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Venezuela : la paix se construit par le débat d’idées dans la rue.

AVN

Caracas, 15 février AVN – Devant les Vénézuéliens rassemblés sur la vaste avenur Bolivar de Caracas, le président Nicolas Maduro a déclaré que le moment est venu que le peuple sorte dans la rue pour construire la paix partout dans le pays.

Il a signalé que construire la paix passe par une bataille des idées, non des armes. « Nous appelons tout le Venezuela à combattre dans les rues avec ses idées, pour ses valeurs, en un débat de haut niveau, en respectant les droits du peuple, sans violence », a-t-il déclaré devant la multitude qui marchait, samedi, de la Place Venezuela à l’avenue Bolivar pour soutenir l’appel à la paix dans la nation après les violences de groupes de choc de la droite qui ont fait 3 morts et des dégâts dans la ville de Caracas.

Dans ce contexte, il a déclaré clairement que ni le Gouvernement ni le peuple n’étaient d’accord avec les violences ni avec les armes.

« Je veux le dire clairement : Celui qui met une chemise rouge avec le visage de Chavez et porte une arme et attaque, celui-là n’est ni chaviste ni révolutionnaire. Je n’accepte pas de groupes violents dans le camp du chavisme et de la Révolution Bolivarienne. S’ils veulent des armes pour combattre avec les armes, qu’ils quittent le chavisme », a-t-il assuré , avec l’approbation des citoyens concentrés sur cette avenue.

Il a dit que les révolutionnaires sont, en réalité « des guerriers des idées ».

« Je n’accepte pas la violence dans le camp du chavisme, a-t-il répété, « nous devons être l’armée de la paix, non l’armée de la violence et de l’autodestruction. »

« Ils se trompent, ceux qui se croient révolutionnaires parce qu’ils chargent un fusil, les armes de la République et de la Révolution, seules nos Forces Armées Nationales Bolivariennes doivent les avoir », a-t-il affirmé.

Il a exigé « un commandement unique, une discipline, la transparence, des stratégies, la verticalité dans le commandement et dans l’équipe de la Révolution. Non au chaos et à l’anarchie, ce ne seront pas les courants de l’anarchie qui apporteront quelque chose à cette Révolution de paix et d’amour. »

Union civico-militaire contre le coup d’Etat.

Le chef de l’Etat a rappelé que l’union civico-militaire est vitale « pour la bataille que nous sommes en train de livrer contre le coup d’Etat fasciste ».

« Union civico-militaire pour la construction de la patrie », a-t-il souligné.

Le président a dénoncé les prétentions des groupes d’extrême droite de prendre d’assaut le Palais du Gouvernement et d’attirer des tueurs à gages pour l’assassiner, ce pourquoi il a demandé à peuple d’être en alerte.

Le président a expliqué que les groupes qui ont provoqué la violence et les destructions dans la municipalité de Cahacao ces dernières nuits « pensaient venir à Miraflores prendre d’assaut le Palais. Je le dénonce. Ils pourraient tenter quelque folie parce que celui qui les dirige est un fasciste. »

Il a aussi indiqué que la droite n’abandonne pas le plan de magnicide. « Maintenant, ils vont chercher des tueurs à gages. Attention dans les quartiers : ils cherchent des gens pour acheter des enfants pour que ceux-ci tuent, ils cherchent des tueurs à gages pour essayer de m’assassiner », a-t-il averti.

Justice sera faite.

Maduro a confirmé que justice sera faite, en faisant allusion aux responsables du fascisme et de la violence déchaînée par des secteurs de l’extrême droite antidémocratique qui cherchent à rééditer le coup d’Etat d’avril 2002.

Pendant son allocution sur l’avenue Bolivar de Caracas, la multitude criait : « Nous voulons la justice, nous voulons la justice ! » A ce moment-là, le chef de l’Etat a demandé : « Que veut le peuple ? » et les militants révolutionnaires ont répondu : « La justice, nous voulons la justice ! »

« Le peuple veut la justice, la justice contre le fascisme et la violence. Justice va être faite, compatriotes, le fascisme se combat par la loi, par la justice et par un châtiment sévère. »

Le président Maduro a rappelé que des dirigeants de la droite ont encouragé leurs groupes violents à détruire le siège du Parquet et à provoquer le chaos dans toute Caracas, ce qui a fait 3 morts et 60 blessés, raison pour laquelle un tribunal du pays a demandé son arrestation, a-t-il signalé en faisant allusion à Leopoldo Lopez.

