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Le projet de tunnel sous le détroit de Gibraltar : un défi pour l’Afrique du Nord

Le projet de tunnel ferroviaire sous-marin de 38 km dont 28 sous la mer entre le Maroc et l’Espagne est remis sur les rails depuis que les relations entre Madrid et Rabat se sont réchauffées. Ce projet offre des avantages économiques, sociaux et de stabilité régionale importants, mais fait face à des défis techniques, environnementaux et politiques. Les tensions entre le Maroc et l'Algérie pourraient limiter l'accès au tunnel, excluant la Tunisie des bénéfices potentiels. La Tunisie doit agir diplomatiquement pour favoriser une intégration régionale plus large et équitable, afin de ne pas être marginalisée économiquement. Une coopération régionale constructive est essentielle pour assurer le succès du projet et garantir des avantages mutuels pour tous les pays du Maghreb.

Le Maroc et l’Espagne s’activent pour la réalisation du projet de tunnel sous le détroit de Gibraltar qui reliera les deux pays, mais aussi l’Afrique et l’Europe, avant la coupe du monde 2030 qu’ils co-organisent avec le Portugal.

Le projet de tunnel sous le détroit de Gibraltar entre le Maroc et l’Espagne est une ambition partagée entre les deux pays, avec des implications majeures pour le continent africain et européen. Cependant, malgré les efforts déployés depuis sa conception en 1981, sa concrétisation demeure incertaine.

Initialement lancé après une déclaration d’intention signée par Hassan II et Juan Carlos en 1980, le projet a connu des avancées sporadiques. En 2023, lors de la 43ᵉ réunion de haut niveau Maroc-Espagne, une nouvelle impulsion a été donnée au projet, mettant en lumière son importance géostratégique pour les deux régions. La ministre des Transports, de la Mobilité et de l’Agenda Urbain, Raquel Sánchez, a souligné l’importance politique de cette initiative qui pourrait renforcer les relations entre l’Europe et l’Afrique.

Cependant, la réalisation d’un tel projet reste confrontée à de multiples défis, tant techniques, environnementaux que politiques.

La construction d’un tunnel sous-marin nécessiterait des investissements massifs et une coopération étroite entre les deux pays, ainsi qu’avec l’Union européenne. De plus, les préoccupations environnementales et les risques pour les écosystèmes marins de la région doivent être sérieusement pris en compte.

Sur le plan économique et politique, un tel tunnel offrirait des opportunités de croissance et de coopération régionale significatives. Il faciliterait le commerce, les investissements et les déplacements entre le Maghreb et l’Union européenne, tout en favorisant la stabilité et la sécurité régionales. Cependant, sa réalisation nécessiterait un engagement politique fort et une vision à long terme pour surmonter les obstacles et transformer cette idée en réalité.

Le projet de tunnel sous le détroit de Gibraltar entre le Maroc et l’Espagne suscite un intérêt considérable en raison de ses potentiels avantages économiques, sociaux et en matière de paix entre les deux rives. Cette initiative ambitieuse pourrait jouer un rôle crucial dans le renforcement des liens entre l’Afrique du Nord et l’Europe, apportant avec elle une multitude de bénéfices.

Du point de vue économique, la construction d’un tunnel sous-marin créerait une voie de communication directe entre les deux continents, facilitant ainsi le commerce, les investissements et les échanges. Cette connectivité accrue favoriserait la croissance économique des régions avoisinantes en stimulant le tourisme, en encourageant le développement industriel et en générant de nouvelles opportunités d’emploi. De plus, en réduisant les coûts de transport et en accélérant les échanges commerciaux, le tunnel contribuerait à renforcer les économies des deux côtés du détroit.

Sur le plan social, un tel ouvrage favoriserait également une plus grande mobilité des personnes entre l’Afrique du Nord et l’Europe. Il faciliterait les déplacements transfrontaliers pour le travail, l’éducation et le tourisme, renforçant ainsi les liens humains et culturels entre les communautés des deux rives. Cette interconnexion accrue pourrait conduire à un enrichissement mutuel des sociétés, favorisant la diversité culturelle et encourageant la coopération dans des domaines tels que l’éducation, la santé et la recherche.

En termes de paix et de stabilité régionales, la construction d’un tunnel sous le détroit de Gibraltar pourrait jouer un rôle significatif dans la promotion du dialogue et de la coopération entre le Maroc, l’Espagne et d’autres pays de la région. En renforçant les relations économiques et sociales entre les deux continents, le tunnel pourrait contribuer à atténuer les tensions géopolitiques et à promouvoir la confiance mutuelle. De plus, en favorisant le développement économique et en créant des opportunités pour les jeunes, le projet pourrait aider à prévenir les conflits et à promouvoir la stabilité à long terme.

En somme, la réalisation du projet de tunnel sous le détroit de Gibraltar présente des avantages considérables en termes de développement économique, de cohésion sociale et de stabilité régionale. Toutefois, pour que ces bénéfices puissent être pleinement réalisés, il est essentiel que les parties prenantes s’engagent à surmonter les obstacles techniques, environnementaux et politiques qui se dressent sur le chemin de sa concrétisation. Avec une vision partagée et un engagement soutenu, ce projet ambitieux pourrait véritablement ouvrir la voie à un avenir plus intégré et prospère pour les régions de part et d’autre du détroit de Gibraltar.

Le projet de tunnel sous le détroit de Gibraltar : enjeux géopolitiques et défis pour le Maghreb

Le projet de tunnel sous le détroit de Gibraltar, qui vise à relier le Maroc et l’Espagne, suscite un vif intérêt en tant que potentiel catalyseur de rapprochement entre l’Europe et l’Afrique du Nord. Cependant, derrière cette ambition se cachent des défis géopolitiques majeurs qui pourraient entraver son impact régional et exclure certains acteurs importants.

