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Palestine-Israël : Fin de la solution de deux Etats ? (Mail & Guardian)

Le développement de l’université Ariel en Cisjordanie montre clairement qu’Israël a l’intention de rester.

Sur le flanc est de la colonie Ariel en Israël, grues et bulldozers s’activent sur le campus de l’institut universitaire qui s’étend sur une colline surplombant les villages et la vallée de la Cisjordanie. A dix-huit kilomètres de la ligne de démarcation- « la ligne verte internationale - qui sépare Israël des territoires palestiniens, un projet de construction de bâtiments devant abriter de 13000 à 20 000 étudiants dans les dix prochaines années est en cours de réalisation.

En septembre dernier, l’institut est passé à un stade supérieur lorsque le cabinet israélien a décidé d’en faire une université en raison de « son importance nationale » puisque, selon Netanyahou, Ariel fait partie « intégrante d’Israël » et le restera dans l’avenir. Cette décision concernant une colonie totalement illégale en droit international, qui est de plus un élément déterminant pour la viabilité du futur Etat palestinien et la résolution d’un conflit vieux de plusieurs décades, n’a pas été universellement acclamée. Le Secrétaire au Foreign Office, William Hague, a pressé Israël de reconsidérer sa position car « elle va intensifier l’installation de colonies sur les territoires palestiniens et dressera un autre obstacle sur la voie de la paix ».

A l’intérieur même de la Cisjordanie, à quelques kilomètres d’Ariel, des ouvriers du bâtiment s’affairent : en début d’année, Israël a approuvé des programmes de construction de 600 blocs de résidence dans la colonie de Shiloh et sa banlieue, Shvut Rachel. « Cette communauté a doublé en nombre au cours des vingt dernières années et il est peu probable que cette croissance s’arrête » déclare l’ancien maire, David Rubin. Plus au sud, Israël a annoncé l’installation d’une colonie empiétant sur la ligne verte, près de Jérusalem. Les 2 600 maisons de Givat Hamatos, plus l’extension de sa banlieue de Gilo et Har Homa, vont aggraver la séparation des zones palestiniennes de la ville de la Cisjordanie, et compromettre ainsi la possibilité que Jérusalem-est devienne la capitale du futur Etat palestinien.

Tout cela illustre à merveille ce réseau de colonies qui se moque ouvertement des demandes du Président US, Obama, faites au début de son mandat à Israël, de mettre fin à son expansion.

Le processus de paix est dans un état cataclysmique.

La politique du « fait accompli » a conduit un certain nombre de gens des deux côtés du conflit à considérer que la création d’un Etat palestinien aux côtés d’un Etat israélien pour résoudre le conflit était maintenant devenue impossible. La solution de deux Etats est morte, disent-ils.

En juin 2009, à moins de six mois de son mandat, Obama avait évoqué le conflit israélo-palestinien au Caire dans un important discours sur le Moyen-Orient. Réaffirmant l’engagement des Etats-Unis pour la solution de deux Etats, il avait demandé aux Palestiniens d’abandonner le recours à la violence et développer leur capacité à gouverner. Ce qui avait été entendu par les dirigeants à Ramallah. S’agissant d’Israël, il avait dit que, pour les Etats-Unis, les colonies juives étaient illégitimes et qu’il « fallait y mettre fin ».

Des négociations ardues entre les Etats-Unis et Israël s’ensuivirent et aboutirent avec beaucoup de réticence, en novembre 2009, à la suspension temporaire par Netanyahou de la construction de colonies en Cisjordanie. Jérusalem-est en était exclue et tous les bâtiments dont les fondations avaient été creusées pouvaient être achevés. Dans l’attente du moratoire, le nombre de bâtiments devant être construits s’éleva considérablement. Beaucoup dénoncèrent cette suspension, y voyant une farce. La colère s’empara des colons et les relations entre le Netanyahou et Obama piquèrent du nez… Le gel prit fin en septembre 2010 en dépit des efforts des Américains pour obtenir la poursuite du moratoire. Les pourparlers directs entre Palestiniens et Israéliens furent rompus à mesure de la reprise des constructions et, depuis lors, le processus de paix est dans un état cataclysmique.

