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Leçon de Géostratégie Africaine n° 62

Voici pourquoi toutes les statistiques sur l’Afrique sont fausses

Capture écran de photo sur pougala.org

Dans un article publié dans l’édition du samedi 28 septembre 2013, dans le quotidien américain The New-York Time avec le titre « How 5 countries could become 14 » (" comment 5 pays pourront bientôt devenir 14"), le journaliste Robin Wright nous propose l’analyse d’une nouvelle carte géographique avec des pays comme l’Arabie Saoudite qui s’éclatent en 5 pays, carte qui à première vue peut sembler de la science fiction.

Mais lorsqu’on sait que depuis toujours, le maintient du contient africain au plus bas niveau de l’échelle semble la priorité des gouvernants occidentaux, lorsqu’on voit le triomphe que le président américain a manifesté pour avoir réussi à diviser le Soudan en deux pays, nous sommes dans la réalité douloureuse. Et après l’attaque terroriste d’un supermarché à Nairobi au Kenya par des personnes se revendiquant de l’islamisme radical, on est en droit de se demander si dans un avenir proche, cette stratégie des guerres de religion pour déstabiliser l’Afrique, au fond ne vise pas à faire passer les 54 pays africains d’aujourd’hui à 150 pays, plus fragiles, plus pauvres et donc, plus corvéables.

Comment mentir avec des statistiques ?

Pour y arriver, on est passé par des dizaines d’années de mensonges sur l’Afrique, de publications récurrentes de fausses statistiques, toutes orientées à saper le moral des africains et leur rappeler au quotidien, qu’ils ne valent rien et qu’il n’y a pas d’autres solutions à leurs problèmes individuels que de fuir le continent, laissant ainsi le champ libre à toutes les forces tapies dans l’ombre qui veulent mettre la main sur 30 millions de km2 de sous-sol africain, sans rencontrer de fortes résistances. Mais comment peut-on fabriquer de fausses statistiques officielles ? C’est le thème de cette leçon.

Les relations internationales sont organisées sur la base de bluff, de mensonge, où plus un pays est en difficulté et plus il ment, bluffe et bombarde de faux chiffres pour faire croire qu’il déborde de santé. La quasi-totalité des chiffres qui sont fournis par les Nations pour informer le monde de l’état de l’économie, de la violence etc . sont faux, grossièrement faux, chacun cherchant à dire aux autres que c’est chez lui le paradis sur terre. Mais un seul acteur dans tout cela n’a pas compris à quel jeu on joue et pourquoi, laissant aux autres le soin de lui fournir ses chiffres et donc de l’utiliser comme souffre-douleur de toute la prairie.

Cet acteur, c’est l’Afrique. Dans les pages qui suivent, nous allons d’abord voir le mensonge des chiffres des autres avant d’arriver à l’Afrique et expliquer comment et pourquoi la quasi-totalité des chiffres et des statistiques sur l’Afrique sont faux, très faux. Mais qui ont atteint leur but où les arbres mourants de l’Occident, grâce au bruit des faux chiffres ont réussi à se faire passer pour des îlots de santé économique et financière, alors que les plantes de la nouvelle forêt en germination de l’Afrique, dans leur silence sont passées pour celle qui étaient sur le point de mourir.

Lorsqu’en 1954, l’éditeur W. W. Norton reçoit sur sa table de lecture à New-York, un manuscrit comme tant d’autres, il ne peut se douter qu’il tient entre les mains un document révolutionnaire qui allait à jamais changer la perception que nous nous faisions d’une science, de la statistique et des chiffres. Et ce manuscrit s’intitulait : « How to Lie with Statistics » ("Comment mentir avec des statistiques") d’un certain Darrell Huff.

Ce livre sera traduit en plusieurs langues et utilisé par des millions d’étudiants de Sciences politiques et de sociologie du monde entier dans les année 60 et 70, pour comprendre les manipulations qu’on peut faire à partir des chiffres. Huff n’avait aucun diplôme en statistiques ou en mathématiques. Et son livre ne va contenir aucune technicité, aucune démonstration mathématique. Il était un simple journaliste attentif et dans son métier, il avait tout simplement compris comment les chiffres et les graphiques ne servaient pas à faire émerger la vérité des faits mais uniquement à consolider une pensée déjà émise, pour valider une messe déjà dite, une vérité construite pas très convaincante qu’on veut faire accepter facilement.

La quatrième de couverture du livre dit ceci : « Huff dans ce livre, part de l’utilisation erronée des moyennes, pour arriver à des problèmes d’échantillons biaisés, en passant par des présentations graphiques trompeuses ». Après le livre « Le Prince » de Machiavel, c’est en absolu le livre le plus lu des politiciens et des économistes en Occident, parce qu’à la conclusion, l’auteur donne une série de recettes pour bien mentir avec les statistiques et surtout comment garder un esprit critique et se protéger des données manipulées, qui vous sont présentées par les adversaires et comment les réinterpréter au mieux.

Les plus grands mensonges des statistiques du monde

  • La bonne santé présumée de l’économie suisse, ce qui est faux

Pour dire que la Suisse est la meilleure économie de toute l’Europe, on cite son taux de chômage qui est aux environs de 2 à 3%, alors que la moyenne européenne est de 10,5%, c’est-à-dire que la Suisse a 5 fois moins de chômeurs que les autres pays européens. Mais ce que ces informations ne disent pas est que nous sommes en train d’additionner les bananes avec les macabos et pour ensuite soustraire les maniocs. Ce qui est pour le moins déraisonné.

Cela n’a pas de sens. Le mot chômeur n’a pas la même signification en Suisse que chez ses voisins. Afin d’avoir les chiffres toujours bien en ordre de son chômage aussi bas, les politiciens suisses ont bien pris la peine de mettre sur pied une armada de stratégies qui ne visent pas à connaître la vérité sur la situation du chômage en Suisse, mais plutôt pour confirmer les bons chiffres que ces politiciens doivent ensuite utiliser pour convaincre le peuple d’avoir à sa tête les meilleurs dirigeants de la planète. Et en quoi ça consiste ?

En lisant attentivement le rapport sur le chômage en Suisse, que fait chaque mois le Secrétariat d’État à l’Économie (SECO), on constate qu’il ne prend en considération que les personnes inscrites au bureau du chômage appelé ici les Offices de Placement (ORP). Si pour les politiciens suisses, la totalité des chômeurs ne sont que ceux inscrit à l’ORP, on doit donc supposer que tous les chômeurs suisses s’inscrivent à cette institution ? Bien sûr que non. On est donc sidéré de constater qu’en Suisse pour être pris en compte dans les statistiques du chômage, il y a des conditions plutôt strictes : vous ne devez pas être bénéficiaire des aides sociales, même si vous croupissez dans 3 ans de misère sans emploi, vous ne devez pas être un invalide partiel, et si votre conjoint est un invalide, vous n’êtes plus comptabilisé sur la liste des chômeurs, même si toutes vos demandes d’emploi sont restées sans réponse positive depuis des années.

Si vous vous êtes désinscrit ou n’avez jamais été inscrit à l’ORP, vous n’intéressez point les statistiques suisses. Pire, si vous ne touchez plus d’indemnité chômage parce que vous avez trop duré au chômage, vous êtes purement et simplement rayés des statistiques suisses sur le chômage. Parce qu’un chômeur de longue durée a forcément quelque chose à se reprocher.

Et les frontaliers ? Tous les frontaliers qui perdent leurs emplois en Suisse devraient être un indicateur de comment fonctionne l’économie du pays. Et bien non, lorsque l’armée de frontaliers perd son travail en Suisse, ils ne sont pas comptabilisés, afin d’éviter de faire ressortir une Suisse avec des problèmes similaires à ses voisins.

