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Québec solidaire, un PQ en devenir…

Solidaire : Qui se sent responsable des autres dans une action particulière. Un ouvrier qui est solidaire de ses camarades.

Quiconque peut se dire solidaire. Des coopératives, mutuelles, associations, fondations, mais aussi des fascistes, communistes, soldats, pacifistes, des joueurs de hockey, syndiqués, capitalistes, etc., peuvent se dire solidaires des leurs. Ce mot galvaudé par Québec solidaire ne veut en fait rien dire. Il confine plutôt à la vacuité, à la bâtardise à l’image du parti centriste qui s’est donné ce nom.

Ce parti électoraliste qui se prétend « de gauche » nage dans le vague. Il se dit pour le bien commun, pour une économie verte et sociale. Il manifeste cette volonté par des solutions modérées, gentilles et surtout limitées comme l’accroissement du transport en commun et du transport de marchandises, la nationalisation de l’éolien et l’expansion des énergies renouvelables. Il prévoit interdire les ports méthaniers… ne serait-il pas plus sécuritaire, écologique, d’interdire carrément l’exploitation, la transformation et le transport du pétrole vers des raffineries au Québec ? Pour lutter contre la pauvreté, il pense à augmenter le salaire minimum, à demander au gouvernement d’occupation canadien de hausser ses transferts et de construire 50 000 logements sociaux. Plutôt que de s’en tenir à de telles mesures, ne devrait-il pas protéger, réintégrer les acquis sociaux, mettre l’État au service du bien commun, placer la libre entreprise, les capitalistes au second plan ?

Au nombre de ses vœux pieux, il souhaite protéger 12 % (seulement) du territoire québécois, donner trois semaines de congés par année à tous, abroger les « lois antisyndicales » des gouvernements néolibéraux, aider les organismes communautaires et adopter une loi antibriseurs de grève (pourtant déjà adoptée dans le passé par les néolibéraux). En parti modéré, gentil, il se contente de dénoncer, de combattre l’idée d’ouverture au privé dans la santé. Sa mesure concrète pour combattre l’invasion du privé dans la Santé, consiste à créer Pharma-Québec, un fabricant public de médicaments génériques afin de faire baisser les coûts reliés aux médicaments pour l’État plutôt que d’instaurer une assurance-médicaments qui relèverait entièrement de l’État, mais surtout, un monopole d’État en Santé. L’Éducation serait gratuite, y compris à l’université, mais il laisserait libre cours aux écoles privées subventionnées par l’État plutôt que d’instaurer un monopole d’État en Éducation. Son action face à la Justice des riches se limiterait à des « alternatives à la judiciarisation et à l’incarcération de personnes ou de groupes vulnérables ». Il faut constater que le langage utilisé par ce parti à peine né tient de la langue de bois, il s’abreuve de rectitude politique. Chacun peut interpréter ses propos dans le sens qu’il veut. Ce parti féministe reconnaît l’égalité entre les hommes et les femmes, mais limite son action à la « défense » des femmes. Pour mieux les « défendre », il appuie le « droit » des femmes victimes d’endoctrinement de la part de religions arriérées à porter le voile tel qu’ancré dans leurs cerveaux depuis leur enfance. Pour faciliter l’intégration des immigrants, il favorise comme les partis néolibéraux, la discrimination positive au sein des institutions publiques, comme si une quelconque discrimination pouvait être acceptable. Il prône le concept flou de la « laïcité interculturelle » et appuie les accommodements « raisonnables » à la Bouchard. Sans préciser, il se porte à la défense du français et de la culture québécoise à la manière péquiste… qui consiste à faire semblant. D’apparentes bonnes intentions vont dans le sens d’étendre la portée de la Loi 101 aux entreprises de 25 à 50 employés et de faciliter la francisation des immigrants. Jamais il n’explique qu’aucune loi en quoi que ce soit, si elle est réprouvée par Ottawa, ne fera long feu tant que le Québec restera occupé par le Canada. Pas un mot sur l’extension de cette loi aux Cégeps et aux universités, pas plus que sur les modalités de son application.

