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Ah ! les s…, les l…, les l… ! (Ne sont pas désignés ici Pujadas, Mougeotte, Apathie, Revel).

Le 30 juin 2010, alors que le présentateur du JT de France 2 David Pujadas quittait les bureaux de France Télévisions, une délégation l’attendait sur le trottoir pour lui remettre le trophée le plus convoité du Parti de la presse et de l’argent (PPA) : « la Laisse d’or ». L’objet, composé d’un collier en métal doré avec lanière lui fut offert avec une boîte de cirage, une brosse et un plumeau.

Les organisateurs récompensaient le « journaliste le plus servile ».
Selon eux, Pujadas mérite la Laisse d’or pour son amour des euros (12 000 par mois) sa haine des syndicalistes et son dévouement pour les puissants, réaffirmé dans le film culte de Denis Jeambar, Huit journalistes en colère (Arte, 9.2.10), qui le montrait fustigeant la surmédiatisation des humbles : « Le journalisme des bons sentiments, c’est aussi une bien-pensance. C’est l’idée que, par définition, le faible a toujours raison contre le fort, le salarié contre l’entreprise, l’administré contre l’État, le pays pauvre contre le pays riche, la liberté individuelle contre la morale collective. En fait, c’est une sorte de dérive mal digérée de la défense de la veuve et de l’orphelin. »

Au moment où Pujadas sortant des studios s’apprêtait à enfourcher son scooter, un groupe surgit pour l’acclamer, le couvrir de confettis et lui enrouler sa laisse autour du cou avant de dorer son deux-roues avec de la peinture aérosol (lavable) aux cris de « Vive le laquais du Siècle ! Vive le roi des laquais ! ». J’emprunte cette information au Plan B. J’ai même fait un peu de copié-collé, sachant qu’il n’y trouvera pas à redire.

Le Plan B assure que les images de la scène figureront dans le prochain film de Pierre Carles, "Fin de concessions" qui sort en salles le 27 octobre prochain.

Pierre Carles y a également filmé Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche et député européen, réagissant à un extrait du journal de 20 heures présenté par David Pujadas : « Larbin », « salaud ». Plus tard, il ajoutera : « Laquais ».

Et tout ça parce que David Pujadas titillait Xavier Mathieu, responsable CGT de l’usine Continental de Clairoix (Oise) en essayant de lui faire condamner les violences (sur du matériel) de ses petits camarades, alors que par étourderie, il n’avait jamais pensé à demander à Laurence Parisot si ce n’est pas se livrer à des violences physiques que de fermer des usines qui marchent, de tout prendre aux pauvres, de ruiner les familles, de les faire se disloquer dans leur malheur, d’hypothéquer l’avenir des enfants, de sinistrer une ville ou une région au profit de ceux qui ont assez d’argent mais qui pourront dès lors en gagner plus ailleurs.

Journaliste

Pas davantage, il n’interrogea des patrons sur le fait qu’ils soient obligés de se déguiser en « entrepreneurs », sur le foutage de gueule qui consiste à proposer à un Continental un job en Tunisie pour 137 euros brut par mois, sur la violence exercée par les CRS sur des crânes prolétariens en révolte contre leur malheur volontairement déclenché par des « entrepreneurs ».

Invité dimanche 10 octobre 2010 au « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro » Jean-Luc Mélenchon a comparu devant le tribunal formé par Etienne Mougeotte, Jean-Michel Apathie et Eric Revel, scandalisés par ce qu’il avait dit de Pujadas, vieux routier des médias, s’échinant (en vain) à essayer de rouler dans la farine un prolo qui parle au micro et à qui il semblait d’abord facile, puis possible (en s’y prenant à quatre fois) de lui arracher une condamnation des violences, faites aux vitres innocentes d’une sous-préfecture, par des individus jetés à la rue : ses frères, ses compagnons de résistance, même pas masqués.

Pujadas : Est-ce que ça ne va pas trop loin ? Est-ce que vous regrettez ces violences ? Pour vous la fin justifie les moyens ? Est-ce que vous lancez un appel au calme ce soir ?

En 1911, à Paris, Georges Clemenceau avait réussit à piéger Marcellin Albert, héros de la révolte des vignerons du Languedoc. A son retour au pays, le malheureux au coeur pur fut accueilli par une foule qui voulait le lyncher. Il mourut dans le désespoir et la misère.

révolte des vignerons

Clemenceau, quel « salaud » quel « larbin », quel « laquais » du grand capital ! Si la télé avait existé et s’il avait rasé sa moustache, il pouvait présenter le JT sur n’importe quelle chaîne.

Vous le saviez, vous, que les salariés de Continental avaient renoncé depuis deux ans à leur prime de fin d’année et aux 35 heures pour sauver l’emploi ?

Que les dégâts qu’ils ont causés dans les bureaux de la sous-préfecture à Compiègne sont estimés à 12 000 euros ?

Vous le saviez, vous, que la direction de l’usine Continental de Foix (Ariège) exige des salariés leur accord pour une baisse de salaires 8 %, sinon l’usine (bénéfice : 38 millions d’euros en 2009) n’ira pas loin ?

Vous le saviez que Continental a demandé exactement la même chose dans ses filiales en Espagne et en Allemagne ?

Vous savez ce qu’ils sont devenus, les ex-salariés de Continental Clairoix ?

Vous savez que Jean-Michel Apathie a plus passé de temps à reprocher à J.L. Mélenchon son propos sur David Pujadas qu’à parler du sort des « Continental » ?

Vous saviez que Jean-Michel Apathie travaille pour RTL, France 3, Canal + ?

