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Etats-Unis contre Julian Assange : Comptes-rendus des audiences - JOUR 17 (30 septembre 2020)

  • Témoins : UC Global a espionné les conversations d’Assange avec des avocats
  • Seules les fuites de documents confirment ce que les gouvernements dissimulent
  • Espionné à l’ambassade
  • La sécurité sans précédent des documents de WikiLeaks
  • Chelsea Manning a été punie par un grand jury
  • L’acte d’accusation d’Assange menace gravement la liberté de la presse
  • Témoignage de Patrick Cockburn
  • Témoignage de Ian Cobain
  • Témoignage de Guy Goodwin-Gill
  • Témoignage de Stefania Maurizi
  • Témoin anonyme 1 : UC Global obtient un contrat avec le financier de Trump, Sheldon Adelson
  • Témoin anonyme 2 : Menace d’empoisonner ou d’enlever Julian Assange

le non compte-rendu de Craig Murray

Où est mon dernier compte-rendu sur le procès d’Assange ?

De nombreuses personnes m’ont contacté de diverses manières pour me demander où est le compte-rendu que je leur ai promis du dernier jour de l’audience d’Assange, en guise de conclusion de la série.

C’est difficile à expliquer. Lorsque j’étais à Londres, c’était extrêmement intense. C’était ma routine quotidienne. Je me présentais au tribunal à 10 heures du matin, je prenais 25 à 30 pages de notes manuscrites et je partais vers 17 heures. Au tribunal, j’étais toujours avec John, le père de Julian, et généralement aussi pour le déjeuner. Après chaque audience, je remerciais les partisans à l’extérieur de la salle d’audience, je faisais parfois un peu de journalisme et je rencontrais souvent l’équipe de Wikileaks pour discuter des développements et des tactiques. Je retournais ensuite dans ma chambre d’hôtel, mangeais un morceau et me couchais vers 18h30 à 19h00. Je me réveillais entre 23 heures et minuit, me douchais et me rasais, lisais mes notes et faisais toutes les recherches nécessaires. Vers 3 heures du matin, je commençais à écrire. Je finissais d’écrire vers 8h30 et je relisais. Ensuite, je m’habillais. Vers 9 h 30, je procédais aux derniers changements et je publiais. Ensuite, je me rendais à pied à l’Old Bailey et je recommençais.

En plus d’être épuisant, j’étais totalement immergé dans une bulle, et soutenu par d’autres personnes proches de Julian, qui se trouvaient également à l’intérieur de cette bulle.

Mais dans cette salle d’audience, vous étiez en présence du mal. Avec un placage civilisé, un semblant de procès, et même des démonstrations de bonhomie, la destruction totale d’un être humain était en cours. Julian était détruit en tant que personne sous mes yeux. Pour le crime d’avoir publié la vérité. Il a dû rester assis là à écouter des jours entiers de discussions posées sur l’incroyable torture qui l’attendait dans une prison américaine de grande sécurité, privé de tout contact humain significatif pendant des années, à l’isolement dans une cellule de seulement 4,5 mètres carrés.

4,5 mètres carrés. Retenez bien cela. Trois pas sur deux. De toutes les terribles choses que j’ai entendues, la plus effrayante était peut-être ce qu’a dit le directeur Baird en expliquant que la seule heure par jour autorisée pour sortir de la cellule est passée seul dans une autre cellule absolument identique, appelée "cellule de loisirs". Cela et l’infâme "expert" du gouvernement, le Dr Blackwood, décrivant comment Julian pourrait être suffisamment drogué et physiquement privé des moyens de se suicider pour le maintenir en vie pendant des années.

J’ai été confronté au mal en Ouzbékistan lorsqu’une mère m’a apporté les photos de son fils torturé à mort par immersion dans un liquide bouillant. Le gouvernement américain a également été impliqué dans cette affaire, par le biais de la coopération de la CIA avec les services de sécurité ouzbeks ; cela s’est passé juste à l’extérieur de la base militaire américaine de Karshi-Khanabad. C’est ce même mal qui a défilé dans le centre de Londres, sous la houlette de la justice royale britannique.

Une fois sorti de la bulle, mon courage me fait défaut pour retrouver le mal et écrire sur le dernier jour. Je sais que cela peut paraître soit pathétique, soit louable. Je sais que les grands journalistes qui se délectent à me dépeindre comme mentalement instable en feront leurs choux gras. Mais ces derniers jours, je n’arrive même pas à me résoudre à consulter mes notes. Je me sens physiquement malade quand j’essaie. Bien sûr, je vais terminer la série, mais j’aurai peut-être besoin d’un peu de temps.