Mais à qui profitent ces statistiques truquées en Suisse ?

La réponse nous vient de l’activiste d’extrême gauche, Mauro Pereira Bento, publiée dans la revue « Europe Solidaire Sans Frontières » du 26 avril 2012, qui le justifie ainsi : « D’une part au Conseil fédéral et à son fidèle vassal, le SECO, qui à chaque présentation insiste sur la bonne santé de l’économie suisse et sur le fait que la crise mondiale ne touche pas le pays. Ces magnifiques statistiques leur donnent toute latitude pour persister dans leur immobilisme dans la refonte du droit suisse du travail. Droit ultra-libéral et clairement du côté des employeurs. D’autre part aux employeurs pour qui on met à disposition une réserve, cachée en plus, de main-d’œuvre de laquelle ils se servent allègrement pour continuer à accroître la pression sur les conditions de travail et sur les salaires des employés en place. Le Conseil Fédéral prévoit par ailleurs d’augmenter cette réserve, comme si elle n’était pas encore suffisante, de 12 500 personnes avec la suppression des rentes AI, dans le cadre de la 6e révision b, de cette loi ».

Pour comprendre les propos de cet activiste, il faut tout d’abord revenir au modèle politique suisse où il n’existe pas d’opposition. A la fin des élections, ce sont les gagnants et les perdants qui forment tous le gouvernement du pays. Cela s’appelle le « compromis suisse ». L’objectif affiché est de ne laisser en marge aucun parti politique qui pourrait être instrumentalisé par les trois pays voisins, France, Allemagne et Italie pour déstabiliser le pays à la recherche de la caisse, de l’argent du monde que la Suisse garde. Le revers de la médaille est que c’est donc tous ensembles que les politiciens se mettent d’accord pour mentir à la population, sans aucune possibilité de désaccord ou de fuite dans la presse. Le citoyen suisse est toujours cajolé de ces bons chiffres au niveau du chômage, mais aussi dans bien d’autres domaines, mais qui ne sont au fond que du maquillage des chiffres pour répondre à une exigence politique de susciter l’adhésion de tout un pays à toutes les décisions politiques des hommes et femmes au pouvoir.

Les politiciens suisses sont peut-être moins médiocres que ceux des pays voisins, mais n’empêche qu’ils sont eux aussi constamment à la recherche de bouc-émissaires ou d’écrans de fumée pour continuer de détourner l’attention de la population des maux qui fâchent et dont ils sont incapables de cogiter des solutions efficaces et durables. La Suisse vit une très grave crise même d’identité au cœur d’une Europe en proie aux problèmes financiers et sociaux et qui veulent tous sa disparition comme Nation. Et au lieu de s’attaquer à cela, les politiciens passent leur temps à rafistoler des statistiques truquées. Voici ce que j’écrivais à propos, en 2009 dans le quotidien suisse : « La Tribune de Genève » au lendemain du vote du référendum pour l’interdiction des minarets du 29 Novembre 2009 :

« Dans 6 mois ou 2 ans, qu’est-ce que le résultat du référendum aura changé dans la vie habituelle des habitants de ce pays, qu’ils soient laïques ou croyants ? Rien ».

Et on n’a pas besoin d’être un spécialiste pour le prévoir.
Il ne se passera rien tout simplement parce que le type de problèmes qui afflige la Suisse en ce début du XXIème siècle n’est pas d’être pour ou contre les minarets. Le véritable problème est le genre de projets pour l’émergence d’une nouvelle société que toute la confédération doit encore inventer afin d’une part de conserver les acquis du passé, mais aussi et surtout pour survivre comme Nation et comme peuple dans une période de grande turbulence et de transition d’époque où le terrain semble bouger sous les pieds des personnes de la classe moyenne et tout ou presque leur semble être remis en question.

Il suffit de faire un tour dans les montagnes pour avoir la sensation du terrain que très probablement, c’est l’identité suisse qui semble en péril. Mais la menace ne viendrait pas d’un hypothétique complot islamiste ou moyen-oriental, mais des voisins chrétiens et Européens de la Confédération qui jour après jour ne manquent pas l’occasion de démontrer que la Suisse telle que chacun de nous la connaît et l’imagine est terminée.

L’année 2009 a été fertile en événements pour la Suisse. Après la crise que nous pouvons baptiser comme « l’affaire UBS », le président français Nicolas Sarkozy est venu à la charge avec la fameuse liste grise des paradis fiscaux. Ensuite, c’est la chancelière allemande Merkel qui a tiré les coups de semonce. Et que dire de l’affaire Kadhafi ?

Ce dernier n’a-t-il pas tout simplement profité de la faiblesse d’une Suisse fragilisée par son manque de vision de l’avenir et par ses propres voisins ? N’est-ce pas faire montre d’une naïveté déconcertante que de croire que refuser le visa à des Libyens pour le sommet de Davos peut faire bouger une mouche à Tripoli ? C’est oublier que les mêmes voisins membres de l’espace Schengen semblent tous attendre la fin de l’Empire helvète. Comment expliquer sinon qu’au même moment où les autorités suisses se succédaient à Tripoli pour subir l’énième humiliation, toute la classe politique depuis le Président du Conseil italien Berlusconi au Ministre des affaires étrangères de la péninsule italienne, mais aussi le ministre de l’Intérieur, allaient à Tripoli pour un pèlerinage d’un autre genre pour jubiler avec le pays frère et l’ami Kadhafi des jalons à peine posés pour les lendemains meilleurs ? Dans ce contexte quelle valeur pourrait avoir le refus de visa Schengen à des Libyens pour Davos ? Aucune.

Dans son ouvrage « Introduction à la pensée complexe », Edgar Morin en créant la notion de Pensée Complexe, « ce qui est tissé ensemble » nous explique comment on peut faire jaillir la lumière des ténèbres grâce à l’ingéniosité déployée pour décortiquer la complexité du problème même.

Une des questions aujourd’hui est : La Suisse accepte-t-elle le formatage et la mise au pas que veut lui imposer l’Europe ? Que la réponse à cette question soit OUI ou NON, les conséquences seront lourdes et difficiles à vivre. N’est-ce pas à ces conséquences inévitables qu’il faut débattre et débattre encore afin de mettre les bases d’une refondation de la Suisse ?

Il me plaît de conclure avec ces mots encore de Edgar Morin, prononcés en Septembre 2008 à Grenoble au forum organisé par le journal Libération :

« la réflexion sur le monde d’aujourd’hui ne peut s’émanciper d’une réflexion sur l’histoire universelle. Les périodes calmes et de prospérité ne sont que des parenthèses de l’histoire. Tous les grands empires et civilisations se sont crus immortels – les empires mésopotamien, égyptien, romain, perse, ottoman, maya, aztèque, inca… Et tous ont disparu et ont été engloutis. Voilà ce qu’est l’histoire : des émergences et des effondrements, des périodes calmes et des cataclysmes, des bifurcations, des tourbillons des émergences inattendues. Et parfois, au sein même des périodes noires des graines d’espoir surgissent. Apprendre à penser cela, voilà l’esprit de la complexité. »

  • Allemagne / France : Les faux chiffres sur le chômage

Officiellement, en 2012, l’Allemagne comptait 3 millions de chômeurs, c’est-à-dire 7,5% de la population active et la France 10,5% de chômeurs. Ces chiffres officiels sont faux et pour avoir les vrais chiffres, il faut au moins les multiplier par 2. En tout cas, c’est ce qu’a fait sur l’hebdomadaire français Marianne du lundi 13 Février 2012 Philippe Murer, professeur de finance à l’Université La Sorbonne de Paris. Monsieur Murer dit que pour être correct, la France a effectivement un taux de chômage de 21% et non 10,5% et l’Allemagne de 16% et non 7,5%.

