SuperNo, mercredi 19 décembre 2007.
Ne vous y trompez pas : derrière le cirque médiatique permanent et insupportable à la tête de notre Présipauté (le Canard titre ce matin "Après la Libye, la libido !" ) se cache un phénomène rampant, beaucoup plus grave et difficilement réversible. Non, pas le réchauffement climatique : la droitisation politique.
Comme le réchauffement climatique, on en est conscient, mais on n’y prête pas une grande attention tant qu’on n’est pas directement atteint dans sa vie de tous les jours. Pourtant, comme le réchauffement climatique, la droitisation s’accélère dangereusement. Et depuis le 6 mai dernier, c’est même un emballement ! (...)
On traque les clandestins avec un zèle qui rappelle sinistrement d’autres périodes de notre histoire ? "M’en fous, je suis français bien blanc, d’ailleurs ceux qui sont en règle n’ont rien à craindre, je ne vois pas pourquoi on ne reconduirait pas chez eux ceux qui sont chez nous dans l’illégalité".
Madame Alliot-Marie a récemment annoncé dans l’indifférence quasi-générale le triplement xx xx xx du nombre de caméras de vidéosurveillance. "Et alors ? Elles n’emmerdent que ceux sont qui ont quelque chose à se reprocher. Moi, je m’en fous !"
Sarkozy fait actuellement le forcing pour pousser au travail du dimanche : "Vu qu’on travaille la semaine on n’a jamais le temps de faire toutes les courses le samedi. Comme ça au pourra aller au Leroy Merlin le dimanche, c’est pratique". C’est ça, Ducon, tu ne mesureras l’étendue de ta connerie que le jour où tu devras toi-même aller bosser le dimanche !
Les "35 heures" , opération psychédélique menée par Jospin n’ont jamais autant été stigmatisées et accusées de tous les maux. Les énormes contreparties obtenues par les patrons (" flexibilisation" , par exemple) vont rester, mais le salarié devra travailler plus. Pour ne rien gagner plus, comme on le constatera dans quelques années.
"Oui, mais c’est à cause des 35 heures que c’est le bordel partout ! T’as qu’à voir dans les hôpitaux ! Et dans les magasins y’a tout qu’augmente, alors gagner un peu plus moi je dis pas non !"
Toutes ces expressions entre guillemets, en apparence frappées au coin du bon sens, vous les avez sûrement entendues plus d’une fois. Elles émanent en général d’individus que l’on pourrait qualifier de "bons cons de droite" . Pas forcément méchants, politiquement incultes, ils ne voient guère plus loin que le bout de leur télécommande. Toujours prêts à gober les messages (publicitaires comme politiques) qu’on leur envoie par l’intermédiaire des écrans de télé, et à s’en faire les propagandistes zélés en les relayant après de leur entourage. (...)
Stressés par cette ambiance délétère, les salariés ont commencé à se bouffer entre eux, ceux du privé stigmatisant ces salauds de fonctionnaires "privilégiés" , comme ses salauds de chômeurs et RMistes "assistés" . Pendant ce temps, patrons, politiciens et actionnaires se gondolent.
Avez-vous remarqué la facilité avec laquelle Sarkozy a niqué les syndicats des transports et cassé la grève ? Comment a-t-il pu réussir aussi facilement là ou Juppé en 1995 et même Villepin en 2006 se sont cassé les dents ? Là encore, c’est le climat de droite. Une conjonction des diktats de Parisot, qui peut désormais se permettre de brailler ses insanités sans craindre de réaction, du torrent nauséabond de désinformation et de propagande libérale déversé par TF1 et la quasi totalité de la presse des multinationales, et de la souveraine connerie des idées du bon con de droite sus-évoqué. (...)
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SNCF : L’amertume des cheminots à l’égard des directions syndicales - Bernard Thibault : « Ton attitude nous rappelle celle de la CFDT », par L.O.
*** Mise en place d’ un Réseau de fonctionnaires contre la chasse aux étrangers.
C’est FAUX : Continental, contrairement à ce qu’écrit à tort toute la presse, ne peut revenir sur les 35 h et "passer aux 40 h" , par Gérard Filoche.
SNCF, RATP, EDF : une grève pour quoi ? La CGT ne demande pas le retrait de la réforme ! par Jean-François Dignac.
Lettre ouverte aux directions syndicales de la CGT-RATP : La CGT doit sortir du piège des négociations !