RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Grèce 2018 : on meurt d’austérité (et d’UE).

Alors qu’on continue à faire le compte désolant des victimes, parmi lesquelles figurent de très nombreux enfants, commence à se faire jour la responsabilité humaine d’un carnage, comme toujours, évitable. Et nous ne nous référons pas à la nature vraisemblablement criminelle des incendies qui ont dévasté la Grèce, mais à des responsabilités politiques bien précises qui partent d’Athènes pour arriver jusqu’à Bruxelles et aux principales capitales européennes.

Les pages de presque tous les quotidiens font inévitablement le lien entre la tragédie de ces dernières heures et, d’autre part, ce qui va se passer fin août, soit la sortie de la Grèce du troisième plan de renflouement (le "sauvetage" par les pays de l’Eurozone face à la menace de la banqueroute) et son retour sur les marchés internationaux : le jour où le "camarade" Tsipras remettra finalement sa cravate. Parmi les union-européistes enthousiastes, ne pouvait manquer de figurer (évidemment) La Repubblica, qui présente à ce propos un éditorial délirant et discrètement cynique d’Ettore Livini.

Selon ce journaliste, "aucune mise en scène, rédigée sur une table de travail, n’aurait pu inventer meilleur scénario, pour ressusciter, au moins pour 24 heures, l’esprit de solidarité sur lequel s’est construite l’Union.[...] Les incendies d’Athènes, au-delà du tragique bilan en vies humaines, pourraient maintenant convaincre même les Grecs que l’UE n’est pas seulement un club de comptables."

Et cela parce que "l’UE a répondu en un temps record : l’Italie a envoyé deux Canadair. D’autres avions-citernes ont été fournis par la Croatie, la France, l’Espagne, Chypre et le Portugal. L’Allemagne - qui, pour beaucoup de ceux qui habitent sous le Parthénon, est encore l’âme damnée de la Troïka - a mobilisé ses hélicoptères, comme la Lituanie et la Norvège. [...] Le Vieux Continent a laissé parler son coeur, retrouvant un morceau de son âme, et démontrant que, être européens, une bouffée d’oxygène en cette ère de souverainisme, c’est quelque chose de plus que de faire ses comptes, et d’atteindre les objectifs de Maastricht". On croit presque deviner que, pour La Repubblica, cela pourrait même être l’occasion pour les Grecs de dépasser leurs préjugés à l’égard des Nord-Européens.

Nous en sommes désormais à l’inversion totale entre sujet et objet, de même qu’à la suppression intentionnelle entre cause et effet. Hé oui, car ce carnage, de même que les nombreux désastres qui s’abattent de façon répétée sur nos pays, était, comme nous l’écrivions au début, évitable. Il suffirait de pouvoir investir dans l’entretien du territoire, il suffirait de pouvoir destiner des ressources à la prévention, il suffirait de pouvoir mettre un frein à la consommation du sol, toutes choses néanmoins que les règles économiques imposées justement par l’Union Européenne empêchent de faire. Et pour le confirmer, nous n’utilisons pas cette fois des raisonnements tirés des textes d’un économiste hétérodoxe ou en odeur de marxisme, ou d’un tract distribué dans la rue, mais d’un article (étrangement) publié, ce matin, par le Corriere della Sera, bref, pas vraiment un brûlot.

Premier Plan ; L’incendie grec.
Dans les coulisses,
de Federico Fubini Coupes dans la Protection civile, dans le paquet-austérité.
C’est ainsi qu’Athènes se présente en situation de fragilité sur la ligne d’arrivée
européenne.

Le trèsavisé Fubini écrit en effet :

"Face à des catastrophes comme celle d’hier en Attique, s’empresser de formuler des jugements et des verdicts de culpabilité n’a pas de sens. Mais, quand la fumée se sera dissipée, les faits connus susciteront sans doute des questions. La dernière coupe au Ministère de la Protection civile, dont dépendent les soldats du feu en Grèce, est arrivée avec le quatorzième paquet de mesures d’austérité au printemps de l’année dernière. Le secteur de la surveillance anti-incendie a alors perdu 34 millions d’euros, répartis entre personnel et moyens matériels. Il est difficile de dire si cet énième coup de ciseaux dans une infra-structure civile du pays explique, au moins en partie, ce que rapportent certains témoins de la zone la plus frappée par les flammes : pendant longtemps, on n’a vu aucune intervention, pas d’hélicoptères ou d’avions anti-incendie, aucun plan d’évacuation. Les soldats du feu sont arrivés bien après. En février 2017, des milliers d’entre eux avaient manifesté à Athènes parce que la fin des contrats à terme allait réduire leur nombre de 12 mille à 8 mille. Depuis lors, la moitié environ de ceux qui sont arrivés à échéance ont été reconduits. Mais hier, ce n’est pas la première occasion, c’est seulement la plus grave, où leurs équipes se trouvent sans moyens ni préparation pour gérer l’agression du feu autour d’Athènes. C’était déjà arrivé en juillet 2015 et de nouveau il y a onze mois. A ce moment-là justement, trois chercheurs grecs, sous la direction de Photis Chatzitheodoris, publiaient une étude sur les pompiers de leur pays dans une revue internationale d’alimentation. Résultats : 79% des membres des équipes anti-incendie sont en surpoids ou obèses, et deux sur trois avouaient être passés à des aliments moins sains à cause des coupes dans les salaires".

Ainsi donc, il faudrait bien réfléchir, avant de voir dans cette tragédie une occasion d’exalter le bon coeur de l’UE. Surtout s’agissant d’un pays où la "cure" imposée par la Troïka a brûlé un quart du PIB et réduit à une pauvreté extrême 21% de la population.

»» http://www.militant-blog.org/++cs_INTERRO++p=15464
URL de cet article 33636
  

Georges Séguy. Résister, de Mauthausen à Mai 68.
Bernard GENSANE
Il n’a jamais été le chouchou des médias. Trop syndicaliste, trop communiste, trop intransigeant à leur goût. Et puis, on ne connaissait même pas l’adresse de son coiffeur ! Seulement, à sept ans, il participe à sa première grève pour obtenir la libération de son professeur qui a pris part aux manifestations antifascistes de Février 34. Huit ans plus tard, à l’âge de quinze ans, il rejoint les rangs de la Résistance comme agent de liaison. Lui et les siens organisent de nombreuses évasions de militants (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’affaire Julian Assange aurait été réglée en quelques mois si nous avions une presse agressive et indépendante qui aurait mis une claque aux autorités américaines et britanniques pour leur persécution criminelle d’un journaliste qui a révélé des crimes de guerre.

Stefania Maurizi

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.