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L’Ecole de la désillusion

Le déclin du niveau des élèves est une affirmation qui n’est plus à contester. Il suffit de comparer leurs acquis linguistiques et culturels avec ceux de leurs prédécesseurs des années 60 - 70 pour mesurer l’ampleur de ce constat.

D’une explication relative à la fatalité ou au développement technologique ou économique du pays, à un scepticisme à propos des finalités politiques ou encore à une remise en question du système éducatif et de ses différentes pédagogies adoptées, chacun essaye tant bien que mal, et selon son idéologie et ses références à trouver des justifications qui soient logiques et convaincantes à cette baisse du niveau. Et si la cause était un creuset où se mêlent les éléments précités ? Et s’il existait un rapport subtile entre l’économique, le politique et le pédagogique ? Le phénomène devient alors plus délicat et plus compliqué à cerner. Mais ce qui est évident, c’est que cette baisse du niveau scolaire s’aggrave au fur et à mesure que le monde s’enfonce dans le terrain de la modernité et s’enlise dans les affres du système capitaliste qui attribue à l’établissement scolaire des rôles qui servent essentiellement ses intérêts.

La régression du savoir et du savoir–faire de nos élèves n’est pas un fait fortuit. C’est le résultat d’une longue gestation suite à l’interaction de plusieurs facteurs. Il y a une trentaine d’années, on se rappelle qu’on se moquait de la défaillance flagrante d’un grand nombre de jeunes de certain pays beaucoup plus avancés dans le capitalisme, et on s’étonnait de leur ignorance historique à propos de quelques notions trop évidentes. Aujourd’hui on constate avec amertume que cette ignorance existe dans notre société avec la même flagrance, la même amplitude, si ce n’est pire.

Nous étions une société de consommation. Nous le sommes davantage. On ne peut pas nier que nous sommes aussi soumis aux contraintes de l’Ordre nouveau. Notre société ne fera pas l’exception et suivra le cheminement esquissé par les théories politico-économiques. C’est une machine qui répond aisément à l’animation du mécanisme intérieur qui n’est autre que le système capitaliste. Autrefois, suivre ces mutations demandait un certain temps : quelques mois voire quelques années mais avec la mondialisation et le développement des moyens de communication, ce suivisme se fait dans l’immédiat. On se demande avec consternation comment on est arrivé à ce mode de vie et à cet acharnement sur la consommation.

Cette augmentation du volume de consommation se faisait en parallèle avec une régression ou une rétrogradation sur le plan éthique. Les valeurs ne se vendent pas. C’est pourquoi le capitalisme ne s’en occupe pas trop. A vrai dire, il ne le fait que lorsqu’elles servent ses intérêts. Si ce n’est pas le cas, elles seront ignorées jusqu’à ce qu’elles tombent dans les oubliettes. Il suffit de citer la modération qui le déplait parce qu’elle fera spéculer des consommateurs avides et déréglés, et l’équité puisque le problème de la disparité sociale le gêne aux entournures pour ne citer que ces deux exemples. C’est pourquoi il ne faut pas s’étonner de la chute de la valeur des valeurs dans la bourse du monde capitaliste.

C’est une grande erreur que de croire que le système éducatif d’un pays puisse en rester indemne, d’autant plus si ce pays adopte une politique libérale. Et c’est donc pour une école capitaliste totale qui forme des sujets consommateurs que l’économie politique mondiale lutte de bonne guerre. Les plus grandes firmes transnationales couvertes par les hautes organisations mondiales ont confié leurs cahiers de charges aux gouvernements et à leurs ministères d’enseignement ; et c’est sans surprise que toutes les réformes et les stratégies soient à ce service à travers des programmes mis en place par des légistes et des pseudo-spécialistes ayant pour consigne de veiller à servir ces finalités. Ces réformes font de l’institution scolaire un lieu où on inculque un savoir flou, provisoire et souvent inutile et à réaliser des compétences routinières adaptées aux contextes voulus de la société moderne de consommation où il ne faudrait pas se poser trop de questions. Dans ces établissements, on donne l’impression de former des citoyens indépendants dans un climat de démocratie et de respect de droits. Or derrière cet arsenal de législations, il y a un objectif non avoué de créer une atmosphère de légèreté où règne une devise connue qui se tait toujours : laisser faire-laisser passer. C’est là qu’il serait légitime de se demander si le rendement n’était pas meilleur avec l’autoritarisme du système d’autrefois et la tyrannie du seigneur de la classe des époques révolues. Retourner à ce genre de pratiques est une chimère, approuver son efficacité est une évidence.

