent pas à une économie de se développer que de tels fléaux apparaissent.

Dans un tel cadre, les gouvernements en place ne peuvent mener une politique autonome ; ils doivent d’abord appliquer les directives extérieures, en contradictions avec les intérêts des populations. Ils sont condamnés à naviguer à vue entre les exigences des bailleurs de fonds internationaux, les fluctuations des cours mondiaux, les révoltes populaires, les séparatismes régionaux et les conflits armés, les luttes pour le pouvoir des différents clans et l’entretien d’un clientélisme suffisant pour s’y maintenir quand on y est parvenu.

L’instabilité est inscrite dans ce fonctionnement et tous les efforts pour « restaurer la démocratie » qui ne prendraient pas en compte les pressions externes sont voués à l’échec. Il ne suffit pas de condamner et de combattre corruption et clientélisme, mais de s’attaquer aux causes qui produisent corruption et clientélisme.

Depuis l’offensive d’indépendantistes et de djihadistes en 2012 dans le Nord du Mali, les violences et les conflits inter-communautaires meurtriers se sont propagés dans le centre du pays. La frange saharienne reste le lieu de tous les trafics. Ibrahim Boubacar États s’était fait élire sur la promesse de redresser l’Etat malien : la situation n’a fait que se dégrader de façon dramatique.

Les État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont intervenus pour tenter de maintenir le statu quo. La situation dans ces pays, et pour les mêmes raisons, n’est pas très éloignée de celle du Mali ; les groupes armés ignorent les frontières et tous ces régimes sont fragiles.

Le statu quo, pour les pays de les pays de la CEDAO, de la France, des organisations internationales, c’est la fiction de la démocratie – n’importe quel résultat sorti des urnes suffit, sans trop regarder aux fraudes qui ont pu l’entacher- qui définit un pouvoir légitime, faisant fonction d’interlocuteur, à défaut bien souvent de faire régner l’ordre. En ce qui concerne le Mali, tous les membres de la communauté internationale ont condamné le coup d’Etat, mais le président IBK ayant de lui-même renoncé au pouvoir, les représentants de la CEDEAO doivent négocier avec la junte une transition vers un gouvernement civil qui leur convienne. Pour faire pression, ils ont bloqué les flux financiers, ce qui pénalise la population, et en particulier les maliens qui dépendent des mandats des migrants.

Quel soutien au peuple malien ?

Tout d’abord il convient de rester attentif à l’évolution de la situation et en particulier au rôle que peut jouer le Mouvement du 5 juin, rassemblant des secteurs de toute la société malienne, et de contribuer à diffuser à ce sujet une juste information. Les médias sont plus attachés à la fiction démocratique qu’à l’expression de la révolte populaire et du désir de changement que porte le M5. Ce rassemblement est qualifié de « coalition hétéroclite », terme dépréciateur, pour qualifier la diversité d’un mouvement qui tend à impliquer toute la population.

Ensuite, il est impératif de remettre en question l’intervention française au Mali qui exacerbe les tensions sans apporter le moindre début de solution. Elle reprend la fiction d’un pouvoir légitime parce qu’issu d’élections, qui serait opposé à une guerre djihadiste. Or ce djihadisme a surtout des origines locales : les mouvements se greffent sur des conflits de bétail et d’accès à la terre. Le groupe djihadiste dirigé par le prédicateur peul Amadou Koufa n’existerait pas sans des décennies de racket des éleveurs par les agents de l’Etat. La France apparaît ainsi comme le soutien d’un pouvoir corrompu, et d’une armée malienne qui commet exactions et de massacres de civils, perpétrés en toute impunité au nom de la guerre contre le terrorisme. Pire que tout, en procédant elle-même à des exécutions ciblées d’individus présumés terroristes – politique qui n’a jamais montré une quelconque efficacité- elle nourrit l’hostilité des populations locales qui vivent de plus en plus la présence française comme une armée d’occupation.

L’ordre du monde se craquelle, au Mali comme ailleurs. Le capitalisme exerce partout ses effets destructeurs sur les économies, les relations sociales, les ressources naturelles. L’émergence d’un autre monde incombe aux citoyens et citoyennes de tous les pays, en solidarité les uns avec les autres.