Craig Murray

https://www.craigmurray.org.uk/archives/2020/10/where-is-my-final-assa...


Témoins : UC Global a espionné les conversations d’Assange avec des avocats

La défense a lu à haute voix plusieurs déclarations de témoins au tribunal aujourd’hui, dont deux déclarations d’anciens employés anonymes de UC Global, la société de sécurité espagnole dirigée par David Morales qui a espionné Julian Assange à l’ambassade d’Équateur à Londres. Les déclarations des témoins témoignent du zèle particulier que Morales a mis à enregistrer les conversations entre Assange et ses avocats ainsi que de son contrat avec une société américaine pour transmettre les enregistrements aux services de renseignement américains.

Ces déclarations étant particulièrement longues, voir des extraits à la fin du présent texte.

Patrick Cockburn : WikiLeaks a montré les réalités de la guerre

Patrick Cockburn est journaliste d’investigation pour The Independent. Voir son article "Julian Assange dans les limbes" dans la London Review of Books du début de l’année. (version française : https://www.legrandsoir.info/julian-assange-dans-les-limbes-london-rev... )

J’étais à Kaboul lorsque j’ai entendu parler pour la première fois des révélations de WikiLeaks, qui ont confirmé une grande partie de ce que moi-même et d’autres journalistes soupçonnaient, ou savaient mais ne pouvaient pas prouver, au sujet des activités américaines en Afghanistan et en Irak. Le trésor était immense : quelque 251 287 câbles diplomatiques, plus de 400 000 rapports classifiés de l’armée sur la guerre en Irak et 90 000 sur la guerre en Afghanistan. En relisant ces documents, je suis à nouveau frappé par la prose militaro-bureaucratique coincée, avec ses acronymes sinistres et déshumanisants. Tuer des gens est appelé EOF ("Escalade de la force"), ce qui se produit fréquemment aux postes de contrôle militaires américains lorsque des soldats américains nerveux ordonnent aux conducteurs irakiens de s’arrêter ou de partir avec des signaux manuels complexes que personne ne comprend. Ce que cela pourrait signifier pour les Irakiens est illustré par de brefs rapports militaires tels que celui intitulé "Escalade de la force par 3/8 NE Fallujah" : I CIV KIA, 4 CIV WIA". Décodé, il décrit le moment où une femme dans une voiture a été tuée et son mari et ses trois filles blessés à un poste de contrôle dans la banlieue de Falloujah, à 60 km à l’ouest de Bagdad. Le marine américain de service a ouvert le feu parce qu’il était "incapable de déterminer les occupants du véhicule en raison de la réflexion du soleil sur le pare-brise". Un autre rapport marque le moment où les soldats américains ont abattu un homme qui "se glissait derrière leur position de tireur d’élite", pour apprendre plus tard qu’il était l’interprète de leur propre unité.

Ces rapports sont les petits détails de la guerre. Mais, collectivement, ils en restituent la réalité bien mieux que les comptes-rendus journalistiques les mieux informés. Ces deux fusillades ont été répétées mille fois, bien que les reportages aient rarement admis que les victimes étaient des civils. Le plus souvent, les morts étaient identifiés systématiquement comme des "terroristes" pris sur le fait, sans qu’aucune preuve du contraire ne soit apportée.

Pourquoi WikiLeaks et Assange sont persécutés

Les documents de WikiLeaks ont révélé la façon dont les États-Unis, seule superpuissance mondiale, ont réellement mené leurs guerres - ce que les institutions militaires et politiques ont considéré comme un coup porté à leur crédibilité et à leur légitimité. Il y a eu quelques révélations dévastatrices, dont la vidéo de l’hélicoptère, mais beaucoup des secrets découverts n’étaient pas particulièrement importants ni même vraiment secrets. En soi, ils n’expliquent pas le sentiment de rage que WikiLeaks a provoqué au sein du gouvernement américain et de ses alliés. C’était une réponse à l’attaque d’Assange contre leur monopole sur les informations sensibles de l’État, qu’ils considéraient comme un élément essentiel de leur autorité. Le fait de rendre ces informations publiques, comme l’avaient fait Assange et WikiLeaks, a militarisé la liberté d’expression : si des divulgations de ce type restaient impunies et devenaient la norme, cela modifierait radicalement l’équilibre des pouvoirs entre le gouvernement et la société - et en particulier les médias - en faveur de cette dernière.
(...)
Lui et WikiLeaks ont fait ce que tous les journalistes devraient faire, c’est-à-dire mettre des informations importantes à la disposition du public, permettant aux gens de porter des jugements fondés sur des preuves concernant le monde qui les entoure et, en particulier, les actions de leurs gouvernements. Étant donné le battement de tambour constant des attaques contre Assange provenant de toutes parts, il peut être difficile de se rappeler qu’en 2010, WikiLeaks a remporté une grande victoire pour la liberté d’expression et contre le secret d’État, et que le gouvernement américain et ses alliés ont fait tout leur possible pour l’inverser.