Au cours des deux dernières années, les Américains ont condamné, par routine, les plans d’expansion des colonies mais aucune pression ne s’est fait vraiment sentir. En juin, le Bureau Central des Statistiques israélien indiquait que le nombre de colons juifs en Cisjordanie avait augmenté de 15 000 au cours des douze derniers mois pour atteindre un chiffre record de 350 000 dont la majorité se trouvait sur de petites colonies d’inconditionnels au coeur de la Cisjordanie et 200 000 vivent, par ailleurs, à Jérusalem-est. Pour Dani Dayon, chef des colons, la présence juive au-delà de la ligne verte est « un fait irréversible ». « Essayer de stopper l’expansion est un exercice futile » car, prévoit-il, d’ici à 2014, les juifs des colonies de Cisjordanie seront au nombre de 400 000. « La communauté internationale doit abandonner ses efforts inutiles pour mettre en place la solution inaccessible de deux Etats ».

Unilatéralisme constructif

Face à « cette réalité sur le terrain » certains proposent des alternatives : pour la droite israélienne, annexer la Cisjordanie. La population palestinienne devra alors accepter de vivre sous le joug israélien avec peu de droits ou partir. Les critiques comparent cette situation à celle de l’apartheid qui fera d’Israël un paria.

D’autres envisagent une annexion plus modérée, mais unilatérale de 9,4% de la Cisjordanie, la partie comprise entre la ligne verte et la barrière de sécurité quand elle sera terminée. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a récemment proposé que les colons vivant hors des trois principaux blocs de colonies - Ma’ale Adumin, Gush Etzion et Ariel - soient évacués ou vivent sous un gouvernement palestinien. La barrière deviendra ainsi ce que tous les critiques d’Israël ont dénoncé : la nouvelle frontière d’Israël.

Blue White Future, une organisation relativement récente, soutient un « unilatéralisme constructif » par lequel Israël se retirerait jusqu’à la barrière de sécurité, avec évacuation volontaire et compensation pour les colonies au-delà . « Une fois qu’Israël aura déclaré n’avoir aucune prétention à souveraineté à l’est de la barrière, la plupart des colons se déplacera vers l’ouest »’ dit Orni Petruschka, porte-parole de l’organisation.

Des voix aussi s’élèvent côté palestinien pour voir la fin de la solution de deux Etats. « Cette solution est morte il y a longtemps avec le refus d’Israël de s’attaquer au mouvement de colonisation » dit l’analyste palestinienne Diana Butto. « A moins d’aborder ce problème totalement, il ne peut y avoir deux Etats mais seulement l’apartheid ». « La bataille maintenant est une bataille pour les droits universels dans le seul Etat qui existe de facto »….

Pour certains sur la gauche israélienne, « parler de la fin de la solution de deux Etats est irresponsable. Cette solution est non seulement le meilleur cadre, mais la seule qui puisse réussir. Aucun des partisans d’un seul Etat ne considère les conséquences possibles. Cela pourrait conduire à une violence catastrophique ».

A moins d’imprévus, le cours le plus probable est la poursuite du statu quo, comme le préfère Netanyahou et aussi, semble-t-il, Mitt Romney si on en croit une vidéo clandestine rendue publique. Mais, pour les analystes et diplomates, le statut quo signifie enracinement et croissance des colonies.

Un second mandat, renforcé d’Obama, pourrait changer la donne. Au cours d’un entretien avec la chaîne ABC, en juillet, la question lui a été posée s’il avait conscience d’avoir failli quelque part et d’ « aspirer à un second mandat pour réparer ». « Il y a un paquet de choses que je croyais importantes que nous n’avons pas faites. En politique étrangère. Je n’ai pas pu avancer le processus de paix au Moyen-Orient comme je le voulais ».

La foi a aussi été perdue. « Obama sait que ce chapitre ne lui fera gagner aucune voix. Je ne suis pas quelqu’un qui pense que le président du second mandat sera plus différent que le premier » dit Butto. Pour Dayon « Obama a compris les limites de son pouvoir pour effectuer des changements ici. Le président Obama de 2012 ne sera pas celui de 2008 parce qu’il s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas assurer ». (…)

A Shiloh, Rubin rejette l’idée d’évacuation de colonies. « On nous demande de donner notre terre ? C’est mon pays, là où sont mes racines, mon histoire, où se trouve ma destinée, où le peuple juif est né, d’où il a été exilé et où il est revenu. Cette communauté ne sera jamais détruite. Nous ne ferons aucun compromis avec les Palestiniens ».

Traduction : Xavière Jardez - Titre et intertitres : AFI-Flash

http://www.france-irak-actualite.com/article-palestine-israel-fin-de-l...

* Middle East crisis : Hope fades for two-state solution

http://mg.co.za/article/2012-10-26-00-middle-east-crisis-hope-fades-fo...

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