Dans un système libéral, l’appareil éducatif prétend opérer pour former un sujet dit indépendant capable de se décider avec logique et rationalité. Ce n’est pas tout à fait la vérité. Il est vrai qu’au sein de l’école on insiste, suite à des orientations conçues pour parvenir aux finalités voulues, sur des activités susceptibles d’éveiller la personnalité de l’élève et plus tard on lui accorde plus de droits et plus de liberté individuelle. En fait, l’objectif non déclaré de ces mesures est de ‘’vider’’ les programmes du savoir réel et de concevoir un être adapté à la société moderne, capable de choisir délibérément. Mais choisir quoi ?

On suppose souvent dans les mass-médias et on laisse instiguer même dans les programmes scolaires qu’il existe une tutelle exercée par la tradition, la société ou la conscience de laquelle il faudrait s’émanciper, et c’est là que cette panoplie de lois que nous venons de citer vient pour soulager le futur citoyen-consommateur. Je dis consommateur parce qu’en réalité, cette tutelle n’est que celle de la raison, de la mesure, de la modération, en fait de tous ce qui peut entraver la formation d’un consommateur assoiffé. Voilà pourquoi on insiste tant sur cette éducation légère dite citoyenne tellement imbibée de droits qu’elle aboutit à des élèves insolents qui marginalisent de plus en plus les valeurs qu’elle trouve inutiles. « Il est clair, en effet, que la transmission coûteuse de savoirs réels – et, a fortiori, critiques –, tout comme l’apprentissage des comportements civiques élémentaires ou même, tout simplement, l’encouragement à la droiture et à l’honnêteté, n’offrent ici aucun intérêt pour le système [1] » Voilà pourquoi le savoir réel et les valeurs sont de plus en plus négligés.

Il va sans dire que ce que nous venons d’exposer n’est qu’un aspect entre autres qui font de l’école actuelle un établissement au service de la société moderne de consommation. Certes, on ne peut pas ignorer d’autres facteurs qui confluent vers la baisse du niveau scolaire telles les conditions sociales qui déterminent le rapport de l’élève avec les situations de l’enseignement-apprentissage, l’instabilité familiale, la volonté d’exhiber le respect des droits, le déferlement de l’informatique, l’impact de plus en plus attrayant des loisirs et en particulier le football comme produit d’abrutissement par excellence …etc. On pourrait multiplier les causes et les effets qui conflueront tous vers un enseignement de souplesse, de légèreté et de médiocrité. L’impact de l’école a considérablement baissé. Son rôle désormais n’est plus d’éclairer et d’instruire, mais de soumettre et d’adapter à l’ordre établi. Ce rôle fait de l’établissement scolaire un espace au fonctionnement hiérarchique de reproduction qui essaie de cacher les injustices du système dominant. Les finalités non avouées du système libéral-capitaliste de former des citoyens consommateurs relèvent d’une vision diminuée de toutes valeurs de justesse et s’éloignent de l’essence de l’enseignement et de l’éducation. Il faudrait repenser à une école où s’apprend plutôt le vivre ensemble, les valeurs de la solidarité et de justice sociale loin de dispositions qui préparent à l’exploitation du capitalisme.

Adil GOUMMA

[1Michéa Jean-Claude. L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes. Ed. Flammarion, 1999. p. 24.


COMMENTAIRES  

21/07/2016 12:17 par Roger

Le déclin du niveau des élèves est une affirmation qui n’est plus à contester. Il suffit de comparer leurs acquis linguistiques et culturels avec ceux de leurs prédécesseurs des années 60 - 70 pour mesurer l’ampleur de ce constat.

Au contraire c’est une pure affirmation, sans aucun fondement scientifique.
Cette histoire du niveau qui baisse est récurrente et sert toujours les mêmes discours "idèologisés", dans la veine du "c’était mieux dans le passé" (ou du genre "à mon époque le bac était bien plus difficle")...
Jeune chercheur en Sciences de l’éducation dans les années 70, je devais déjà batailler contre ce genre de discours ! La notion de "niveau scolaire" est extrêmement difficile à construire scientifiquement pour effectuer des comparaisons entre pays (cf.les polémiques sur PISA), a fortiori pour comparer des époques...
La difficulté c’est malheureusement que ce genre de "prémisse" rejoint des "intuitions évidentes" qui emporte une adhésion spontanée et éteint la vigilance critique sur la suite du discours. C’est un procédé rhétorique largement utilisé en "comm" et autre forme de propagande.

21/07/2016 13:17 par D. Vanhove

Tout (ou presque) est dit...

