RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le droit international à l’aune des puissants

Il a beaucoup été question ces derniers jours du droit international, mis en avant par les Occidentaux, en relation avec la crise ukrainienne et la donne induite par le rattachement de la Crimée à la Russie.

Ainsi, uniment, l’Occident a évoqué depuis le début de la crise ukrainienne, le « droit international ». Or, celui-ci est le premier à bafouer, en toute circonstance, le droit international dès lors qu’il n’est plus en phase avec ses politique et stratégie ou lorsque ses intérêts sont en jeu. Angela Merkel, la chancelière allemande, a de la sorte jugé que l’intégration de la Crimée à la Russie était « contre le droit international ». L’Allemagne, dirigée par Mme Merkel, est le pays qui a mis tout son poids dans la balance pour faire admettre l’inadmissible, la séparation du Kosovo de la Serbie. Le Kosovo, une fabrication de l’Occident, constitue, outre une ingérence grossière de parties étrangères dans un problème interne à un Etat souverain, le type de précédent qui a outragé le droit international à qui, aujourd’hui, l’Occident se réfère, parce que cela l’arrange.

Pour sa part, le vice-président étasunien, Joe Biden, a induit le rattachement de la Crimée à une « confiscation de territoire ». Nous n’avons pas entendu ces dernières années, des responsables étasuniens, mettre à l’index les confiscations des territoires palestiniens (Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées) par Israël et l’action de l’Etat hébreu pour rendre vaine toute tentative de trouver une issue mesurée au contentieux palestino-israélien. Bien plus, l’action des Etats-Unis dans cette affaire, a contrevenu au droit international, singulièrement par la mise sur la touche de l’ONU, et cela compte tenu de l’usage abusif et inconsidéré du droit de veto de la part de Washington au Conseil de sécurité. Or, le dossier palestinien a été ouvert au niveau de l’ONU depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et demeure encore ouvert du seul fait de l’obstruction des Etats-Unis. Aussi, le droit international a-t-il bon dos, allégué de manière inappropriée par un Occident qui ramène tous conflit et crise dans le monde aux rapport de force.

L’Occident est le plus fort, et c’est donc son interprétation du droit international qui fait loi, et doit, pareillement, faire référence et jurisprudence. En réalité, l’Occident tente d’imposer, plutôt de perpétuer, au reste du monde, une norme juridique fondée sur les rapports de force induits au lendemain de la chute de l’Union soviétique, quand ce rapport lui est devenu favorable. Cela a sans doute été vrai durant plus d’une décennie. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Toutefois, pendant la période ou l’Ouest, notamment les Etats-Unis, exerçait son hégémonie sur le monde, le droit international, trituré de toute les façons, n’avait plus de réalité qu’à l’aune de l’interprétation d’in Occident qui s’est autoproclamé gardien du temple. Ce ne sont pas les cas de ses violations du droit international qui manquent.

Deux cas suffisent pour illustrer le fait. En 1975, deux puissances coloniales, l’Espagne et le Portugal, retirent leurs armées des territoires de Saguia el Hamra et Oued eddahab (Sahara occidental) et du Timor Oriental. Ces territoires ont été aussitôt occupés respectivement par les armées marocaine et indonésienne. Leurs dossiers ont été pris en charge par l’ONU. Le cas du Timor oriental a trouvé une issue par l’organisation d’un référendum. Celui-ci n’a jamais pu être mis sur pied au Sahara occidental du fait de l’obstruction de l’Occident, de la France en particulier. Pourtant les données du problème sont les mêmes. Toutefois, la situation au Sahara occidental était autre et les enjeux énormes, au regard des richesses de ce territoire. Ce qui explique les négociations de l’Union européenne avec l’occupant marocain, portant sur l’exploitation des richesses sahraouies faisant fi du droit international et du droit du peuple sahraoui, réitéré par le Conseil de sécurité. Aussi, les leçons de « démocratie » que l’Occident veut donner restent sans objet et biaisées par rapport à la réalité de la pratique du droit international à la « tête du client ». En fait, les résolutions de l’ONU et le droit international tel que prescrit par la Charte onusienne sont nuls et non avenus face aux enjeux géopolitiques et stratégiques qui font bouger les puissants. Ainsi, pour revenir à l’Ukraine, notons la réception par le président Barack Obama d’un « président » de l’Ukraine, installé par un coup d’Etat parlementaire. Il est vrai que le nouveau « leader » de l’Ukraine est pro-occidental. Ceci explique sans doute cela. Où est donc le droit international dans ce micmac ?

»» http://lexpressiondz.com
URL de cet article 24879
  

Même Thème
Désobéissons à l’Union européenne !
Aurélien BERNIER
Délocalisations, destruction méthodique des droits sociaux, incapacité à protéger l’environnement, refus de la démocratie... Après l’adoption du traité de Lisbonne en 2008, on pouvait croire que l’Union européenne avait atteint le fond du trou libéral. Erreur ! Depuis la crise financière, elle creuse ! Même l’idéal de solidarité entre États vole aujourd’hui en éclat. Une vague d’austérité sans précédent déferle sur l’Europe, qui place elle-même ses peuples sous la tutelle des marchés financiers. Faut-il (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.