Ian Cobain : seules les fuites de documents confirment ce que les gouvernements dissimulent

Ian Cobain est un journaliste d’investigation qui a travaillé pour The Guardian en 2010-2011.

Il est toujours entendu - c’est tellement évident qu’il n’est pas nécessaire de le dire - que toute personne ayant connaissance de crimes d’État et qui se présente pour corroborer des allégations sur ces crimes peut être poursuivie.

Il est extrêmement difficile d’obtenir des preuves à l’appui de telles allégations au sein de gouvernements disposant d’agences de renseignement et de services civils disciplinés, et où les sanctions pour divulgation non autorisée peuvent inclure l’intrusion dans la vie familiale, des poursuites et des peines d’emprisonnement, la perte de moyens de subsistance et la perte de droits à la retraite.

Cobain a rapporté que les services de renseignement britanniques ont aidé la CIA à kidnapper une famille entière et à la livrer en Libye où elle a été torturée.

Il est presque certain que rien de cette affaire n’aurait été rendu public sans l’apparition unique de centaines de documents relatifs à l’État de sécurité libyen. Les preuves documentaires sont apparues lors d’un moment heureux à Tripoli pendant la révolution libyenne de 2011, lorsque des classeurs remplis de documents appartenant à l’appareil de sécurité libyen sont tombés entre les mains de travailleurs d’ONG et de journalistes.

Si les documents n’étaient pas apparus comme ils l’ont fait, le gouvernement britannique aurait sans doute continué à soutenir que "le Royaume-Uni ne participe pas, ne sollicite pas, n’encourage pas et ne tolère pas l’utilisation de la torture à quelque fin que ce soit", une affirmation qui est complètement remise en cause par les preuves documentaires maintenant disponibles en ce qui concerne cette affaire. Dans la foulée le gouvernement a présenté des excuses au couple et a versé un dédommagement à l’épouse. Une affaire portée par la famille a été réglée à l’amiable.

Dans ces circonstances, on peut affirmer que la surveillance des médias est plus importante que jamais, et que les fuites et les dénonciations restent un moyen essentiel de dénoncer les crimes d’État.

Guy Goodwin-Gill : espionné à l’ambassade

"Le 16 juin 2016, j’ai assisté à une réunion à l’ambassade équatorienne à Londres pour discuter des aspects juridiques internationaux de l’asile accordé à M. Julian Assange. Parmi les personnes présentes figuraient le ministre des affaires étrangères de l’Équateur, de hauts fonctionnaires équatoriens et des membres de l’équipe juridique de M. Assange. Avant d’entrer dans la salle de réunion du rez-de-chaussée, j’ai laissé mon passeport, mon téléphone et ma tablette "à la porte", ainsi que des bagages non verrouillés (j’étais en route pour donner des conférences en Italie).

J’ai naturellement supposé que, compte tenu des précautions prises avant d’entrer, une telle réunion juridique serait sûre et confidentielle. J’ai donc été pour le moins choqué d’apprendre, fin 2019, que mon nom figurait dans des documents déposés dans le cadre d’une procédure judiciaire en Espagne concernant la divulgation d’informations confidentielles, que l’occasion de ma visite et de ma participation avait été partagée avec diverses parties, et que mon "équipement électronique" avait peut-être été copié et son contenu également partagé.

M. Assange n’est pas un citoyen des États-Unis d’Amérique et que la plupart des accusations portées contre M. Assange sont tirées de la loi américaine sur l’espionnage. L’espionnage n’est pas défini dans le droit international ; il ne constitue ni un crime international ni un crime grave de portée internationale, et il est généralement considéré comme un délit "purement" politique, qui soit ne serait pas répertorié comme un délit d’extradition, soit serait un délit pour lequel une extradition serait refusée.