21/07/2016 17:39 par aldamir

Dans les années 60 la France était la destination finale pour tous demandeurs des peuples de la planète pour parfaire ses études et couronner toute instruction et formation intellectuelle. On avait créé à cet effet une institution pour permettre aux étudiants étrangers d’apprendre la langue française afin de pouvoir suivre les cours et la voie recherchée. Le niveau d’enseignement français était à son apogée et considéré le plus complet et performant de la planète. Pour une grande part , la France devait à son Chef et dirigeant de l’époque , le Général de Gaullle, d’avoir recouvrer son rang de puissance et sa souveraineté, et propulser le pays vers un destin qui commençait à inquiéter certains prédateurs dont l’objectif se situait à l’opposé de ceux qui tenaient à avancer vers le succès et préparer l’avenir à leurs générations futures. Ce à quoi se sont attelés ses successeurs en œuvrant à démolir, à effriter petit à petit, et qui nous a conduit aujourd’hui le à hériter le résultat minable et désolant et en même temps réaliser l’ampleur de dégâts provoqués. Ce fut une perte colossale et inestimable que l’on ne pourrait récupérer ou rattraper avec l’état lamentable dans lequel la société actuelle fonctionne. Que l’on peut résumer par le DECLIN .
La différence entre l’homme politique et l’homme d’État est la suivante : le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération.
James Freeman Clarke

21/07/2016 18:29 par JMS "Alias Georges Marchais"

De rapports de la Cour des comptes en classements internationaux, l’École française est partout brocardée pour ses coûts, son inefficacité et son injustice.
Pourtant, rares sont ceux qui dénoncent le travail de sape de l’Éducation antinationale.
Cette situation révèle la mainmise des idéologues Gauchistes de Mai 68 sur une institution qui, jusque-là, avait fait l’admiration du monde entier et avait servi de creuset national.
Le contrôle de la jeunesse, son formatage, relève bien d’un objectif totalitaire dont les élèves et les parents doivent être avertis.

22/07/2016 12:53 par Rio

P3 : "Nous le sommes DAVANTAGE"

22/07/2016 19:44 par legrandsoir

Corrigé. Merci de l’avoir signalé.

22/07/2016 16:05 par Autrement

Il y a des vieux grognons qui se plaignent de la baisse de niveau. Mais il y a aussi des gens de bon sens, dont l’auteur de cet article : je partage entièrement (et malheureusement) le constat qu’il en fait. Oui, le niveau des études en France a dramatiquement baissé. J’ai assisté (et assiste encore, étant restée en contact) à l’arrivée progressive dans nos facs de bacheliers qui ne maîtrisent pas leur langue maternelle, et qui ne savent plus analyser ni développer un sujet. Même les enseignants des disciplines scientifiques s’en plaignent. Ceci est dû d’abord à la diminution des horaires de Français ; je cite le document de Sauver Les lettres (texte complet ICI ; tout le contenu de ce site est d’ailleurs instructif) :

En 1976,
un élève qui sortait du collège avait reçu 2800 heures d’enseignement du français depuis son entrée au cours préparatoire. En 2015, il en a reçu environ 600 de moins. Il a donc perdu l’équivalent de deux années. C’est comme si, au milieu de son année de cinquième, on le faisait passer en seconde.(...)

Les mesures préconisées par SLL...

"auraient un impact direct sur la qualité d’apprentissage de toutes les matières, puisque aucun enfant n’apprend volontiers s’il ne sait lire et écrire aisément".

J’ajoute que bien entendu, la baisse de niveau n’est pas celle des aptitudes et capacités des élèves, qui ne sont en rien inférieures à celles des générations précédentes, mais bien la baisse du niveau des programmes. Depuis de nombreuses années, les bureaucrates concepteurs, non seulement trafiquent les horaires - déguisés en "rythmes scolaires" - mais vident les diverses disciplines de leur contenu formateur. Là où les suppressions et déformations ont le résultat le plus grave, c’est dans l’enseignement des disciplines relevant des sciences humaines : littérature et histoire littéraire (y compris pour les langues vivantes), histoire tout court, philosophie, et maintenant sociologie, gestion, et tout ce qui touche à l’humain et à la question sociale. Ces disciplines sont en effet les seules à pouvoir, dès les premiers apprentissages, transmettre à l’enfant et aux jeunes le sens de la réalité humaine et sociale, et la capacité de discerner la validité respective de toutes les formes de descriptions et de récits qui en rendent compte, en sachant remettre en cause le langage lui-même. Dans les nouveaux programmes au contraire, sous une présentation lénifiante et des protestations de bonne volonté, il s’agit sournoisement d’endormir la capacité des jeunes à déjouer le mensonge régnant dans ces domaines, si bien analysé par Guy Debord dans "La société du spectacle".

En outre, les recettes pédagogiques préconisées en haut lieu (voir la Trilatérale, l’OCDE et en France le "Haut Conseil de l’Éducation", dont le MEDEF est toujours partie prenante), contribuent elles aussi à pervertir la transmission des connaissances. L’idée que le summum du savoir et du savoir-faire est de se fixer une "tâche" particulière à accomplir, restreint notablement l’espace où doivent s’exercer et se déployer la pensée et l’imagination, espace ouvert par la parole de l’enseignant, qui est celui du libre accès à des domaines variés, où l’enfant et l’adolescent font leurs propres découvertes et formulent leurs propres questions. Même la sacro-sainte "séquence" (thème poursuivi sur plusieurs cours et abordé sous divers angles) ne peut être utile qu’à condition que l’enseignant soit libre de s’en servir OU NON, suivant le sujet ; appliquée systématiquement, elle contribue à mettre des oeillères à la curiosité naturelle des enfants dans leur cheminement personnel.

