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En Bolivie, le paysan indien a-t-il droit de jouir des droits de l’homme ?

Pendant que la presse française condamne les FARC, elle tait ce qui se passe dans toute l’Amérique latine, la violence faite aux pauvres, aux paysans, aux Indiens et qui a obligé ceux-ci à faire face, à s’armer ou à mourir. Cette presse aux ordres tait ce qui se passe en Bolivie et qui illustre bien à quel point la haine de classe peut prendre un visage atroce de haine raciale.

Une groupe de jeunes nervis à Sucre (la capitale administrative du pays) se sont emparés hier 25 mai d’un groupe de paysans indiens et, là sur la place, ils ont été dépouillés de leurs vêtements et contraints de répéter sous la menace des phrases racistes . Il ne s’agit pas d’un acte isolé. La violence raciste se déchaîne contre la majorité de la population. On tente de les intimider pour qu’il ne s’opposent pas aux tentatives séparatistes de l’oligarchie alliée aux multinationales.

LA PAZ, le 25 mai. - Le gouvernement bolivien face à de tels actes de violence contre les paysans et les pauvres des villes a choisi la voie de la démocratie, et il a porté plainte devant les organismes judiaciaires en expliquant que si ceux-ci aux mains de l’oligarchie à Sucre rejetaient la plainte, le gouvernement porterait la plainte au niveau international auprès des organismes internationaux des droits de l’homme

Alors qu’il participait à l’émission El Pueblo es Noticia, de la radio publique Patria Nueva, le vice-ministre de la coordination avec les mouvements sociaux, Sacha Llorenti, a souligné qu’il revenait au ministère public de la République d’identifier les responsables des agressions contre des paysans.

Llorenti a rendu responsables les autorités du département du sud de Chuquisaca pour avoir distillé la haine et refusé de recevoir le président Evo Morales, à l’occasion du 199e anniversaire du Cri de la liberté de l’Amérique, qui devait assister à une manifestation populaire pour remettre des projets sociaux au profit de la région.

Il a aussi souligné que les affrontements à Sucre n’étaient pas isolées, et rappelé que les partis d’opposition et traditionnels ont pris la voie de la violence pour empêcher les transformations sociales, en faveur des plus démunis.

Ces faits - qui ne sont pas isolés - illustrent la violence raciale qui peut régner en Amérique latine, en particulier contre les descendants des indiens. Comment, quand ils tentent de changer les choses par la démocratie, ils ont devant eux une oligarchie violente avec des hommes de main qui massacrent, humilient. Cette violence, je l’ai découverte au Mexique, dans les Chiapas. J’ai été bouleversée par le regard perdu des populations originaires. Puis, pire encore j’ai vu sur la place centrale de Mexico un groupe de paysans à qui les propriétaires terriens et leurs groupes paramilitaires volaient les terres. Ils avaient un masque bleu de chirurgien. Ils l’ont baissé et j’ai vu qu’ils s’étaient cousu la bouche pour dire le silence de la loi les concernant. Ce silence est aussi celui de nos médias qui n’expliquent pas les populations déplacées, fuyant l’horreur en Colombie. Et qui se taisent sur ce qui se passe en Bolivie. Je vois l’humiliation de ces pauvres gens mis à nu et contraints de se traiter eux-mêmes d’animaux… Comme pour leur faire payer la majorité du peuple des pauvres qui soutient le gouvernement d’Evo Morales. Un gouvernement qui veut que son peuple se réapproprie les ressources, les reprenne aux multinationales, pour donner la santé, pour apprendre à lire, avec l’aide d’un autre peuple pauvre, étranglé par le blocus, Cuba.

La colère ne cesse de m’envahir quand je vois "les belles âmes" de nos médias critiquer les pauvres qui résistent à l’ignominie et considérer que les Etats-Unis qui soutiennent les assassins et les tortionnaires est une "grande démocratie". Pourquoi ? Parce qu’elle élit un G.W.Bush ?

Mais qui prendra le partie de tous ces pauvres torturés, humiliés ? Et ce sont eux que l’on traite avec haine, contre lesquels on multiplie les campagnes... Ce qu’on leur reproche, c’est de chercher les voix d’une vraie démocratie, celle où les pauvres savent que les institutions sont destinées à améliorer leur vie, à leur donner le droit à la parole.

Danielle Bleitrach

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