C’est donc dans ce contexte et compte tenu des opinions politiques en jeu qu’il convient d’examiner les preuves de la surveillance et du partage d’informations confidentielles et privilégiées, et d’évaluer si ces facteurs indiquent plus clairement la motivation, l’intention et l’objectif politiques de la demande d’extradition, ou s’ils indiquent autrement la probabilité de préjudice, de sanction, de détention ou d’autres restrictions à la liberté en raison de circonstances extérieures, comme décrit ci-dessus..."

Stefania Maurizi : La sécurité sans précédent des documents de WikiLeaks

Stefania Maurizi est une journaliste italienne qui a travaillé avec WikiLeaks pour faire des reportages sur les documents italiens dans les câbles du Département d’État.

Assange et la guerre

À plusieurs reprises, M. Assange m’a fait part de son opinion selon laquelle si Wikileaks avait existé avant l’invasion de l’Irak par les États-Unis et avait publié plus tôt ce qu’il a publié par la suite (la vidéo "Collateral Murder" concernant l’Irak, par exemple), la guerre aurait pu être évitée ou aurait pris fin plus tôt. Le fait est que ce qui avait été et était diffusé par les gouvernements concernés, en particulier les États-Unis, était largement faux, et qu’il était impossible de connaître la vérité.

Sécurité des documents

J’ai moi-même eu accès à 4 189 câbles qui pouvaient être mieux évalués et compris avec l’aide d’un partenaire italien bien informé. Je me suis assise avec M. Assange et j’ai examiné les câbles aussi systématiquement que possible. On m’a remis une clé USB cryptée et, une fois rentré en Italie, on m’a donné le mot de passe qui permettrait alors d’ouvrir le dossier. Tout a été fait avec la plus grande responsabilité et la plus grande attention. Je connais le mot de passe que David Leigh et Luke Harding du Guardian ont ensuite publié dans leur livre : ce n’est pas le même mot de passe que celui qui m’a été donné à l’époque.

C’était la première fois que je travaillais dans une entreprise d’édition impliquant des procédures strictes de ce type. Même des collègues internationaux expérimentés ont trouvé les procédures lourdes, impliquant des protections bien au-delà de celles que chacun d’entre eux était habitué à exercer.

Robert Boyle : Chelsea Manning a été punie par un grand jury

Robert Boyle est un avocat américain et un expert des grands jurys. Sa déclaration reprend des parties pertinentes de la déclaration d’attribution de Chelsea Manning faite lors de sa cour martiale et évoque ensuite son emprisonnement pour avoir refusé de témoigner devant un grand jury secret.

La déclaration de Chelsea Manning

Manning a expliqué qu’en raison de son poste d’analyste du renseignement, elle avait accès à des informations sur les activités militaires des États-Unis en Irak. Certaines de ces activités étaient en contradiction avec les objectifs déclarés de la politique américaine. Elle a déclaré à la cour :

" [l’armée américaine] est devenue obsédée par la capture/le meurtre de cibles figurant sur des listes, par la méfiance et le refus de coopérer avec nos partenaires du pays hôte et par l’ignorance des effets de deuxième et troisième ordre de la réalisation d’objectifs et de missions à court terme."

"Je pense que si le grand public, en particulier le public américain, avait accès à l’information... cela pourrait déclencher un débat national sur le rôle de l’armée et de notre politique étrangère en général, ainsi que sur l’Irak et l’Afghanistan".

Un participant à un tchat en ligne a indiqué à M. Manning le système de soumission en ligne de Wikileaks. M. Manning connaissait quelque peu Wikileaks. Selon elle, l’organisation "semblait se consacrer à la dénonciation des activités illégales et de la corruption [et avait] reçu de nombreux prix et reconnaissances pour ses activités de dénonciation".

Manning a déclaré à la cour qu’elle "voulait que le public américain sache que tout le monde en Irak et en Afghanistan n’était pas des cibles à neutraliser, mais plutôt des gens qui luttaient pour vivre dans l’environnement sous la pression de ce que nous appelons la guerre asymétrique".

"Bien que j’aie cessé d’envoyer des documents à [WikiLeaks], personne associé à [WikiLeaks] n’a fait pression sur moi pour que je donne plus d’informations. Les décisions que j’ai prises pour envoyer des documents et des informations à [WikiLeaks] étaient mes propres décisions et j’assume l’entière responsabilité de mes actes."