Ce parti électoraliste prône le remplacement du mode de scrutin néolibéral par un mode de scrutin néolibéral proportionnel mixte et compensatoire. Ce changement, en plus d’être inefficace, prouve que ce parti n’a pas compris que nous ne vivons pas en démocratie… mais une telle formulation fait bien paraître ceux qui l’utilisent dans un salon. En politique internationale, ce faux agent du changement cherche à bien paraître auprès d’une certaine gauche en se déclarant favorable aux droits des peuples autochtones. Il ne défend pas le principe (bien commun) d’en faire profiter à la masse des Autochtones plutôt qu’à ses capitalistes. Toujours dans le vague, il dit qu’il « prendra les mesures nécessaires pour aider à leur développement ». Il prétend vouloir développer des liens avec les gouvernements « progressistes », toujours sans élaborer… Il dit s’opposer aux traités de l’ALÉNA, de la ZLÉA et du PSP, sans aller plus loin. Il n’est pas seul, des partis néolibéraux peuvent aussi s’y opposer… sans rien changer. Et se gavant de rectitude politique, en bon démagogue, ambigu, il dit vouloir prendre des mesures pour « s’opposer à la guerre » en général, dont celle en Afghanistan.

Toutes ces mesures seraient financées (toujours sans expliciter le comment) par une fiscalité « plus progressiste », le retour de la taxe sur le capital et des mesures pour combattre l’évasion fiscale des entreprises (les néolibéraux aussi agissent en ce sens).

Ainsi, comme son grand frère le PQ à ses débuts, ce parti naissant se réclame de la gauche sociale-démocrate (pour bien se démarquer de ses socialistes et communistes qui n’ont pas la cote auprès de la dictature médiatique de laquelle le parti dépend lors des pseudo-élections). Il travaille à rendre le capitalisme plus acceptable en l’humanisant… Comme son aîné le PQ, ses meneurs vilipendent les socialistes et les communistes du parti. Toujours en démagogues, ces solidaires, modérés, disent, toujours dans le plus grand flou, appartenir à la « nouvelle gauche » qui n’est pas « radicale » et qui refuse de tomber dans les erreurs du passé et l’illusion des « grands soirs ». Or la gauche, si elle n’est pas radicale, conduit à la dictature capitaliste que nous connaissons aujourd’hui en Occident. Ces bien-pensants ont amené leurs membres dociles à rejeter les notions de « décroissance » économique et d’interdiction de l’entreprise privée. Les militants ont même accepté de concéder « une certaine place au secteur privé », dans leur définition d’une économie « solidaire ».

Un groupe de politiciens de QS a donc réussi à mater des socialistes, des communistes et des indépendantistes du Québec qui, aujourd’hui enfermés dans la « ligne de parti » de QS, se taisent et tiennent le discours équivoque de ce micro-parti qui, au fur et à mesure qu’il grandira se « néolibéralisera ». Le jour où il atteindra le pouvoir, il sera le parfait serviteur du capital, un faux-cul qui se sera fait passer pour un agent du changement comme le PQ.

Qui sont ces « radicaux » avalés par les politiciens ?