Vous saviez que son compère, Étienne Mougeotte, a dépassé depuis plus de dix ans l’âge légal de départ à la retraite et qu’il cumule des jobs à TF1, au Figaro, à RTL ?

Vous saviez qu’Eric Revel travaille pour RTL et est directeur de LCI ?

Vous saviez que toutes les chaînes de télés sur lesquelles vous zappez sont de droite ?

Vous savez si Pujadas, Mougeotte, Apathie trouvent que les ouvriers de Clairoix sont plus violents, Mélenchon plus grossier que les patrons de Continental ?

Vous savez qu’il est possible, dans un article, en guise de conclusion, de répéter un paragraphe remarquable ? Tenez : Pujadas fustigeant la surmédiatisation des humbles : «  Le journalisme des bons sentiments, c’est aussi une bien-pensance. C’est l’idée que, par définition, le faible a toujours raison contre le fort, le salarié contre l’entreprise, l’administré contre l’État, le pays pauvre contre le pays riche, la liberté individuelle contre la morale collective. En fait, c’est une sorte de dérive mal digérée de la défense de la veuve et de l’orphelin. »

Vladimir Marciac.

PS. Au cours du Grand Jury, Apathie, faisant flèche de tout bois, révéla que le véhicule de Pujadas avait été vandalisé. Il en conclut à demi-mot que ceux qui le critiquent ouvrent la bonde des violences. Mélenchon, par exemple. Celui-ci lui répliqua que, critiqué par les médias, il avait été frappé la veille dans la rue par un énergumène lui reprochant sa vulgarité.
Le silence d’Apathie et de Mougeotte fit la démonstration qu’ils avaient épuisé tout leur réservoir d’indignation pour « le véhicule vandalisé » (le scooter repeinturluré ?) de leur complice de France 2.

Ah ! les s…, non, rien.

Voir aussi sur le site d’Acrimed une analyse détaillée du traitement de l’information sociale par nos télés :

http://www.acrimed.org/article3132.html

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COMMENTAIRES  

12/10/2010 08:58 par Bernard Gensane

Merci pour cette vigoureuse réaction.
La prochaine fois que Mélenchon fait face à Mougeotte, qu’il lui rappelle qu’il est un expert en syndicalisme puisqu’avant de se mettre au service de la grande bourgeoisie française il fut vice-président de l’Unef. A l’époque de la guerre d’Algérie, de l’OAS, bref quand ça bardait, quand diriger le grand syndicat étudiant signifiait quelque chose, qu’on n’était surtout pas un salaud, au sens sartrien du terme.

12/10/2010 09:02 par CN46400

Le capital a deux sortes de police, celle, connue, en tenue, qu’il commande, et celle, en civil, qui, dans les médias capitalistes, lui lèche les pieds !

12/10/2010 10:54 par Jean louis

Les "collabos" sont de retour !!! et Dieu sait qu’ils y en a. préparons les tondeuses camarades.

12/10/2010 14:05 par calleb

Ah ça ira ça ira ça ira
les sarkosycrates à la lanterne
ah ça ira ça ira ça ira
les sarkozycrates on les pendra

nabosarko avait promis
pour le prolo plus de grisbi
com’d’hab’ il a menti
c’est l’cac quarante qu’il enrichit

Foutons leur des torgnoles
aux Hortefeux Woerth et Besson
fini l’feu aux bagnoles
c’est à Sarko qu’faut la baston

Ah ça ira ça.................

12/10/2010 15:17 par eric faget

excusez mon ignorance mais c’est quoi le titre du film de Denis Jeambar

merci d’avance

eric faget clown ciné-pas grave

12/10/2010 21:16 par kounet

Oui, on sait tout ça ;Faites comme nous, jetez vos télés par la fenètre, vous aurez ainsi de la veritable information que vous chercherez et trouverez comme nous ailleurs .
Et puis, sans télé, c’est plus convivial, on peut discuter, échanger, y compris sur des alternatives politiques car il en existe, vous savez .

12/10/2010 22:15 par Maxime Vivas

Titre du film le film culte de Denis Jeambar, "Huit journalistes en colère" (Arte, 9.2.10).

13/10/2010 09:35 par Alin

Je n’interviens plus sur le sujet, j’ai passé trois jours sur le web à contrecarrer les imbéciles qui attaquent Mélenchon.

Qu’on me permette tout de même de féliciter Vladimir Marciac pour sa plume qui me laisse bouche bée à chaque fois. Quel art d’écrire des paragraphes d’une seule phrase, qui fait 5 lignes (au moins) ! Quelle maitrise de la syntaxe, j’adore ! :-)))

13/10/2010 17:30 par El Kabong

Vous n’aimez pas vos intellectuels corrompus ?

Pôvres de vous !

Venez au Québec, ici comme ailleurs en Amérique du Nord, la gauche n’a pas le droit de parole dans nos méga-médias. Rien que de la droite.
Des extrémistes de droite qui passent pour de la droite.
Des "drettes" qui passent pour de la centre-droite.
De la centre-droite qui passe pour des centristes.
Des centristes qui passent pour des méchants gauchistes.
Toute gauche est presque automatiquement assimilée au stalinisme.

Ca vous étonne ?
Eh ! C’est le fruit de plus de cinquante années de "macchartysme".

Alors... des journalistes qui font de la podo-succion, c’est à peu près tout ce que nous avons ici au Québec.

Miserere.

14/10/2010 18:06 par rosa

@ jean-louis :
les kamarades ont autre chose à faire de leurs basses besognes peu glorieuses....QUI NOUS ECLABOUSSENT ENCORE.
LES SPARTAKISTES ET LES TROTSKYSTES EXPLIQUEZ LUI !

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