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Coronavirus : Une mutation anthropologique.

La notion d’état d’urgence juridique nous est familière. Elle fait partie de notre vie depuis une vingtaine d’années, que l’état d’urgence ait été déclaré comme en France ou qu’il résulte simplement d’une transformation constante du droit pénal détruisant, au nom de la « lutte contre le terrorisme », l’essentiel des libertés collectives et individuelles. Ce processus, ayant pour objet la suppression de l’État de droit, a été nommé « état d’urgence permanent ».

A cette transformation, au niveau du droit, s’ajoute aujourd’hui une notion « d’état d’urgence sanitaire  ». Ici, dans l’état d’urgence sanitaire, le droit n’est pas suspendu, ni même supprimé, il n’a plus lieu d’être. Le pouvoir ne s’adresse plus à des citoyens, mais seulement à des malades ou à des porteurs potentiels de virus.

Lorsque le droit est suspendu dans l’état d’urgence ou supprimé dans le cadre de la dictature, sa place demeure, même si elle reste inoccupée. Dans « l’état d’urgence sanitaire », c’est sa place même qui disparaît. Le droit n’est plus simplement suspendu ou refoulé, mais expulsé. Forclos, il est simplement placé hors discours, comme s’il n’avait jamais existé.

Renoncer à nos libertés.

La « lutte antiterroriste » a permis de supprimer la plupart des libertés publiques et privées, en s’attaquant à des actes concrets, mais surtout à des intentions attribuées à la personne poursuivie, si celles-ci ont « pour objectif de faire pression sur un gouvernement ou une organisation internationale  ». La lutte antiterroriste enregistre la fin du politique [1].

Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, la notion de guerre s’est introduite dans le droit pénal par le biais de la lutte contre le terrorisme, Il permet au pouvoir exécutif de désigner, comme ennemis, ses propres ressortissants et ses opposants politiques. Cette lecture redéfinit la notion de guerre. Elle lui donne un caractère asymétrique, celle d’une « lutte à mort  » entre un Etat et des personnes désignées comme ennemis. Ils peuvent ainsi s’attaquer aux libertés constitutionnelles des citoyens, mais aussi à leur Habeas Corpus, à leur capacité de disposer de leur corps [2].

Ici, dans la «  lutte contre le coronavirus  », le corps n’est pas saisi, son effacement doit être consenti par les individus. De leur propre initiative, ils doivent renoncer à ce qui fait d’eux des hommes, à tout rapport social, à toute relation avec l’autre. Ils doivent participer aux mesures de distanciation, de limitation stricte des contacts, accepter l’interdiction de ce qui peut faire lien : rejeter les évènements pouvant constituer l’image d’un « nous », bien sûr les manifestations politiques, mais aussi culturelles ou même sportives.

La quotidienneté se réduit à une prescription sacrificielle. Tous les individus sont à la fois passifs et actifs, héros et victime. Ils se soumettent à l’autorité et tout en adoptant, de leur propre chef, des mesures absurdes et dégradantes. Ils veillent à la participation de tous dans le port du masque et les mesures de distanciation. Ils constituent des individus « en marche  » dans leur sacrifice.

La « guerre contre le coronavirus » s’inscrit bien dans un processus en cours depuis une vingtaine d’années. Cependant, ici, ce n’est pas seulement la personne juridique, ainsi que le droit de disposer de son corps, qui sont directement confisqués, mais l’existence même de l’individu social, son devenir et son rapport à l’autre. Les droits politiques des citoyens ne sont pas démantelés, dans le sens où ils n’ont pas à intervenir dans une crise sanitaire. Ils sont simplement forclos.

Renoncer à notre vie !

En fusionnant guerre et paix, dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme », le pouvoir exige un renoncement permanent à nos libertés. Dans la « guerre contre le coronavirus, » il nous est demandé un abandon de notre vie à des dieux obscurs, réclamant toujours plus de sacrifices. [3] Il s’agit notamment d’accepter un vaccin présentant tous les dangers. Nous devons nous confiner et supprimer tout rapport social. Un vaccin ne pouvant, par nature, faire face à un virus mutant, sa fonction est autre. Les bénéfices extraordinaires, que pourra en tirer l’industrie pharmaceutique, ne sont que l’aspect secondaire de la question. L’aspect principal réside dans le contrôle de notre existence, mais surtout dans la possibilité offerte au capital, grâce à l’introduction de puces, de modeler notre corps et notre psychisme selon ses intérêts, selon les besoins de la production et de la domination politique. La mise en place d’un transhumanisme, d’une mutation anthropologique est la question principale à laquelle nous devons aujourd’hui faire face. La guerre contre le coronavirus n’est qu’un élément de cette stratégie globale, économique, politique et anthropologique.

La volonté politique de s’approprier du vivant humain, pour en faire une marchandise, doit reposer sur l’assentiment des populations. L’affaire du coronavirus s’inscrit dans la fabrication du consentement des individus à leur propre destruction en tant qu’êtres humains. C’est aussi à travers cette question qu’il nous faut lire l’adoption par l’Assemblée nationale française du projet de loi sur la bioéthique [4]qui s’inscrit dans ce projet de mutation anthropologique. Outre la mesure emblématique de l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, il prévoit une réforme de la filiation. En parallèle, il autorise l’autoconservation des ovocytes et la recherche sur les cellules souches embryonnaires. L’ensemble de ces réformes rencontre les objectifs biopolitiques de la lutte contre le coronavirus, la création d’un homme nouveau qui n’a plus rien d’humain.