On les retrouve aujourd’hui à Québec solidaire, en ce qui porte le nom de collectifs. Un collectif est un ensemble de membres en règle du parti qui peuvent, en observance des règles du parti, faire la promotion de leurs idées politiques respectives en milieu clos. Comme pour les Autochtones que ce parti prétend défendre, ils sont enfermés dans une sorte de réserve. Pour mieux étouffer leur voix, ces collectifs ne bénéficient d’aucune représentation formelle au congrès, au Conseil national ou dans les autres instances du parti (moins ils sont entendus, mieux se porte le parti…). Les membres de ce collectif sont :

1) Le Parti communiste du Québec qui est la plus importante structure politique contrôlée par Québec solidaire. Le but du PCQ est de créer un parti révolutionnaire des travailleurs qui a pour objectif d’éliminer le capitalisme mondial. Le PCQ a comme priorité la construction du socialisme et l’indépendance du Québec tout en prônant l’internationalisme. Il va de soi que de telles idées franchement socialistes et indépendantistes sont étouffées à Québec solidaire. Ce collectif est associé à la IIIe Internationale. Ce parti qui a eu la bonne idée de conserver son nom, a déjà une longue histoire :

A) En 1923, Albert Saint-Martin tentait de mettre sur pied une section de l’internationale communiste au Québec. Cette dernière refusait sa demande, n’acceptant qu’un seul parti par pays.

B) De 1941 à 1959, à la suite de son interdiction par la Loi du cadenas de Duplessis dont la statue a été placée devant l’Assemblée néolibérale de Québec par le PQ, le PCQ était la branche québécoise du Parti communiste canadien.

C) En 1965, le Parti communiste du Québec fut constitué définitivement en parti politique sous les lois québécoises, sous la présidence de Samuel Walsh.

D) En 1973, le PCQ publiait une brochure appelant à la création d’un Parti fédéré de masse au Québec et appelait les syndicats à prendre l’initiative dans cette démarche. Sous la pression depuis la fin des années « 60 » des syndicats, des mouvements socialistes, communistes, du RIN, du FLQ, des artistes engagés et autres, le Québec était en effervescence. En 1972, un conflit dans le secteur public donna lieu au déclenchement d’une grève générale sans précédent à laquelle le gouvernement colonisé, déjà au service des riches, sévit en emprisonnant des dirigeants syndicaux.

E) En 1980, le PCQ donna son appui à la campagne du OUI, lors du premier référendum péquiste sur la souveraineté du Québec.

F) En 1991, le Parti communiste traversait la pire crise de son histoire. Elle entraîna presque sa disparition. Au même moment, l’URSS implosait. Le communisme international s’effondrait pendant que le capitalisme triomphait.

G) En 2002, le Parti communiste du Québec, le Parti de la démocratie socialiste (PDS) et le Rassemblement pour l’alternative progressiste (RAP) se fusionnaient pour former l’Union des forces progressistes (UFP). L’UFP en fusionnant à son tour avec le mouvement politique Option citoyenne en 2006 devenait le parti Québec solidaire (QS).

H) Le Parti communiste du Québec constitua jusqu’en mai 2005, la branche québécoise du PCC. Le PCQ choisissait alors de prendre le contrôle de sa politique et de son action en se libérant de la tutelle du PCC. Il devenait québécois. Les autorités de l’ex-Parti communiste du Québec décidèrent alors de préserver l’entité du parti en lui faisant octroyer un nouveau statut de parti politique autorisé. Après avoir préservé le nom et l’existence du parti, les dirigeants du parti se sont effacés derrière Québec solidaire. Maintenant, il arrive de plus en plus souvent qu’ils parlent au nom du PCQ sur le site Vigile. Leur discours est modéré et teinté de la mainmise « solidaire »…

2) Gauche socialiste insiste sur l’oppression nationale du Québec et dénonce la domination de la bourgeoisie canadienne qui agit en complicité (solidarité…) avec la bourgeoisie québécoise. Elle critique l’étapisme péquiste. Elle rejette l’indépendantisme néolibéral qui se ferait au profit des riches québécois. Pour Gauche socialiste, il faut mobiliser la majorité ouvrière dans un parti de classe. En somme, Gauche socialiste souhaite « un Québec socialiste et démocratique » dans « une perspective internationaliste ». Ce collectif est rattaché à la IVe Internationale.

