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Europe : Des déclamations aux réalités. Boycotter ou voter blanc est-ce Révolutionnaire ?

Introduction : Le 26 mai prochain les électeurs des pays de l’Europe seront appelés à voter pour élire leurs députés. L’objet de ce papier est de dévoiler les matrices sous-jacentes à « l’impérium européen », pour permettre aux « lecteurs-citoyens » de se faire une opinion sur la réalité Européenne et non sur les seules déclamations affichées. Le réel étant souvent gommé par l’idéologie des incantations proclamées. En politique le verbe ne prend de la puissance effective que s’il se matérialise dans les faits. Dans le cas inverse, il n’est qu’idéologie, c’est-à-dire propagande au seul service de ceux qui manient le verbe. Alors l’Europe : Idéologie ou matérialité ? Voter ou ne pas voter ? Où est la Révolution ?

L’Europe c’est la Paix : Telle est la première incantation des promoteurs de l’Europe, dont on peut dire que les peuples aspirent en premier au lendemain de la guerre de 1939-1945 ayant payé un lourd tribut avec 80 millions de morts. Il s’agit donc de transformer le continent Européen en « espace de paix » par les bulletins de vote, qui se substituent ainsi aux confrontations militaires comme le montre la caricature. Se faisant, par le dessin et le dessein on oublie les causes des guerres et de ce fait on enterre l’Histoire. L’Europe devenant juste une incantation pour oublier les causes d’où la répétition sans fin… « L’Europe c’est la paix  » comme un chapelet idéologique auto protecteur…Alors que la meilleure protection contre les guerres, c’est de connaitre l’histoire : « Celui qui ne connait pas l’Histoire est condamné à la revivre » K. Marx. D’où le besoin de replonger dans l’Histoire.

Si les popovs n’étaient pas là ? La chanson d’origine était : « si les ricains n’étaient pas là » [1] mais la réalité des chiffres, c’est que c’est l’Union soviétique Communiste qui a sauvé l’Europe de la botte nazie. Et les chiffres sont incontestables. L’Union Soviétique communiste et la Chine sont les Pays et les peuples qui ont eu à souffrir le plus du second conflit mondial. Viennent après les puissances de l’Axe (Allemagne-Japon), la Pologne et l’Indonésie. Les ricains venant loin derrière.

Il ne s’agit pas ici de minimiser le rôle des américains, car certains sont morts pour notre liberté, mais bien d’avoir une vision globale et réelle des victimes et non s’en tenir au titre d’une chanson, dont l’objectif réel fut de réduire le rôle pourtant essentiel des soviétiques dans la libération de l’Europe.

Il faut rajouter pour être historiquement vrai, que c’est sur demande incessante de Staline que le second front eu lieu avec le débarquement en Normandie en 1944, débarquement fait, alors pour empêcher les popovs de dominer toute l’Europe.

Rappelons enfin que sans la résistance construite autour d’un programme révolutionnaire « les jours heureux  », auxquels le Patronat vichyste ne participait pas, fut la raison pour laquelle le projet anglo-américain de « protectorat » ne put se réaliser et permis à notre Pays de retrouver sa pleine souveraineté, expliquant d’ailleurs l’alliance de circonstance entre les communistes et les Gaullistes. Sans la Résistance communiste et CGTiste (cheminots), De Gaulle n’aurait pas pu imposer son autorité sur l’alliance anglo-américaine et son projet AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories) [2].

La cause des guerres mondiales ? Il faut dire que l’Europe sortait de deux conflits mondiaux dévastateurs dénommée première et seconde guerre mondiale, pour ne pas être obligé de caractériser les causes des guerres, on leur donne une numérotation… Pourtant dans chaque cas, il s’agit avant tout des conséquences du capitalisme mondialisé et de ses quêtes de domination mondiales, colonies comprises. La crise des années 30 parti des U.S.A se propagea à toute l’Europe, débouchant sur le fascisme en Italie et le nazisme en Allemagne.

L’éviction des communistes : le 5 mai 1947, l’éviction des ministres communistes du gouvernement permis au gouvernement français d’accéder au plan Marshall visant à financer la reconstruction des Pays détruits.

De ce fait, le projet européen est déjà entaché d’une large influence américaine, qui ne cessera plus jamais.

Le Traité de Rome de 1957 : l’Europe a commencé son existence politique par un « traité », mauvais terme, très mauvais terme, mais en correspondance avec les objectifs qui n’étaient qu’économiques et pour préciser les termes constituant le premier marché commun de « 60 millions de consommateurs ». L’Europe se construisait déjà en tournant le dos aux citoyens pour ne viser que le marché…tout en invoquant la paix, alors que depuis la guerre de 1914, l’histoire nous montre que les affrontements économiques (concurrence-libre échange) finissent toujours par des guerres. Ce n’est pas pour rien si Jaurès écrivit : « le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage ».

Tout est déjà écrit : « libre circulation des marchandises, des capitaux et de la main d’œuvre ». S’étonne-t-on 60 ans après les conséquences de l’équation imposée aux peuples ?

L’Europe du marché unique : toute l’Histoire de l’Europe, n’est plus qu’une suite de traités visant l’approfondissement et l’élargissement du marché.

A ces deux « pyramides des sacrifices », il faut rajouter le TSCG [3] imposé par l’Allemagne après la crise de 2008 et de ce fait le pilotage de l’Europe par la domination de l’Allemagne sur l’ensemble des Pays.