1 - « Les réformes de la filière coton au Mali et les négociations internationales », Afrique contemporaine, vol. 216, no. 4, 2005, pp. 203-225.
2 - Le secteur coton au Mali dans un piège de sous-accumulation ? Vincent Géronimi, Claire Mainguy, Rémi Généroso, Ibrahima Cissé, Dans Mondes en développement 2013/4 (n° 164), pages 13 à 33

A travers la brume

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COMMENTAIRES  

16/09/2020 05:50 par alain harrison

Bonjour.

L’hiver sera exaspérant en Occident.

« « L’émergence d’un autre monde incombe aux citoyens et citoyennes de tous les pays, en solidarité les uns avec les autres. » »

Et c’est pas au Québec que cela commencera. Et à tout bien considéré, ni en France. Peut-être Haiti ?
Ni en Chine, ni en Russie ou Biélorussie (trop d’embrouille ?).

Cuba est toujours sur la brèche des embargos, et la révolution tant nécessaire reste gelé. Le Venezuela continu ses avancés a pas de tortue sans doute, et le Chavisme commence à avoir ses diviseurs (la bisbille) ??? Inquiétant, mais inévitable tellement le vent US-UE souffle.

Venezuela : Le chavisme se fissure-t-il ? Où est Carlos Lanz ? L’impact du COVID-19 est-il si grave ?
25 Août 2020, 17:49pm | Publié par Bolivar Infos
Coup d’oeil sur la semaine du 16 au 22 août 2020
Par Jesús A. Rondón

La gauche perd de vue, que lorsque apparaît un nouveau mouvement (le vent se lève, mais les voiles ne lèvent pas).
FI et GJ et la diaspora de la gauche......................
La gauche peut se reprendre ?
Je vous conseille de lire Le temps aboli et Commentaires sur la vie (Krishnamurti). Regarder.

16/09/2020 14:58 par Danael

Reste plus qu’à aller au Groenland, Harisson, observer le Chaenophryne longiceps . Le mâle a notamment un comportement qui permettra aux plus pessimistes d’entre-nous de cultiver leur désespoir.

17/09/2020 00:46 par alain harrison

Pour contrer le pessimisme (un facteur psychologique paralysant), il faut bien avoir les motivations solides pour porter des solutions en vue d’une alternative consensuelle et les moyens pour y arriver.

Les élections ont toujours divisées, le choix des propositions des partis n’étant que des continuités modifiées sans changement réel et reflétant plus le clientélisme que la réalité des peuples (principalement l’occident). Ailleurs, comme les peuples d’Afrique s’adressant plus aux ethnies (pour faire court, c’est plus complexe que juste dire ethnie, c’est juste pour faire court, ne vous méprenez-pas).

Alors, que pouvons nous prôner, qui rejoindrait les différents peuples ?

Dans la plupart des pays à l’échelle mondiale, il y a la Constitution qui est commune, à moins que je ne me trompe, qui est a priori le fondement des organisations des pays, et donc le fondement légale des politiques sociales économiques des ceux-ci.
Jusqu’à maintenant, ce sont les élections (soit disant démocratique) qui légitime les politiques (élection) et reconnu légalement par le Droit Internationale comme nous pouvons le constater. Une intrusion extérieure discutable vue les acceptations ou les refus de la part de la Communauté internationale du résultat des élections (les médiats et les ONG qui s’en mêlent aussi) qui comporte plus de 190 pays, mais qui se résume (capacité médiatique oblige) à 40 pays (Occident).

Il est évident que les élections "démocratiques" sont en réalité un jeu de dupe qui divise les peuples en catégories de classes, de clientélismes, d’ethnies (Afrique) et de minorités (Occident : le multiculturalisme et son instrumentalisation)..........

Par contre, en comprenant que le fondement des pays réside dans la Constitution de ceux-ci, n’est-ce pas à ce niveau que nous devons concentrer nos énergies dans un premier temps ?
Et comment faire réaliser aux populations des pays leur potentiel "Souverain" défini démocratiquement ? En redonnant à ces mots, Démocratie, Souveraineté, Constitution leur sens fondamental politiquement parlant.