Manning cité à comparaître, est punie pour avoir refusé de témoigner

Manning a déposé une requête en annulation de l’assignation à comparaître :

elle a fait valoir que la citation à comparaître était inappropriée dans la mesure où il s’agissait d’une tentative du gouvernement de la punir pour avoir divulgué l’information à Wikileaks. Manning a également souligné que le gouvernement avait à sa disposition sa déclaration sous serment exhaustive devant le tribunal militaire qui a été faite au moment de son plaidoyer de culpabilité et qui expose fidèlement toute l’étendue de ses connaissances, y compris, mais sans s’y limiter, ses contacts avec Wikileaks. Manning a affirmé que le respect de l’assignation à comparaître permettrait également au gouvernement de tendre un "piège à parjure". En cas d’incohérences, même mineures, entre son témoignage en cour martiale et celui du grand jury, elle pourrait être accusée pénalement de parjure.

Manning a été emprisonné pour avoir refusé de témoigner :

elle a été placée en isolement cellulaire "malgré les inquiétudes exprimées concernant les effets d’un isolement prolongé qui a aggravé le traumatisme que j’avais subi lors de mon précédent emprisonnement". Manning est restée en isolement pendant 28 jours, une expérience qui lui a causé une "douleur extraordinaire".

Il cite sa déclaration :

Je comprends que ce grand jury [est] lié à mes divulgations d’informations et de dossiers classifiés et non classifiés en 2010. J’ai agi seul dans ces divulgations. Le gouvernement se préoccupe toujours de me punir, malgré une cour martiale, une condamnation et une commutation de peine présidentielle il y a près de deux ans

Manning pense que le gouvernement américain voulait des informations avant l’audience d’Assange :

Comme Manning l’a elle-même déclaré : "Je soupçonne que [le gouvernement] est simplement intéressé par mon témoignage potentiel en tant que témoin de la défense, et tente de saper mon témoignage... Cela justifie ma théorie selon laquelle participer à cette enquête ne sert qu’à détourner le système judiciaire à des fins politiques."

Andy Worthington

Andy Worthington est un activiste et chercheur basé au Royaume-Uni qui a étudié la prison de Guantanamo Bay pendant plus de dix ans. Voir sa première déclaration ici et sa deuxième déclaration complémentaire ici.

En avril 2011, Worthington a écrit WikiLeaks Reveals Secret Guantánamo Files, Exposes Detention Policy as a Construct of Lies.

Dans sa dernière publication de documents américains classifiés, WikiLeaks met en lumière la vérité sur une icône notoire de la "guerre contre le terrorisme" de l’administration Bush : la prison de Guantánamo Bay, à Cuba, qui a ouvert ses portes le 11 janvier 2002 et qui reste ouverte sous le président Obama, malgré sa promesse de fermer cette installation très critiquée dans l’année suivant son entrée en fonction.

Dans des milliers de pages de documents datant de 2002 à 2008 et jamais vus auparavant par le public ou les médias, les cas de la majorité des prisonniers détenus à Guantánamo - 765 sur 779 au total - sont décrits en détail dans des mémorandums de la JTF-GTMO, la force opérationnelle conjointe à Guantánamo Bay, au commandement sud des États-Unis à Miami, en Floride, connus sous le nom de "Detainee Assessment Briefs" (DAB).

Ces mémorandums, qui contiennent les recommandations de la JTF-GTMO sur la question de savoir si les prisonniers en question doivent continuer à être détenus ou s’ils doivent être libérés (transférés à leur gouvernement d’origine ou à d’autres gouvernements), contiennent une foule d’informations importantes et jusqu’alors non divulguées, notamment des évaluations de santé, par exemple, et, dans le cas de la majorité des 172 prisonniers qui sont toujours détenus, des photos (pour la plupart pour la toute première fois).

Les dossiers contiennent également des explications détaillées sur les renseignements supposés utilisés pour justifier la détention des prisonniers. Pour de nombreux lecteurs, ce sont les sections les plus fascinantes des documents, car elles semblent offrir un aperçu extraordinaire du fonctionnement des services de renseignement américains, mais bien que de nombreux documents semblent promettre la preuve de l’association des prisonniers avec Al-Qaïda ou d’autres organisations terroristes, une extrême prudence s’impose.

Les documents s’appuient sur les témoignages de personnes - dans la plupart des cas, des codétenus - dont les déclarations ne sont pas fiables, soit parce qu’elles ont été obtenues sous la torture ou d’autres formes de coercition (parfois pas à Guantánamo, mais dans des prisons secrètes gérées par la CIA), soit parce qu’elles ont fourni de fausses déclarations pour obtenir un meilleur traitement à Guantánamo.

