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France, une économie en panne et une mandature qui s’essouffle.

Au lendemain d’une prestation télévisée du Président français, effectuée à mi-mandat et jugée plutôt décevante par une large majorité de français, Nicolas Sarkozy a signé son retour par un grand meeting politique organisé à Paris. Cette coïncidence de calendrier qui n’en est en réalité pas une sonne comme une troisième mi-temps que l’ancien président français veut jouer après plus de deux années de diète politique, d’abstinence médiatique mais aussi un certain nombre de rendez-vous avec la justice dont une extraordinaire garde à vue prononcée à son encontre et jusque là inédite et constitue une première dans les annales de la justice française s‘agissant d’une personne ayant exercé et assumé la magistrature suprême.

Mais quel contexte politique conférer à ce retour en force de l’ancien président français qui semble faire de la reconquête des manettes de son parti une simple formalité et qui dans toutes ses déclarations ne s’adresse désormais qu’à celui qu’il considère comme son seul et unique adversaire, l’actuel locataire de l’Elysée, balayant au passage tous ses concurrents en s’en prenant aussi bien à ceux de son camp qu’à sa droite extrême en qualifiant même, selon des propos qui lui sont attribués dans un livre publié récemment, Marine Le Pen de femme au physique de déménageur.

L’ancien président français donne ainsi le top départ de la mêlée pour 2017 qui se fera, semble-t-il, à couteaux tirés. Il bouscule en même temps aussi bien à droite qu’à gauche l’agenda de celles et de ceux qui ambitionnent d’être présents à la prochaine présidentielle française et qui pourraient le déclarer plus tôt que prévu !

Mais énumérons d’abord les éléments du contexte dans lequel semble s’accomplir la résurgence d’un homme, pris à tort où à raison dans l’engrenage de la justice, que beaucoup donnaient comme politiquement mort.

Il y a d’abord les difficultés économiques récurrentes de l’hexagone caractérisé notamment par une persistance du chômage, une perte de compétitivité des grands groupes français, dont certains risquent de sombrer où sont carrément pour d’autres rachetés par leurs rivaux américains, par rapport notamment à ceux de l’insolente économie allemande toujours en expansion et l’appétit grandissant de ceux des pays émergents comme la redoutable Chine, une certaine déliquescence de la vie politique, des fractures sociales de plus en plus importantes et une politique étrangère devenue inaudible, sans avantages comparatifs, sans discernement et qui s’aligne le plus souvent sur celle agressive, expansionniste et souvent guerrière des Etats-Unis. Tous ces éléments convergeant malmènent l’ego de ceux qui pensent que la grandeur et le rayonnement de la France dans le monde sont plus que jamais menacés et voient en Sarkozy ce messie qui permettra d’éviter l’abime. Et ce dernier n’hésitant pas d’ailleurs dans son discours de la porte de Versailles, qu’il veut fondateur, à enfiler l’habit d’un nouveau prophète prônant la chrétienté, défendant avec virulence les principes immuables et pérennes de la république et s’invite dans le sillon du conflit des civilisations en invitant la ministre actuelle de l’éducation à revoir sa copie concernant l’autorisation accordée aux mères portant le voile d’accompagner leurs enfants dans les sorties organises à leur profit par les établissement scolaires et qu’il considère comme une entorse à la laïcité et aux lois de la république.

D’autres éléments participent, semble-t-il, de ce come-back de Sarkozy et sont inhérents à la politique menée par l’actuel Président français et qui paradoxalement plaident pour le retour en force de son prédécesseur. Un agenda politique écrit pendant la campagne présidentielle mais devenu au fil du temps confus, mené certes tambours battants mais constamment remis en cause, fait de reniements et d’effets d’annonces qui restent sans effet et ne renversent pas la rupture qui semble, comme le confirment la majorité des sondages, peut-être déjà consommée entre le président français et son opinion publique et pire le peuple de gauche. D’ailleurs dans son discours, l’ancien président français reprend à son compte des entorses à ce qu’il appelle l’égalité républicaine et énumère une série de mesures dont certaines sont en contradiction avec les valeurs prétendues immuables de la gauche et s’adresse directement aux déçus de celle-ci, à son camp et à l’extrême droite pour leur exposer sa vision de l’avenir. Il s’affiche dés maintenant comme alternative d’une mandature qui s’essouffle et qui risque de connaitre des turbulences dans ce qui lui reste de temps pour qu’elle soit entièrement accomplie. Certains exigent des législatives anticipées, d’autres profitent du désarroi qui semble s’emparer de l’équipe gouvernementale pour se demander comme le fait la Présidente du parti de Front National si le président existe encore et si le pouvoir n’est pas tout simplement vacant !

Et il est probable que d’ici 2017, l’actuelle mandature en France devienne un cauchemar si l’imagination, la créativité et surtout le renversement de la tendance économique indispensable à la relance de la croissance ne sont pas au rendez-vous. Cette échéance pourrait également voir la gauche au pouvoir se désintégrer encore plus qu’elle ne l’est actuellement tant l’implacable confrontation en son sein des égos et des ambitions politiques pourraient se révéler bien avant l’heure et accélérer encore plus la descente aux enfers. Et tout comme pour l’actuel que pour l’ancien locataire de l’Elysée, sans reprise économique le pronostic est déjà fait. Chaque jour qui passe apporte plus de chance de voir l’extrême droite au pouvoir en France en 2017.

Salim METREF

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