  • Le trucage des budgets des états membre, un vrai sport dans l’UE

Le 16 Avril 2012, régnait à Bruxelles un climat des plus étranges. Les visages crispés des commissaires européens ne laissaient rien transparaître. Bouches cousues. Que s’est-il passé de si grave ou de si exceptionnel pour qu’il y ait une atmosphère aussi pesante ? Rien à faire. Personne ne veut parler. Il y a quelque chose d’intéressant chez les Européens, c’est qu’il suffit d’être patient et tôt ou tard, un des 27, maintenant 28 va vendre la mèche, va chanter. Le lendemain, aucune une des journaux ne reportait la moindre nouvelle en provenance de la commission européenne. Mais le 18 Avril 2012, à peine 48 heures plus tard, c’est en Roumanie que nous aurons la réponse à tant de mystère. A la une du quotidien Adevarul, on pouvait lire cette phrase :

« Guvernele UE obligate să se angajeze să transmită date statistice corecte »

Traduit, cela signifie plus ou moins à ceci : « (désormais) Les gouvernements européens obligés à présenter des statistiques vraies »

Le journal explique que l’Union Européenne, prise dans le tourbillon du mensonge des statistiques grecques et le sport national préféré des gouvernements nationaux européens qui est celui de présenter de fausses statistiques toutes portant à embellir leurs comptes et tromper la capacité de jugement des bailleurs de fonds sur les marchés financiers, la Commission Européenne s’engage sur 2 voies radicales pour obliger les Européens à ne plus mentir sur leurs comptes :

La première est le changement des règles statistiques en vigueur et si possible, son uniformisation. Aujourd’hui dans les 28 pays de l’UE, il existe 28 règles statistiques différentes, chacun créant ce qui l’arrange le plus en fonction du meilleur score qu’il veut afficher aux bailleurs de fonds.

La deuxième voie encore plus humiliante est que la nomination des Agences Nationales de statistiques ne soit plus faites sur base politique. En d’autres termes, puisque les politiciens européens n’inspirent aucune confiance, il faut avoir des comptes et des statistiques qui s’approchent le plus de la vérité, choisir des directeurs des agences nationales parmi des personnes qui ne sont pas encore polluées par les mensonges systématiques des politiciens.

C’est sur ce deuxième point que le journal Adevărul est encore plus précis en citant le document interne même que la Commission européenne a fait arriver aux États et qui dit ceci :

« Ces Directeurs d’Agences Nationales de Statistiques devront décider de manière indépendante pour tout ce qui concerne l’élaboration, la production et la diffusion des statistiques ainsi que la gestion de l’activité des instituts de statistiques. Chaque État membre devra respecter “au plus haut niveau politique” le code des bonnes pratiques des statistiques européennes. (…) Ce document sera contresigné par la Commission, et Eurostat sera chargé de superviser le respect des engagements pris ».

Mais que s’était-il passé avec la Grèce et comment a-t-elle réussi à mentir sur ses statistiques ?

Pour le savoir, faisons un pas en arrière et rentrons en 2010, en pleine crise de liquidité pour la Grèce, à la une du quotidien britannique The Independent, du 15 février 2010, on peut lire ceci : " Goldman Sachs : la connexion Grecque".

Dans cet article, le journal nous explique que c’est cette fameuse banque américaine qui fera faillite entraînant avec elle toutes les casseroles de la fragilité du capitalisme débridé occidental, donnant le coup d’envoi à la crise financière de 2008 qui va aider la Grèce pendant de longues années à mentir sur ses comptes, à publier de fausses statistiques et tromper les marchés. Pour y parvenir Goldman Sachs, dirigé par un certain Mario Draghi, va mener plusieurs opérations de cafouillage pour prêter de l’argent à la Grèce, sans que cela résulte aux comptes du pays comme de la dette. Le quotidien britannique écrit plus précisément : « En 2002, après un accord avec les autorités grecques, Goldman Sachs verse un milliard de dollars au gouvernement grec dans une transaction appelée ’swap de devises’. Si ce type d’opération représente une manière très onéreuse de lever de l’argent, elle a l’avantage de ne pas être considérée comme une dette" Le journal précise que presque tous les pays européens ont recouru à de tels artifices de montages financiers mensongers, comme l’Italie avec la banque américaine JP Morgan avant l’entrée de l’Italie dans l’Eurozone, avant de conclure que puisque tout le monde triche les comptes en Europe, l’Union Européenne aura du mal à fixer la taille même du vrai trou financier de tous les pays faisant partie de la monnaie unique l’Euro, en ces termes :

« Les inquiétudes sont nombreuses quant à "la taille et l’ampleur de ces types de montages financiers qui restent obscures, notamment pour Eurostat, le bureau des statistiques de l’Union européenne. Ce dernier s’est notamment plaint de l’opacité des finances de tous pays membres ».

Les faux comptes des régions européennes

Le suffrage universel étant basé sur un catalogue de mensonges et très souvent, gagne les élections celui qui est capable d’inventer le plus gros mensonge, en Europe, ce ne sont pas seulement les pays qui truquent les bilans, falsifient les comptes, publient les chiffres mensongers pour sembler le paradis sur terre et mieux berner leurs populations. Depuis quelques années, mêmes les régions et les communes s’y sont mises. Un exemple très édifiant nous est fournis par l’Agence italienne d’information ANSA dans sa dépêche du 26 octobre 2006 avec le titre :

« SANITA’ : MARRAZZO, BUCO LASCIATO DA CENTRODESTRA, EREDITATI 10MLD DEBITO.”

Traduction : Santé : le nouveau président de la Région de Lazio, Marazzo, dit que le parti de droite lui a laissé un trou financer, une ardoise de 10 milliards d’Euros seulement pour le système sanitaire de la région.

De quoi s’agit-il ?

En 2005, après 5 ans de pouvoir de 2000 à 2005 à la tête de la région de Lazio, c’est-à-dire à Rome, le parti de Droite de Silvio Berlusconi raconte en campagne électorale qu’ils avaient assaini les comptes de la région et que par exemple, dans la caisse des hôpitaux, ils avaient même réussi à créer des excédents. Le parti du « Cavaliere » avait même inventé un slogan-pseudonyme pour appeler son parti, c’était le surnom de « Partito del buon governo » (Parti de la bonne gouvernance).

Grâce à ce bon bilan, tous les sondages les donnent gagnants, jusqu’à l’explosion d’un scandale de type Watergate où le président de la région Storace avait fait installer des micros pour espionner ses adversaires politiques. A cause de cela, la campagne électorale terminée, les résultats proclamés disent que c’est la gauche qui a gagné les élections. A peine un an aux affaires, c’est le nouveau président Marazzo, qui convoque les journaux ce 26 octobre 2006 pour annoncer sa macabre découverte : les comptes si rigoureux en campagne électorale, ont en réalité été truqués et qu’il se retrouvait avec un trou financier pour les seuls hôpitaux de la province, de 10 milliards d’Euros.