De tels faits gênants ne sont pas révélés dans les délibérations de la task force conjointe, mais ils sont essentiels pour comprendre pourquoi ce qui peut sembler être une collection de documents confirmant la rhétorique alarmiste du gouvernement sur Guantánamo - la même rhétorique qui a paralysé le président Obama et ravivé la politique de la peur au Congrès - est en fait le contraire : l’anatomie d’un crime colossal perpétré par le gouvernement américain sur 779 prisonniers qui, pour la plupart, ne sont pas et n’ont jamais été les terroristes que le gouvernement voudrait nous faire croire qu’ils sont.

Jameel Jaffer : L’acte d’accusation d’Assange menace gravement la liberté de la presse

Jameel Jaffer est directeur exécutif du Knight First Amendment Institute de l’Université de Columbia. En 2019, il a rejoint le podcast de Jeremy Scahill, "Poursuivre Julian Assange pour espionnage est une tentative de coup d’état contre le Premier Amendement". En début d’année, Jaffer a rejoint le panel de la Fondation du Courage au National Press Club à Washington DC pour discuter de l’impact de l’inculpation d’Assange sur la liberté de la presse.

Sur l’acte d’accusation et le point de vue de Trump sur le journalisme

L’inculpation de M. Assange constitue une grave menace pour la liberté de la presse aux États-Unis. Cette affaire est la première dans laquelle le gouvernement américain s’appuie sur la loi de 1917 sur l’espionnage pour poursuivre un éditeur. L’acte d’accusation se concentre presque entièrement sur les types d’activités que les journalistes de la sécurité nationale mènent régulièrement et comme partie nécessaire de leur travail - gérer des sources, communiquer avec eux de manière confidentielle, leur demander des informations, protéger leur identité contre la divulgation et publier des informations classifiées.

L’accusation affirme implicitement, mais sans équivoque, que les activités faisant partie intégrante du journalisme de sécurité nationale ne sont pas protégées par la Constitution américaine et sont même criminelles.

À mon avis, l’inculpation de M. Assange visait à dissuader le journalisme qui est vital pour la démocratie américaine, et le fait de poursuivre avec succès M. Assange sur la base des activités décrites dans l’acte d’accusation aurait certainement eu cet effet.

Sur l’étendue de la loi sur l’espionnage

Ces dispositions sont extrêmement larges, comme beaucoup d’autres l’ont observé, et elles criminalisent un "large éventail d’activités qui peuvent ne pas ressembler beaucoup à l’espionnage classique". La loi expose les auteurs de fuites à des sanctions sévères, qu’ils aient agi dans l’intention de nuire à la sécurité des États-Unis ou non. Telle qu’elle a été interprétée par les tribunaux, la loi est indifférente aux motivations du défendeur, et indifférente à la question de savoir si les dommages causés par la divulgation ont été compensés par la valeur de l’information pour le public.

La loi prévoit également l’imposition de ces mêmes sanctions sévères aux éditeurs ultérieurs, c’est-à-dire non seulement aux auteurs des fuites, et non seulement aux organismes de presse qui publient les fuites en premier lieu, mais aussi à toute personne qui partage ensuite l’information divulguée par quelque canal que ce soit, formel ou informel.

Sur l’importance de la publication des secrets d’État

Au moins aux États-Unis, il serait impossible de tenir des délibérations publiques éclairées sur des questions liées à la guerre et à la sécurité si la presse ne publiait pas d’informations classifiées.

Il existe des raisons structurelles pour lesquelles la divulgation non autorisée d’informations classifiées est si essentielle à la capacité du public à comprendre, évaluer et influencer la politique gouvernementale en matière de guerre et de sécurité.

Si la presse ne publiait pas d’informations classifiées sans autorisation, le débat public sur la guerre et la sécurité se déroulerait dans un environnement d’information contrôlé presque entièrement par les responsables du pouvoir exécutif.

Utilisation de la loi sur l’espionnage contre un éditeur

L’utilisation par le gouvernement de la loi sur l’espionnage contre les initiés du gouvernement qui fournissent des informations classifiées à la presse constitue une menace sérieuse pour la capacité de la presse à informer le public sur les questions relatives à la guerre et à la sécurité. L’inculpation d’un éditeur par le gouvernement en vertu de cette loi franchit cependant une nouvelle frontière juridique.

La condamnation de M. Assange en vertu de la loi pour les activités décrites dans l’acte d’accusation aurait un effet dissuasif important sur le journalisme qui est vital pour le bon fonctionnement de la démocratie américaine.

