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Don’t tread on me.

Les récents changements opérés à la tête de la diplomatie américaine ne seraient pas sans signification politique et dépasseraient largement une soudaine incompatibilité d’humeur devenue intenable entre un Président Trump en quête d’un leadership mondial plus que jamais contesté et un Rex Tillerson dont le moins que l’on puisse dire est qu’il a jusqu’à son éviction plutôt incarné le rôle d’une colombe dans un sérail politique américain qui pullule plutôt de faucons. Et l’un deux vient en tous les cas d’être plébiscité. Ancien patron du renseignement, d’origine italienne, proche des thèses du populiste Tea Party, mouvement ayant largement soutenu la candidature du Président Trump, Mike Pompeo sera celui qui selon les projections de certains spécialistes redonnera de la vigueur à la politique étrangère des Etats-Unis. Et dans le jargon diplomatique de ce pays, vigueur signifierait guerres et complots.

Mais quelle incidence pourrait avoir ce changement sur les rapports de force internationaux et sur les principaux points chauds du globe.

Difficile à dire car Trump a déjà dévoilé toutes ses options de politique étrangère et rien désormais ne pourrait surprendre. De nombreux stratèges prédisent que si par la faute des choix du Président Trump un conflit mondial serait déclenché et contrairement aux deux précédents, le territoire des Etats-Unis ne sera pas cette fois-ci épargné.

La seule nouveauté dans cette nomination serait, semble-t-il, que Pompeo, et contrairement à son prédécesseur, appliquera ces options sans état d’âme et mettra en œuvre les principaux changements que souhaite provoquer le Président Trump.

Pour l’Iran, l’option est d’annuler l’accord nucléaire conclu pourtant par ce pays après de longues négociations avec la communauté internationale. La machine déstabilisatrice américaine sans doute inspirée par l’ancien plan Condor est déjà à l’œuvre dans ce pays et souvent dans ce cadre des aspirations parfois légitimes sont exploitées comme ce fut toujours le cas en Amérique latine à des fins inavouées.

A coté de l’isolement de l’Iran est programmée celui de la Turquie dont la déstabilisation est déjà en cours. Porteur d’un projet novateur, ce pays incarne un subtil dosage réussi entre modernité et appartenance civilisationnelle. La rupture avec la quête assidue d’adhérer à une communauté européenne dont elle ne fait pas vraiment partie a permis à la Turquie de se tourner désormais vers le monde musulman dont elle a vocation à influencer.

L’Arabie Saoudite redevenue désormais selon Trump l’allié fréquentable bénéficie des faveurs du Président américain et serait avec l’Egypte la nouvelle pièce maîtresse arabe américaine au Proche-Orient.

La question légitime des droits du peuple Palestinien ne semble pas faire partie des priorités du Président américain qui s’est plutôt empressé de déplacer son ambassade vers El Qods surprenant au passage les plus anti palestiniens comme Libermann qui n’en demandaient pas tant et tout de suite.

Il reste enfin les questions cruciales qui induisent et bousculent les rapports de force dans le monde. Les rapports avec la Chine, par exemple, sont d’une tout autre dimension et l’épineux dossier nord coréen en serait un avant-goût. Sans oublier la puissance financière chinoise. Et dans ce contexte les humeurs de Trump ne sont pas restées sans réponse et l’une d’entre-elles vient de tomber. Du fait de tensions bilatérales, le fond souverain chinois China Investment Corp (CIC) a vendu la participation qu’il détenait dans le fonds d’investissement américain Blackstone mettant ainsi fin à un investissement de plus dix ans.

Il y a aussi la Russie de Poutine qui piaffe d’impatience et l’Europe, notamment l’Allemagne et la France qui contestent parfois sans le crier certaines options du Président Trump.

Les choses ne seraient donc pas aussi simples ni faciles. La tache de Mike Pompéo sera en tous les cas difficile et la Realpolitik finira sans doute par reprendre le dessus. Mais ce monde qui aspire de plus en plus à la paix, au respect mutuel et au développement humain serait quant à lui enclin à reprendre à son compte l’un des slogans inspirant la doctrine du Tea Party. Don’t tread on me.

Salim METREF

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