Ce brave journaliste devenu politicien (choix très discutable, mais une vraie tradition en Occident), avait préféré rendre la chose publique pour ne pas être accusé à la fin de son mandat de mauvaise gestion. Les italiens découvraient médusés que leur modèle démocratique n’était pas aussi vertueux qu’ils l’avaient imaginé. Le bon catholique Marazzo est un homme pieux, vertueux qui ne se prête pas à ces raccommodages honteux. Il décide alors de mettre sur la place publique un vrai sport national. Mais il le payera très cher, puisqu’il sera obligé de démissionner après que des agents de la police italienne chargés de sa sécurité aient récolté un maximum d’informations sur sa vie privée et ses nombreux vices dont le plus grave était d’être un bon catholique le jour, et la nuit, en plein Rome avec le Vatican à peine endormie, il se rendait dans un quartier malsain de Rome pour des jeux érotiques avec des prostituées d’un genre nouveau : des hommes qui ont gonflé les seins pour devenir des femmes en haut, mais ont maintenu le sexe pour rester des hommes en bas.

Les régions qui truquent les bilans pour escroquer l’état central

Je risque souvent le lynchage lorsque je dis qu’en Afrique il n’existe pas de corruption, mais d’incivilité de la part des fonctionnaires et politiciens. Parce que lorsqu’on compare leurs actes à ceux de leurs homologues européens, on a envie de dire qu’ils sont plutôt des anges. Il y a quelques années, une ONG européenne dans son sport préféré de dénigrement du continent africain, avait classé un pays africain comme étant le pays le plus corrompu au monde. Lorsque j’ai appris la nouvelle, j’ai vite sauté sur ma chaise en m’écriant : « mais c’est une blague ! ».

Que ce soit une ONG européenne qui disent qu’un pays africain est le plus corrompu au monde, c’est une blague de mauvais goût pour être très gentil et ne pas les traiter de racistes caractérisés, vu le degré de corruption qui est pratiquement à tous les niveaux de la vie politique de nombreux pays européens. L’histoire qui va suivre est l’exemple même de l’ingéniosité des politiciens européens même dans le crime. Il ne viendrait à aucun politicien régional africain de falsifier les bilans, avec le seul but d’escroquer l’État central.

Dans les années 1990, il y avait une curieuse mode en Afrique subsaharienne, accompagnant leur « printemps arabe » avant l’heure. Et c’était les revendications des partis d’opposition. La première était : l’Organisation de la « Conférence Nationale Souveraine ».

Je n’ai jamais bien compris d’où ils avaient pris ces mots qui au fond ne voulaient rien dire dans des pays où le concept d’État Nation est méconnu et où le mot souveraineté tourne au pugilat tribal. Soit, ce n’est pas cela qui nous intéresse dans notre analyse. Mais la première proposition qui figurait au programme de tous ces partis d’opposition et c’était : « l’Autonomie Régionale ».

Ce concept magique semblait pouvoir résoudre tous les problèmes africains de l’eau potable à la création d’hôpitaux et des écoles ; tout cela sans jamais dire d’où devait venir l’argent pour le faire. Pour eux, il suffisait de faire comme les Européens, de rendre les régions autonomes et tout allait marcher comme sur des roulettes. Ce que les Européens, qui crient sur tous les toits partout d’avoir le meilleur système politique du monde cachaient en revanche, c’était que le surendettement publique des pays européens commence à partir de l’établissement de ces doublures de parlement régionaux, des gouvernements régionaux, parce qu’ils ont décuplé les comportements malsains des politiciens pour qui les chiffres de la comptabilité régionale sont une sorte de jeu de Monopoly, où on peut juste piocher ne carte et faire un tour par la case de départ à la capitale pour encaisser quelques milliards d’Euros au passage. C’est en tout cas ce qu’ont découvert les magistrats de Pescara dans le centre d’Italie, le procureur, Nicola Trifuoggi et ses deux vices : Giampiero Di Florio et Giuseppe Bellelli, qui en mettant sous écoute téléphonique un homme d’affaire sulfureux dont le train de vie ne correspond pas à ses revenus déclarés, vont plutôt tomber sur une des histoires les plus sordides de l’escroquerie politique propre à la démocratie du suffrage universel.

Nous sommes en février 2008. Les magistrats qui imaginaient entendre parler de drogue ou de trafic d’armes, écoutent les politiciens se succéder pour truquer les chiffres, pour manipuler le bilan afin de dissimuler le gouffre financier du système de santé régional de l’Abruzzo. Les pertes sont systématiquement cachées pour donner l’impression à l’État Central que tous les comptes sont extraordinairement bons et obtenir des remboursements de la cote part qui revient l’État. Ils entendent ainsi qu’en 2006, alors que le système de santé doit déposer le bilan pour mauvaise gestion, c’est l’inverse qui se produit.

Les comptes présentés à Rome sont tellement exemplaires qu’un premier remboursement en octobre 2007 sur ces fameux comptes bidons de 2006, de 1 milliard d’Euros est versé à la Région. Vont suivre ensuite chaque année des versements de 420 millions d’Euros. Les enquêteurs ne sont pas au bout de leurs surprises lorsqu’ils découvrent deux choses : la première est que tous les partis politiques, du pouvoir régional et de l’opposition étaient trempés. Ils donnaient évidemment l’impression de se chamailler en public, pour ensuite se partager le butin escroqué à l’État central de Rome.

La deuxième chose la plus surprenant est qu’à la veille de la dissolution du gouvernement du Romano Prodi le 24 Janvier 2008, le président de la région, le chef de gang de cette escroquerie, va organiser au parlement de Rome, un dîner auquel participent, le président du Sénat (Franco Marini), le Ministre de l’Économie et des Finances (Padoa Scioppa), c’est-à-dire, celui qui aurait dû surveiller les comptes des régions puisque c’est ce ministère qui paye les contributions de l’État. Mais encore plus incompréhensible, c’est la participation à ce dîner du Président du Conseil Italien, Romano Prodi. Moins de 24 heures avant d’être démis de ses fonctions, il participait à un dîner durant lequel le chef-bandit DEL TURCO lui a remis un dossier encore truqué de la situation des comptes intenables de sa Région.

Comment tout cela s’est terminé ?

Le 22 Juillet 2013, Del Turco a été condamné avec ses 7 complices (de tous les partis politiques) à 9 ans et 6 mois de prison ferme, pour Délit d’Association de malfaiteurs, corruption, concussion, faux et usage de faux.

Les chiffres sur la croissance chinoise sont faux

Chaque pays du monde fabrique ses propres chiffres, en fonction des objectifs stratégiques bien définis. Durant les décennies précédentes, la Chine commettait un erreur très grave, celle des plans dit quinquennaux à travers lesquels on fixait des objectifs à atteindre dans la production et la consommation des ménages. Une telle programmation est utile pour optimiser les ressources à disposition afin d’obtenir un meilleur résultat, sur le plan économique. Mais aujourd’hui, l’économie n’est plus seulement le concret, le palpable du terrain. Aujourd’hui, l’économie est en très bonne partie du bluff. Parce que la richesse des entreprises, comme celle des Nation est avant tout une notion de perception. Une entreprise vaudra 100 et non 10, pas parce qu’elle vaut 100, mais parce que je crois qu’elle vaut 100.