Une guerre contre la « personne ».

La « guerre contre le coronavirus  » fusionne maladie et guerre. Le citoyen est, ou ne peut, que devenir un malade, à qui la dite « science, à travers ses représentants médiatiques et politiques, doit dire comment se comporter. La responsabilité, au niveau de la lutte contre la maladie, serait moins collective qu’individuelle. « Solidaire, je suis chez moi », est l’injonction inscrite par une campagne d’affichage en Belgique. Elle exige un engagement ritualisé de sa propre personne, un engagement de caractère monadique, coupé de tout rapport avec l’autre. Ce combat contre un invisible est particulier, puisqu’il s’agit d’abord de rendre les armes, de s’abandonner à sa propre destruction en « vivant avec  » et, enfin, de jouir de celle-ci.

Cette guerre contre le coronavirus n’est plus seulement celle de tous contre tous, la guerre théorisée par Thomas Hobbes, mais aussi celle de l’individu contre lui-même. Elle exige non seulement le sacrifice de nos droits et de notre corps, comme l’avait déjà initié la lutte antiterroriste, notamment dans la destruction de l’Habeas Corpus des citoyens, mais encore l’abandon de l’entièreté de nos vies. La « guerre contre le coronavirus » anticipe ainsi la nouvelle réorganisation de la production capitaliste, dont elle doit favoriser la mise en place. Comme nous le montre la généralisation du télé-travail pour «  faire face à l’épidémie  », l’ensemble du temps de vie devient temps de travail.

Dans cette mutation politique, économique et sociale il n’y a plus de référence au droit. Ce dernier est placé hors champ. Il fait place au sacrifice, à l’abandon de soi ritualisé aux injonctions mortifères, à travers le port du masque, la distanciation et les ablutions répétées. Les droits de soigner et d’être soigné sont abolis. Les citoyens sont confinés, afin de favoriser la transmission de la maladie. Les médicaments permettant de soigner sont retirés et interdits à la vente. Chaque moment de notre existence se réduit au discours d’une mobilisation permanente contre une épidémie qui, dans les faits, n’est pas combattue

Forclusion du droit et forclusion du sujet.

Les mesures généralisées de confinement, prises dans le cadre de la « pandémie », s’inscrivent dans une remise en cause du droit des citoyens de disposer de leur corps. Cependant, il ne s’agit pas d’une saisie du corps, afin de l’enfermer, mais bien de sa forclusion. [5] En droit, la forclusion est « l’effet que la Loi attache à une échéance, à une prescription ou à une péremption » [6].

Ainsi, les individus ne sont plus en mesure de faire valoir leur libertés, le temps d’exercice de celles-ci étant dépassé. Leur droits sont forclos. Le droit comme signifiant est aussi forclos, enfermé dehors, non seulement oublié, mais perçu comme n’ayant jamais existé. Le droit et les libertés qui lui sont attachées n’ont plus cours dans une situation « d’urgence sanitaire  ». L’interrogation sur le bien fondé des dispositions, de confinement ou de distanciation, ne peut exister, l’individu devant se comporter comme si la question n’avait pas de lieu pour être posée.

Ce mécanisme juridique qui forclos le droit, qui le met hors de la vie politique et sociale, « si loin que l’on ne peut le retrouver, » [7] trouve aussi un écho dans la démarche psychanalytique. La notion de ’forclusion’ développée par Jacques Lacan signifie ’clore dehors’, ou ’fermer dehors’. Pour le sujet, ce qui est rejeté dans la psychose n’aura jamais été. Lacan le formule ainsi : ’Par là on ne peut dire que fut proprement porté un jugement sur son existence, mais il en fut aussi bien que si elle avait jamais existé.’ La forclusion traduit alors le retrait d’un signifiant hors de l’univers symbolique d’un sujet, celui du « Nom du Père  [8] », signifiant, non seulement « oublié », mais perçu comme n’ayant jamais eu de réalité.

Le concept de ’Nom du Père’ condense, en lui, toute une série de significations : la loi, le nom, la généalogie, la filiation. [9] Le symbolique, comme structure, façonne et fonde la réalité humaine. C’est cette dimension symbolique qui, ici, dans la guerre contre le coronavirus, n’a pas lieu d’être [10]

S’il y a forclusion du Nom du Père, ou échec de la métaphore paternelle, cela veut dire que l’acceptation par les individus de mesures absurdes et dommageables à leur intégrité mentale et à leur santé physique, tel le port du masque, le confinement ou la distanciation sociale, résulte dans le fait qu’ils se placent dans la position d’être le « phallus imaginaire  » de la mère symbolique, de la figure étatique. Ils se posent comme des infans, placés dans une relation duelle avec cette puissance maternelle. Faute de ne pouvoir inscrire le réel, le sujet est constamment pris par celui-ci. Ne pouvant penser le réel, il devient son déchet.

Le masque comme effacement du visage.