Fonctionnement de l’Europe : avant que d’analyser rappelons ici que depuis Montesquieu (qui n’était pas marxiste) une démocratie se définit par une constitution écrite séparant et organisant la répartition des pouvoirs [4], Montesquieu toujours lui ayant déterminé trois pouvoirs :

  • Le pouvoir législatif, qui est le pouvoir d’écrire, discuter, amender les lois et les voter.
  • Le pouvoir exécutif qui est le pouvoir d’exécuter les lois votées par le pouvoir Législatif
  • Le pouvoir judiciaire qui est le pouvoir de sanctionner.

Soulignons qu’au temps de Montesquieu la monnaie existe et que Montesquieu ne vit pas la « nécessité démocratique  » de créer une institution monétaire spécifique « indépendante » des pouvoirs politiques et pourtant déjà de son temps, les dettes publiques existent aussi… Mais je laisse cogiter le lecteur sur cette remarque, on n’y reviendra…

Observons que formellement on retrouve dans les institutions Européennes :

  • le pouvoir législatif avec le Parlement (bien que le pouvoir réel des députés est plus que limité),
  • le pouvoir exécutif (Conseil de l’Union Européenne et conseil européen)
  • le pouvoir judiciaire (Cour de Justice).

Soulignons à nouveau qu’à côté de ces trois pouvoirs, une quatrième institution émerge, celle de la « gestion monétaire » indépendante via la B.C.E

Qu’en est-il du budget ?

Le budget européen : le montant du budget européen est de 157 milliards d’euros pour 2015, soit environ 1 % du P.I.B de l’Europe, ce qui évidemment est ridicule pour parler d’une politique européenne quand on sait que le budget de l’Etat Français est de 424,7 milliards.

La répartition budgétaire : La France avec 20 milliards est de deuxième contributeur du budget Européen et reçoit en retour environ 13 milliards. Nous sommes donc contributeur net à hauteur de 7 milliards.

C’est pourquoi tout le discours sur le fait que « l’Europe protège » et apporte les aides Européennes est une fausseté. Qu’il y ait un budget solidaire en Europe où ceux qui ont plus donnent plus est philosophiquement normal, mais le discours sur les aides Européennes est de la pure idéologie. Surtout lorsque l’on sait que l’essentiel des « aides Européennes  » pour la France se situe dans le cadre de la P.A.C (Politique Agricole Commune) qui a contraint les agriculteurs à passer à une agriculture intensive et chimique (glyphosate) et que les paysans sont la catégorie sociale qui se suicide le plus en France : « Selon Le Figaro, le taux de suicide des agriculteurs s’élève à 32 pour 100 000, contre 28 pour 100 000 chez les ouvriers et 8 pour 100 000 pour les « professions intellectuelles supérieures ». La situation des agriculteurs s’aggrave d’année en année : d’un suicide tous les 3 jours en 2016, la fréquence s’est raccourcie à 2 jours en 2018 » [5] .

La répartition par habitant : Si l’on prends par habitant alors, la France tombe au 20ème rang. Une fois de plus il ne s’agit pas ici de dénoncer cette solidarité entre populations, mais la question est pour faire quoi ? Si c’est juste pour aider à faire plus de marché, on peut se demander si l’Europe a un sens ?

Il faut de plus observer que les habitants qui reçoivent le plus, n’est pas la Grèce, ce qui aurait pu se concevoir, mais le Luxembourg, connu pour être un paradis fiscal : « Les paradis fiscaux privent les pays de centaines de milliards de dollars et exacerbent la pauvreté et les inégalités », note d’emblée Oxfam dans un rapport intitulé Liste noire ou carte blanche à l’évasion fiscale, publié mardi. En utilisant les critères de l’Union européenne, l’ONG a élaboré sa propre liste de 35 paradis fiscaux, dont quatre sont des État membres : l’Irlande, le Luxembourg, Malte et les Pays-Bas. » [6]

La solidarité Européenne devrait commencer par la construction d’un système fiscal Européen solidaire, base de toutes les constructions des sociétés humaines. Déroger à ce principe fondateur, revient à reconnaitre de fait, que « l’Union Européenne », n’a pas d’autre projet politique que de réaliser un « grand marché unique » où la concurrence fiscale et sociale, sont les seules règles.

Dans ce cadre, les peuples ne peuvent être que des variables d’ajustement du « tout marchandise », tel que les définissent les différents traités qui se sont succédés.

Les résultats effectifs : L’Europe, sa réussite ou son échec ne peuvent être mesuré qu’à l’aune de ses résultats, en rapport avec les objectifs déclamés à l’origine.

1] La Croissance : Avant que de commencer je tiens ici à préciser que je ne suis pas un défenseur de la croissance, mais je prends ici les critères que l’Europe s’est imposée elle-même comme objectif et je regarde les résultats, pas plus. On peut observer (graphique de gauche) que sur la période 1965-2009 la croissance ne fait que baisser pour nombre de Pays Européens et ce alors que l’objectif était de faire de « l’union européenne une zone de croissance et de prospérité »… Le graphique de droite confirme cette tendance à cette incapacité à retrouver, après la crise de 2008, des taux de croissance suffisamment forts, susceptible de faire baisser le chômage, les précarités et les pauvretés.

2] déficits et dettes publiques : Là encore je ne discute pas du « bienfondé » ou pas, des déficits et dettes dites publiques, ni de la manière dont les ratios ont été calculés. Je ne fais qu’observer le réel. Et on observe que très peu de Pays de l’Union Européenne respectent les traités et notamment l’objectif de ne pas avoir de déficits supérieurs à 3 % et de dette supérieure à 65 %.

Sur ces deux objectifs au vu des résultats, les chiffres montrent que les objectifs proclamés, n’ont pas été atteints.