Certains responsables gouvernementaux ont fait valoir que l’acte d’accusation ne devrait pas être considéré comme une menace à la liberté de la presse parce que M. Assange n’est pas un journaliste, ou parce que WikiLeaks n’est pas un membre de la presse. Cet argument passe à côté de l’essentiel. L’acte d’accusation est principalement une description de M. Assange exerçant des activités journalistiques de base.


Témoin anonyme 1 : UC Global obtient un contrat avec le financier de Trump, Sheldon Adelson

Vers juillet 2016, alors qu’UC Global fournissait déjà des services de sécurité dans le cadre d’un contrat avec le gouvernement équatorien à Londres, David Morales s’est rendu à un salon du secteur de la sécurité à Las Vegas, où je souhaitais l’accompagner, mais il a insisté pour voyager seul. Au cours de ce voyage, M. Morales a présenté la société UC Global au salon du secteur de la sécurité de Las Vegas.

Après ses premiers voyages aux États-Unis, UC Global a obtenu un contrat tape-à-l’œil, géré personnellement par David Morales, avec la société Las Vegas Sands, qui appartenait au magnat Sheldon Adelson, dont la proximité avec Donald Trump est de notoriété publique (à l’époque où Trump était candidat à la présidence).

De retour d’un de ses voyages aux États-Unis, David Morales a réuni tous les travailleurs du bureau de Jerez et nous a dit que "nous avons progressé et que nous jouerons désormais dans la cour des grands". Au cours d’une conversation privée avec David, je lui ai demandé à quoi il faisait référence lorsqu’il a dit que nous étions passés dans la "première ligue". David a répondu, sans entrer dans les détails, qu’il était passé du "la cour des grands" en parlant de la coopération avec les autorités américaines, et qu’à la suite de cette collaboration "les Américains nous obtiendront des contrats dans le monde entier".

En plus du nouveau contrat, après le retour de Morales de Las Vegas et ses commentaires sur "la cour des grands" et son passage au "côté obscur", j’ai appris par ma conversation avec Davis Morales qu’il avait conclu des accords illégaux avec les autorités américaines pour leur fournir des informations sensibles sur M. Assange et Rafael Correa, étant donné que UC Global était responsable de la sécurité de l’ambassade où se trouvait M. Assange.

UC Global accepte d’envoyer les enregistrements de l’ambassade aux services de renseignement américains

Suite à l’accord parallèle que David Morales a signé avec les autorités américaines, Morales a indiqué que ces rapports seraient également envoyés au "côté obscur". Pour ce faire, David Morales a commencé à faire des voyages réguliers aux États-Unis, principalement à New York mais aussi à Chicago et à Washington, il m’a dit qu’il voyageait pour parler avec "nos amis américains".

Parfois, lorsque je demandais avec insistance qui étaient ses "amis américains", David Morales répondait "les services de renseignements américains".

2017 : Augmenter la surveillance de l’ambassade

À partir de 2017, avec la victoire de Donald Trump, j’ai réalisé que les voyages de David Morales pour voir "les amis américains", auxquels il ne voulait pas que d’autres personnes de la compagnie participent, ont commencé à s’intensifier. Plus précisément, vers juin ou juillet 2017, David Morales a commencé à développer un système sophistiqué de collecte d’informations à l’intérieur de l’ambassade. Il a demandé aux employés qui se trouvaient physiquement à l’intérieur de l’ambassade d’intensifier et d’approfondir leur collecte d’informations. Les employés ont également reçu l’instruction de David Morales de changer les caméras internes et externes de l’ambassade. Les caméras intérieures enregistraient le son. J’ai également été informé par les employés que David Morales avait donné l’instruction à une équipe de se rendre régulièrement à Londres pour recueillir les enregistrements des caméras.

Par la suite, à Jerez, des paquets d’informations ont été configurés de manière à ce que David Morales les apporte personnellement aux autorités américaines, avec des détails accrus et une intrusion dans la vie privée de M. Assange, de ses avocats, de ses médecins et d’autres visiteurs.

Il a parfois fait preuve d’une véritable obsession en ce qui concerne le contrôle et l’enregistrement des avocats qui rencontraient l’"invité" (Julian Assange) parce que "nos amis américains" le demandaient.

Le témoin anonyme 2 corrobore les liens d’UC Global avec les États-Unis

Je me souviens qu’après le retour des États-Unis, David Morales a affirmé, lors d’une réunion avec le reste du personnel, que nous allions passer dans "la cours des grands". Après cela, j’ai pris conscience que David Morales faisait régulièrement des voyages aux États-Unis, le contexte dans lequel mon patron, David Morales, répétait à son interlocuteur qu’il était "passé du côté obscur".