Le 17 juillet 2013 dernier, madame Anne Stevenson-Yang, fondatrice J Capital Research basé à Pékin est invitée à une conférence organisée par the Economist Intelligence Unit à Sydney en Australie. Elle révèle alors que les chiffres sur la croissance chinoise que tous les investisseurs des banques du monde attendent anxieusement, sont tous faux. Elle affirme qu’en Chine, il n’existe pas de statistique sur la croissance. Mais plutôt des objectifs de croissance que l’État se fixe et que par un jeu de passe-passe on fait passer pour le résultat des statistiques. Ce qui est faux. Elle dit plus exactement ceci :

"China’s GDP growth target isn’t generated by the statistics ; the statistics are generated by the target - it’s a political system"

En d’autres termes, les chiffres de la croissance chinoise font partie de la stratégie politique du pays et non d’un quelconque prélèvement sur le terrain de donnés. Elle va enfoncer le clou pour dire ceci :

“Actual Chinese consumption growth are stagnant or shrinking despite official statistics saying it is growing by more than 10 per cent a year. By many standards you could say that China is actually not growing at all,"

C’est à dire que les statistiques officielles chinoises dissent que la croissance chinoise est de 10%. Mais en réalité, pour être plus réaliste, elle est de 0%.

Mais pour un Africain, l’important n’est pas de faire du commérage contre la Chine pour raconter qu’elle se comporte comme les autres pays occidentaux en en truquant ses comptes pour les glorifier.
L’important est pour nous de comprendre pourquoi . Pourquoi la Grande Chine a-t-elle besoin de mentir sur ses statistiques ? Sur ses prévisions de croissance ?

La réponse est très simple et risque de surprendre plus d’un. C’est parce qu’elle a besoin d’attirer des investisseurs étrangers toujours nombreux à mettre leur argent dans l’économie chinoise. Si vous dites à quelqu’un que votre pays va mal, plus personne ne voudra y risquer son argent. Dire que la croissance chinoise est à deux chiffre a eu l’effet escompté par les dirigeants, de voir pleuvoir des milliards de dollars de capital que chacun voulait y mettre pour profiter de la rente de 1,3 milliards de consommateurs. Comme bluff, c’est un coup de maître. Tous sont tombés dans le panneau et pendant les années. Ensuite cette croissance est vraiment arrivée, mais après le bluff et grâce au bluff. A l’inverse, lorsque ce sont les africains eux-mêmes à continuer à chanter partout que l’Afrique est pauvre, ils ne savent pas qu’ils contribuent à faire fuir tout potentiel investissement et du coup, ceux qui viennent sont des rentiers, des mafieux qui souvent pèsent financièrement plus lourds que les Etats eux-mêmes.

Comment tous les chiffres sur l’Afrique sont-ils faux ?

Nous venons de voir que dans l’ensemble, les chiffres et les statistiques fournis par la quasi-totalité des pays dans le monde sont faux. Et ils ont quelque chose en commun, c’est d’embellir les situations économiques, souvent catastrophiques. Il existe une manière encore plus discrète de rendre ces chiffres encore plus fabuleux. C’est de trouver un souffre-douleur, un « boutoukou », un « Mougou », un « Belge » comme on le dit dans le milieu de la finance à Wall Street, un pigeon qui ne pige rien à qui on va attribuer des chiffres tout aussi faux, mais à l’inverse.

Pour comprendre comment les chiffres des statistiques ne correspondent à rien du tout, posons 2 questions très simples pour l’année 2011 :

  1. Quels sont les 10 pays les plus riches du monde ?
  2. Quels sont les 10 pays les plus pauvres du monde ?

Pour être certains que nous n’allons pas demander à des communistes de la Corée du Nord et l’autre à la Suisse, avec des réponses contradictoires, posons ces questions à 3 organismes dans la même ville : Washington. Et ces organismes sont : La Banque Mondiale (BM), le Fond Monétaire International (FMI) et la CIA avec son fameux World Factbook. Le World Factbook est une sorte d’Almanach que le centre pour l’espionnage extérieur américain : la CIA publie chaque année en présentant pour chaque pays, la situation politique, économique et militaire.

A la première question, ces 3 organismes n’arrivent pas à se mettre d’accord. Chacun d’eux a une idée différente sur les 10 pays les plus riches du monde. A la deuxième question, surprise  ! Ils sont tous unanimes pour dire que ce sont les pays africains qui sont les plus pauvres du monde.

Je vais vous expliquer pourquoi ces organismes mentent sur l’Afrique. En voici 3 raisons principales :

Source des données : dans la réponse à la première question, les données sont fournis par chacun des pays. Alors que ces organismes ne prennent jamais au sérieux les chiffres communiqués par les pays africains. Ils fabriquent alors dans leurs cuisines de Washington, par supposition et extrapolation, les chiffres sur l’Afrique.

Incohérence des faits : Les pays dits riches, sont ceux qui disposent de toutes les institutions, possible pour traquer les différentes opérations qui vont rentrer dans le calcul du PIB. Alors qu’en Afrique, le manque de ressources fait souvent qu’il n’existe même pas le département de statistiques dans certains pays. La conséquence logique aurait donc été que ces 3 organismes soient d’accord entre eux pour déterminer les pays les plus riches et être divergents là où les chiffres font défaut justement.

Or on constate plutôt que c’est le contraire qui se passe sous nos yeux, sans que quelqu’un puisse s’indigner d’un tel mensonge brute, mal agencé et trop évident. Cette unanimité sur l’Afrique est suspecte et nous indique à croire que la décision de mettre l’Afrique au bas de l’échelle ne résulte d’aucun chiffre remonté depuis les territoires, mais d’une simple supposition et ajustement, de la part des gens qui n’ont jamais mis les pieds en Afrique et qui ne la connaissent qu’à travers des films racistes qui peignent une Afrique toujours sauvages et où les animaux sont mille fois plus importants que les humains.

La plupart de ceux qui élaborent depuis Washington des chiffres sur l’Afrique, sont des racistes blancs qui ont besoin d’une Afrique pauvre pour justifier l’existence même de l’institution qui les paye. Alors on abonde à outrance, dans le sens des fantasmes de la supériorité raciale, avec une Afrique à terre qui signifierait le triomphe de la race de celui qui élabore ces chiffres.

Le ridicule des africains qui vivraient avec moins d’un dollar par jour

La sommité de la stupidité des pseudo-experts sur les statistiques mondiales est cette boutade des africains qui vivraient avec moins d’un dollar par jour. Un tel chiffre est complètement farfelu et ce, pour plusieurs raisons :

  • Économie non monétarisée : Ceux qui ont balancé ce chiffre résident à Washington. Et comme ils n’ont jamais mis pied en Afrique, ils ne savent pas que 70% de la population africaine vie dans les villages, que dans ces villages, pratiquant l’agriculture ou l’élevage de subsistance, quelqu’un peut passer facilement une semaine et pourquoi pas un mois sans toucher à l’argent, sans que cela signifie mourir de famine. Alors qu’à Washington on peut crever de famine si on n’a pas quelques pièces pour acheter le Hamburger.
  • Dénominateur commun dans la comparaison : Ceux qui ont dit que l’Africain vit avec moins d’un Dollar ont appliqué uniquement leurs vérités et n’ont minime-ment pas pris en compte la réalité très différente africaine. Ainsi, puisque l’Africain de toutes les façons, mange 2 ou 3 fois par jour, cherchons à attribuer une valeur à son plat. Lorsque je suis dans les villages camerounais, qu’ils soient de la forêt ou de la savane, le petit déjeuner normal pour la population consiste à un plat de bouillon avec la viande de brousse, pangolin, antilope, biche, crocodile etc.