Question d’objectif ou de méthode ou les deux à la fois, la question reste posée.

Les questions sociales : l’emploi devait être une priorité de l’Europe se fixant comme objectif « un haut niveau d’emplois ». Observons tout d’abord que le « haut niveau d’emplois » n’est pas chiffré comme les règles sur les déficits publics (3 % du P.I.B), sur la dette publique (65 % du P.I.B) ou sur la monnaie (3 % d’inflation). De fait, cela permet toutes les interprétations possibles. 80 % d’emplois (signifiant comme même 20 % de chômage) peut être considéré comme un « haut niveau d’emplois ». Cela devient du verbiage idéologique.

On n’aurait pu se fixer par exemple 95 % de niveau d’emplois, signifiant un chômage moyen en Europe de 5 %. Mais là, tel n’est pas le cas. On est dans la déclamation d’intentions…dont l’enfer est pavé. Et qu’observe-t-on.

Le marché d’abord : En fait la « zone euro » est une zone de chômage et de précarités. L’emploi n’est pas une priorité, mais une variable d’ajustement de la logique marchande imposée à toute l’Europe. Et cette situation est pire pour les jeunes, avec un taux moyen de 15, 2 % de taux de chômage moyen.

Le taux de pauvreté : le taux de pauvreté en Europe est dramatique : « Selon les données d’Eurostat, environ 119 millions de personnes – soit 23,7% de la population de l’UE – étaient menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2016. Ce pourcentage touche particulièrement les jeunes et les femmes ». Observons cependant que le modèle social Français joue ici son rôle à plein réduisant de manière forte, le taux de pauvreté via l’impôt redistributif.

Les nomades diurnes et nocturnes : les SDF sont nombreux en Europe. Plus de 4 millions de nos semblables, dont certains travaillent se retrouvent à loger dehors, et ce alors qu’il y a plus de 11 millions de logements vides. Ceci est indigne et inhumain, mais c’est la règle du marché qui veut que le logement soit aussi une marchandise : « Les chiffres sont « choquants », pour les associations d’aide aux sans-abris. En Europe, plus de 11 millions de logements sont vacants, selon une enquête du Guardian. « Seule la moitié d’entre eux suffirait à ce que plus personne ne dorme dans la rue » ». Le scandale est là patent, car l’Europe dispose des logements vides, mais par idéologie marchande du prix, ne veut pas prendre les décisions politiques permettant de les mettre à disposition, car cela aurait comme conséquence immédiate de faire baisser les prix du marché du logement. Au nom du marché, les SDF sont contraints de dormir dehors.

Le SMIC européen ? La carte visualise le fait majeur qu’il n’existe pas de SMIC Européen et que dans le cadre de l’intégration Européenne, ces questions de convergences sociales, ne sont jamais discutées, ni même abordées ou esquissées…Observons de plus les écarts de SMIC entre les différents Pays, induisant une concurrence sauvage entre les salariés des différents pays, expliquant les directives sur le « travail détaché », c’est-à-dire l’organisation de l’esclavage. Pour ce qui concerne la « convergence économique » celle-ci a été réalisée par l’intermédiaire du « marché unique » et de la « monnaie unique », mais le social, est toujours la variable d’ajustement du « tout marché ». Et après l’on s’étonne du « Brexit » et de la montée des « populismes ». Mais tout ceci n’existerait pas si on avait fait du social et de la démocratie les pivots de la construction Européenne. Non, il n’y a de projet politique Européen autre que celui du « marché libre et non faussé ». Et on n’a jamais vu un « marché » déboucher sur des politiques sociales et la fixation d’un SMIC.

L’Europe de la Paix ? On trouve ici sans doute, la contradiction la plus flagrante. L’O.T.A.N a été créée sous impulsion américaine pour faire face à la menace soviétique. Mais le « pacte de Varsovie » et l’U.R.S.S en tant que système ont disparu. Les raisons ayant engendré la création de l’O.T.A.N ayant disparues, la question à se demander est de savoir pourquoi maintenir un système militaire intégré, fait pour faire la guerre. Non décidemment l’Europe ce n’est pas la Paix

Quel avenir social ? Laisser faire l’Europe actuelle, celle des traités du « marché libre et non faussé  », c’est prendre le risque de planifier une Europe des pauvretés de masse, avec en point de mire la possibilité d’accepter 120 millions de pauvres. Où est dans ce chiffre la promesse d’Europe sociale ?

Quel avenir industriel ? Comme le graphique le visualise, « l’impérium monétaire » de la monnaie unique détruit l’industrie des pays à l’exception de l’Allemagne. L’euro est donc la monnaie de l’Allemagne qui s’en sert comme d’une canonnière, vis-à-vis des Pays de sa périphérie [7].

Et cette destruction industrielle s’accompagne du développement des déficits commerciaux avec la Chine (graphique de droite) construisant de fait une dépendance économique, conséquence du « libre-échange », dont la Chine que l’on dénonce par ailleurs (voir p 18 du document / « des rapprochements surprenants  ») est la grande gagnante… Rappelons de plus que ces marchandises conçues à Berlin, Paris ou dans la « Silicon Valley », sont par la suite fabriquées en Chine puis réimportés dans les pays consommateurs, par porte-conteneurs géants, pas vraiment écologique…Pas grave, on taxera par la suite les « prolétaires » pour leur « nomadisme métropolitain pollueur ». Toujours l’hypocrisie

Or, sans politique industrielle, pas de véritable politique de l’emploi et impossibilité de financer durablement des politiques sociales durables (Santé, Education, et retraites).