L’un des principaux obstacles à la réalisation pleine et entière de ce projet réside dans les tensions persistantes entre le Maroc et l’Algérie. Ces deux pays, voisins et acteurs majeurs dans la région, entretiennent des relations souvent tendues, ce qui compromet la perspective d’une intégration régionale harmonieuse. En conséquence, l’accès au tunnel pourrait être restreint, limitant ainsi sa capacité à servir de véritable lien entre l’Europe et l’ensemble du Maghreb.

Cette situation représente un défi de taille pour la Tunisie, qui risque de se retrouver exclue des bénéfices économiques et sociaux découlant de ce projet d’envergure. En effet, faute de relations apaisées entre le Maroc et l’Algérie, l’accès au tunnel pourrait être compromis, ce qui aurait des répercussions significatives sur l’économie tunisienne.

À cet égard, la Tunisie se trouve confrontée à un impératif diplomatique pressant. Il est crucial pour le pays de déployer des efforts en faveur du dialogue et de la réconciliation entre le Maroc et l’Algérie, afin de favoriser un environnement propice à une intégration régionale plus large et inclusive. L’objectif est de garantir une participation équitable de tous les acteurs du Maghreb dans ce projet d’importance stratégique.

La mise en service prévue du tunnel avant la Coupe du Monde 2030 souligne l’urgence de cette action. Si des progrès significatifs ne sont pas réalisés dans les relations intermaghrébines, la Tunisie risque de voir ses opportunités économiques se réduire considérablement. En effet, le Maroc pourrait attirer les investisseurs tunisiens vers son territoire, accentuant ainsi les déséquilibres économiques dans la région.

Il est donc impératif que la diplomatie tunisienne agisse rapidement et de manière proactive pour dégeler les tensions régionales et promouvoir une coopération constructive entre tous les acteurs concernés. En agissant en tant que médiateur et facilitateur dans la résolution des différends régionaux, la Tunisie pourrait contribuer à garantir une intégration régionale plus harmonieuse et bénéfique pour l’ensemble du Maghreb.

En conclusion, si le projet de tunnel sous le détroit de Gibraltar représente une opportunité majeure de rapprochement entre l’Europe et l’Afrique du Nord, ses défis géopolitiques ne doivent pas être sous-estimés. La Tunisie, en tant qu’acteur clé de la région, a un rôle crucial à jouer dans la promotion d’une coopération régionale constructive, afin de garantir une participation équitable et bénéfique pour tous les pays du Maghreb.

Mustapha STAMBOULI, ingénieur ENIT/EPFL et ancien expert principal auprès des agences des Nations Unies

 https://mustapha-stambouli.blogspot.com/2024/03/le-projet-de-tunnel-sous-le-detroit-de.html
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COMMENTAIRES  

31/03/2024 12:56 par burlesque

Je doute fort que la Tunisie ait la capacité de résorber à elle seule la brouille Algérie Maroc qui comme chacun le sait tire son énergie du Sahara occidental, tant que ce conflit frontalier ne sera pas résolu la guerre froide algeromarocaine ne cessera pas. Ce qui est bien dommage quand on sait les avantages qu’apporterait au Maghreb et au continent africain une coopération accrue entre l’Algérie et le Maroc.

31/03/2024 21:34 par Mustapha STAMBOULI

Il est effectivement regrettable que la brouille entre l’Algérie et le Maroc continue de peser sur la coopération régionale au Maghreb. Il est clair que la résolution du conflit frontalier et la question du Sahara occidental sont des étapes essentielles pour favoriser une meilleure entente entre les deux pays et pour permettre une coopération plus étroite au sein de la région. Il est important que les deux parties fassent preuve de volonté politique pour trouver des solutions pacifiques et durables à leurs différends, dans l’intérêt de la stabilité et du développement de tout le Maghreb.

La Tunisie, en tant que pays voisin et membre de l’Union du Maghreb arabe, peut jouer un rôle important en encourageant le dialogue et en facilitant les négociations entre l’Algérie et le Maroc. En mettant en avant les intérêts communs des pays de la région et en promouvant la coopération au sein de l’UMA, la Tunisie peut contribuer à créer un environnement propice à la résolution des différends.

Il est également essentiel que la communauté internationale soutienne les efforts de médiation et fasse pression sur l’Algérie et le Maroc pour qu’ils trouvent une solution durable au conflit du Sahara occidental. En fin de compte, la paix et la stabilité dans la région du Maghreb ne pourront être atteintes que par le dialogue, la compréhension mutuelle et la volonté de trouver des compromis.

01/04/2024 18:23 par Abdul

Le Sahara occidental c’est un peu pareil que la Palestine : le colonisateur ici ce n’est pas Israel c’est le Maroc, et l’Algérie soutient le Sahara occidental comme elle soutient les Palestiniens contre les 2 oppresseurs que sont l’entité sioniste et le royaume marocain. Mettre sur le même plan, comme le fait l’auteur, Algérie et Maroc est une escroquerie.

02/04/2024 12:51 par burlesque

@Abdul

Vous parlez en tant qu’Algerien vous êtes forcément biaisé, tout comme le sont les Marocains. l’Algérie soutient avant tout le Polisario pour avoir un accès aux côtes atlantique très poissoneuses, le Maroc quant à lui estime que cette partie du territoire fait partie du "grand Maroc" à l’époque de l’empire chérifien et a de plus encore en travers la non négociation des frontières algériennes (tracés par la France pour rappel) avec le gouvernement algérien lors de l’indépendance, point d’ailleurs qui est le départ de ce conflit.

Les temps ont passé et il faut que chaque parti fasse des efforts, pour le bien de la région. Et ne pas laisser s’aveugler par de la propagande idéologique absurde

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