Question : En comparant la qualité de nourriture mangée par un habitant de ces villages et un habitant de Washington on peut déjà conclure qu’à Washington, il faut être un millionnaire pour manger une biche sauvage, sans OGM. En effet, un kilogramme de biche élevée importée d’Afrique du Sud coûte 43 dollars. Un kilogramme de biche ou d’antilope, sauvage dit de brousse coûterait le double, c’est à dire environ 90 dollars. Et comme le plat du petit déjeuner africain est fait d’environ 600 grammes de cuisse ou d’épaule, on peut dès lors conclure que l’habitant du village camerounais au petit déjeuner, consomme pour 50 dollars seulement en viande, sans compter son manioc BIO et le vin de raphia bio qui l’accompagnent, sans aspartame, sans sucre ajouté, ou l’eau naturelle puisée à la source pure du coin.

Au même moment, l’habitant moyen de Washington a pris son petit déjeuner avec un menu hamburger dans une restauration rapide, avec une viande, qui est hachées (écrasée), comme si on n’avait pas de dents, pour la seule vraie raison de ne pas révéler qu’il ne s’agit que des déchets de viandes, des graisses qui auraient dû partir à la poubelle, si c’était en Afrique. Sur la base de ce dénominateur commun de la valeur et de la qualité des aliments qui sont digérés par un américain et un camerounais, on peut dire que le premier mange des déchets de nourriture pour 5 dollars au petit déjeuner alors que le camerounais mange pour 50 dollars d’une nourriture bien génuine. C’est à dire, 10 fois plus cher. Question : qui est le pauvre entre celui qui mange les déchets de viande et l’autre qui mange de la viande sauvage de premier choix ?

  • La qualité de la vie : Est-il mieux d’avoir les meilleurs médecins du monde et vivre dans un endroit pourri pour travailler toute sa vie pour payer ces médecins pour nous ramener à l’équilibre ou bien de vivre dans un endroit où il n’y a aucun médecin, aucun hôpital, mais en échange, aucune pollution, aucun stress, aucune contamination alimentaire ?

Est-il mieux de vivre entouré de milliers de dentistes avec une alimentation aussi pauvre qui fait pousser les dents de toutes les parts et on est obligé de s’endetter pour payer ces dentistes pour corriger la nature polluée par les humains ?

Ou bien de vivre dans un endroit sans dentiste, mais où l’alimentation naturelle à base des fibres restitue naturellement une des meilleures dentitions du monde avec des dents toujours blanches ?

Pendant des années, j’ai été convaincu que nous étions les plus pauvres de la terre, parce que nous ne pouvions manger de la nourriture importée (de France), nous ne pouvions aller chez un médecin etc. C’est avec le temps que dans mon propre pays, le Cameroun, en observant ceux là dit de la petite bourgeoisie, considérés des « évolués » parce qu’ils ne mangeaient pas nos nourritures de pauvres, mais essentiellement des produits importés de France, que j’ai compris qu’ils avaient paradoxalement toutes les maladies que nous du bas peuple ne connaissions pas : cholestérols, maladies cardiovasculaires, les yeux pour les enfants, les dents etc. Nous étions comme des végétariens forcés.

Mais c’est en comparant cette vie supposée de grande misère avec celle des pauvres américains qui n’ont jamais accès au légume, pas de fruits, que j’ai compris que nous étions des pachas. Cette classe pauvre américaine se nourrit essentiellement de graisse et du sucre. Certains ne savent même pas c’est quoi le légume. Le seul légume qu’ils connaissent c’est la salade. Or la science biologique nous atteste que la salade comme la plupart des légumes crus est complètement inutile à l’organisme de l’humain, parce que nous sommes des omnivores et non des herbivores. Ainsi, l’estomac humain prend les feuilles de salade et les renvoie directement aux excréments, sans aucun apport dans le corps humain. Curieusement, cette feuille de salade que les firmes de restauration rapide américaines mettent dans leur hamburger sera pour la plupart, le seul légume qu’ils vont vanter d’avoir manger durant un mois.

C’est comme cela que cette classe moyenne africaine qui veut copier même l’alimentation des européens, en mangeant la salade en entrée comme pour faire chic, renonce sans le savoir à des légumes riches du terroir africain qu’ils appellent par ignorance : « bourratif », et ils sont ainsi exposés sans s’en rendre compte aux mêmes nombreuses maladies que les occidentaux, avec l’aggravante qu’ils n’ont pas le même nombre de médecins à disposition, encore moins d’hôpitaux. Certains sont allés même jusqu’à renoncer à l’huile de palme, principale source de vitamine A et D depuis des siècles en Afrique. Et le plus curieux de toute cette histoire est que c’est sur eux et uniquement sur eux que les pseudo-experts de Washington vont baser toutes les statistiques en extrapolant les données à la population totale, alors que dans l’ensemble, les autres sont plus en santé qu’eux, même sans hôpital. Cette majorité paysanne meure plus à cause de la malaria que de la crise cardiaque ou de l’asthme.

  • L’espace : Il est curieux de se rendre compte que l’Africain qui est supposé vivre avec moins d’un dollar par jour, dispose d’un espace vitale 10 fois supérieur à l’Américain moyen. En Afrique, il y a un mot pour désigner les maisons exiguës en occident : les « boites de sardines ». C’est tout simplement pathétique de savoir que les 70% des africains qui vivent dans les villages et qu’on définit comme les plus miséreux au monde ont une richesse qui n’est jamais comptabilisée dans les 1 dollar par les pseudo experts de Washington et c’est l’espace à leur disposition, c’est l’espace de vie. S’ils ne pèsent pas 200 kg, ce n’est pas parce qu’ils ne mangent pas assez, mais bien parce qu’ils marchent beaucoup et pour marcher, il faut avoir une surface conséquente à disposition, il faut avoir un grand espace, ce que les autres qui vivent avec plus de 5 dollars, n’ont pas.
  • La lumière : Les africains ne savent pas mais la Lumière est une richesse. Elle est si présente partout en Afrique qu’on oublie même qu’il y a des peuples qui n’en ont pas suffisamment, surtout en occident, surtout en hiver. Et pour savoir que la lumière est une richesse, il faut remonter à l’empereur romain Jules César né le 13 juillet de l’an 100 avant notre ère et mort probablement le 15 mars 44 de notre ère.

C’est l’empereur romain, bête noire des chrétiens, parce que c’est celui dont les documents historiques retraçant son règne, supposé être celui sous lequel naît Jésus ne donne aucune trace de l’existence tout au moins jusqu’en l’an 44 de notre ère d’un monsieur appelé Jésus. C’est ce qui fera dire au pape Benoît XVI dans le deuxième tome de son livre « Jésus de Nazareth » qu’on s’est trompé sur l’âge de Jésus.

Et selon vous de combien d’années ? De 44 ans bien sûr.

Revenons à Jules César dont nous savons presque tout. C’était un écrivain, un penseur très futé, avant d’être politicien. Il est le premier à donner une valeur économique à la lumière, tout au moins, à celle qui entre dans la maison. Il va ainsi créer un impôt qu’il appelle : « Ostiarium » pour taxer les portes et les fenêtres en fonction de leur grandeur et de leur nombre dans une maison. Pour Jules César, la richesse d’un citoyen se reconnaît et se mesure en fonction de la quantité de lumière qui entre chez lui. C’est le tout premier impôt sur le revenu. Le revenu symbolisé par les fenêtres et les portes.

Au 17ème siècle, juste après la fin du moyen-âge, ce sont les Britanniques qui vont pour la première fois apporter un correctif à l’impôt de Jules César et dire qu’une porte ne peut pas être considérée comme une richesse car on est quand même obligé de rentrer chez soi et surtout que de la porte n’entre pas beaucoup de lumière. Le roi Guillaume III en 1696 va introduire l’impôt sur la fortune tout simplement en se basant sur la quantité de lumière qui entre dans une maison à travers ses fenêtres, parce que si vous habitez un 9m2, il est évident que vous ne serez pas préoccupé d’y mettre 4 fenêtres. Parce que plus vous êtes pauvres, moins vous vous préoccupez de la lumière qui entre dans votre maison et plus vous êtes riches et plus cela devient une exigence, une priorité avoir de la lumière à la maison. Cet impôt sera progressivement introduit dans plusieurs pays européens.