Le travail détaché : Pour accentuer la logique de concurrence, visant la baisse du « cout du travail », « l’Europe des marchés » a imposé le travail détaché comme le montre le graphique suivant. Le premier graphique permet de visualiser la triche organisé du système entre les déclarations officielles reçues et les salariés effectivement détachés. Le marché du travail Européen et d’abord une immense triche.

La fraude et l’évasion fiscale en Europe : La fraude fiscale en France est estimée entre 80 à 100 milliards d’euros par an à quoi il faut rajouter la fraude à la T.V.A estimée à 25 milliards d’euros par an. L’évasion fiscale est estimée à 820 milliards d’euros par an pour l’ensemble de l’Europe. Ce ne sont pas les chômeurs qui fraudent, mais bien les groupes mondiaux avec l’aval de la commission européenne, du fait de l’existence au sein de l’Europe des « paradis fiscaux » très incitatifs à l’évasion fiscale.

Les Paradis fiscaux en Europe  [8] : Il n’y aurait pas tant « d’évasion fiscale », si les capitalistes ne trouvaient pas à proximité, les ports d’accueil pour « capitaux en vadrouille ». Nul besoin en effet d’aller dans les iles Caïmans pour trouver le paradis financier. Y compris sur ce point crucial du financement des politiques publiques Européennes, il n’y a aucune volonté politique de sanctionner les affairistes du « marché libre et non faussé  », spoliateurs des biens publics. Peut-on alors après s’étonner de l’existence des « dettes dites publiques » qui n’existeraient pas, si les groupes mondiaux versaient effectivement ce qu’ils doivent aux Etats Européens.

De la démocratie à la démocratie de marché : L’Europe des peuples et des citoyens n’existe pas et ne pourra jamais exister dans le cadre des traités actuels qui donnent la priorité aux marchés. Pour nous Français, il faut dire que la constitution, garantie de la « souveraineté du peuple », n’est plus que l’enveloppe hypocrite sous laquelle est présentée notre démocratie des apparences.

Comme le montre le schéma, nous sommes passés, sans consultation, vote ou référendum de la démocratie, « pouvoir du peuple », à la « démocratie de marché », où la marché, ses objectifs, ses organisations, sont au-dessus de la de la constitution, censée être expression de la démocratie, expliquant la multiplication des traités de « libre échange » et l’émergence des « tribunaux d’arbitrage » qui deviennent supérieurs aux lois et tribunaux civils, exprimant pourtant « l’intérêt général ». La « démocratie de marché » c’est quand le marché est au-dessus de la démocratie, nous y sommes.

B.C.E SOUVERAINETE ET DEMOCRATIE : C’est ici qu’il faut se reposer la question de la monnaie. La monnaie est l’expression de la souveraineté. Le Souverain est celui qui « frappe monnaie », d’où dans l’histoire le fait que des pièces de monnaie était frappés à l’effigie du roi.

Au moment de la Révolution Française cette question de la monnaie se posait déjà. Pourtant Montesquieu qui voyait trois pouvoirs, nécessitant la création de trois institutions séparés, n’a pas intégré la monnaie comme devant être attribué à une « autorité indépendante ». Tout simplement, car défenseur de la démocratie, « pouvoir du peuple », il faisait de la monnaie un outil au service des politiques. En attribuant le pouvoir monétaire à une institution dite indépendante, dont l’objectif est le développement du marché, de fait on supprime la « souveraineté du peuple » et on l’attribue aux banques, empêchant de fait toute politique économique alternative. Napoléon écrivait : « Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. L’argent n’a pas de patrie ; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain. » L’institutionnalisation de la B.C.E comme indépendante du politique crée la dépendance des peuples. La B.C.E indépendante est la Bastille du Capitalisme Européen.

La propagande des sondages : Les sondages pré-électoraux ont un objectif politique essentiel, conforter le système en place. Il s’agit en utilisant une médiation discutable, de manipuler l’opinion pour qu’elle se dirige majoritairement, vers la reproduction du système en place.

En plein mouvement « gilets jaunes-rouges » sort ce sondage sur les élections Européennes dont tout le monde se fout à ce moment-là, considérant que ce qui prime, c’est le pouvoir d’achat, l’injustice fiscale, et l’injustice politique. Ce sondage révèle qu’en définitive, à ce moment-là la préoccupation des élections européennes, n’apparait majeure que pour 25 %, des électeurs, en d’autres termes, l’électorat de Macron et ses filiales qui sont nombreuses…Toute l’idéologie médiatique consiste uniquement à conforter cet électorat et à dissuader une alternative politique.

Les critères de choix : Autre sondage sur les critères de choix pour l’élection, où émerge la question du projet politique proposé. Ce qui montre une qualité politique remarquable. Ce sont donc les programmes qui doivent déterminer les choix.

Est-on sûr de retrouver cet aspect dans la campagne médiatique menée ? Car à ce moment-là, que l’on soit d’accord ou pas avec le contenu, seul un mouvement politique a défini un programme spécifique pour les Européennes qui date du 12 Décembre 2018. [9] Je parle d’un vrai programme pas de la seule incantation au « frexit »…

LA PROPAGANDE MEDIATIQUE : En plein cœur du mouvement insurrectionnel « gilets jaunes », on se retrouve avec une propagande jamais ourdi depuis Goebbels, de Jupiter intervenant partout, via le « grand débat » imposé. Plus de 70 h de direct des interventions autocentrées sur Macron. C’est du « jamais vu ». De Gaulle n’aurait jamais osé, il aurait dissous. La première caractéristique de la propagande, c’est le matraquage politique de la parole « présidentielle ».