Et cela passe en les liants au quotidien de tous citoyens-travailleurs, le peuple quoi !

Le Droit Internationale reconnaît (hypocritement__40 pays sur 150) selon leurs intérêts, la légalité (légitimité) ou non d’une élection, relayé par la force de persuasion médiatique. Voilà, grosso-modo, ce qui reste de l’Ordre International adopté après Guerres.

Que reste-t’il de l’ONU et du Pacte .....

Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels

Adopté et ouvert à la signature, à la ratification et à l’adhésion par l’Assemblée générale dans sa résolution 2200 A (XXI) du 16 décembre 1966
Entrée en vigueur : le 3 janvier 1976, conformément aux dispositions de l’article 27

Article premier
1. Tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.

Dans ces deux phrases tout est dit. NON OUI

Mais c’est un pacte.
Pacte, définition, droit international
D’une manière générale un traité, un accord, une convention, une entente et un protocole sont des termes similaires désignant un engagement juridique international devant avoir des effets dans le droit national ou international.
PACTE | Définition | Perspective monde

Le hic, Trump se croit le dépositaire de ce qu’est même la réalité. Ce dont se réclame nombre de nos concitoyens : leur réalité alternative (question d’opinions sur celle-ci), toute relativité confondu.

Nous avons donc des alternatives à légitimer et à légaliser. Légitimer par les populations et légaliser par les élections (Droit International). Mais, vue la situation toute relative en ces temps de confusion (instrumentalisé à souhait), tous les outils (de la manifestation au soulèvement à la Constituante Citoyenne......) ont leur utilité dans la mesure qu’ils seront coordonnés synergiquement.
Et non isolément, comme actuellement.

Élection classique ou tandem Constituante Citoyenne et Parti de la Transition Citoyenne.

Chaque pays, chaque peuple peut se proclamer de la Constituante et de sa Souveraineté. Et ici, le Consensus de toutes les partis (classes, regroupements, syndic, étudiants, retraités, etc... ) est incontournable.

Mais il faut bien en parler, commencer quelque part, et quoi de mieux par ce qui est commun et fondamental ?

Krishnamurti : voir la vérité d’une chose.

Marx a démontré l’exploitation et où elle nous mène, ce que nous constatons.
Krishnamurti montre le processus conditionnant de la pensée.
(Voir et penser voir sont deux choses différentes__K)

NOTA : prendre la mesure de la difficulté ou regarder ailleurs.

17/09/2020 08:41 par EVE76

A Alain Harrisson

ça commence tout de même à bouillonner un petit peu partout, non ? Les peuples se révoltent contre la corruption et les entorses à la démocratie réelle.
Ces révoltes ne prennent pas encore pour cible le coeur du système, l’ordre capitaliste du monde, ses diktats qui privatisent tout et mettent en concurrence les travailleurs du monde entier.
Ces révoltes n’ont pour l’instant d’horizon que le cadre national.
En attendant, des peuples se retrouvent dans la rue au-delà des divisions ethniques, confessionnelles... C’est très encourageant même si ces révoltes sont fragiles et menacées.

17/09/2020 16:07 par Yannis

Vaste question : qui est plus responsable du marasme social actuel (évitons de parler de démocratie, pour le Mali comme pour la France) ? Le dogme du néolibéralisme prédateur impulsé par certains issus d’une élite financière, ou ceux et celles dans la population qui croient toujours être plus malins que les autres pour retirer son épingle dans ce grand jeu de dupes, fait pour que les premiers conservent leurs super-pouvoirs et prérogatives ?

Le fondamentalisme musulman a en plus mis le doigt dans ce fonctionnement bancale, qu’il rendra encore plus pervers et obscur. Le Mali n’a malheureusement actuellement pas de grande personnalité politique à valoriser. Eux aussi sont submergés par le.bavardage virtuel inutile et sclérosant, virtuel et pseudo-humoristique, l’humour servant souvent de cache-misère. Le panafricanisme, porté un temps par un chef de clan richissime en Lybie est aussi au point mort.

