« La France du 21ème siècle porte le métissage en son coeur ». Jeudi 24 octobre Raffarin a installé le haut conseil à l’intégration et a dit publiquement : « La France du 21ème siècle porte le métissage en son coeur ». Et là on peut le dire, Raffarin vient d’inventer une nouvelle technique de torture mentale. Faites attention camarades, après 6 mois d’état policier médiatisé à supporter la gueule des flics dans la rue et celle de Raffarin et de Sarkosy à la télé, on a contracté des réactions de rejet épidermiques assez violentes. Personnellement, dès que j’ai vu Raffarin faire l’apologie du métissage en France, je me suis mis à hurler que le métissage n’était pas une fatalité et que je me métisserais si je veux.
C’est quand j’ai réalisé que j’était d’accord avec lui que j’ai commencé à prendre peur. Et je n’en étais qu’au début. Cette semaine Yves Jego, député UMP de Seine et Marne, bon gestionnaire, sécuritaire sous tout rapports, a demandé le droit de vote pour les étrangers. Au début je me suis dit : « Jego est un pervers ». Si, il faut être un peu pervers pour exiger des expulsés de squatts, des retenus des camps de rétention, des gens du voyage qui voyagent d’une expulsion à l’autre et d’autres étrangers de foyer d’aller voter pour faire barrage au front national pour défendre une France métissée et fraternelle. Et bien une fois de plus Raffarin était d’accord avec moi : « Le débat sur le droit de vote ne doit pas occulter celui plus essentiel sur l’acquisition de la nationalité ». j’ai même pas eu le temps de chercher pourquoi Raffarin et moi défendions les mêmes valeurs, Sarkosy en à profité pour s’indigner de l’injustice de la double peine et demande la régularisation des sans-papiers. Et, dans cette déferlante humaniste Raffarin explose, splotch : "Nous défendons le modèle d’une société de tolérance qui privilégie le respect de l’autre(…)Nous refusons la ségrégation communautariste". Et là paf, il roule une pelle à Bertrand Tavernier. Enfin la pelle, je suis pas sûr…Mais c’est un fait camarade, et je préfère que ce soit moi qui te prévienne, le gouvernement Raffarin nous aime. Il aime les étrangers, il aime les pauvres et il aimes les jeunes. D’ailleurs il les aime tellement que lorsque Sarkosy rencontre un étranger pauvre, son amour déborde un peu. Ainsi, un jeune adolescent de 17 ans est mort noyé en tentant d’échapper à la police dans la banlieue de Strasbourg. Pour se venger les jeunes brûlent des voitures. Sarkosy va à Strasbourg, : « la vérité c’est que la lutte de la police contre les trafics de drogue est en train de porter ses fruits ». Et oui, grâce à la police, Prosper ne pourra plus mourir d’une overdose !
En défendant les jeunes, c’est le peuple français que défend Sarkosy : « Combien faudra-t-il de millions de français qui votent pour les extrêmes pour que tous ceux qui se refusent à comprendre la désespérance de nos compatriotes acceptent de les entendre…simplement les entendre ». Et si vous saviez tout ce que les compatriotes ont à nous dire lorsqu’ils sont attachés sur une chaise, une lampe devant les yeux. Interrogé sur la prostitution dans le monde du 24 octobre, Sarkosy s’indigne à nouveau sur « tous les droits de l’hommistes qui passent devant la porte de Saint-Ouen en disant « mon dieu les pauvres ! » puis s’en vont pour aller dîner en ville ». Alors que Sarkosy, lui, il s’arrête, il maltraite la prostituée, il fait un fichier ADN du client, il appelle TF1 et quand le droit de l’hommiste repasse, il est bien forcé de constater qu’il n’y à plus de pauvres devant la porte de Saint-Ouen. Voilà camarade, je voulais juste vous prévenir, le gouvernement Raffarin vous aime et qui aime bien châtie bien.
Ronan est chroniqueur sur FPP http://rfpp.net/
Le fait est que les slogans du type "soutenons nos soldats" n’ont aucun sens... Et c’est tout l’objectif d’une bonne propagande. Il vous faut créer un slogan auquel personne ne s’oppose, et tout le monde y adhérera. Personne ne sait ce qu’il veut dire parce qu’il ne veut rien dire. Son importance réside dans le fait qu’il détourne l’attention d’une question qu’il aurait fallu poser : soutenez-vous notre politique ? Mais ça c’est une question qu’on n’a pas le droit de poser.
Noam Chomsky