La propagande médiatique anti-JLM : La deuxième caractéristique, c’est la propagande anti-JLM. JLM n’est pas candidat en positions éligible sur la liste France-Insoumise, mais il est montré en permanence comme « l’allié objectif » du Front-National. Ce serait sa seule caractéristique avec soulignons-le sur les photos, la position toujours inférieure de JLM, vis-à-vis de Le Pen et son regard fuyant. Celui qui connait un tant soit peu JLM, sait qu’il n’a pas le regard fuyant…La propagande se retrouve jusque dans les photos.

Le système et son assurance vie : Pourtant une thèse politique existe mais qui n’est jamais reprise, analysée, approfondie, c’est celle de l’alliance objective entre Macron et Le Pen. Et pourtant comme lors de la Crise de 1929, confronté à sa propre crise, le système pour se reproduire, a besoin de Le Pen. Il s’agit de choisir le système en faisant émerger une force repoussante, obligeant à voter contre, donc pour le système. Il y a le système et son assurance-vie (F.N).

Mensonge médiatique à fin de propagande d’Etat : il faut voir à quel niveau de propagande, les « merdias » ont été, en vue de manipuler les citoyens ce que révèle la une de l’Express du célèbre Christophe Barbier, par ailleurs chroniqueur permanent à « c’est dans l’air »…forme de « je suis partout » Journal de propagande du régime de Vichy [10].

On y voit une photo représentant marine Le-Pen dominer d’une tête Macron. La signification sémiologique [11], étant d’indiquer que pour le « match retour », la dame domine.

Or pourtant au vu des vrais sondages, tel que le montre le titre de droite (France-info), Le Pen ne menace pas de prendre le pouvoir, juste d’être suffisamment haut, pour jouer son rôle de repoussoir utile.

La photo atteint directement le cerveau sans passer par les neurones critiques, d’autant plus qu’en définitive peu de citoyens achètent et lisent l’Express. Mais l’objectif de la « une » est de frapper les esprits, en vue évidemment d’acheter la revue, mais là en plus, de produire un message subliminal sur le « danger Le-Pen », qui de fait obligerait à reconsidérer son vote pour « sauver la République ». A ce moment-là, on ne vote plus pour ses idées et un programme, mais juste pour empêcher Le Pen et de fait, sauver le système, forme de « réflexe de Pavlov », utile quand on se brule les mains, mais pas en Politique.

Une pléthore de listes pour noyer l’électeur : 12 listes se présentent à vos yeux ébahis… Il y aurait donc 12 Europes possibles, 12 projets différents … La tromperie est immense. Il n’y a que deux Europes possibles.

  • Celle des marchés et de la finance,
  • Celle des peuples, fondés sur les coopérations de projets et non la concurrence.

Tout le reste n’est que litote, c’est-à-dire, verbiage fait pour épater la gallérie, mais en aucun cas, fait pour favoriser un choix démocratique, d’un type de société.

La Cacaphonie [12] ainsi organisée, est donc bien faite pour embrumer l’’esprit et dissuader les citoyen de voter, donc d’exprimer leur opposition à « l’Europe des marchés », fondée sur la compétitivité, la concurrence et le libre-échange, causes des destructions sociales et de la planète. Marx écrivait : « Le Capital épuise deux choses : le travailleur et la nature ». L’Europe en est la synthèse, nous y sommes.

Les positionnements politiques sur l’Europe : Il s’agit ici, de chercher les propositions politiques majeures faites sur l’Europe et retransmis par les médias, pour chercher à comprendre les différences de fond, sur le plan politique.

Le positionnement LREM : Le « monsieur en prière » nous déclame sa « renaissance européenne », tandis que dans le même temps son gouvernement continue son travail de casse systémique sur les retraites et sur l’égalité homme-femme sans compter le reste. Le marché toujours le marché, rien que le marché.

Le positionnement du F.N : En dehors de la déclamation d’en « finir avec l’Union européenne », en remettant au centre la thématique migratoire, qui capte l’attention, par le discours des apparences, il n’y a pas de proposition politique majeure. Aucune dénonciation des « flux migratoires du capital », pourtant cause première des migrations humaines, qui …s’adaptent, en d’autres termes suivent.

A droite, les Républicains : l’appel incantatoire est là pour une Europe qui permet de ne plus subir la mondialisation. Cependant la question que se pose est comment ne plus subir la mondialisation si on reste dans les traités européens actuels, fondé sur les principes du « marché libre et non faussé » ?

Debout La France : Dupont-Aignan a une analyse sur l’Europe qui le conduit à demander le retour de la souveraineté politique et de ce fait monétaire. Il fait partie de ceux qui ont des propositions.

Place publique + P.S : La fusion « place Publique » et P.S déclame de son côté qu’il faut lutter contre le « sentiment d’injustice fiscale ». et non contre « l’injustice fiscale ». Un mot en trop et le sens se modifie, transformant une réalité matérielle en simple « sentiment ». La messe est d’autant plus dite lorsque l’on connait son parcours personnel et politique, ainsi que « l’acte d’amour » qui le relie aux médias dominants. Renseignez-vous.

Des rapprochements surprenants : le rappel à la « troisième voie » renvoie à l’époque de la mainmise de la « sociale démocratie » sur l’Europe, tandis que l’on apprend que les propositions des Républicains oscillent entre « immigration et racines judéo-chrétiennes ». Il s’agit donc à la fois d’aller chercher à « l’extrême droite » les électeurs de droite, partis au F.N et d’attirer les chrétiens comme « vote religieux », dans un Pays où ce qui définit l’espace public est la loi de 1905…sur la laïcité…

Enfin, on observe un point de rapprochement et d’accord entre Jadot (EELV) et Macron sur l’influence de la Chine en Europe [13], en oubliant la domination militaire américaine (OTAN) et l’impérium du dollar que l’on ait obligé d’acheter avant que d’acheter du pétrole… (dollar seule devise internationale pour le pétrole).

