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États-Unis : la victoire de la haine sur l’espoir.

La victoire du protofascisme sur la corruption des élites... démocrates et républicaines.

Seul Bernie Sanders aurait pu faire gagner l’Amérique des pauvres contre l’Amérique des riches !

A défaut d’un grand projet émancipateur les naufragés du système ne pouvaient que voter pour celui qui transpire la haine, les pauvres ne pouvaient que se tromper de colère. Ils ne pouvaient qu’ajouter la lèpre au choléra.

Pauvre Amérique. Pauvre monde. Tant que les gauches mondiales resteront aphones, les protofacismes auront de beaux jours devant eux. Nous payons au XXIe siècle le prix fort de ce que fut au XXe siècle la tragédie historique que fut le stalinisme.

Ceux qui trouvaient le bilan de l’URSS globalement positif ont démonétisé jusqu’au mot de socialisme, de communisme, de révolution et d’écologie politique. Nous aurons besoin de temps pour reconstruire un espoir à gauche mais ce temps nous fait défaut. Les gauches françaises doivent dans l’urgence tirer toutes les leçons de la tragédie nord-américaine. Seul un projet politique de rupture d’avec le capitalisme, d’avec le productivisme, d’avec l’austérité, d’avec la haine de l’autre peut permettre d’échapper à la malédiction nord-américaine... Donnons du grain à moudre à la politique à gauche. Garantissons à chacun de quoi vivre même sans emploi. Prenons appui sur les cultures populaires plus à même de défendre les valeurs de partage.

Marine Le Pen comme Trump ajouterait le choléra à la peste. Les candidats des deux droites, ceux des républicains et ceux de la fausse gauche socialiste, ne peuvent qu’enfanter la haine ! Défendre à la fois la justice sociale, écologique et politique c’est la meilleure arme contre Trump/Le Pen.

Paul ARIES

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COMMENTAIRES  

09/11/2016 14:31 par BQ

Bon j’aime beaucoup Paul Ariès et je bois littéralement ses paroles d’habitude mais là c’est un condensé de clichés conventionnels, exprimés beaucoup trop à chaud. Hillary Clinton n’aurait pas le droit à l’épithète "protofasciste" ou l’association avec Le Pen ? Pour quelle raison ? La tragédie n’était-elle pas déjà là quand seuls Clinton et Trump restaient en lice ? Pourquoi diantre cette préférence par défaut pour Clinton ? N’est ce pas protofasciste de mentir en public pour rassurer en privé Wall Street, d’avoir connaissance de financements de Daesh en continuant à apporter son aide à des dirigeants dictatoriaux, de museler ses opposants et truquer des élections, d’être une adepte inconditionnelle des invasions et coups d’Etat, d’attiser la haine et la guerre avec la Russie et la Chine...etc etc ? Et puis sérieusement que vient faire l’URSS là-dedans, on payerait le prix dans CETTE élection du stalinisme (cf. 3ème paragraphe) ?!?! Moi j’en connais (pas en personne biensûr) dans le gouvernement cubain qui pensent que le bilan de l’URSS n’a pas été globalement négatif (avec de très grosses critiques évidemment !) et pourtant c’est le pays où les expériences en matière de "socialisme, de communisme, de révolution et d’écologie politique" sont probablement les plus grandes ! Cherchez l’erreur. Pas la peine de trouver que c’était positif et/ou communiste pour savoir que c’aurait été extrêmement plus tragique si les prédécesseurs de Clinton avaient prédominé sur toute la planète à l’époque.

S’il vous plaît considérons les Etats-Unis comme une dictature et Trump ET Clinton comme protofascistes si l’on veut vraiment être réaliste-raisonnable-et-pragmatique comme disent les bonnes gens.

09/11/2016 17:14 par babelouest

Si cela nous évite un guerre nucléaire mondiale.... ce n’est déjà pas si mal.

Je pense que le vraiment pire a été évité. Et rien d’autre.

09/11/2016 22:29 par va savoir

Tout ça pour ça ?

Garantissons à chacun de quoi vivre même sans emploi

âpre dèbat, pauvrement enrobé

09/11/2016 23:41 par totor

Ah ,tiens, je suis encore censuré...

10/11/2016 08:49 par Paul Aries

Une réaction à chaud prend toujours le risque d’être trop courte et malcomprise...
Loin de défendre Clinton... que je qualifie de prototype de la candidate corrompue,
j’ai (et nous avons avec les Zindigné(e)s) soutenu la candidate écolo et surtout son colistier... dont on a peu parlé en France.
Ci-dessous l’édito d’octobre du mensuel les Zindigné(e)s...
Les chiffres sortis des urnes montrent que les gauches sociales, écolos n’ont pas voté Clinton....
que les jeunes notamment se sont abstenus....