Le port obligatoire du masque efface le visage et, dès lors, intime à l’individu de renoncer à son humanité. Dans la « pandémie » du coronavirus, cette obligation supprime tout vis à vis. La dissimulation du visage est un signe d’altération de la personnalité. Elle entraîne une rupture de l’individu dans ses rapports avec ses proches, une néantisation des rapports sociaux. Le port du masque entraîne un retrait, un isolement qui remet en cause la notion même d’individu, puisque celle-ci procède de l’extérieur, dans le vis à vis d’autrui. [11]

Déjà pour les romains, le masque, porté par les acteurs, « est une puissance sortie des ténèbres, de l’invisible et de l’informe, du monde où il n’y a plus de visage  [12] ». Il traduit l’impossibilité de toute relation. Chez les romains et dans notre société, « s’exposer comme visage est un lieu significatif du rapport au politique, du rapport à l’autre : individu ou groupe » [13].

Le port du masque, comme effacement du visage, est donc suppression du vis à vis, du rapport à l’autre. Il est aussi perte de la face par rapport au pouvoir. Il traduit la fin du politique, de toute possibilité de confrontation.

En effet, avoir un visage, c’est ce qui répond, dans le registre imaginaire, à avoir un nom dans le registre symbolique . Avoir un visage, c’est advenir comme personne. Le visage est ce qui montre et dissimule le sujet dans son rapport au semblable. Le visage, pour tout sujet, est le dehors. Il est le masque qui sert de leurre dans les relations humaines.

Le porteur du masque «  coronavirus » est quant à lui sans visage, il est donc exclu du jeu des semblants. Il renvoie à une image béante, dont le porteur ne peut s’absenter. Il s’inscrit dans la transparence. Il n’est que ce qu’il montre : l’enfermement dans le réel, la fusion avec le regard du pouvoir. Si bien que le porteur du masque n’est plus une personne, mais devient simplement personne : « nobody ». La perte de la face induit ainsi un passage de la personne à la non-personne. [14]

Le masque : une mutation anthropologique.

Au début, le port du masque n’était pas conseillé par l’OMS. Il l’a ensuite recommandé. Maintenant que la maladie est quasiment éradiquée, cette contrainte devient impérative dans nombre de pays, comme en Belgique [15] où il ne fait pas l’objet d’une loi. Il y est donc illégal, tout comme les mesures de confinement ou de distanciation. En France, [16]le confinement a été imposé, malgré des erreurs de procédure, donc en dehors des règles imposées par un Etat de droit. Le droit est forclos, le discours, des médias et des forces politiques gouvernementales ou locales, le réduise à un impératif catégorique. Ce qui est recherché c’est une adhésion sans restriction. Par l’exhibition de leur soumission et la stricte observation ritualisée des injonctions paradoxales du gouvernement, les populations donnent du sens au non-sens, conférant ainsi un caractère sacrificiel aux injonctions du pouvoir.

La stricte observance des individus donne chair à la démesure, à des commandements absurdes et dangereux. Ces rituels se détachent de plus en plus de toute justification, qu’elles soient juridiques ou médicales. Les individus doivent accepter les distanciations et l’injonction de se voiler le visage, comme des actes de soumission pure et appelant à de nouveaux renoncements. Pour les populations, il ne s’agit plus simplement de rester passif face à un discours déréalisant, comme celui de la lutte contre le terrorisme, mais d’être «  en marche  », de participer activement à sa propre néantisation.

Le porteur du masque exprime ainsi son consentement à la création d’un « homme nouveau, » libéré de ses contraintes anthropologiques et symboliques. L’homme masqué est le porteur d’une nouvelle anthropologie, car mettre un masque c’est renoncer à avoir un corps et ne plus avoir un corps c’est ne plus être sexué. C’est être ni homme, ni femme. Les mesures imposées au niveau de la gestion du coronavirus s’inscrivent dans un changement de société qui détruit tout ordre symbolique. L’homme masqué est en phase avec l’homme, ni-homme et ni-femme des réformes sur la procréation, ainsi qu’avec le mi-homme et mi-machine des lois sur la bio-éthique.

Jean-Claude Paye, Tülay Umay, sociologues.

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COMMENTAIRES  

19/08/2020 12:11 par Autrement

Si Lacan s’en mêle, Macron est là pour longtemps.

19/08/2020 12:12 par Jean-Yves Leblanc

Merci mille fois, LGS, pour ce nouvel article "remue-méninges" qui nous montre l’abîme dans lequel nous sommes en train de plonger plutôt que de nous baigner dans l’eau tiède de la propagande officielle.

En le publiant, vous faites honneur à votre titre de "Journal Militant d’Information Alternative ; vous vous détachez du peloton des sites de gauche que l’on ferme sitôt ouverts pour découvrir, hélas, que les vrais questionnements se sont réfugiés dans ... France-Soir.
Par la même occasion, vous nous faites oublier cette piètre citation de Caroline Fiat que vous avez imprudemment mise en exergue. C. Fiat est la députée de ma circonscription et son mérite serait bien mieux mis en valeur si on citait ses paroles quand elle est aux portes des usines en grève.
L’article est certes trop envahi par le charabia psy mais il dit des choses fondamentales qui ont été esquissées dans l’article - retiré - de M. Rosenzweig.
Certain lecteurs du GS voyant se multiplier les articles ’Covid’ iconoclastes dans ses colonnes penseront peut-être que leur site est en train de perdre sa pureté. Moi, je vous encourage à perdre cette pureté là car c’est en réfléchissant avec audace et en étant vraiment insoumis que nous pourrons peut-être contrecarrer ce monde terrible que Paye laisse entrevoir.

