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L’irréductible village andalou est en danger

Appel : Sauvons Marinaleda !

Une certaine « mode Marinaleda », à gauche, est plutôt passée, tout comme a quasiment passé le Chiapas, l’EZLN et le sous-commandant Marcos... Le « tourisme révolutionnaire », fût-il bien intentionné, solidaire, a fondu comme neige au soleil et montré ses limites. Le « tourisme politique » s’évapore, les problèmes restent, retombent souvent dans la pénombre médiatique, sur ceux qui en souffrent le plus...

Réactiver les « réseaux solidaires » n’est pas facile. Une fois de plus, Marinaleda est en danger et il faut la sauver. Sa population, ses élus, en appellent à une solidarité redoublée.

Juan Manuel Sanchez Gordillo [photo], maire depuis 1979 de ce « pueblo » (village) andalou agricole insoumis, de 2 800 habitants, autogéré par sa population, vient de nous confirmer que, ce qu’il appelle « l’utopie concrète » de Marinaleda, est une nouvelle fois menacée. En effet, le gouvernement socialiste andalou de Susana Diaz a perdu le soutien de « la droite troglodyte ». PSOE et CIUDADANOS viennent de mettre fin à la gestion, ensemble, pendant trois ans, de la « communauté » (gouvernement régional). Rappelons que CIUDADANOS, contrairement aux efforts des médias pour le présenter comme « centriste », reste un parti bien de droite, à la couenne droitière endurcie. La machine à recycler le néo-franquisme a tenté de siphonner le parti populaire, pendant que le PSOE andalou draguait à droite.

Des élections pointent en mars 2019 et chacun veut faire oublier son bilan, et laver plus blanc que blanc.

Le Parti « Ciudadanos », aux mains aussi propres qu’un fond de poêle, accuse aujourd’hui ses ex-alliés, socialistes andalous, de corruption... Un véritable scoop ! Il ne lui manque que les ailes pour voler !!

Les autorités socialistes de la « Junte d’Andalousie » veulent tuer Marinaleda, un symbole dérangeant, en obligeant les coopérativistes de Marinaleda à acheter la terre qu’ils ont gagnée de haute lutte, et qu’ils travaillent collectivement, en usufruit, depuis ; ils refusent catégoriquement qu’elle soit assimilée à une marchandise, et donc privatisée.

Souvenons-nous... En 1980 commence, à Marinaleda, la bataille pour la terre, menée par le SOC (aujourd’hui le SAT)... La terre, de grandes propriétés à perte de vue, appartient ici au Duc latifundiste de l’Infantado (17.000 hectares), grand ami du roi. Commencent près de quarante ans d’occupations de terres par les « jornaleros » (ouvriers agricoles sans terre), de grèves de la faim massives, de manifestations réprimées sans ménagement par le « terrorisme social » de la « junte ». Les militants de Marinaleda s’inscrivent dans une économie sociale et solidaire, anticapitaliste .

Acculé, le grand duc de « l’Infantado », finit en 1991 par céder 1200 hectares ; ils sont achetés par l’Etat et mis à la disposition de la Mairie de Marinaleda pour une « exploitation coopérative », collective, par les sans terre de Marinaleda. Une victoire qui entrave encore le gosier de la droite et des (ex)sociaux-démocrates. Les marinalédistes construisent sur ces « terres de tous », une coopérative (en 1997) « Marinaleda SCA », « el Humoso » dotée en 2000 d’une conserverie, pour diversifier la production, d’un moulin à huile d’olive... (production majoritaire sur ces terres)

Marinaleda reste emblématique pour sa « démocratie directe » ; ce sont toutes les AG de la population qui décident, contrôlent, proposent et évaluent les projets. L’auto-construction a permis de résoudre le problème du logement. La mairie livre gratuitement aux maçons improvisés le terrain, le matériel et l’architecte. La maison terminée, les familles rembourseront 15 euros par mois. Pour 6,5 heures de travail quotidien, chacun, quelle que soit sa responsabilité gagne le même salaire. 47 €. Les bénéfices sont tous destinés à créer des emplois, car si le chômage reste à Marinaleda très réduit, c’est parce que le travail est partagé. Mais il demeure toutefois des jeunes sans travail, des naufragés de la bulle financière immobilière, souvenir amer des années PSOE.

Dans l’immédiat, pour sauver Marinaleda, on peut se solidariser avec ce village rebelle, comme l’ont déjà fait plusieurs associations, notamment le village Emmaüs-Lescar Pau, en envoyant messages pétitions, motions, à :

alcaldia@marinaleda.com

Jean ORTIZ

EN COMPLEMENT

Le Grand Soir a publié un grand nombre d’articles sur Marinaleda et a co-financé une vidéo grâce à la générosité de ses lecteurs.

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