Corruption, clientélisme, consumérisme, concurrence généralisée et que les meilleurs gagnent... Allah reconnaitra les siens !

18/09/2020 01:15 par alain harrison

Non, à ce stade-ci, il faut se donner un cadre pour la Constituante qui départagera ceux qui parlent : nous sommes pour le peuple, les pauvres, etc.... Pour certains ce n’est qu’une façade.

Un cadre transparaît dans ce qui suit :

MISE A JOUR DE LA PLATEFORME : POUR UN REGIME DE LIBERTE DES COMITES PROLETARIENS

Contre le mythe de droits et libertés démocratiques....Contre la bourgeoisie, sa démocratie, organisons nous en comité :

La perspective que nous défendons est une société libérée de toute forme d’exploitation et sa conséquence, le dépérissement d’un État devenu alors obsolète. Cette perspective sera l’issue d’un long processus. Pour se libérer de ses chaines, une nouvelle organisation étatique devra subsister pour s’assurer de la victoire sur l’Ancien Monde. Afin de prévenir toute dégénérescence bureaucratique du nouveau pouvoir prolétarien, nous proposons la mise en place de comités sans ELU mais avec des délégués révocables tenus par un mandat impératif à tous les niveaux.

Considérant qu’il faut tirer les leçons de l’histoire, et tout particulièrement de la tragédie du stalinisme, qui a vu des régimes d’exploitation totalitaire, capitalisme d’Etat, se revendiquer honteusement du communisme, le collectif PLATEFORMEJAUNE a fait le choix de préciser sa vision du fonctionnement des nouveaux organes de pouvoir prolétarien : les comités. En effet, nous mettons en perspective la nécessité de la domination politique du prolétariat qui ne se confond avec la prise du pouvoir par une nouvelle bourgeoisie politique, même issu de nos propres rangs. Nous, militants révolutionnaires, nous ne voulons pas remplacer les actuels politiciens . Notre ambition est de substituer les cliques politiciennes et aux lobbys capitalistes la pleine et entière souveraineté des travailleurs et consommateurs associés. C’est pour cette raison que nous proposons des garanties :

Droit permanent de révocabilité par les comités des délégués,

Établissement de mandat impératif

Aucune rémunération accordée pour l’exercice de la fonction de délégués, avec la mise en place d’un système de détachement. Les délégués restent liés et directement responsables devant les organes de gestion ouvrière auquel ils sont rattachés.

En aucun cas, ils ne peuvent être cooptés par des partis ou des syndicats.

PLATEFORMEJAUNE met en garde contre une certaine extrême gauche opportuniste qui se réclame du maoïsme, du trotskisme, du marxisme, du léninisme, de l’anarchisme, qui veut s’arroger le privilège de décider à notre place : ce qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives et une autoroute à la restauration du capitalisme, ce qui a été constaté pendant un siècle de révolution trahie. Nous voulons une libre fédération des travailleurs consommateurs associés organisée en comité d’atelier, de service dans les entreprises, comité dans les territoires et lieux de vie.

Il s’agit donc de définir des modalités pratiques pour permettre à toutes et tous de participer notamment en définissant une limite raisonnable sur la dimension de chaque comité afin de permettre des débats pertinents et des décisions pertinentes. Les comités doivent être de dimension raisonnable pour permettre un débat construit de l’ordre de 10 à 30 membres : on ne peut pas organiser des débats de fond à 50, 100, 1000 personnes et encore moins à des millions de personnes.