« Il est allé se cacher. C’est un gros lâche, comme tous les fascistes, c’est un lâche. Un tribunal de la République a ordonné son arrestation le 12 février même et les forces de sécurité de l’Etat le cherchent toujours. Rends-toi, lâche, le peuple veut la justice et il l’aura », a souligné le président.

« Le fasciste dit que si on fait justice, il va mettre à feu le Venezuela. Personne ne mettra le feu au Venezuela, ce que le Venezuela va avoir, c’est la justice et la paix », a-t-il ajouté.

L’ex président colombien finance des groupes fascistes au Venezuela.

Le président a dénoncé le fait que l’ex président colombien Alvaro Uribe Velez est derrière le mouvement fasciste qui a provoqué des violences au Venezuela.

Il a indiqué qu’Uribe Velez est lié au canal de télévision NTN24 qui, le 1é février dernier, a consacré 90% de ses transmissions aux violences et aux actions fascistes des groupes de la droite vénézuélienne.

« Nous avons envoyé un message très clair à cette chaîne d’information derrière laquelle se trouve la main d’un ennemi du pays : alvaro Uribe Velez, fasciste qui est derrière tous ces mouvements violents qui se développent au Venezuela. »

« Je le dis ainsi : Alvaro Uribe Velez est derrière, finançant et dirigeant ces mouvements fascistes », a réaffirmé Maduro qui a rappelé que NTN24 a été retirée de la programmation de la télévision par souscription dans le pays, une décision fondée sur l’article 27 de la Loi de Responsabilité Sociale en Radio, Television et Médias Electroniques qui interdit l’incitation à la haine, les appels à la violence et la non reconnaissance des autorités légitimement constituées.

Maduro a expliqué qu’Uribe Velez, allié publiquement à la droite vénézuélienne, « prétend à travers un canal de télévision anti-vénézuélien faire la même chose qu’ils ont fait le 11 avril 2002, commencer à susciter l’angoisse , la peur, la haine, à justifier l’injustifiable et conduire notre pays vers un scénario de déstabilisation qui justifierait un coup d’Etat contre le peuple. »

Etant donné cela, et les dénonciations faites par les citoyens ayant été constatées, on a décidé de sortir ce canal du service de télévision par câble, a souligné le Président.

AVN 15/02/2014

(traduction Françoise Lopez)

 http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2014/02/venezuela-la-paix-se-construit-par-le-debat-d-idees-dans-la-rue.html

COMMENTAIRES  

17/02/2014 18:38 par Gabriel

Nicolás Maduro a été démocratiquement élu président du Venezuela, il est le président constitutionnel de la république bolivarienne du Venezuela. Les USA et leurs laquais vénézuéliens aiment la démocratie seulement lorsqu’une de leurs marionnettes est élue. Mais quand il y a un gouvernement populaire qui défend les intérêts du peuple et pas ceux de l’oligarchie, ils recourent à la violence.

17/02/2014 19:21 par Palamède Singouin

Il est à craindre que Maduro ne finisse comme Allende. Les Capriles, leurs commanditaires et leurs afidés, ne reculeront, eux, devant aucune violence.

17/02/2014 20:25 par Anne Wolff

Alerte tout de même, malgré le mandat d’arrêt lancé contre lui, Leopoldo Lopez a appelé par vidéo ses supporters à une grande manifestation demain, il affirme qu’il y sera présent, lui est ses sinistres acolytes insiste bien sur le fait que l’"Opération Salida" n’aura de fin que quand le gouvernement sera tombé et le chavisme éradiqué, alors que la présence paramilitaire liée à l’opposition se fait sentir en particulier dans les états frontaliers avec la Colombie.Le problème est que dès que les bolivariens et le gouvernement feront mine, rien que de se défendre face à une agression armée, ils risquent une de ces interventions "humanitaires" meurtrières, destructrices de pays et de leurs habitants... Les dernières déclarations de Kerry ne laissent aucun doute, ni le fait qu’une partie de ces troupes d’assaut ont été entraînées sur le territoire des EU et en Colombie par leur personnel militaire. A suivre donc de près.