19/08/2020 16:22 par Le Fou D'ubu

" La mise en place d’un transhumanisme, d’une mutation anthropologique est la question principale à laquelle nous devons aujourd’hui faire face. La guerre contre le coronavirus n’est qu’un élément de cette stratégie globale, économique, politique et anthropologique. "

Tout est dit. Et le temps presse...

20/08/2020 02:51 par Danael

« Le porteur du masque exprime ainsi son consentement à la création d’un « homme nouveau, » libéré de ses contraintes anthropologiques et symboliques. L’homme masqué est le porteur d’une nouvelle anthropologie, car mettre un masque c’est renoncer à avoir un corps et ne plus avoir un corps c’est ne plus être sexué.« » »

Bon je vais ôter mon masque et prendre une aspirine. Et dire qu’on pensait que Caroline en disait trop...Qui est source de dictature ? Nullement vraiment dit ici. Prolétaires unissez-vous pour parler de choses plus concrètes !!!

20/08/2020 07:17 par JEAN DUCHENE

trop d’articles sur le site du Grand soir abordent la question de la crise du covid 19 par le bout réducteur du masque, comme atteinte à nos libertés. C’est vrai que le capitalisme profite de chaque catastrophe pour réduire un peu plus nos libertés (stratégie du choc de Naomie Klein). Mais beaucoup oublient une autre dimension de la crise, la désorganisation de l’économie capitaliste, la possibilité de son effondrement, l’écroulement du taux de profit. C’est de cela que les gouvernements sont en charge, le maintien du bon fonctionnement de l’économie et des bénéfices des capitalistes. Le rapport aux libertés arrive en second, comme surdéterminé par le premier. Les mesures sanitaires et les gestes barrières (y compris le port du masque) ont compté pour bien peu quand il s’est agi de rouvrir les entreprises à tout prix pour sauvegarder les profits. La députée LFI ne peut s’exprimer sans s’attirer aussitôt les foudres de tous ceux qui confondent liberté individuelle et bien public. Le gouvernement actuel patauge lamentablement. Il ne sait probablement pas si le masque a une réelle efficacité. Mais en l’absence de preuve scientifique absolue il prend des décisions pour se couvrir, par principe de précaution. Il faut donc y voir plus une incapacité des gouvernements de la bourgeoisie à traiter la crise (climatique, sanitaire, économique, etc.) qu’une volonté, qu’une stratégie délibérée. De cette analyse dépend en fin de compte la stratégie du mouvement ouvrier et populaire dans sa lutte pour renverser l’ordre capitaliste.

20/08/2020 07:25 par babelouest

Essayons de résumer la situation, quitte à la rendre un peu "brut de fonderie".

20/08/2020 07:32 par Xiao Pignouf

Certain lecteurs du GS voyant se multiplier les articles ’Covid’ iconoclastes dans ses colonnes penseront peut-être que leur site est en train de perdre sa pureté.

Dixit un lecteur s’étant plaint de la trop grande propension du GS à nous les briser menu avec les Ouïghours...

Au contraire, cher Leblanc, je me suis dit que là, certains lecteurs devaient être contents de voir « enfin » (c’est pourtant le énième article dans ce sens) leurs opinions si bien représentées.

Mais quand même, si vous exprimez une franche satisfaction, ce n’est pas sans au passage critiquer la parution d’un autre article qui ne vous sied point... vous n’êtes jamais content !

20/08/2020 09:01 par Xiao Pignouf

trop d’articles sur le site du Grand soir abordent la question de la crise du covid 19 par le bout réducteur du masque

Je ne dirais pas ça, M. DUCHENE. Ces articles sont probablement proposés par des lecteurs qui y adhèrent. Soyons fair play, il y a eu autant d’articles qui vont dans l’autre sens... (je plaisante).

En tout cas, ces néo-théoriciens dont les idées sont audibles quoiqu’alambiquées (les deux derniers articles sont une bouillabaisse de pseudo-philosophie, de religion et de propos tous azimuts, à tel point que cette confusion des idées rend difficile toute contradiction) ont quand même le point commun de faire passer les « autres » pour des créatures peureuses, survivalistes effrayés par le covid comme apocalypse potentielle, nouveaux bigots d’une religion de la crainte, ou macronistes qui s’ignorent (de moins en moins).

De l’autre côté du spectre, les héros des temps modernes... oh bien sûr, ils portent le masque, se lavent les mains (au moins après être allé pisser), mais parce que c’est obligatoire. Résistons mais pas trop quand même...

Tenez, prenez les Allemands par exemple, ils ont bien manifesté eux... Certes, ça contredit un peu le cliché du peuple discipliné mais nos voisins germains ne manifestent que contre deux choses : contre les étrangers et... le port du masque. Jamais contre la politique ordo-libérale de leur gouvernement ou leur condition de travail qui servent de modèle à atteindre dans la destruction de notre code du travail. Pas de « Gelbe Jacken » outre-Rhin.