On voit donc beaucoup de déclamations, dont certaines sont de plus fausses, en vue à la fois d’amener de la confusion et de l’incompréhension pour que les citoyens ne votent pas. Un choix politique traduit d’abord et avant tout un choix de société et le choix de société il n’y en a pas des milliers, il y en a deux.

  • Soit partir de l’individu et l’appeler à « optimiser » ses choix individuels, c’est le marché
  • Soit considérer que la recherche de l’intérêt général, permet à la fois la réalisation de la société tout en permettant à chacun de construire sa vie.

C’est cet objectif de « non vote » clairement annoncé comme planifié qui devrait attirer l’attention et aiguiser les regards critiques.

Une force politique majeure n’apparait pas dans cette présentation, c’est celle de la France Insoumise, mais pour une raison simple c’est qu’elle n’apparait jamais dans les présentations médiatiques internet, hormis pour faire du « Mélenchon Basching » (voir pages précédentes).

Il faut donc aller sur facebook ou leur site pour trouver des éléments de nature politique.

La France-Insoumise : La sortie des traités, n’est pas ici abordée sous la forme d’objectif à atteindre, mais comme étant la condition qui permette d’atteindre le programme :

  • Mettre la souveraineté du peuple au cœur de l’Europe face au verrouillage du jeu politique » intégrant la proposition du RIC (Référendaire, constitutionnel, législatif et destituant)
  • Sortir du libre-échange en construisant le protectionnisme solidaire (produire local)
  • Règle verte visant à ne pas prendre davantage à la nature que ce qu’elle peut fournir, intégrant l’interdiction immédiate du glyphosate
  • Planification écologique,

https://lafranceinsoumise.fr/app/uploads/2018/11/Texte-programmatique-pour-les-%C3%A9lections-europ%C3%A9ennes.pdf

S’abstenir c’est voter Macron : « Avec 60 % d’abstention ce serait sa victoire » / Jean-Luc Mélenchon

Les déclamations et les votes ?

Le 12 Mai 2014, le journal l’Humanité a rendu compte du vote des députés Français par groupe en fonction des textes proposés au vote. C’est cet exercice qui permet de voir et mesurer la cohérence des positions en rapport aux déclamations.

Le semestre européen et le grand marché transatlantique : Sur le dernier mandat, la Commission et le Conseil se sont arrogé un pouvoir d’intrusion dans l’élaboration des budgets des États membres. Pour que ces derniers respectent un objectif de réduction des déficits, mais aussi pour qu’ils mènent les sacro-saintes réformes structurelles (report de l’âge de départ en retraite, compression du coût du travail). Quels sont leurs outils ? Le semestre européen. Inspirés par la Commission, les États adoptent des objectifs économiques. Sur cette base, chaque pays doit remettre sa copie : rédiger un «  programme national de réforme  ». Celui-ci sera ensuite assorti de «  recommandations  » de la Commission. Munies de celles-ci, les États doivent rédiger leurs budgets, qui pourront être amendés par la Commission en fin d’année. Cette évolution a été rendue possible par le vote de deux paquets de règlements et directives, dits 6-pack et 2-pack, approuvés par le Parlement.

À gauche, seul le Front de gauche s’y est fermement opposé. Lors du vote du 6-pack, les socialistes ont voté pour l’un des rapports, contre quatre autres, et s’est abstenu sur le dernier. Ils estimaient «  déséquilibré  » le rapport entre prévention et sanction à l’encontre des États. Cela n’a pas embarrassé les Verts, qui ont voté trois des six rapports.

La droite a, elle, approuvé tous les textes. L’édifice du 6-pack n’a été achevé qu’en mars 2013, avec l’adoption du 2-pack. Entre-temps, François Hollande était devenu locataire de l’Élysée. La délégation socialiste française a voté l’ensemble des deux textes.

Observons que sur tous ces votes la position de la droite (U.M.P) est toujours cohérente en articulation avec la logique du marché, la sociale démocratie varie entre le pour et l’abstention…Les verts votent aussi pour les transferts de souveraineté au niveau Européen, mais s’opposent au plan mondial, sans faire la relation entre les deux niveaux. Se retrouvent systématiquement contre le Front de Gauche et le Front National.

Mais qu’en est-il des politiques sociales ?

Les positions sociales : Les quatre dernières questions permettent de visualiser les différences. Alors que le travail détaché fait partie dans les incantations de la position du F.N, on observe dans les actes leur abstention, alors qu’il s’agit d’une directive antisociale, par ailleurs voté comme un seul homme par le P.S, les Verts, le MODEM et l’UMP.

La position du F.N concernant l’amendement pour porter à 20 semaines le congé de maternité et se positionnant contre, révèle les véritables positions de ce mouvement.

En définitive, le seul mouvement politique qui a eu en permanence des positions sociales cohérentes aux intérêts de la Nation, sont les élus du front de gauche.

Avant que de conclure, ce dossier synthétique sur l’Europe (60 ans d’histoire traité en 24 pages), il s’agit de s’interroger sur l’ensemble des éléments que nous avons visualisé.

Nous avons successivement observé :

  • Les traités fondateurs de l’Europe depuis 1957, instituant la logique de marché
  • La situation et la logique budgétaire
  • Les résultats obtenus tant sur le plan économique que social…
  • La situation politique et la montée de l’abstention
  • L’idéologie et la manipulation médiatique
  • Les positionnements politiques différents
  • Les votes réels sur les projets.