Contre le mythe de droits de droits et libertés démocratiques

Le prolétariat a besoin de se réunir, de développer sa presse, de s’associer, de mener des grèves, des occupations d’usines, d’organiser l’action directe, de libérer des camarades emprisonnés, etc,... contre toute les formes de domination de la bourgeoisie : bonapartiste ou parlementaire, républicaine ou fasciste. Des libertés biens précaires, comme chacun sait...La politique de la bourgeoisie à l’égard du prolétariat a toujours consisté à présenter ces besoins comme identiques à l’ensemble des institutions et libertés démocratiques.... Ce ne sont pas seulement les démocrates bourgeois classiques qui essaient de nous convaincre que la démocratie est meilleure, mais c’est aussi la quasi totalité de partis pseudo‑ouvriers (socialistes, communistes néostaliniens, maoistes, trotskistes,...) qui basent leur politique contre‑révolutionnaire sur l’affirmation que le prolétariat aurait intérêt à se ranger sous le drapeau de la "démocratie" ...Le parti de l’ordre bourgeois, le parti général du capital, où si l’on veut l’ensemble des partis bourgeois, est absolument incapable d’affronter le prolétariat constitué en classe... Le secret central de la domination bourgeoise consiste à empêcher la constitution du prolétariat en force autonome et il n’y a rien de plus efficace pour la bourgeoisie de noyer le prolétariat, dans sa bouillie "démocratique" pour l’asphyxier dans le peuple : chaque prolétaire devient un bon citoyen... Comme citoyen égal à tous, l"ouvrier exploité n’existe pas comme classe. C’est précisément la condition du meilleur fonctionnement de la démocratie. Or le prolétaire, qu’il le veuille ou non, qu’il croit au père Noël ou à la démocratie, dans l’usine, c’est un ouvrier et là, il doit travailler, donner du rendement, cracher de la valeur, suer du capital. Dans l’usine il n’est l’égal de personne, ni libre de rien, ni propriétaire de rien, même pas de ce qu’il manipule... En dehors du paradis mystique et fugace de la circulation et des élections libres, le prolétaire est, qu’il le veuille ou non, un ouvrier ; même quand il fornique que ce soit par plaisir ou pour augmenter sa progéniture (la prole, origine du mot prolétaire), il n’est plus que force de travail de valorisation du capital. Comme tel, il n’est ni libre, ni égal, ni citoyen, ni propriétaire. Et c’est comme ça à tout instant de sa vie, il n’est rien d’autre qu’esclave salarié. Avant même de songer à s’organiser pour défendre ses intérêts de travailleur, il a déjà toute l’égalité, la propriété, la liberté... contre lui.

La critique de MARX sur la "démocratie", de son hypocrisie, reste bien actuelle, lui qui dénonçait la trinité sacrée, « Liberté, Egalité, Fraternité », comme équivalent de « Infanterie, Cavalerie, Artillerie ». Dans cette continuité, PLATEFORMEJAUNE travaille inlassablement pour une rupture dans les consciences avec la mystification démocratique, la condition de notre libération !

Travailleuses , travailleurs, salarié(e)s des industries et des services, ouvriers, employés, cadres, techniciens, ingénieurs, chômeurs, retraités, étudiants, lycéens, nous ne sommes ni le peuple, ni citoyen ! NOUS SOMMES LE PROLETARIAT ! VIVE LE PROLETARIAT ! LE PROLETARIAT VAINCRA !

https://www.plateformejaune.com/post/mise-a-jour-de-la-plateforme-pour-un-regime-de-liberte-des-comites-proletariens

NOTA : Je me suis informé sur ce site, et Webmaster GJC m’a répondu que le site ne semble pas OK.

Mais, la question intéressante c’est qu’il ressort un cadre à examiner.

15/10/2020 22:47 par alain harrison

Bonjour.

« « « comités sans ELU mais avec des délégués révocables tenus par un mandat impératif à tous les niveaux. » » »

un mandat impératif : avec obligation de résultats point barre. Alors ça prend une organisation du peuple, des citoyens dont les membres sont de secteurs (travail) et de regroupements (écolo, politiques.....) différents qui ont réalisé des consensus sur le programme et agenda politique, social, économique et écologique. Donc une organisation du peuple (promotion de la souveraineté absolu du Peuple) en comités citoyens : cohésion, cohérence et coordination. Ce qui implique que les délégués sont attachés à l’obligation de résultats.
Les barèmes sont essentiels pour démettre un délégué à côté de la traque où qui penche trop de finasses, où bien de oui mais.
Ça prend une colonne vertébrale et une volonté, mais sans vue d’ensemble et la cohérence du questionnement sur le bien fondé, la préparation de la voie de transition sera "bâclé" dans le pire des cas. Cohésion, cohérence et coordination. Le consensus ?

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