Le pire, c’est que ces personnes défendant leur liberté individuelle sont largement majoritaires dans les débats du GS, et alors qu’elles réclamaient, comme si on leur avait jamais interdit cela, leur droit à douter, de ne pas croire en la doxa officielle, elles font tout pour écraser la contradiction en l’amalgamant, c’est commode, à la macronie ou comme je l’ai dit plus haut en la taxant de lâcheté.

J’ai une nouvelle pour eux : être favorable au port du masque et considérer la pandémie comme non éteinte, ce n’est pas nécessairement avaler les couleuvres. C’est prendre en considération le monde extérieur, ce qui se passe dans d’autres pays, c’est aussi refuser de prendre le plus petit risque pour son entourage. On peut penser comme ça et en même temps estimer que les stratégies gouvernementales sont à chier depuis le début et oui, que ce gouvernement essaie probablement de tirer profit de la situation.

Mais évidemment, ce n’est pas suffisant pour ces maquisards de salon qui ont trouvé leur nouvelle cause. Pour eux, tout est blanc ou tout est noir, pas d’entre deux possible.

Le propre des sociétés individualistes : défendre son petit confort, sa liberté d’aller librement respirer au supermarché ou boire son pinard au PMU du coin et de se croire supérieur aux autres en faisant cela. Voyez-vous les habitants de pays socialistes ou communistes protester contre le port du masque ou remettre avec tant de force l’existence même de la pandémie ? Et ne parlons même pas de l’Asie qui n’est plus un continent mais une immense bergerie.

Et s’il n’ont probablement pas tort à propos de tout, qu’ils le veuillent ou non, on est tous le mouton d’un autre.

20/08/2020 10:18 par act

Comme quoi, personne n’est parfait, jusqu’ici Paye m’avais souvent appris, là, comme d’autres, il écrit n’importe quoi,
mais loras là vraiment n’importe quoi. Un exemple au hasard ?

"Le port du masque, comme effacement du visage, est donc suppression du vis à vis, du rapport à l’autre. Il est aussi perte de la face par rapport au pouvoir. Il traduit la fin du politique, de toute possibilité de confrontation."

Les anars, zapatistes, zorro, robin des bois et tous les autres masqués d’hier, d’aujourd’hui et demain vous rient au nez (et sans risquer de vous infecter ;) ....

Le covid amène des gens biens et intelligents à écrire et dire n’importe quoi sans réflexion en amont (même s’ils utilisent un langage châtié pour se la péter ;)

20/08/2020 14:42 par Alamut

Excellent article qui exprime clairement ce que je pense "instinctivement" !

En effet,l’intuition peut venir à notre secours.Cette faculté "sauvage"n’est pas à l’ordre du jour mais nous interpelle sans cesse
face à un scientisme-positivisme généralisé.Raoult ne refoule pas son intuition.....il est donc "obscurantiste" selon les hommes
aux semelles de plomb.

L’utilisation du concept de forclusion qui m’a toujours intéressé sinon fasciné dans le contexte de la lutte des classes réjouirait sans doute Lacan et surtout Althusser.......Il se trouve ici particulièrement éclairant !

"Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable" titre d’un roman de Romain Gary paru en 1975 me vient à l’esprit.

Quel rapport avec notre situation ? : Ne la résume-t-il pas ?

20/08/2020 15:37 par MARC

C’est vrai qu’il aura fait " jaser " le virus en question...mais qu’en est-il vraiment ?..parce que des scientifiques ( de terrain ) peuvent en parler : EUX = une petite vidéo avec des liens vérifiables ( mais qui en fera sourire quelque uns - ou pleurer : c’est selon )
le texte : Combien de temps vont-ils tenir leurs mensonges ?.. ( oui combien ?..) ici et ailleurs : les INTERETS étant ce qu’ils sont
https://www.youtube.com/watch?v=PWQx2t7r404

22/08/2020 17:29 par Jean Louis

Bon très bien... mais je ne suis pas sur que le problème soit si complexe et qu’il y est tant d’idées manipulatrices derrière. Je pense que l’obligation de porter un masque résulté d’un mélange d’incompétences, d’hésitations et de volonté de faire quelque chose, même si les arrières pensées ne sont pas absentes. Mais je pense que dans ce cas la désobéissance civile ne s’impose pas. Réservons là à des cause plus fondamentales pour notre humanité.

22/08/2020 17:51 par bostephbesac

Xiao, et même Jean DUCHENE, je l’ ai déjà dit sur d’ autres topics : je met le masque en lieu clos et dans les zones bondées ; mais, dans les rues vidées ou ayant peu de piétons, NON à ces endroits là . Faut pas faire les anti-masques" plus noire que la très nette majorité est !

22/08/2020 23:13 par VL

Comme quoi, personne n’est parfait, jusqu’ici Paye m’avais souvent appris, là, comme d’autres, il écrit n’importe quoi,
mais loras là vraiment n’importe quoi. Un exemple au hasard ?

"Le port du masque, comme effacement du visage, est donc suppression du vis à vis, du rapport à l’autre. Il est aussi perte de la face par rapport au pouvoir. Il traduit la fin du politique, de toute possibilité de confrontation."

Les anars, zapatistes, zorro, robin des bois et tous les autres masqués d’hier, d’aujourd’hui et demain vous rient au nez (et sans risquer de vous infecter ;) ....