L’écologie fera-t-elle perdre Hillary Clinton ?
Editorial des Zindigné(e)s d’octobre 2016

Alors que Dany Cohn-Bendit confie sur France Info compter sur Emmanuel Macron pour empêcher un second tour Sarkozy/Le Pen, on serait bien en peine de trouver des déclarations de soutien d’EELV à la candidate écolo aux élections nord-américaines… Pourtant Jill Stein et son colistier Ajamu Baraka ne cessent de grimper dans les sondages qui les donnent entre 4 et 7 % des voix… au risque de faire perdre Hillary Clinton face à Donald Trump. Le camp démocrate appelle d’ailleurs à « voter utile » ce à quoi la candidate écolo répond : « Nous devons nous rendre compte à quel point il y a urgence à agir. Nous devons prendre conscience que les désastres qui frappent notre pays sont sur le point de remettre en cause chaque jour notre vie et aussi celle de millions de gens sur la planète ; je suis effarée par l’attitude et les dénis des Républicains mais aussi en constatant que beaucoup de parlementaires démocrates, sur ces sujets comme sur d’autres, se déportent vers la droite. D’autant plus que le choix du candidat à la vice-présidence, l’ancien sénateur du Colorado, Ken Salazar, a révélé la véritable Hillary Clinton ». Le colistier d’Hillary Clinton est en effet bien connu pour son soutien sans faille au lobby pétrolier, défense de la fracturation hydraulique, campagne en faveur du pipe-line Keystone destiné à apporter aux États-Unis le pétrole canadien issu des sables bitumineux, ouverture de l’océan Arctique aux forages pétroliers, etc. Nous avions croisé Jill Stein, ancienne médecin, âgée de 65 ans, située très à gauche sur l’échiquier américain lors de la COP 21. Jill Stein était déjà la candidate écolo en 2012 face à Barak Obama et Mitt Romney et avait obtenu 469 501 voix soit 0, 36 % des suffrages. Elle a été élue en août candidate des 300 000 membres du parti vert (GPUS) avec le soutien de nombreux autres mouvements écologistes. Elle prend la suite de Ralph Nader en 1996, 2000, 2004 et 2008… Jill Stein conduit cette année une campagne beaucoup plus à gauche avec au coeur de sa campagne la justice écologique, sociale et la paix et dans son viseur Wall street et le complexe militaro-industriel… Parmi ses soutiens Richard Stallman, fondateur du mouvement du logiciel libre, et Medea Benjamin, cofondateur de Code Pink, le mouvement des femmes pour la paix ainsi que des organisations comme l’International Socialist Organization. Le symbole de son ancrage plus à gauche est le choix de son colistier, Ajamu Baraka, théoricien noir et membre du parti vert, très impliqué dans la lutte contre les discriminations raciales et sexistes. Cet enseignant à l’Institut d’études politiques de Washington est sur tous les fronts depuis des décennies : partisan de la fermeture des prisons, élu personnalité abolitionniste de la peine de mort en 2001, militant propalestinien, favorable à la dépénalisation du cannabis, ouvertement anticapitaliste et hostile au libre-échange… Ajamu Baraka n’est pas connu pour avoir la langue dans sa poche. Il a ainsi qualifié Obama d’Oncle Tom et dénoncé la mascarade de « Je suis Charlie », symptome d’un monde blanc à l’émotion sélective. Il a lancé « Je suis Charleston » en mémoire de l’attentat raciste du 17 juin 2015, commis dans une des plus vieilles églises noires nord-américaine, par un sympathisant des thèses suprématistes blanches. Ajamu Baraka revendique une double tradition, celle des Blacks panthers et celle de William Edward Burghardt « WEB » du Bois (1868/1963), sociologue, militant des droits civiques et panafricaniste, ouvertement anticapitaliste et procommuniste. Ajamu Baraka est hostile à l’américanisation des anglo-africains et dénonce l’émergence d’une (petite) bourgeoisie noire… collaboratrice de la domination culturelle blanche… Cet ancien Directeur exécutif du réseau « US Human Right » (fort de plus de 300 organisations) a lancé ainsi un appel en septembre pour la surveillance internationale des homicides de la police des Etats-Unis. Il a accepté d’être le colistier de Jill Stein pour construire un mouvement multinational nord-américain sur la base de la satisfaction des besoins des travailleurs. Jill Stein et Ajamu Baraka font l’objet depuis quelques jours d’un mandat d’arrêt pour avoir pénétré sur le chantier d’un GPII (Grand projet inutile imposé), la construction d’un oléoduc qui menace les terres et les réserves en eau des Sioux du Dakota du Nord. Ajamu Baraka est accusé d’avoir écrit à la peinture sur un buldozer « décolonisation, un acte de résistance contre l’Amérique des entreprises et l’Etat colonial ».