Toute cette présentation avait comme objectif de permettre à chaque citoyen lecteur d’avoir en tête un substrat commun permettant de pouvoir déboucher sur un raisonnement politique.

Chacun désormais peut se faire son opinion. Il reste à s’interroger. Faut-il voter ou boycotter ?

Voter ou ne pas voter ? De manière scientifique et au vu de la description de l’Histoire de l’Europe, de ses évolutions, de ses résultats effectifs que nous venons de voir, il y a déjà de fortes raisons d’être incités à ne pas voter. S’y rajoute la tromperie des déclamations sociales, écologiques, et « d’Europe puissance  », qui masque avant tout le fait que l’Europe des faits est une « Europe des marchés », donc de « l’impuissance publique » dans laquelle les peuples sont utilisés comme variable d’ajustement du « tout profit » et du « tout marché ».

Ne pas poser cette question du vote reviendrait à esquiver une partie essentielle de la question politique qui est posée aux citoyens pour ces élections.

NE PAS VOTER ? Quels sont les éléments politiques qu’il faut prendre en compte pour comprendre cette position.

  • L’Europe de « l’ordre nouveau allemand » : Cette thèse est défendue par le PRCF (« Pole de renaissance du Communisme en France » et s’appuie, il faut le dire et le souligner sur une analyse qui me semble la plus conforme au réel. Elle anticipe une vassalisation économique de la France à l’Allemagne, comme si l’Histoire ne nous avait rien apporté comme élément de connaissance.
  • S’y rajoute le fait que Macron est le représentant de la bourgeoisie financière prêt à composer avec l’Allemagne de la finance, comme les bourgeois de Calais apportant les clefs de la ville. En conséquence de quoi, le PRCF appelle à ne pas voter, ou pour dire les choses autrement, appelle à boycotter un simili de démocratie. Je renvoie à leur article de fond : « https:// www.legrandsoir.info/pour-rendre-sa-souverainete-au-peuple-francais-la-france-doit-sortir-de-l-euro-de-l-ue-et-de-l-otan-par-la-voie-progressiste-et.html

Se rajoute à cette analyse, beaucoup de « gilets jaunes » ne voulant pas participer au jeu hypocrite, considérant cette élection comme un « piège à cons », ce qui n’est pas formellement faux.

Les positions prises par juan BRANCO qui dénonce l’oligarchie politique et « l’illusion de la démocratie », thèse dont je partage beaucoup de points : « https://www.youtube.com/watch?v=yEtmZKE5jhw&amp ;t=6139s ». Cependant si l’analyse sur l’oligarchie est juste et l’incantation à la Révolution, romantique, cette position absolue, ne tient pas compte que la « lutte des classes », n’est jamais le mouvement des apparences, mais le mouvement réel de l’Histoire telle qu’elle est. Or nous ne sommes ni en 1789, ni en 1848, ni en 1936, mais en 2019 et il faut réfléchir et penser, tel que le système est, non dans « l’appel des illusions… »

La seule bonne nouvelle de cet appel, c’est qu’il n’existerait pas, si nous n’étions pas en période Révolutionnaire, mais depuis 1789 et 1917, ce sont les pouvoirs dominants qui déclenchent les Révolutions.

Appeler à boycotter l’élection ou à voter blanc, revient de fait à considérer que le seul moyen de la Révolution est l’insurrection et ce, sans avoir le rapport de forces suffisant, ni les armes qui permettent cette Révolution et les G.J viennent de le subir. De fait, beaucoup de morts, des meilleurs d’entre nous. Et si, il est fort possible que l’affrontement violent ne soit pas évitable, il ne doit pas venir de nous, mais du système lui-même. L’élection est aussi une barricade à conquérir, c’est ce que nous apprenions comme communiste. Branco a fait l’E.N.A, comme Con Bendit l’université. L’Histoire est une autre matrice.

Mais comme l’explique avec verve, un journaliste de LGS, l’abstention peut aussi être un « piège à cons » / https://www.legrandsoir.info/abstention-piege-a-cons-je-repete-abstention-piege-a-cons.html

VOTER : Celles et ceux qui inclinent pour le vote, dont je suis, ne le font pas en aveugle des analyses précédentes, qui s’appuient, j’y insiste, sur un raisonnement construit et étayé, que nous ne pouvons que partager et auquel j’adhère, mais prennent en considération d’autres aspects non pris en compte dans l’appel au boycott ou au vote blanc.

  • Boycotter : J’ai déjà boycotté le jeu de bonneteau du 2ème tour de la Présidentielle, je n’ai donc pas de position tranchée sur la nécessité de toujours participer à « l’enculerie proposée ».
  • Mais là, pour le coup, il s’agit, en s’appuyant sur le mouvement social des « gilets jaunes-rouges » de matérialiser dans le vote, notre opposition à leur projet du « tout marchandise ».
  • Ne pas voter risque de permettre à Macron de sortir en tête, avec en plus dans sa foulée, « l’assurance-vie du système », le F.N. Avec la victoire apparente de Macron, le pouvoir serait à nouveau légitimé, pouvant entrainer de nouveaux coups (retraites). Quoiqu’on pense de cette élection pourrie, il ne faut pas lui faire de cadeaux. L’élection, n’est pas une fin en soi mais elle est doit être traitée comme une barricade à défendre ou à prendre.
  • Il s’agit pour moi de faire des élections Européennes un « référendum anti-Macron » et de fait antisystème (du « marché libre et non faussé »). C’est moins pour avoir des députés, mais plus pour avoir une « task-force » nous permettant d’être informé et d’accomplir la mission d’être « porte- parole » du peuple.