Le covid amène des gens biens et intelligents à écrire et dire n’importe quoi sans réflexion en amont (même s’ils utilisent un langage châtié pour se la péter ;)

Pas complètement faux, mais il y a une différence entre choisir de porter un masque pour se protéger des milices des capitalistes et porter un masque car on y est contraint... par ces mêmes capitalistes. Le masque du coronavirus ne serait-il pas le masque anti-social, le symbole de notre soumission et d’une certaine façon de notre déshumanisation, préparant ainsi la phase transhumaniste du Capital ? Bien des choses sont inversées dans ce monde, alors que le masque est présenté comme un outil permettant de faire acte de solidarité, il pourrait être réalité un moyen de nous déshumaniser, de détruire les liens sociaux. Entre le ’smart’ phone (qu’on pourrait aussi renommer "abrutissant phone") et le masque, les contacts sociaux sont quelque peu limités...

On peut aussi penser que le gouvernement est une bande d’abrutis finis qui ne sait pas où elle va, peut-être mais ceux qui dirigent le gouvernement sont-ils aussi stupides ? Leur objectif permanent est de nous diviser, de renforcer l’individualisme et d’instaurer la peur pour que jamais nous ne puissions nous unir pour renverser leur règne. J’ai du mal à croire à une naïveté des capitalistes. Avec le confinement ils ont fait une saignée, une saignée potentiellement mortelle pour les petits maitres mais très favorables pour les plus puissants qui vont se nourrir des cadavres de PME tout en bénéficiant d’un "assouplissement" du code du travail pour relancer le taux de profit.

23/08/2020 08:30 par François de Marseille

@ Xiao Pignouf :"En tout cas, ces néo-théoriciens dont les idées sont audibles quoiqu’alambiquées (les deux derniers articles sont une bouillabaisse de pseudo-philosophie, de religion et de propos tous azimuts, à tel point que cette confusion des idées rend difficile toute contradiction) ont quand même le point commun de faire passer les « autres » pour des créatures peureuses, survivalistes effrayés par le covid comme apocalypse potentielle, nouveaux bigots d’une religion de la crainte, ou macronistes qui s’ignorent (de moins en moins)".

Le pire c’est que quelles que soient les opinions défendues, il est toujours possible de trouver une caution scientifique ou médicale pour la soutenir, telle, par exemple, ce médecin chercheur qui doute de l’utilité des masques en chirurgie.
L’histoire ne dit pas s’ils vont jusqu’à proposer de se faire opérer par un chirurgien non masqué ou si c’est juste une posture pour défendre d’indéfendable. J’ai quand même ma petite idée la dessus.

23/08/2020 08:35 par Xiao Pignouf

@Bostephbesac,

Idem pour moi, j’ai porté un masque en lieu public clos dès le début de l’épidémie, bien avant que ça devienne obligatoire et alors que ce pseudo gouvernement le disait inutile.

Ayant de la famille en Chine, j’ai vu venir le truc, avant qu’il ne soit officiellement annoncé. Et on a acheté des masques avant la pénurie et la flambée des prix, bien avant. Comme j’ai longtemps vécu en Asie, je ne considère pas le port du masque comme une contrainte, mais comme une mesure prophylactique. Je ne le porte pas dans la rue, et comme l’a d’ailleurs dit Raoult (dont je trouve les dernières interventions beaucoup plus mesurées), la majorité des transmissions se font par les mains.

Je ne suis pas favorable au port du masque à l’extérieur, pas plus qu’un autre. Je ne suis sûr de rien, donc j’agis et je réfléchis avec circonspection et prudence. Seulement, je pense que considérer le masque comme une atteinte aux libertés est un sophisme. C’est une contrainte venant d’un gouvernement honni, point. Il est probable que les Vénézueliens, par exemple, ne le considèrent pas comme tel parce que leur gouvernement est populaire et qu’ils savent que celui-ci agit dans leur intérêt.

En aucun cas le masque n’empêche d’exprimer son opinion. En revanche, je rejoins l’idée que CE gouvernement, avec l’aide habituelle des médias, instrumentalise sans doute le covid et entretient une angoisse excessive (perso, ça ne m’atteint pas puisque ces médias ne m’atteignent pas) afin de retarder autant que possible l’échéance des mouvements sociaux à venir. En aucun cas je ne nie la multitude d’erreurs commises par lui ni les probables manoeuvres du lobby pharma pour tirer la couverture à lui.

23/08/2020 11:50 par Jean-Yves Leblanc

Je souhaite rebondir, respectueusement, sur le commentaire de Jean Duchêne bien que cela nous écarte un peu du sujet de l’article.

Je crois que dans notre camp anti-capitaliste nous manquons beaucoup d’analyses vivantes et nous pensons en termes figés qui ne correspondent plus aux réalités actuelles. Cette carence s’aggrave à mesure que notre camp se réduit comme peau de chagrin et n’a plus de contacts avec le monde du travail et moins encore avec le monde de la science, de la technique, de la production industrielle et agricole. Le logiciel marxiste ne bénéficie plus de mises à jour. Nous pratiquons un marxisme universitaire statique, comme une langue morte, et nous avons perdu la dimension "scientifique" des pionniers du marxisme qui exige une analyse permanente et sans concessions du monde et de ses évolutions : évolutions sociologiques des classes sociales, des sciences et techniques qui modifient le travail et donc les voies de l’exploitation, extraordinaire adaptabilité du capitalisme, mondialisation, nouvel ordre mondial ... Evaluation des contradictions dans les rangs des patrons comme dans les nôtres pour établir des perspectives de résistance et donc d’alliances.

