RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Tardif mais édifiant aveu de Laurent Fabius

Il y a quelques jours, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius s’est avisé que l’opposition syrienne « modérée », que son pays s’est empressé de reconnaître en tant que « représentante unique et exclusive du peuple syrien », est confrontée à de « sérieuses difficultés ».

Aveu étonnant de la part d’un chef de diplomatie qui jusqu’à récemment balayait hautainement toutes les mises en garde avertissant que cette opposition « modérée » est une utopie sur laquelle il est illusoire de bâtir la solution qui contribuerait à l’arrêt du conflit syrien.

Fabius a été forcé de convenir au constat que cette opposition n’a pas seulement de « sérieuses difficultés » mais qu’elle a été totalement laminée sur le terrain par les autres protagonistes du conflit armé. Il a été incontestablement un temps dans ce conflit où l’opposition « modérée » aurait pu prétendre à un rôle déterminant dans sa résolution. Ses propres contradictions internes ont été son handicap, auxquelles se sont surajoutés les encouragements et pressions l’ayant poussée à rejeter toutes les ouvertures que le régime de Damas a esquissées en sa direction. La France a été dans le peloton des puissances qui l’ont « conseillée » dans ce sens.

L’amère réalité du terrain en Syrie démontre que si le conflit armé a redoublé d’intensité, l’opposition « modérée » a elle perdu toute visibilité au profit des groupes armés djihado-salafistes qui ne la reconnaissent plus pour alliée et font le coup de feu autant contre les partisans du régime que contre ses combattants dont les rangs se sont pratiquement volatilisés. Parler de « sérieuses difficultés » pour qualifier la situation de cette opposition « modérée », c’est user d’un euphémisme pour ne pas reconnaître qu’elle est en fait « hors course » pour ce que sera la Syrie à l’issue du conflit.

Avant que Fabius n’en vienne à admettre que l’opposition sur laquelle son pays a tablé dans le conflit syrien est une « branche morte », les Étasuniens ont plus directement reconnu qu’ils se sont fourvoyés en lui accordant le label d’acteur déterminant dans la lutte contre le régime de Damas et celle appelée naturellement à accéder au pouvoir à la chute de ce régime qu’ils ont cru rapide et inéluctable. Paris et les Occidentaux découvrent tardivement l’inanité des illusions qu’ils ont fondées sur cette opposition et l’impossibilité pour eux de se rabattre sur un plan « B » pour ce qui est de la résolution du conflit. Où qu’ils se tournent c’est pour constater qu’ils ont perdu la main et que ce qui sortira de ce conflit fuira les desseins qu’ils ont nourris en prenant fait et cause avec la rébellion contre le régime de Bachar El-Assad.

Si en acceptant tardivement le principe de la conférence de paix de Genève II ils espèrent remettre le pied à l’étrier à cette opposition modérée, ils font là aussi un mauvais calcul car la situation sur le terrain a totalement disqualifié leur « protégée ». La conférence pourrait effectivement avoir lieu et l’opposition modérée y soumettre des propositions. Sauf que le temps d’un arrangement politique entre elle et le régime est passé car le conflit syrien ne se règlera désormais que militairement. Sur ce terrain, l’opposition « modérée » est laminée, contrainte d’assister impuissante au bras de fer auquel se livrent le régime et les groupes djihado-salafistes qui l’un et les autres ne la considèrent plus comme une partie ayant voix au chapitre dans la lutte à mort qui est en train de décider du sort de la Syrie.

Kharroubi Habib

»» http://www.lequotidien-oran.com
URL de cet article 23739
  

Histoire du fascisme aux États-Unis
Larry Lee Portis
Deux tendances contradictoires se côtoient dans l’évolution politique du pays : la préservation des “ libertés fondamentales” et la tentative de bafouer celles-ci dès que la “ nation” semble menacée. Entre mythe et réalité, les États-Unis se désignent comme les champions de la « démocratie » alors que la conformité et la répression dominent la culture politique. Depuis la création des États-Unis et son idéologie nationaliste jusqu’à George W. Bush et la droite chrétienne, en passant par les milices privées, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si la liberté a un sens, c’est celui d’avoir le droit de dire à quelqu’un ce qu’il n’a pas envie d’entendre.

George Orwell

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.