Le 24 janvier 2017, une fois que Donald Trump a accédé à la présidence des États-Unis, David Morales a envoyé un message par Telegram dans lequel il a écrit : "Eh bien, je veux que vous soyez vigilants parce que je suis informé que nous sommes contrôlés, donc tout ce qui est confidentiel devrait être crypté [...] C’est ce qu’on me dit. Tout est lié à la question britannique. Je ne m’inquiète pas, soyez juste vigilants [...] Les personnes qui font l’objet d’un contrôle sont nos amis aux États-Unis".

Enregistrement audio des réunions d’Assange

Début décembre 2017, David Morales m’a demandé de voyager avec un collègue pour installer les nouvelles caméras de sécurité. J’ai effectué la nouvelle installation pendant plusieurs jours. Morales m’a demandé de ne pas partager d’informations sur les spécifications du système d’enregistrement, et de nier que les caméras enregistraient de l’audio. On m’a dit qu’il était impératif que ces instructions soient suivies car elles venaient, soi-disant, des plus hautes sphères. En fait, M. Assange et la conseillère politique Maria Eugenia m’ont demandé à plusieurs reprises si les nouvelles caméras enregistraient du son, ce à quoi j’ai répondu que non, comme mon patron me l’avait demandé. Ainsi, à partir de ce moment, les caméras ont commencé à enregistrer régulièrement le son, de sorte que chaque réunion avec le réfugié était enregistrée.

Fournir des enregistrements aux États-Unis

Vers juin 2017, alors que je cherchais des fournisseurs pour le nouvel équipement de caméra, David Morales a donné des instructions pour que les caméras permettent des capacités de streaming afin que "nos amis aux États-Unis", comme Morales l’a explicitement dit, puissent avoir accès à l’intérieur de l’ambassade en temps réel.

Morales m’a demandé de placer un microphone dans la salle de réunion, placé dans le support en PVC de l’extincteur dans la salle de réunion, où il était collé à un aimant et ensuite dissimulé à la base du plastique PVC.

Suite à cela, David Morales m’a demandé d’installer un autre microphone, dans les toilettes au bout de l’ambassade, un endroit devenu stratégique car M. Assange, qui soupçonnait qu’il était l’objet d’espionnage, y tenait nombre de ses réunions afin de préserver la confidentialité.

David Morales a également indiqué que l’objectif était que la surveillance, le contrôle des informations et des enregistrements se concentrent sur les réunions du réfugié, en particulier celles où il rencontrait ses avocats, qui étaient des cibles prioritaires, de sorte que le personnel de sécurité qui était physiquement déployé dans l’ambassade a été spécifiquement chargé de surveiller ces réunions d’Assange avec ses avocats, comme l’exigeaient nos "amis américains".

Des intrusions extrêmes dans la vie privée

David Morales m’a demandé de voler une couche d’un bébé qui, selon le personnel de sécurité de la compagnie déployé à l’ambassade, rendait régulièrement visite à M. Assange. Morales a déclaré que je devais voler la couche afin d’établir si le bébé était un enfant du réfugié. À cette occasion, Morales a expressément déclaré que "les Américains" étaient ceux qui voulaient établir la paternité.

Menace d’empoisonner ou d’enlever Julian Assange

Je me souviens qu’une fois, à Jerez de la Frontera, au siège de UC Global, vers décembre 2017, David avait déclaré que les Américains étaient désespérés et qu’ils avaient même suggéré que des mesures plus extrêmes soient prises à l’encontre de "l’invité" pour mettre fin à la situation de permanence d’Assange dans l’ambassade. Plus précisément, la suggestion que la porte de l’ambassade pourrait être laissée ouverte, ce qui permettrait d’argumenter qu’il s’agissait d’une erreur accidentelle, ce qui permettrait à des personnes d’entrer de l’extérieur de l’ambassade et de kidnapper le réfugié ; même la possibilité d’empoisonner M. Assange a été discutée, toutes ces suggestions ont été prises en considération par M. Morales lors de ses contacts aux États-Unis. Il est évident que nous, les employés, avons été choqués par ces suggestions et avons commenté entre nous que la voie dans laquelle Morales s’était engagé commençait à devenir dangereuse.

https://assangedefense.org/live-blog-entry/day-17-september-30-2020-assangecase/

Traduction "tout ce que les médias ne vous raconteront pas" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

Etats-Unis contre Julian Assange : Comptes-rendus des audiences
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