Jean Duchêne dit :
"Mais beaucoup oublient une autre dimension de la crise, la désorganisation de l’économie capitaliste, la possibilité de son effondrement, l’écroulement du taux de profit".
Dès mon adhésion au Parti en 1974, ce postulat revenait sans cesse dans les réunions. J’y adhérais pleinement et nous avions l’impression que le cours normal de l’histoire, c’était l’émancipation des travailleurs et la chute du capitalisme. L’effondrement du capitalisme était pour le lendemain car nous allions de crise en crise.. Aujourd’hui, je constate que le capitalisme est plus fort que jamais, que le socialisme a été battu dans nombre de pays et que là où il subsiste, il est fort mâtiné de capitalisme, ce qui le rend très vulnérable. Dans mon pays, ce qui reste d’organisations communistes est carrément anecdotique et le syndicalisme de lutte de classes est passé à la collaboration.
Le capitalisme, comme un virus, mute sans cesse et n’hésite pas à tuer les siens, ce qui le rend plus fort. Grâce aux technologies informatiques, grâce à son système mondial de propagande et de domination culturelle, grâce à l’enrôlement des classes intermédiaires et supérieures, il est en train d’établir un gouvernement mondial de milliardaires dont les gouvernements locaux sont les marionnettes.
Face à cela, nous avons 2 guerres de retard. Nous nous alignons sur les agendas que nous tendent gentiment les officines de Soros ou de Gates : Climat, genre, indigénisme, féminisme, et maintenant Covid. Aveugles à la dictature mondialisée qui s’établit, nous ne voyons que "une incapacité des gouvernements de la bourgeoisie à traiter la crise (climatique, sanitaire, économique, etc.)" et nous traitons volontiers de "complotistes" ceux qui voient "une stratégie délibérée" car pour nous, ce sont les masses qui font l’histoire et pas les complots du capitalisme.
L’affaire actuelle du Covid est un exemple lumineux : Macron ne controle plus rien, le Conseil Scientifique" décide n’importe quoi pouvu que les ordres viennent de l’OMS et Bill Gates. La CGT approuve les masques à l’usine et le télétravail (Euh ... moyennant une concertation !) et la gauche ne voit rien à redire au port permanent et définitif de la muselière et au flicage sanitaire policier et informatique de toute la société...

23/08/2020 19:29 par VL

Je trouve très intéressant vos remarques Jean-Yves mais il y a des choses que je ne comprends pas.

Dès mon adhésion au Parti en 1974, ce postulat revenait sans cesse dans les réunions. J’y adhérais pleinement et nous avions l’impression que le cours normal de l’histoire, c’était l’émancipation des travailleurs et la chute du capitalisme. L’effondrement du capitalisme était pour le lendemain car nous allions de crise en crise.. Aujourd’hui, je constate que le capitalisme est plus fort que jamais, que le socialisme a été battu dans nombre de pays et que là où il subsiste, il est fort mâtiné de capitalisme, ce qui le rend très vulnérable. Dans mon pays, ce qui reste d’organisations communistes est carrément anecdotique et le syndicalisme de lutte de classes est passé à la collaboration.
Le capitalisme, comme un virus, mute sans cesse et n’hésite pas à tuer les siens, ce qui le rend plus fort. Grâce aux technologies informatiques, grâce à son système mondial de propagande et de domination culturelle, grâce à l’enrôlement des classes intermédiaires et supérieures, il est en train d’établir un gouvernement mondial de milliardaires dont les gouvernements locaux sont les marionnettes.
Face à cela, nous avons 2 guerres de retard. Nous nous alignons sur les agendas que nous tendent gentiment les officines de Soros ou de Gates : Climat, genre, indigénisme, féminisme, et maintenant Covid. Aveugles à la dictature mondialisée qui s’établit, nous ne voyons que "une incapacité des gouvernements de la bourgeoisie à traiter la crise (climatique, sanitaire, économique, etc.)" et nous traitons volontiers de "complotistes" ceux qui voient "une stratégie délibérée" car pour nous, ce sont les masses qui font l’histoire et pas les complots du capitalisme.
L’affaire actuelle du Covid est un exemple lumineux : Macron ne controle plus rien, le Conseil Scientifique" décide n’importe quoi pouvu que les ordres viennent de l’OMS et Bill Gates. La CGT approuve les masques à l’usine et le télétravail (Euh ... moyennant une concertation !) et la gauche ne voit rien à redire au port permanent et définitif de la muselière et au flicage sanitaire policier et informatique de toute la société...

Il me semble que ce qu’on nomme les crises ne sont que des crises pour le prolétariat mais pas pour le Grand Capital. Une guerre est terrible pour le prolétariat mais une formidable opportunité pour le Capital. De même, je ne vois pas de crise économique, les riches sont de plus en plus riches, ils ont le contrôle sur l’immense majorité des ressources, ils disposent de moyens de contrôle comme jamais ils n’en ont eus. Encore une fois, la crise économique n’est qu’une crise pour le prolétariat et peut-être pour ceux que Marx appellent les petits maitres (petits capitalistes qui n’ont pas de véritable pouvoir si ce n’est d’exploiter leurs salariés). Plutôt que de parler de crises, il faudrait peut-être parler de cycles qui se terminent par des crises qui elles mêmes sont un vecteur de transformation des conditions d’exploitation.

