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Salut les COP-ains !

On ne pouvait rêver meilleur prologue. Symboliquement, un mois avant l’ouverture de la dite COP21 – cette grand-messe mondialisée qui démarre ce 30 novembre à Paris et doit préparer les futurs sacrifices offerts au dieu Climat – la France officielle, hôte de l’événement, a puni un mécréant. Fin octobre, Philippe Verdier, chef du service météo de France 2, a été mis à la porte pour avoir publié un ouvrage allant contre les vérités officielles sur le réchauffement de la planète.

Une telle sanction, dans un service public emblématique, n’a pu être prise sans l’assentiment au moins tacite des plus hautes autorités de l’Etat. Notons au passage qu’un tel licenciement ne peut que conforter les milliers de patrons qui aspirent à se débarrasser des fortes têtes au sein de leur entreprise.

Cet événement est scandaleux ; il est inquiétant ; plus profondément encore, il doit faire réfléchir sur l’état actuel de notre « démocratie », entre temps placée sous état d’urgence. Scandaleux tout d’abord parce qu’il s’agit d’une punition infligée pour délit d’opinion. Pire encore : si l’affaire a fait quelque bruit, elle n’a soulevé que de maigres réserves, voire de discrets applaudissements, parmi les défenseurs habituels des droits de l’Homme, jusqu’au sein même des syndicats de journalistes. La raison évoquée par la patronne de France Télévision est éclairante : M. Verdier s’est prévalu de sa qualité de journaliste à France 2 pour promouvoir son livre (hors antenne, faut-il le préciser ?). S’il avait écrit le énième ouvrage plaidant pour préserver le climat en excipant de cette même qualité, aurait-il été limogé ? Poser la question suffit à caractériser l’état d’esprit des modernes inquisiteurs.

Et c’est bien ce qui doit inquiéter, au-delà même du thème en cause. Ce licenciement illustre brutalement le développement de ce qu’il faut bien nommer une police de la pensée. En Allemagne, le nouveau patron du grand syndicat IG-Metall vient d’appeler à virer les travailleurs qui exprimeraient des affirmations hostiles aux étrangers ; ainsi le (nécessaire) combat contre le racisme pousse désormais un dirigeant syndical à souhaiter... licencier des salariés – une première. En France, la Cour de cassation vient de confirmer une condamnation pénale contre des citoyens s’étant exprimés en faveur du boycott des produits israéliens ; ici, une (juste) cause est réprimée par la criminalisation de l’action militante. On pourrait multiplier les exemples – et les lois dites « mémorielles » avaient en quelque sorte légitimé la démarche : substituer l’argument d’autorité, voire la répression, au nécessaire débat ou combat idéologique.

C’est précisément ce qui doit faire réfléchir sur l’état actuel de la « démocratie », un terme qui a été détourné (par exemple, on parle de la « démocratisation » de la marijuana) puis vidé de son sens réel : le pouvoir du peuple. Les discours subordonnant ladite démocratie au respect du Bien, ou du Vrai se multiplient et se banalisent.

Certes, la volonté d’« encadrer » la démocratie est aussi vieille que celle-ci : pour les pouvoirs en place, la morale, ou bien l’expertise, devraient surplomber la volonté populaire. L’intégration européenne est l’archétype de cette soumission : annulation de référendums, mise en place de tutelle sur les gouvernements nationaux, institutions « indépendantes »... des citoyens. Les discours justifiant cet encadrement – cette confiscation – sont quotidiens.

Or s’il y a bien un domaine qui relève désormais du sacré, et où la répression du blasphème s’impose sans vergogne, c’est bien celui du climat. Qui ne communie pas dans la nécessité de sauver la planète, et plus généralement de préserver l’environnement, de défendre la nature, mérite d’être brûlé (symboliquement seulement, pour éviter une empreinte carbone excessive) en place publique. Il n’est que de constater l’extraordinaire intolérance dont font preuve les environnementalistes dès lors que leurs lignes rouges sont franchies.

Mais ce refus scandalisé du débat, et la violence (rhétorique, puis réelle) utilisée pour étouffer celui-ci, sont finalement cohérents : en matière de pouvoir, l’ordre naturel est la loi de la jungle. Et la démocratie est fondamentalement la volonté de dépasser les inégalités naturelles des individus par l’affirmation de l’égalité politique des citoyens, et la légitimité de leur volonté majoritaire. Un progrès de la civilisation humaine qui est donc par essence contre-nature.

C’est cela, au fond, que nos modernes Torquemada ne peuvent supporter.

Pierre Levy

Éditorial paru dans l’édition du 27/11/15 du mensuel Ruptures
Information et abonnements : http://www.ruptures-presse.fr
Pierre Lévy est par ailleurs l’auteur d’un roman politique d’anticipation dont une deuxième édition est parue avec une préface de Jacques Sapir : L’Insurrection

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