18/02/2014 00:58 par Eric

Bonjour

je vous trouve pessimiste. La révolution bolivarienne a maintes fois démontré sa force et sa détermination face aux fascistes. L’autre qui parade est sous le coup d’un mandat d’arrêt. Une intervention extérieure des Gringos ? ils seront bien reçus ainsi que leurs complices et nul doute que les pays frères sud américains viendront à la rescousse. Le Chili d’Allende c’était en 1973 et depuis de l’eau a coulé sous les ponts. Perso j’aimerais que les Chavistes frappent d’une main de fer, on s’en fiche des couinements de la "communauté internationale" , mettre un grand coup de pied dans la fourmillière. Les fascistes sont aux aboies car ils ne savent plus quoi faire pour revenir et la violence est le signe qu’ils sont désespérés. La preuve en est qu’ils sont désunis (le maire de droite a critiqué l’usage de la violence et a pris ses distances).

Eric Colonna

18/02/2014 10:35 par Anne Wolff

Je suis surtout très inquiète. J’ai vu en 2009 comment au Honduras Washington pouvait organiser un coup d’état contre un gouvernement légitime, et malgré les immense manifestations populaires et la condamnation unanime de l’ONU et donc de l’OEA, le perpétuer, jusqu’aux dernières élections de décembre 2013, que j’ai suivies en détails et qui sont la plus grande pieuvre de manipulation électorale jamais organisée, avec Kubiske l’ambassadrice US qui se posait carrément en porte-parole du gouvernement. Depuis le coup d’état de 2009, la lutte est permanente au Honduras et chapeau bas pour la Résistance, mais que de crimes, de douleur, de tortures, d’enfants morts de peur et de faim. Quand on voit des manifestations du peuple bolivarien du Venezuela, ce qui me frappe ce sont les sourires, la joie qui se dégage, la vitalité, au Honduras juste après le coup d’état, les gens avaient cette énergie. Aujourd’hui les années de guerre permanente ont marqué les visages, et pour le petit peuple qui n’est pas militant c’est un terrible accablement qui émane. Qui a bougé pour soutenir le Honduras en 2009, qui s’est joint aux protestations contre la monstrueuse fraude électorale de décembre ? A travers le Honduras on peut observer le laboratoire le plus avancé du néo-libéralisme en Amérique Latine, et la souffrance quotidienne du peuple mais aussi la force, l’intelligence et la détermination de sa résistance, dans la douleur.
Aujourd’hui tout démontre que « Washington » pour des raisons stratégiques aussi bien qu’ économique et pour mener à bien ce grand délire que constitue la marchandisation totale du monde au profit d’un nombre très limité de personnes doit absolument remettre la main sur l’Amérique Latine, les dernière avancées comme la mainmise sur le pétrole mexicain, les concessions obtenues au Honduras, etc… ne lui suffisent pas, la marchandisation du monde est un absolutisme qui ne supporte pas la « oisiveté » du moindre brin d’herbe, ni que les profits reviennent à d’autres que ceux qui la dirigent. Face à la montée de la Chine et de la Russie, face à l’implantation économique grandissante de la Chine en AL, mais aussi aux accords stratégiques qui se dessinent, pour que ne s’écroule pas la façade étasunienne en entraînant ceux qu’elle abrite, la mainmise sur l’AL est indispensable maintenant, et le Venezuela est le domino de la rébellion à faire tomber en premier.
