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Un colloque du PS, c’est-à-dire une colique

Le chapeau d’un article de l’Humanité précise que le PS « oublie d’être une gauche combative ». Cette formulation relève de l’art de l’atténuation.

Le forum du PS « La République face aux extrémismes » s’est tenu sous la banderole déployée derrière la tribune : « Ce qui nous unit est plus fort que ceux qui nous divisent », car à l’approche des élections municipales, la mise en vedette du FN dans les mandats locaux inquiète le PS... qui n’y puise cependant que de quoi tenter d’afficher son unité. Charité bien ordonnée...

Oui ! c’est faire contre mauvaise fortune bon cœur ; mais avant d’analyser le contenu latent de cette fière proclamation, une remarque en passant sur l’élection cantonale partielle de Brignolles n’est pas superflue.

Ce qui fait le succès de la non vraie extrême droite FN, et de l’extrême droite qui appelle d’ailleurs à voter UMP au second tour, c’est la mobilisation de leurs électeurs, en léger fléchissement cependant, et surtout l’abstention de nombreux inscrits. Quand les adversaires se liquéfient et que soi-même on se maintient, comment ne pas voir là un succès, amplifié évidemment par les médias ? Qu’importe le flacon... surtout qu’il ne faut pas attendre du FN qu’il verse des larmes pour déplorer les dangers que fait courir aux institutions républicaines un taux d’abstention de deux bons tiers des électeurs.

D’ailleurs, plus je le relis ce calicot, au-dessus du crâne de Harlem Désir, puis des chevelures des ténors du gouvernement V. Peillon et N. Vallaud-Belkacem, plus je sens ce qu’il avoue d’impuissance et de désespoir – sectaires, égoïstes, faut-il préciser.

Faites-en vous-même l’expérience, vous verrez, ou plutôt vous entendrez la clameur de l’équipage d’un pédalo qui s’enfonce, mais qui veut croire que c’est la marée qui monte.

Au moins, la lutte contre le FN et la droite extrême ne soulève-t-elle pas d’opposition interne : « Ce qui nous rassemble... »

Comme Harlem Désir, avoue que « le combat contre l’extrême droite doit se mener sur tous les plans, celui des réponses à la crise, celui de l’emploi », et qu’il ne peut accuser F. Hollande et JM Ayrault de faire exactement le contraire, la faute en revient exclusivement à l’UMP, selon lui.

« L’extrême droite exploite la crise [c’est la faute à l’UMP] et ses électeurs viennent aujourd’hui de tous les horizons. C’est pourquoi nous appelons la droite à arrêter sa jonction avec elle. » a-t-il martelé.

Il déploie vraiment un grand talent de comique triste : il puise sans doute sa force de conviction dans son appel aux électeurs de Brignolles de voter pour l’UMP au second tour ? Alors qu’en fait d’unité de son parti, il n’a pas réussi à convaincre au premier tour certains de ses camarades socialistes de Brignolles de ne pas soutenir la liste d’EELV contre celle du PCF ?

Quand on n’est pas suivi par ses troupes, aller sermonner celles du comparse pour lequel on appelle à voter, pendant qu’on lui fait la leçon sur sa jonction est misérable, digne d’un Auguste de cirque. Vanitas vanitatum et omnia vanitas.

Quant à l’écuyère Najat Vallaud-Belkacem qui passe vanter la politique de la majorité : « La meilleure des digues contre l’extrémisme est une protection sociale renouvelée et renforcée », ose la porte-parole du gouvernement, elle oublie manifestement la raison de sa présence en piste, ou qu’elle monte à l’envers.

Pour d’autres numéros il faudra subir la nécessité de « démasquer le Front national » avec, pour nettoyer un peu, les garçons de piste, leurs pelles et leurs balais : « la réussite de la gauche est la condition nécessaire et indispensable à la lutte contre l’extrême droite ».

Sans oublier les vendeuses d’esquimaux de l’entracte : même si la faute de ce que l’on vit revient aux « débats identitaires, au Kärcher et au pain au chocolat… » Bis repetita placent.

Reste inexpliquée, au moins dans les sources dont je dispose, la deuxième proposition du brillant aphorisme : « ... que ceux qui nous divisent ».

Il y a là d’abord un aveu implicite de ce qui se passe dans les coulisses : un certain désordre dans la ménagerie.

Ensuite, la vieille pensée explicitée en d’autres circonstances, mais aujourd’hui on n’insistera pas là-dessus, qu’il y a des perturbateurs sur les gradins de gauche : les ceusses qui....

Père, regardez-vous à droite ; père, gardez-vous à gauche !

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