3) Masse critique est une organisation regroupant des anticapitalistes et des indépendantistes. Elle estime que l’accession du Québec à l’indépendance doit passer par la formation d’une Assemblée constituante chargée de rédiger une constitution. Masse critique dit appuyer à la fois la politique des urnes et la politique de la rue.

4) Socialisme international se décrit comme étant un réseau international de socialistes et de militants anticapitalistes. Il participe aux luttes contre la mondialisation, l’impérialisme, la guerre, la brutalité policière, le racisme, le sexisme, l’homophobie, la transgression des droits des travailleurs, contre tout ce qui divise et sape la solidarité au sein de la classe ouvrière.

Par son histoire, dans les faits, Québec solidaire s’apparente au PQ à ses débuts. Il considère ses éléments progressistes comme des radicaux et les fait taire. Son programme ambigu cherche à nous faire croire qu’il défendra le petit contre le gros à l’intérieur du régime capitaliste. La réalité est que ce parti électoraliste, comme le PQ, fait semblant de changer les choses. Nulle part dans son programme, il n’est question d’anticapitalisme, d’étatisation des secteurs payants de l’économie, de monopole d’État en Santé et en Éducation, de la suppression radicale des inégalités sociales et de l’exploitation de l’homme par l’homme. Il défend trop timidement le progrès social.

L’heure n’est plus aux changements cosmétiques, mais à la révolution, une révolution pacifique où nous resterons fermes sur tous nos principes : dissolution complète de la dictature médiatique, indépendance du Québec, instauration d’un socialisme qui augmentera substantiellement la taille de l’État et ses interventions, réalignement socialiste de la politique internationale du Québec. Le Québec socialiste doit se retirer de l’OTAN, du Commonwealth britannique et cesser d’être un satellite de Wall Street (sur tout cela Québec solidaire reste muet…). Il doit se rapprocher des pays bolivariens, s’associer avec eux. Le parti porteur de ces projets doit adopter le nom de socialiste ou de communiste, et ne pas renier ce qu’il est. Au contraire, il doit d’abord et avant tout faire la promotion du socialisme et de l’indépendance du Québec.

Les pays bolivariens tracent la voie à suivre à la planète entière. Ce qui choque le plus la bourgeoisie capitaliste chez ces pays n’est pas la redistribution des richesses qu’ils font à leurs peuples, mais la défense de leur indépendance. Il ne faut plus que les capitalistes véreux polluent notre territoire avec leurs raffineries, leurs pipelines, leur transport de pétrole ou autres combustibles dangereux et polluants par train ou par camion. On doit leur enlever l’île d’Anticosti. Le capital ne doit pas faire ce qu’il veut avec nos richesses naturelles. Le capital a horreur des individus comme des peuples qui ne mangent pas dans sa main, qui sont jaloux de leur indépendance. Nous devons nous braquer contre lui.

Il est plus que temps que les socialistes et les communistes québécois cessent de se prêter au suffrage universel, de jouer le jeu des pseudo-élections néolibérales en se taisant, en tenant le discours vaseux de Québec solidaire. Puisque le suffrage universel ne conduit pas à la démocratie, il faut le remplacer par autre chose. Le tirage au sort ne donnerait certes pas de pires résultats. Les socialistes et les communistes du Québec, dont la majorité ne se trouve heureusement pas à Québec solidaire, doivent consacrer leurs énergies à promouvoir le socialisme intégral, radical, le vrai. Et ce, à l’encontre de la dictature médiatique, envers et contre le pouvoir établi.

Michel Rolland

Sources :
http://m.ledevoir.com/politique/quebec/319732/khadir-et-david-refrenen...

http://fr.pschitt.info/page/Qu%C3%A9bec+solidaire

http://www.quebecsolidaire.net/ (la lecture du programme de QS est ennuyeuse. On a l’impression de lire les propos superficiels d’un élève qui pour obtenir la bonne note, écrit pour plaire à son professeur.)

»» http://www.lavenirduquebec.org/
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