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Saddam Hussein pendu, George Bush apologiste du terrorisme.




Enquête sur la vidéo de la pendaison de Saddam Hussein, et au-delà qui est responsable de quoi ? par Danielle Bleitrach.











Dimanche 31 décembre 2006.


Il y a un intervenant sur un autre forum qui a dit quelque chose qui me semble très juste :

"Dans un autre ordre d’idées, j’inviterais le Libanais Fouad Siniora et le Palestinien Mahmoud Abbas à bien regarder les images de l’exécution... Et à les méditer longuement. C’est exactement comme cela que les amères loques se débarrassent de leurs torchons après usage. Je serais l’amère loque Bush que je me poserais une question. Une seule : moi qui me suis planqué toute la durée de la guerre du Vietnam, serais-je capable, face à la mort, de faire montre de la même dignité que ce forban ?"

Parce que c’est cela dans le fond qui reste, peut-être aussi à cause de cette date symbolique, que ceux qui font confiance aux nord-américains le payent un jour ou l’autre.
Et ensuite la dignité reconquise de cet homme devant la mort.

J’ai eu l’occasion de discuter avec un dirigeant cubain que Fidel avait envoyé voir Saddam avec un message : "Ne combat pas l’Iran, c’est injuste et ce travail que tu fais pour les Etats-Unis ne t’accordera aucune reconnaissance de leur part". Message renouvelé lors de l’invasion du Koweit. A chaque fois parait-il Saddam qui avait pourtant persevéré avait fait savoir qu’effectivement il reconnaissait avoir fait une erreur, sa confiance dans l’occident et dans les Etats-Unis avait été une erreur.

Mon interlocuteur qui avait rencontré Saddam m’avait expliqué que c’était un homme très impressionnant, incontestablement intelligent, mais trop convaincu de sa force. Tout en le jugeant sévérement pour sa brutalité et aussi pour la manière dont il avait agi au profit des Etats-Unis il m’expliquait qu’il avait du charisme et que c’était un satrape oriental. Saddam Hussein en effet rêvait d’être une sorte de réincarnation de Saladin qui était né à Tikrit comme lui. Peut-être paradoxalement a-t-il été assassiné, parce que le hamas a raison c’est un assassinat politique, parce que tel son modèle historique il croyait en la parole donnée, celle des Etats-Unis, celle aussi de la France qui a fait tant "d’affaires" avec lui...


Bush apologiste du terrorisme

Depuis hier je réflechis à cet événement, à ce qu’il provoque. D’abord bien sûr j’ai pensé aux musulmans et au jour de la fête de l’Aïd assorti de l’humiliation, l’idée que l’on peut ainsi profaner leur fête accompagne celle de la profanation de l’Irak, les centaines de mort tous les jours, l’armée d’occupation. Ce qui est frappant est le grand silence qui accueille cet acte. En Inde, au Pakistan, il y a eu des manifestations, mais rien dans le monde arabe, en irak, quelques petits groupes enthousiastes dont on peut se demander s’il ne s’agit pas de quelques figurants comme ceux qui avaient déboulonné la statue du tyran lors de l’invasion. Cette torpeur a fait dire à certains commentateurs que Saddam Hussein était déjà un has been et que sa mort était indifférente au monde musulman. Il me semble que ce monde musulman, à cause aussi de la date, était pétrifié. Comment peuvent-ils accomplir une telle horreur ? C’est cela que j’entends dans ce silence. Ils nous méprisent tant.

Puis cette execution sous contrôle des Etats-Unis accroît le sentiment de sacrilège. Il est extraordinaire que sur la video tous les bourreaux soient encagoulés, seul le condamné ose regarder en face et avec calme cet acte... les autres se cachent, s’agitent, le cri qui accompagne l’assassinat est une psalmodie. Le tout dans un envirronnement sordide, un décor de bunker qui renforce encore l’impression de conjuration, d’assassinat.

L’assassinat est la victoire politique de celui que l’on tue. C’est plus qu’un crime c’est une faute. Celui qui a accompli tant de crimes est désormais devenu un martyr. Cettre video dit cela.

Pour nous peuple français recemment convertis au refus de la peine de mort, cette execution en public est de la barbarie mais il faut aussi réflechir à la manière dont ceux à qui Bush envoyait un tel message l’ont décodé. Nous Français avons dans notre mémoire historique la lente agonie de Napoléon dans les brouillards de Saint Hélène, alors imaginez ce qu’aurait été une execution du même un quatorze juillet ? En plus pas par les armes, par pendaison.

Le symbolique cela existe et les peuples vivent de pain mais aussi de sentiments collectifs, de revendication à la dignité. Bush a fait savoir qu’il était allé se coucher de bonne heure, l’âme quiète. Est-il vraiment convaincu que c’est une étape dans la démocratisation de l’Irak ?

Encore que ce qu’on peut ressentir devant cet acte n’est sans doute pas ce qu’espérait Bush, aucun pouvoir n’est désormais sacré, nul n’est à l’abri. Les Etats-Unis ont ouvert la boite de pandore et renforcé la légitimité du terrorisme. Ils sont nous le savions l’Etat terroriste par excellence, celui qui se débarrase des chefs d’Etat, qui nie la souveraineté des peuples, les gansters, juge et bourreaux de la planète.

Et le silence assordissant de nos dirigeants français comment l’interpréter ? Chirac à qui l’on peut reconnaître une certaine sensibilité au monde arabe a-t-il communié dans le silence horrifié ? Au-delà de la question de la peine de mort sur la dénonciation commode et un peu lâche des européens, Tony blair en tête, j’aimerais que celui qui est le président des Français ait eu un silence comparable à celui des masses arabes, le cri vide de son... je me fais sans doute des illusions.

Danielle Bleitrach, sociologue.



Enquête sur la vidéo de la pendaison de Saddam Hussein, et au-delà qui est responsable de quoi ? par Danielle Bleitrach.


Objectif Iran : la vérité sur les projets de la Maison Blanche en vue d’un changement de régime - interview de Scott Ritter par Amy Goodmann.


La peine de mort contre Saddam Hussein, pierre angulaire de la haine, Danilo Zolo. + Jean Bricmont.

C’est le jour de l’Aïd... que Saddam Hussein a été pendu, par Danielle Bleitrach.




 Dessin : Carlos Latuff http://latuff2.deviantart.com


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"J’ai déjà parlé des tueries aux points de contrôle. Dans un incident, après qu’une voiture ait été criblé de balles et examinée, selon ces rapports militaires américains internes, l’homme tué était un médecin qui emmenait une femme enceinte à l’hôpital."

Julian Assange - Wikileaks
interviewé sur Democracy Now, donnant un exemple des crimes commis en Irak et révélés par Wikileaks

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