Une réaction à chaud prend toujours le risque d’être trop courte et malcomprise...
Loin de défendre Clinton... que je qualifie de prototype de la candidate corrompue,
j’ai (et nous avons avec les Zindigné(e)s) soutenu la candidate écolo et surtout son colistier... dont on a peu parlé en France.
Ci-dessous l’édito d’octobre du mensuel les Zindigné(e)s...
Les chiffres sortis des urnes montrent que les gauches sociales, écolos n’ont pas voté Clinton....
que les jeunes notamment se sont abstenus....
L’écologie fera-t-elle perdre Hillary Clinton ?
Editorial des Zindigné(e)s d’octobre 2016
Alors que Dany Cohn-Bendit confie sur France Info compter sur Emmanuel Macron pour empêcher un second tour Sarkozy/Le Pen, on serait bien en peine de trouver des déclarations de soutien d’EELV à la candidate écolo aux élections nord-américaines… Pourtant Jill Stein et son colistier Ajamu Baraka ne cessent de grimper dans les sondages qui les donnent entre 4 et 7 % des voix… au risque de faire perdre Hillary Clinton face à Donald Trump. Le camp démocrate appelle d’ailleurs à « voter utile » ce à quoi la candidate écolo répond : « Nous devons nous rendre compte à quel point il y a urgence à agir. Nous devons prendre conscience que les désastres qui frappent notre pays sont sur le point de remettre en cause chaque jour notre vie et aussi celle de millions de gens sur la planète ; je suis effarée par l’attitude et les dénis des Républicains mais aussi en constatant que beaucoup de parlementaires démocrates, sur ces sujets comme sur d’autres, se déportent vers la droite. D’autant plus que le choix du candidat à la vice-présidence, l’ancien sénateur du Colorado, Ken Salazar, a révélé la véritable Hillary Clinton ». Le colistier d’Hillary Clinton est en effet bien connu pour son soutien sans faille au lobby pétrolier, défense de la fracturation hydraulique, campagne en faveur du pipe-line Keystone destiné à apporter aux États-Unis le pétrole canadien issu des sables bitumineux, ouverture de l’océan Arctique aux forages pétroliers, etc. Nous avions croisé Jill Stein, ancienne médecin, âgée de 65 ans, située très à gauche sur l’échiquier américain lors de la COP 21. Jill Stein était déjà la candidate écolo en 2012 face à Barak Obama et Mitt Romney et avait obtenu 469 501 voix soit 0, 36 % des suffrages. Elle a été élue en août candidate des 300 000 membres du parti vert (GPUS) avec le soutien de nombreux autres mouvements écologistes. Elle prend la suite de Ralph Nader en 1996, 2000, 2004 et 2008… Jill Stein conduit cette année une campagne beaucoup plus à gauche avec au coeur de sa campagne la justice écologique, sociale et la paix et dans son viseur Wall street et le complexe militaro-industriel… Parmi ses soutiens Richard Stallman, fondateur du mouvement du logiciel libre, et Medea Benjamin, cofondateur de Code Pink, le mouvement des femmes pour la paix ainsi que des organisations comme l’International Socialist Organization. Le symbole de son ancrage plus à gauche est le choix de son colistier, Ajamu Baraka, théoricien noir et membre du parti vert, très impliqué dans la lutte contre les discriminations raciales et sexistes. Cet enseignant à l’Institut d’études politiques de Washington est sur tous les fronts depuis des décennies : partisan de la fermeture des prisons, élu personnalité abolitionniste de la peine de mort en 2001, militant propalestinien, favorable à la dépénalisation du cannabis, ouvertement anticapitaliste et hostile au libre-échange… Ajamu Baraka n’est pas connu pour avoir la langue dans sa poche. Il a ainsi qualifié Obama d’Oncle Tom et dénoncé la mascarade de « Je suis Charlie », symptome d’un monde blanc à l’émotion sélective. Il a lancé « Je suis Charleston » en mémoire de l’attentat raciste du 17 juin 2015, commis dans une des plus vieilles églises noires nord-américaine, par un sympathisant des thèses suprématistes blanches. Ajamu Baraka revendique une double tradition, celle des Blacks panthers et celle de William Edward Burghardt « WEB » du Bois (1868/1963), sociologue, militant des droits civiques et panafricaniste, ouvertement anticapitaliste et procommuniste. Ajamu Baraka est hostile à l’américanisation des anglo-africains et dénonce l’émergence d’une (petite) bourgeoisie noire… collaboratrice de la domination culturelle blanche… Cet ancien Directeur exécutif du réseau « US Human Right » (fort de plus de 300 organisations) a lancé ainsi un appel en septembre pour la surveillance internationale des homicides de la police des Etats-Unis. Il a accepté d’être le colistier de Jill Stein pour construire un mouvement multinational nord-américain sur la base de la satisfaction des besoins des travailleurs. Jill Stein et Ajamu Baraka font l’objet depuis quelques jours d’un mandat d’arrêt pour avoir pénétré sur le chantier d’un GPII (Grand projet inutile imposé), la construction d’un oléoduc qui menace les terres et les réserves en eau des Sioux du Dakota du Nord. Ajamu Baraka est accusé d’avoir écrit à la peinture sur un buldozer « décolonisation, un acte de résistance contre l’Amérique des entreprises et l’Etat colonial ».