Concernant l’Etat et son incapacité à traiter des crises, j’y vois plutôt une façon de gérer au mieux les affaires du Capital (à court terme). Rien n’est fait de manière volontaire pour freiner le Capital dans l’exploitation du vivant et le Covid a été l’occasion de taper dans le code du travail. Qu’attendre d’autre de l’Etat ? C’est le bras armé du Capital, ils ne sont pas incapables, ils sont même plutôt compétents pour réaliser leur mandat, c’est-à-dire détruire tout ce qui est local (délégation des pouvoirs à Bruxelles) social et faire en sorte que les capitalistes puissent trouver de nouveaux débouchés avec par exemple la privatisation à tout va tout en faisant croire aux prolétaires qu’ils agissent au nom du ’bien commun’ ou alors qu’il n’y a pas le choix de faire autrement.

Je ne vois pas comment il est possible de considérer que ce sont les masses qui font l’histoire, enfin on peut dire que les masses font l’histoire qui leur est dictée par les Grands Capitalistes à travers leurs représentants à l’Etat, dans les médias et maintenant dans toutes les sphères d’influence à travers les "élites". Néanmoins, dès que la populace s’écarte du droit chemin la police ou l’armée viennent les rappeler à l’ordre avec un certain zèle.

Le plus terrible dans tout ça est que nous ne sommes pas en mesure de réveiller les zombies qui s’inquiètent de savoir si leur match de foot sera annulé ou pas pour cause de Covid. Ils n’ont même pas conscience d’être exploités, tout au plus ils manifestent un léger sentiment d’injustice par rapport à la distribution des richesses, mais de manière générale ils ne remettent pas en question le mérite des riches, le fait de travailler pour un patron, du moment qu’ils peuvent s’acheter des babioles et regarder la TV avec quelques bières tout va bien. Je crois qu’hélas il n’y aura pas de réveil sans une catastrophe... d’une certaine façon en occident l’esprit révolutionnaire a été tué par le confort que représente la possibilité de consommer. J’irais même jusqu’à penser que paradoxalement ce sont les victoires obtenues dans les réformes des conditions de travail qui ont tué la possibilité d’une révolution, d’un changement de mode de production, car désormais les masses ont trop à perdre.

23/08/2020 22:19 par Xavier

Merci au grand soir pour cette publication indigeste pour les dogmatiques mais tellement salutaire et pleine de bon sens.

Je ne connais pas d’autre site de gauche de votre trempe et qualité.

Vous avez les corones aussi lourdes que Fidel et Cienfuegos !

Longue vie à vous !

24/08/2020 11:12 par Jean-Yves Leblanc

@VL
Merci, VL, de l’intérêt que vous portez à mes remarques.

En fait, il y a une sorte de malentendu concernant "les choses que vous ne comprenez pas" dans mon commentaire - certainement dû à un manque de clarté de ma part. Je dis ’malentendu’, car je suis quant à moi totalement d’accord avec ce que vous dites.
Si je divise votre intervention en 4 paragraphes :

 D’accord avec le § 1. Les crises, c’est pour le peuple. jusqu’à nouvel ordre, elles n’engendrent pas l’écroulement du capitalisme. L’idée, dans nos rangs, que le capitalisme est voué à un effondrement inévitable est à mon sens contredite par les faits et nous empêche de mesurer la violence et l’ampleur des changements que le capitalisme muté (et fortifié par ses mutations) est en train de mettre en place.

 D’accord avec le § 2. L’Etat n’est ni incapable, ni nul. Il mobilise les meilleurs cerveaux à son service (parmi lesquels, hélas, nos enfants qui ont réussi à l’école et ont pris "l’ascenseur social"). Il obéit aux maîtres capitalistes qui, aujourd’hui, dictent au travers des officines mondialistes. Pas étonnant que tous les gouvernements prennent les mêmes mesures de façon synchrone.

 D’accord avec le § 3. Dans mon commentaire, justement, je fustigeais le dogme tenace au sein de nos groupes communistes (et plus encore trotskistes) selon lequel les complots (du capitalisme) n’existent pas et que seules les masses, leurs organisations et leurs luttes font l’Histoire. Cela mène à des trous béants dans nos analyses, à des angles totalement morts dans notre vue des évènements et à une vision naïve et angeliste du fonctionnement des gouvernements et des organisations internationales (ONU, OMS, GIEC ...).

 je ne suis que très partiellement d’accord avec le § 4. Les "zombies" (comme vous dites) peuvent se réveiller à mesure que leurs conditions de vie se dégradent. C’était le cas des Gilets Jaunes. Mais pour que cela mène quelque part il faut que l’expression du ras-le-bol soit relayée et politisée par des organisations en prise avec ce peuple et qui construisent un débouché politique. C’est ce que nous n’avons pas : les seules forces de gauche (radicale) un peu visibles politiquement sont bien plus proches de la "gauche trottinette" que du GJ et sont largement acquises aux thèses mondialistes. D’où la nécessité de fournir un énorme travail de réveil communiste.

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