Il y a une réelle jubilation d’un peuple qui construit le pays dans lequel il vit, cette jubilation elle existait au Honduras pendant les semaines qui ont suivi le coup d’état, grâce aux réformes mises en route par le gouvernement de Zelaya, mais il est dans la nature de l’Empire de punir, il faut punir ceux qui s’opposent à lui, effacer les sourires sur les faces réjouies des humains libres et souverains. Austérité, ne fait pas partie du vocabulaire économique, la pauvreté est tout à fait supportable, agréable même si elle se vit dans la joie, et j’ai une longue expérience choisie, c’est tout à fait possible, l’austérité est le principe moral qui accompagne la domination économique, et s’attaque aux consciences pour les soumettre – auto-châtiment. J’ai une immense sympathie pour ce peuple joyeux du Venezuela, pour ces grands sourires, pour cette vitalité créatrice jubilatoire qui le parcourt. Mais je sais que pour « Washington » ce sont ces sourires la pire insulte à leur mal être de haine, et ils doivent être effacés pour que règne leur ordre d’austérité, et ils sont prêts à tout pour y parvenir, leurs forces armées sont d’ores et déjà sur pied de guerre, dans les bases colombiennes, dans les infiltrations transfrontalières de paramilitaires, la IVème flotte réactivée par le régime Obama, et une cinquième colonne préparée à l’assaut. Plus tous les fonds disponibles pour acheter des bandes de délinquants sur place pour augmenter le chaos. Et le pire, c’est que cette opposition violente est de plus en plus minoritaire même dans son propre camp, n’oublions pas la guerre qui se mène en interne, le 12 février 2012, Lopez se faisait évincer par Caprilès aux primaires présidentielles, aujourd’hui il veut prendre sa revanche et devenir lui le dirigeant du pays, même s’il doit le mettre à feu et à sang pour y parvenir. Alors oui, je suis inquiète. La question est « comment pratiquer la main de fer que nécessite les putschistes sans qu’immédiatement les forces de l’empire n’interviennent « humanitairement » pour « protéger » ces ordures, qui sont leurs créatures ». Et là, ce que je disais en avril, à la mort de Chavez, ce qui fera un jour cruellement défaut au Venezuela ce sont ses extraordinaires qualités de stratège, aujourd’hui se vérifie. Mais, d’autre part, il y a une créativité de la révolution qui invente ses solutions, c’est un processus vital, organique, en pleine évolution et oui, je souhaite que la catalyse de la menace, lui permette d’inventer, une fois de plus, les solutions qui écarteront le danger. N’empêche je vais trembler aujourd’hui, et suspendre ma respiration comme je l’ai fait en juin 2012, lors de la tentative de coup d’état en Bolivie, dont presque personne n’a parlé parce qu’elle a échoué, le gouvernement et le peuple s’unissant pour ne pas céder aux provocations, sauf que cette fois cette attitude pacifiste ne suffit plus, les bolivariens doivent passer à l’offensive. Comment ? Aucun donneur de leçon ne peut les aider.

18/02/2014 13:22 par Dwaabala

En cas d’affrontement déclaré et violent, N. Maduro semble compter sur la loyauté et l’efficacité des forces armées soutenues par le peuple qu’il appelle au pacifisme.
S’il y a danger, c’est peut-être du côté de l’armée qu’il faut regarder ? Je n’en sais rien.

18/02/2014 15:00 par Lionel

@ Anne Wolff comment traduiriez-vous la "golpe suave" qu’annonce l’extrême-droite venezuelienne ?
En effet pour la situation, je vous trouve parfaitement clairvoyante et pas précisément pessimiste, la nouvelle Nation est jeune et encore fragile, la peur est encore dans les mémoires des années d’émeutes de la faim ( 86-87 ? ) et la terreur qu’est capable de mettre en place l’ultra-droite pourrait déstabiliser l’ensemble, sachant qu’une intervention de l’armée vénézuelienne ne ferait que provoquer une intervention US !
Les factions armées sont à la frontière colombienne et n’attendent que les ordres.