L’abstention ou le retour au suffrage censitaire : Le développement de l’abstention qui se dirige cette année vers les 60 % nous fait directement revenir à un système électoral censitaire, renvoyant à la constitution de 1791. En définitive seuls ceux qui ont intérêt au maintien du système en place de l’Europe du « marché libre et non faussé » vont participer au vote, favorisant en retour la poursuite des politiques d’austérité antisociales. Moins on participe, plus le marché avance.

Dissuader les citoyens de dire leurs mots : Si le raisonnement du boycott est le produit d’une réflexion politique dont l’analyse est fondée, il faut aussi voir, comme on a pu le voir dans les parties précédentes, que tout est fait pour inciter les citoyens, justement à ne pas aller voter. Alors si le système fait tout pour nous dissuader du vote, se rapprochant de fait de la position d’appel au boycott, il faut chercher à comprendre pourquoi ?

C’est aux « merdias » qu’est confiée la mission d’éloigner les citoyens du vote pour le parlement européen, en vue de faire « gagner  » le système, permettant par la suite de pouvoir justifier la légitimité des politiques d’austérité décidées… de manière « démocratique  ».

C’est l’Europe de la minorité des privilégiés…qui s’impose aux peuples, via l’élection. Plus on s’abstiendra, plus l’Europe des marchés avancera. Souvenons-nous en 2005, lors du référendum d’une constitution pour l’Europe, le NON gagna avec 55 %. La participation fut de 66 %. Plus on sera nombreux à voter contre le système Européen, plus on avancera dans le projet d’émancipation. Faisons de cette élection un référendum anti-Macron, une barricade à prendre, pas plus, pas moins.

L’Europe : des déclamations aux réalités / Ouverture

Arrivé au terme de cette présentation on peut conclure certains points et ouvrir des questions…

  • Le seul projet Européen est celui du « marché libre et non faussé » sous contrainte du capitalisme mondialisé, qui fait du « capitalisme financier », la contrainte et des « besoins humains des peuples et de l’environnement  », des variables d’ajustement, expliquant chômage et précarités de masse.
  • Il n’y a pas de « démocratie Européenne », mais une « démocratie de marché », où le marché, et ses règles sont au-dessus des pouvoirs du citoyen et dont les traités de libre-échange (TAFTA-ALENA etc) sont l’expression avec les « tribunaux commerciaux » supérieurs aux lois.
  • La finance mondialisée a une Institution indépendante, la B.C.E, Bastille du Capitalisme Européen, qui permet à la « finance libre » de faire ce qui lui plait…au service des marchés.
  • De ce fait, l’élection devient une farce, une « illusion démocratique institutionalisée », incitant de fait, à ne plus participer à la comédie de la « démocratie élective »…
  • Comme lors de la crise des années 30, des ersatz « plus révolutionnaires ou plus verts que moi tu meurs » apparaissent (F.N, Asselineau [14], EELV, Place publique, Génération.s, France debout), mais sans que le fonds du tréfonds, ne surgisse vraiment. Etiquettes différentes, mais même marchandise commandité par le même business-plan.
  • Tout étant donc construit et planifié pour nous inciter à ne surtout pas voter, et avec de justes raisons, du fait de tous les éléments précédents…
  • Et pourtant, ne pas voter revient à entériner et souder nous-mêmes nos propres chaines, ce que Marx appelait : « l’aliénation ».
  • 12 listes comme s’il pouvaient y avoir 12 projets Européens différents. Il s’agit de noyer l’électeur, pour masquer le choix de classe. « Europe du Capital » ou « Europe des peuples associés », c’est le seul choix et « l’Europe des peuples », c’est celle des projets des « nations associées », pas de l’Europe Institutionnalisée, rejetée avec force en 2005.
  • Il s’agit de voter avec une « conscience de classe  », dans le cadre d’une « lutte de classe mondialisée », du fait du « capitalisme mondialisé  ».
  • Comme les gilets jaunes ne renoncent pas à manifester les samedis, alors que Jupiter refuse de les entendre, le vote n’est pas une fin en soi, mais, comme lors des Révolutions de 1848 et de 1871, une barricade à tenir ou à conquérir, dans le cadre du processus de la Révolution citoyenne.

C’est dans ce cadre, que pour ce qui me concerne, en considérant que tout est fait pour nous manipuler et de nous dissuader de voter, en vue de poursuivre l’objectif de « l’Europe du Capital », il s’agit d’utiliser le vote comme barricade à conquérir, c’est-à-dire refuser de se soumettre aux marchés. La Révolution n’est jamais un grand soir, mais des matins de lutte qui se succèdent (Femmes de Petrograd en 1917).

En conséquence de quoi, je milite et vote pour la liste qui porte un programme « d’insoumission au marché ». Je vote pour la liste menée par Manon AUBRY, gavroche de l’insoumission.

Le 6 Avril 2019, Fabrice, communiste-insoumis

[1Michel Sardou

[3Traité sur la Stabilité la Coordination et la Gouvernance (gouvernance = contraction de Gouvernement et de finance)

[5Wikipedia

[7Besoin d’une monnaie forte pour attire les capitaux en vue de financer son système de retraite fondé sur la capitalisation.

[11Analyse du signal

[12Faute volontaire

[13La force actuelle de la Chine est la conséquence directe des choix faits par les U.S.A et l’Europe de faire de la Chine l’usine du monde du « Capitalisme mondialisé », suite à la crise des accords de Bretton-Woods (crise du dollar de 1971).


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