Par exemple, en France, c’est à partir de la Révolution Française qu’on va instaurer cet impôt qui va créer comme conséquence immédiate une spécificité française : les toilettes sans fenêtre. Si dans toute l’Europe, les toilettes sont avec le salon la pièce la plus aérée, en France, c’est encore de nos jours la pièce où la lumière n’entre pas, et donc, pas d’oxygène. Une autre conséquence ce sont les toits au dessus desquels il y a des ouvertures pour l’aération, parce que ce genre d’ouverture n’étant pas une vrai fenêtre, pouvait laisser passer la lumière sans être prise en compte par l’administration fiscale.

Le Royaume Uni va abolir cet impôt en 1851, en France en 1926 et dans tous les autres pays européens, sur la pression des médecins qui avaient constaté l’apparition du rachitisme, parce que sans lumière, pas de vitamine D et sans vitamine D, pas de croissance. L’Afrique a une richesse qui n’est pas prise en compte par les spécialistes des statistiques. Le plus ridicule de tout ça est lorsque certains africains, vont copier la France et le Royaume Uni jusqu’à leur bêtise comme les toilettes sans fenêtres un peu partout en Afrique francophone. C’est à dire qu’on est à tel point manipulé qu’on renonce volontiers à une richesse qu’on a : la lumière.

Mais pourquoi ces mensonges sur les statistiques africaines ?

La réponse la plus cruelle est dite par Alexandre Delalgue, professeur d’économie à Saint Cyr dans un article publié le 13 janvier 2013 avec le titre aussi évocateur : « L’Afrique va mieux qu’on ne le pense » il explique pourquoi on continue de raconter des mensonges sur l’Afrique. Dans un chapitre intitulé : "Ce que nous croyons savoir est faux", il écrit :

« Tous les discours tenus sur l’Afrique sont fondés sur des données statistiques totalement fausses. (...) Cette illusion perdure parce qu’elle arrange beaucoup de monde. Les économistes (occidentaux) du développement, qui ont passé leur carrière à analyser les différences de parcours et expliquer le sous-développement africain, n’ont pas tellement envie de reconnaître que tous leurs travaux n’ont été en fait que du commentaire de bruit statistique. Les gouvernements bénéficiaires de l’aide internationale n’ont pas tellement envie de reconnaître que leur pays est plus prospère qu’on le croyait, car cela risquerait de réduire des flux d’aide importants pour le budget de l’État ; Les organismes donateurs n’ont pas très envie de reconnaître que leurs décisions d’allocation de l’aide internationale ont été fondées sur des statistiques totalement fausses ».

Dans un autre article très ironique et humoristique publié le 27/02/2008 avec le titre : "Quand l’Afrique s’éveillera, la France l’enverra se recoucher", l’économiste Hugues Serrat explique pourquoi les économistes occidentaux s’obstinent à publier les faux chiffres sur l’Afrique en ces termes :

« On aimait bien les Chinois lorsqu’ils étaient pauvres. Mais ces irresponsables se sont enrichis (...) Franchement, c’est à vous dégoûter de prendre d’assaut les rues de Seattle si, dans un bel ensemble, les pauvres d’hier passent leur temps à s’enrichir, rendant nos discours de principe aussi creux qu’une assiette à potage. Il nous reste pourtant, et c’est assez réconfortant face à tant de désespérance tiers-mondiste, l’Afrique et ses difficultés chroniques (...) Traversé de conflits ethniques, pré carré de nos multinationales et de nos organisateurs de rallyes automobiles, écrasé par les pandémies, brisé par la désertification, le continent noir reste indéfectiblement fidèle à notre vision de la pauvreté méritante, une pauvreté présumée exogène, western made, naturellement entretenue par notre égoïsme de nantis pâles et obèses. » Formidable !

C’est bien simple, sans l’Afrique, que nous resterait-il à exiger de l’OMC, au-delà de la défense de nos propres intérêts face à ceux des Américains, des Néo-Zélandais ou des Polonais ? « (...) L’Afrique a ceci de pratique qu’elle autorise la permanence d’un discours tiers-mondiste obsolète ailleurs dans le monde. Elle nous permet de prétendre que le tropisme antilibéral de la France est un discours de générosité, comme si la fermeture de nos frontières à la bimbeloterie asiatique servait en fait à exiger une amélioration du niveau de vie de l’ouvrier chinois.

Que la PAC soit le principal frein à l’émergence d’une agriculture africaine performante n’a pas d’importance, la France pouvant défendre, dans le même souffle grandiloquent, les aides européennes à nos exportations de poulet de batterie et la création d’une illusoire sous-taxe Tobin (…) L’Afrique ne s’est pas encore éveillée. Et des petits pays comme le Botswana prennent un chemin encourageant. Mais qu’elle relève vraiment la tête et on verra ce qu’on verra… La France, que nul n’en doute, saura la rappeler à sa mission de poster boy de la pauvreté éternelle ».

Des pays Africains commencent à contester ces statistiques : Le Ghana

En 2010, le Ghana est le premier pays africain à contester officiellement les chiffres que les pseudo experts de Washington lui attribuaient. Notamment le système du calcul de son PIB, qui, depuis des dizaines d’années, se basait uniquement sur des domaines bien établis comme ses exportations de cacao, ses importations de pétrole et oubliait carrément les nouveaux secteurs en plein essor, comme la télécommunication, l’informatique, la bureautique et la bijouterie. Conséquence : le nouveau PIB ghanéen a bondi de 60% en 24 heures. Et c’est depuis lors que le Ghana est cité comme étant un exemple de pays stable avec une forte croissance.

Conclusion

Est-ce qu’en corrigeant ces faux chiffres des statistiques sur l’Afrique, on peut dire que tout va bien sur le continent ? Bien sûr que non. Sur le plan des vraies statistiques, l’Afrique va plutôt très bien. Mais sur le plan général, les populations ne ressentent pas les fruits de cette évolution, de cette croissance. Parce que la structure économique de l’Afrique est la copie grossière du capitalisme primaire avec ses dérives et toute son inégalité sociale. Ainsi, le fruit de la croissance est confisquée par une poignée d’individus qui arrivent dans de nombreux pays à constituer de vrais cartels empêchant l’éclosion de nouvelles fortunes.

Quelle solution à ce déséquilibre qui s’amplifie toujours plus ? Comment réussir une plus grande redistribution des fruits de la croissance africaine pour sortir le plus grand nombre de nos populations de la misère ? Les réponses à ces deux questions passent par le complet changement de la composition des nouvelles classes sociales. Une des principales conséquences de l’occupation coloniale avec l’obligation pour les nationaux de ne gagner leur vie qu’à la dépendance d’un patron blanc, c’est à dire l’interdiction aux nationaux d’exercer des activités autonomes, indépendantes et être leurs propres patrons, a fait des africains, des éternels salariés.

La quasi totalité des africains qui font des études supérieures pensent par erreur que leur réussite professionnelle dans la vie passera forcément par la chance de décrocher un bon poste comme haut fonctionnaire ou comme cadre dans une entreprise multinationale. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’aucun salarié ne s’enrichit. Lorsqu’on regarde le classement des millionnaires américains, le détail sur leur vie nous révèle ensuite que 70% sont faits des gens qui se sont battus en créant leurs propres entreprises, souvent en partant de rien, alors que les restant 30% sont des personnes ayant hérité de grandes fortunes. Dans ce chiffre, il n’y a aucun salarié.

