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Quand ta vessie explose à Toulouse

Une mésaventure, qui aurait pu très mal tourner.

Un de mes proches se tord de douleur. Cela fait 12 heures qu’il n’a pas uriné. Il ne s’affole pas : on lui a déjà fait passer un calcul.

En vrai homme de gauche, il se rend à l’hôpital Joseph Ducuing. Joseph Ducuing, autrefois « Varsovie », fut créé par l’état-major de l’Agrupacion de guerilleros españoles FFI de Toulouse en septembre 1944. Il s’agissait de soigner les blessés guérilleros qui s’étaient battus en France contre les nazis aux côtés de la Résistance. Je ne sais ce qu’il reste de ce glorieux passé.

Á l’accueil, on signifie à l’homme en souffrance qu’il n’y a pas de service d’urologie à Ducuing. Qu’à cela ne tienne : il suffirait, à titre préventif, de diriger le malade aux services des urgences pour qu’on lui pose une sonde urinaire. Hé bien non ! Il est dit au malheureux qui se tord de plus en plus de chercher un autre hôpital à Toulouse.

Il prend sa voiture, avec tous les risques que cela comporte (il y en a quand on trimballe un litre et demi d’urine dans la vessie), et trouve un hôpital qui veut bien l’accueillir. Une sonde est posée. L’hôpital qui l’a soulagé lui signifie qu’on lui fera une échographie « dans 15 jours ». Pourquoi ce délai ? Mystère. Ce proche est un travailleur de force qui va connaître deux semaines d’un confort très relatif sur les chantiers où il intervient.

Á Toulouse, quatrième ville de France, c’est ainsi que l’on soigne. Enfin, que l’on ne soigne pas.

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COMMENTAIRES  

20/09/2017 12:48 par Geb.

Sans désirer justifier l’attitude des zombies qui ont refusé l’intervention en urgence, pour l’avoir vécu je préconise ce que les hospitaliers eux-même m’ont préconisé à moi-même :

Dans un cas pareil tout lâcher, tomber sur la voie publique, et appeler ou faire appeler les marins pompiers ou la police qui sont tenus, (Du moins pour l’instant en France), de vous amener au plus proche hôpital ou centre hospitalier de permanence. En effet quant on arrive aux urgences par ses propres moyens le service considère que ça n’est pas aussi urgent qu’il n’y paraît et qu’on traite en priorité ceux qui sont limites de mourir. Vu l’état d’engorgement des services c’est le triste résultat de cette politique de merde.

En sachant que conduire dans cet état est non seulement dangereux pour le chauffeur mais aussi pour les autres usagers de la route et qu’on risque en sus de ne pas être couvert par son assurance pour "prise de risque volontaire injustifiée".

D’ailleurs pour l’avoir vécu une fois, (Les fois suivantes j’ai vu venir à temps pour agir), je me demande comment il a fait pour simplement se mettre au volant. En général on est plié en deux en position foetale et complètement paralysé.

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