Il serait temps de libérer toute parole, et je dis bien toute.
Dans le rubrique « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », j’ai été à l’époque pour la loi Gayssot et je suis maintenant pour son abrogation en même temps que celle de toutes les lois qui ont suivi.
En effet, cette loi a pris un obscur idiot nommé Faurisson que le peu de gens qui le connaissaient prenaient pour un con à 99% et en a fait une célébrité qu’une forte minorité prend pour un martyr.
Et en la votant, cette loi, on a oublié que les facs de droit de France sont massivement fréquentées par les rejetons de l’extrême droite, devenus à l’âge adulte des as de la procédure et surtout de son exploitation à des fins de propagande, de sorte que, même les procès perdus, ils les gagnent dans l’opinion.
Et ils se sont jetés sur l’existence de cette loi pour exiger les leurs, par exemple sur les bienfaits de la colonisation ou pour accuser quiconque est contre la reprivatisation des entreprises publiques d’être un négationniste du Goulag.
Evidemment, il n’y a pas de loi contre ce que j’appelle le faurissonisme bien vu, cette manière de raconter la résistance en niant le rôle des communistes, absents, par exemple des commémorations de la manif du 11 novembre 1940. (Logique ! Puisque selon l’histoire officielle, ils ne se seraient réveillés qu’en juin 1941 !) Quand on ne va pas jusqu’à insinuer que Duclos, certes responsable d’une énorme boulette, se serait assis à la même table que les nazis pour « négocier » (dictionnaire Perrin !). C’est allé jusqu’à prétendre qu’il téléphonait régulièrement à Moscou pour prendre les ordres. Avec les moyens technique de l’époque et dans les conditions de la clandestinité. Comme s’il connaissait déjà le smartphone.
J’évoquerai aussi les « outrages ». Par exemple, dès qu’on se moque de la religion, on voit apparaître des plaignants, bien entendus « individuels », qui intentent des procès... juste un peu téléguidés et financés par les églises.
Ou ce pauvre mec attaqué par des flics parce qu’il avait la fenêtre ouverte au moment où son CD de Brassens passait "Hécatombe".
Il serait temps de laisser tout dire et écrire, je dis bien tout, sauf bien sûr les appels très concrets au meurtre et autres coups et blessures.
Ceux qui veulent écrire qu’on n’a gazé que des poux, que l’esclavage avait des avantages, que Ben Barka s’est perdu pendant une randonnée ou que l’inquisition a sauvé des vies, qu’ils le fassent. Je revendique juste le droit de les traiter de cons sans passer en jugement pour outrage.
Tout cela assainirait le débat.
Quant à Philippe Verdier, d’après ce que j’ai lu de ci de là, il semble dire pas mal de bêtises. Mais il travaillait sur la chaîne qui paye grassement un Pujadas et un Delahousse pour servir la soupe aux Le Pen devant des dizaines de millions de spectateurs. Alors, le renvoyer pour un bouquin appelé à être lu par quelques milliers de pékins déjà d’accord avec lui, c’est vraiment abusif.