En Afrique, la croissance fait profiter surtout aux entreprises multinationales présentes, puisque les nationaux sont pour la plupart des salariés dans ces entreprises. Mais pourquoi, les salariés ne peuvent pas devenir riches ? Pourquoi, les Africains qui partent chercher du travail en Occident ne pourront jamais devenir riches ?

Il y a un calcul arithmétique du niveau des enfants de 11 ans, de l’école élémentaire, que tous les économistes connaissent, mais qu’ils ne rendent jamais publique, pour ne pas froisser les nombreux salariés dans le monde.
Je vais vous le dévoiler.
Et si vous êtes salarié, asseyez-vous bien dans votre fauteuil :

Supposons que vous gagnez un salaire de 100.000F CFA par mois. Cela vous permet d’empocher un pactole de 1,2 million par an. Et au bout de 5 ans, votre employeur vous aura remis la somme totale de 6 millions de Francs. Grâce à cet argent vous devez vivre, payer vos factures, envoyer les enfants à l’école, rembourser vos traites sur la voiture, les meubles. Si vous pensez que ce travail vous permettra de devenir riche un jour, parce que vous réussirez à économiser pour avoir le capital à investir dans une activité économique, le maximum que vous pouvez réaliser c’est une épargne moyenne de 10% de votre salaire. Car en économie, Épargne = Investissement. Vous ne pouvez investir que ce que vous êtes en mesure d’épargner.

Question : en 5 ans, combien de temps mettrez vous à économiser le montant que la totalité de votre salaire vous donne en 5 ans ? En d’autres termes, le montant total de votre salaire pendant 5 ans est le maximum que vous pouvez rêver économiser un jour pour vous constituer un vrai capital pour démarrer votre propre entreprise. Toute la question reste de savoir en combien de temps réussirez-vous à économiser cette somme de 6 millions de FCFA ?

Réponse : 50 ans. Et c’est ce chiffre de 50 ans qui est la preuve que le salarié n’a que l’illusion qu’un jour il va s’en sortir, il va épargner suffisamment pour se lancer dans une activité. En réalité, il s’installe sans se rendre compte dans une logique d’un outil qui contribue à huiler le système afin qu’il marche très bien. On peut rapporter ce calcul à n’importe quel salaire même en Euro.

Par exemple, si vous touchez 1500 euros par mois, en une année, vous aurez touché 18.000 Euros. En 5 ans vous aurez touché 90.000 Euros. En épargnant les 10% de ce montant chaque mois, combien de temps mettrez vous pour réunir le montant de 90.000€ devant vous servir à constituer un vrai capital pour démarrer une activité indépendante ? 50 ans. En comparaison, Mme Bettancourt en France avait déclaré en 1990 un revenu de 2,5 milliards d’Euros. En 2010, c’est à dire 20 ans plus tard, son revenu était de 25 milliards de dollars. Ceci n’est possible que pour les possesseurs de patrimoine et non de salaire. Parce que lorsque vous jouez plutôt sur la fortune, même un petit taux de rendement de 5% par an se révèle être un pactole. Parce que le 5% est appliqué à un capital qui ne disparaît pas, alors que le salaire disparaît aussitôt qu’il est consommé. Lorsqu’on dit d’épargner 10%, on veut au fait dire que la partie du salaire qui n’est pas consommée, qui n’est pas détruite.

Si vous êtes un petit entrepreneur et vous vendez au détails les arachides au marché central, le sac de 25 kg est votre capital. Au bout d’un certain temps, vous serez en mesure d’acheter 2 sacs, c’est à dire que votre capital s’est doublé. Le salarié ne connaît pas cette forme de croissance fulgurante, parce que 90% de son capital de mise est détruit tous les mois. Les 10% restant ne participant pas à la création de richesse, attendra donc, 50 ans pour avoir le même revenu d’un entrepreneur avec les mêmes bases auras en 2 ans. Ces mêmes calculs peuvent être appliqué à Bill Gates avec la croissance exponentielle de son revenu au bout de 20 ans.

Quelque soient les statistiques vraies ou fausses sur le continent africain, si les jeunes ne deviennent pas en masse des patrons, afin de constituer la vraie classe moyenne du continent dans les prochaines années à venir, les fruits de la croissance du continent ne feront pas profiter à grand monde.

L’image du continent africain sera améliorée aussi grâce à l’existence de très nombreuses personnes dédiées complètement à la création de la richesse. C’est la condition incontournable pour que la contre-offensive africaine, la riposte contre les ennemis de l’Afrique ne soit pas juste du bavardage inutile.

Les prédateurs de l’Afrique ont certainement le plan de diviser le continent en 150 pays, afin de mieux le contrôler. Après la phase du conditionnement psychologique avec l’aide des faux chiffres tous négatifs sur l’Afrique, on est passé à la phase deux, utiliser la religion pour déstabiliser ces pays, avant de les diviser ensuite en républiques confessionnelles où chacun aurait son cerveau plus occupé à lire et relire un seul livre ; le coran ou la bible.

Mais tout cela peut être voué à l’échec si les africains eux-mêmes sont capables de comprendre le bluff qui accompagne les relations internationales et cesser de ne voir leur continent qu’en termes de problèmes, de guerres, de maladies, de famine et maintenant, de terrorisme. Une fois après avoir compris les enjeux et les mensonges de chacun, il reste l’éternel travail, la sueur du front, pour changer la donne, car ce sont les inventeurs africains, ce sont les créateurs africains de richesses qui seront en mesure demain d’écrire notre page à nous de la nouvelle histoire de l’Afrique. Pour y parvenir, notre jeunesse africaine doit avoir le courage de tourner définitivement le dos au salariat, au travail subordonné, pour s’installer dans une logique de protagoniste pouvant peser dans les choix économiques et donc, politiques du pays. Et en ce moment là, nous aurons le plaisir de laisser les prédateurs d’hier continuer à faire du bruit.

Dans mon village de Batié au Cameroun, il y a un proverbe qui dit que « dans la savane, ce sont les arbres morts qui en tombant font trop de bruit, parce que les plantes qui germent pour former la forêt qui étouffe de vitalité, ne font aucun bruit ». Nous ne répondrons pas aux fausses statistiques en fabriquant d’autres encore plus faux pour les contrecarrer, mais en travaillant, dur, dans la discrétion, pour faire avancer tout le monde ensemble, sur notre continent et multiplier ces plantes qui vont germer pour former cette forêt qui va très bientôt étouffer de vitalité.

Douala le 30 Septembre 2013

Jean-Paul Pougala

»» http://www.pougala.org/html/62_les_statistiques_sur_l_afri.html
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"Au Salvador, les escadrons de la mort ne tuent pas simplement les gens. On les décapite, on place leurs têtes sur des piques et on garnit ainsi le paysage. La police salvadorienne ne tuait pas seulement les hommes, elle coupait leurs parties génitales et les fourrait dans leurs bouches. Non seulement la Garde nationale violait les femmes salvadoriennes, mais elle arrachait leur utérus et leur en recouvrait le visage. Il ne suffisait pas d’assassiner leurs enfants, on les accrochait à des barbelés jusqu’à ce que la chair se sépare des os, et les parents étaient forcés de garder."

Daniel Santiago,prêtre salvadorien
cité dans "What Uncle Sam Really Wants", Noam Chomsky, 1993

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