18/02/2014 17:35 par Anne Wolff

Un rapport qui a filtré, venant des conseillers de Capriles, montre justement que le golpe suave est impossible à mener au Venezuela. Capriles a dès lors choisi comme position officielle de se démarquer de López et Machado et de taxer leur « Operacion Salida » de sortie vers nulle part. Il recommande le travail dans le cadre de la constitution pour gagner le peuple à l’opposition avec patience et persévérance d’ici au referendum révocatoire de mi-mandat. De plus en plus clairement un bloc est entrain de se constituer entre le gouvernement et une opposition modérée qui réfute les méthodes violentes de ceux qui apparaissent clairement à présent comme des putschistes, qui tentent de déstabiliser le pays par la destruction de ces centres vitaux ; une bonne partie du peuple faisant partie de l’opposition commence à comprendre que ces prétendants au pouvoir appartiennent à une oligarchie qui a eu tout le temps de prouver que le bien-être et même la vie du peuple ne lui est d’aucun souci, que ce qu’elle vise c’est le Pouvoir en soi et Pour Soi. Le gouvernement négocie dont avec l’ensemble des gouverneurs du pays et avec les leaders étudiants qui acceptent de se réunir avec lui, ce qui obligent ces étudiants à formuler des revendications claires et précises. Une manière intelligente de canaliser la violence.
D’autre part, à San Cristobal dans l’état frontalier la Colombie de Táchira, après l’appel à la grève général d’hier, diffusé par un SMS envoyé à tous les habitants et qui avait un caractère quasi menaçant il restait ce matin 40 foyers de violence. Des paramilitaires Colombiens avaient été surpris en fin de semaine passée alors qu’ils tentaient de saboter la centrale électrique qui alimente la ville. Une hypothèse que je trouve plausible, c’est que ceux qui apparaissent à présent non plus comme des opposants mais comme des putschistes, aient choisi cet état comme base pour leur coup d’état. C’est en permanence un point d’infiltration des paramilitaires colombiens et des oligarques fuyant la « dictature » y sont installés côté Colombien, c’est un nid à putschistes potentiels qui regroupe des paramilitaires, des narcos, et du personnel des bases étasunienne… En novembre 2011 López avait rencontré Uribe pour lui demander d’être son conseil en matière de sécurité ne cachant pas son admiration pour la « formule paramilitaire » en ce domaine. La reprise en main de Táchira et en particulier de San Cristobal est donc de toute première importance.
D’autre part une grande manifestation, avec des concerts se déroule en ce moment à Caracas, convoquée par les travailleurs de l’industrie pétrolière elle réunit les différentes couches de la population qui veulent soutenir le gouvernement. Je n’ai pas encore de nouvelle de la manifestation convoquée par López qui a pour objectif le Ministère de l’Intérieur, de la Justice et de la Paix, ce qui a fait dire au Ministre que « ce Monsieur n’a rien à faire ici, au Venezuela nous pratiquons la séparation des pouvoirs, si ce Monsieur veut se rendre, c’est au Ministère Public et aux instances judiciaires qu’il doit s’adresser » (Une leçon dont la France pourrait prendre de la graine).
Et oui, certains trouvent qu’il ne faut pas s’inquiéter, mais tout mort, tout blessé, toute destruction de bien, toute personne apeurée par les menaces proférées par les putschistes, tous sont trop. Et la volonté de triompher des bolivariens ne dissimule pas l’inquiétude profonde qu’ils partagent, mais à condition de la surmonter la peur justifiée est un excellent moteur, il y a aussi une catalyse de la révolution en ce moment. Les violences continuent ponctuelles dans le pays, des gens sont menacés, jusqu’à la fille de Cabello qui a été menacée de mort, énormément de journalistes ont été molestés, un cameraman a reçu une balle dans la jambe, d’autres se sont faits jeter au sol sous la menace de revolvers, jusqu’à des journalistes de la très conservatrice globovision qui se plaignent des mauvais traitements que leur ont infligé les jeunes putschistes…. A suivre donc, en espérant que cette journée sera décisive et que l’opposition modérée fera basculer totalement le rapport de force en faveur du gouvernement, ce qui serait une excellente chose, et ouvrirait à la construction d’une démocratie intégrale au Venezuela avec une opposition Patriote et anti colonialistes. Les leçons du Chili devraient lui être profitable, puisque les USA qui s’étaient appuyé sur la bourgeoisie conservatrice pour renverser Allende, l’avait évincée après le coup d’état au profit du régime militaire de Pinochet.
Ce qui est certain c’est que pour une majorité de Vénézuéliens, López, Machado et leur troupes apparaissent à présent comme une minorité putschiste qui veut prendre le pouvoir par la force en utilisant des forces paramilitaires en grande partie d’origine colombienne et des délinquants armés. Et cela ne leur plait pas du tout.