10/11/2016 09:59 par BQ

Merci P.Ariès. J.Stein et B. Sanders ont effectivement apporté un espoir et une vitalité qui font plaisir à voir aux Etats-Unis. C’est vrai qu’on ne peut s’empêcher de regarder d’un air amusé la candidate du système, des médias et des sondeurs se ramasser et les clintoniens français (Hollande et Cambadélis en tête) se vautrer (un peu plus) dans des déclarations lénifiantes. Bon, le jour d’après il y a quand même beaucoup de leçons intéressantes à tirer pour la France notamment : les axes de campagne de Trump, les immenses erreurs et casseroles de Clinton, le jusqueboutisme inefficace du système pour imposer de force Clinton dans la tête des gens très mal reçu dans la population (à ce propos Le Monde en est un exemple frappant : depuis des mois, c’était +1 article/j pour blanchir Clinton et caricaturer Trump et ses partisans), l’immonde tambouille des primaires,...etc

10/11/2016 15:10 par Taktak

paul aries écrit

A défaut d’un grand projet émancipateur les naufragés du système ne pouvaient que voter pour celui qui transpire la haine

puis

Nous payons au XXIe siècle le prix fort de ce que fut au XXe siècle la tragédie historique que fut le stalinisme.

Ceux qui trouvaient le bilan de l’URSS globalement positif ont démonétisé jusqu’au mot de socialisme, de communisme, de révolution et d’écologie politique

mais comment peut on se tromper autant et ne même pas voir la contradiction dans ses propos ?

1°) Accuser le socialisme réel (avec ses qualités et ses défauts) d’être le premier responsable de Trump, il fallait le faire. Et Paul Aries le fait. Il est vrai que cela permet de s’exonérer de ses responsabilités propres, puisque la vague brune et fascisante née de la victoire contrevolutionnaire est aussi le résultats de ceux qui ont déserté la défense des travailleurs pour mieux hurler au coté des Reagan, Tatcher et Cie contre le camps socialiste, quoi qu’ils en disent. Comme le disait Sartre avec exagération mais justesse "tout anti-communiste est un chien". C’est à dire qu’il mord et aboit comme le commande le maitre.

2°) Pourtant la vague contre révolutionnaire est bien née de la perte d’un grand projet émancipateur, non pas que ce grand projet n’existe plus, mais que trop nombreux sont les intellectuels qui ont capitulé en rase campagne préférant cracher sur l’URSS, puis Cuba et même désormais le Venezuela. Jetant le bébé avec l’eau du bain. Il est vrai que c’est plus confortable. On le voit avec le PCF actuel, aligné sur le PS. Cela dit cela n’empêche pas les coups. Au contraire !

3°) Le bilan de l’URSS est à tel point négatif que plus de 25 ans après le début de sa chute, une très large majorité des russes souhaitent revenir au socialisme et reconstruire l’URSS. Il faut dire qu’à plus de 70% ils s’étaient prononcé contre la fin de l’URSS. les contre révolutionnaire - Eltsine et Cie soutenu par les Aries et Cie - avaient alors gardé le pouvoir très démocratiquement en bombardant le parlement russe dans un coup d’état qui a fait des centaines et milliers de morts. Décidement, l’anticommunisme rend aveugle

10/11/2016 18:08 par CN46400

Effectivement, l’URSS est hors sujet dans cette affaire. Par contre la Chine dont Trump veut taxer ses produits à 40% est en plein dans le mille. Et là, la démagogie est évidente. En fait la démocratie "formelle" vient d’attendre ses limites, Trump, ouvertement, n’a avancé que des promesses payantes électoralement dont la plupart ne seront pas honorées tout simplement parce qu’elle sont contradictoires avec les intérêt de la bourgeoisie. Or, plus que jamais ce sont ces intérêts qui priment sur tout.

10/11/2016 18:49 par Assimbonanga

Cette soi-disant démocratie étasunienne ne pêche-t-elle pas par son système électoral ? D’abord le barrage des primaires bloque les candidats qui n’ont pas assez de finances pour la pub et le bourrage de mou et ensuite le système des grands électeurs empêche les voix de Clinton, plus nombreuses, d’être prises en compte. On a l’impression que devenir président aux USA, ça s’achète à coups de millions. En somme, un milliardaire peut très bien prendre cela pour un placement, à risques, mais fortement rémunérateur en cas de victoire. (Ce que font les FN lorsqu’ils achètent un kit de campagne.) Alors oui... Faire un procès au stalinisme dans cette réalité toute bête, c’est ballot et c’est une bizarre réaction de culpabilité de la part de l’auteur qui semble vouloir se couvrir la tête de cendres et la nôtre par la même occasion !

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