18/02/2014 18:00 par Eric

@Anne
difficile de comparer le Honduras petit pays fragile avec le Vénézuela conforté par 16 ans de Chavisme et qui a l’expérience d’un putsch magistralement avorté par le peuple. Depuis cette époque, il y a plus de médias alternatifs pour contrecarrer la propagande des médias mainstream et les gens se sont organisés . Perso, je pense que ce temps là est révolu.

Vous dites que des forces armées attendent à la frontière, soit mais alors ils seront bien reçus par l’armée venezuelienne. Quant aux Usa, c’est un tigre de papier, certes dangereux mais sur le déclin. D’ailleurs, le gouvernement vénézuelien n’a pas hésité à expulser deux diplomates gringos fauteurs de troubles.

Eric Colonna

18/02/2014 19:01 par Dwaabala

Grand merci à @ Anne Wolff
Le rapport de J. Sapir (colonne de droite), permet d’entrevoir la toile de fond sur laquelle se déroule le processus d’éradication, espérons-le, des factions.

18/02/2014 19:34 par Anne Wolff

Il est très facile au contraire de comparer les deux pays. Dans le sens positif et du point de vue du peuple. Depuis le coup d’état du 28 juin 2009, s’est constitué au Honduras un Front de Résistance Populaire qui lutte dans des conditions de répressions mortelles avec une détermination sans faille. Après le coup d’état alors que le président Zelaya se trouvait au Nicaragua, des dizaines de milliers de personnes ont traversé le pays souvent à pieds pour venir le rejoindre. Parmi eux il y avait un groupe de gamins de Tegucigalpa, de ceux qu’on s’attendrait à retrouver dans les bandes de délinquants qui foisonnent dans la région. Ils avaient marché de nuit, dans la montagne pour échapper à l’armée, ils n’avaient pas osé s’approcher des villages par peur d’être dénoncés, ils avaient eu faim, puis soif et ils avaient les pieds en sang, et quand la journaliste de TéléSur, leur demandait pourquoi ils avaient ce chemin « Parce que Zelaya est le seul qui nous ait donné un espoir d’avenir », Aujourd’hui le Honduras a retrouvé son rôle de base militaire stratégique pour les USA, le pays est littéralement dépecé par les transnationales, et les forces de répressions stationnent à tous les coins de rue, et arpentent tous les chemins de campagnes, et pourtant au Honduras comme au Venezuela, et ailleurs, de la Terre de Feu au mur frontière Mexique USA, des peuples de communerxs, se battent sans relâche et souvent avec des airs de fête, parce que d’avoir entrevu l’espoir les soutient. Mais aussi parce que les réseaux de solidarité de base sont toujours plus forts, plus soudés dans la région, et Chavez a impulsé ce grand mouvement, comme le Venezuela actuel contribue à rendre cela possible. Comme le disait des manifestants en soutien au Venezuela en Argentine : « Ils nous ont tant apporté, c’est un devoir de les soutenir ». (J’ajouterais qu’une des choses qui interpelle les Latinos c’est le manque de solidarité entre les peuples d’Europe.)
Et ce qui est commun aussi, et ce qui déconcerte l’Empire du nord, c’est qu’il n’a pas affaire à des mouvements de masses, des inconscients collectifs, malléables, manipulables, mais à des phénomènes d’auto-organisation, complexes et formé de gens dotés de conscience politique personnelle et collective. C’est très différent.

19/02/2014 11:20 par TAILLANT Suzanne

Merci à vous tous(et à A. Wolff) pour cette discussion très documentée et enrichissante.
Je croise le doigts très fort pour que le peuple vénézuelien repousse cette clique de malfaisants.
Vive l’Amérique latine !

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