D’autre part, l ’instauration des "compétences" (qui se comprend dans l’enseignement professionnel) dans l’enseignement général, équivaut à une pré-sélection et pré-détermination des élèves, en vue de leur adaptation "professionnelle" à la société telle qu’elle est. D’autant que l’appréciation des compétences, qui a en principe pour but de diminuer l’élément subjectif de la part de l’enseignant, fait intervenir des catégories arbitraires et fixées d’avance, ce qui fausse complètement le jugement. Les récentes inventions de Madame Najat (dictées par Bruxelles comme dans d’autres pays), avec l’intronisation par la force des EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires), vont porter un coup de grâce à ce qui reste d’enseignement - non pas "académique" (comme on le prétend avec une intention péjorative), mais tout simplement "sérieux" ; le "ludique", dont personne ne nie l’efficience, à condition qu’il soit lui aussi librement employé, n’est là désormais que pour enjoliver la dégradation générale. D’après les échantillons déjà officiellement donnés en exemple, ces EPI, qui se font aux dépens des heures de discipline, ne peuvent que mettre désordre et barbouillage dans les jeunes cerveaux. Même si on peut apprendre aussi dans la vie.

Ces réformes font de l’institution scolaire un lieu où on inculque un savoir flou, provisoire et souvent inutile et à réaliser des compétences routinières adaptées aux contextes voulus de la société moderne de consommation où il ne faudrait pas se poser trop de questions.

L’idéologie régnante tend à fabriquer des travaileurs dociles et des citoyens-consommateurs. Avec l’introduction en force du numérique (bien utile quand il est employé avec discernement et mesure), on va vers la destruction pure et simple du véritable rapport humain qui fonde tout enseignement efficace. Un Inspecteur, qui se voulait spirituel, disait déjà à une enseignante débutante : "préparez votre propre disparition".

L’impact de l’école a considérablement baissé. Son rôle désormais n’est plus d’éclairer et d’instruire, mais de soumettre et d’adapter à l’ordre établi

Rien de tout cela ne met évidemment en cause le dévouement des enseignants, qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’on leur a appris (la formation des maîtres étant elle aussi une question brûlante), face à des jeunes de plus en plus en difficulté et débousolés, et dans des conditions de travail de plus en plus insupportables.

« Il est clair, en effet, que la transmission coûteuse de savoirs réels – et, a fortiori, critiques –, tout comme l’apprentissage des comportements civiques élémentaires ou même, tout simplement, l’encouragement à la droiture et à l’honnêteté, n’offrent ici aucun intérêt pour le système [1] » Voilà pourquoi le savoir réel et les valeurs sont de plus en plus négligés.

Oui à une initiation des futurs enseignants à la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, non à leur formatage - il faut bien le dire - idéologique, non aux recettes pédagogiques précuites, imposées d’en haut. Pour rappeler un mot de Pascal, la vraie pédagogie se moque de la pédagogie, comme la vraie morale se moque de la morale. Hannah Arendt expliquait déjà dans "La crise de la culture" que lorsqu’une tradition a fait ses preuves, la détruire ou la distordre est oeuvre de barbarie, non de modernité.
J’ai eu dans ma jeunesse (lointaine) beaucoup de bons profs en lettres comme en sciences, - math, physique-chimie, sciences-nat. En ce temps-là, l’enseignement avait un statut décent et donnait bien envie de s’y préparer. Je garde de ces profs d’heureux souvenirs. Ils étaient tous différents et tous intéressants, parce qu’ils aimaient ce qu’ils faisaient, et qu’ils faisaient ce qu’ils voulaient. L’état de choses actuel peut encore être renversé, une Renaissance est possible.

22/07/2016 16:23 par Jean Davant

Allons enfants de la patrie, c’est la lutte finale
Le jour de gloire est arrivée, groupons nous et demain
Contre nous de la tyrannie, l’Internationale sera le genre humain.

Garde-à-vous ! Jeunesse de France, devant le Générale de Gaule et le Commandant Marchais au pas.
Partez pour la Patrie, la fleur au fusil, le regard fixé sur la ligne bleue des Vosges. Jonchez de vos corps les monuments aux morts par la France qui décorent si joliment les places de nos villes et villages de notre beau pays.

Vous êtes mou, nul, futur chômeur, précaire, futur consommateur de nouveaux produits déjà obsolètes, vous êtes une génération, mal éduqué, mal scolarisé, formaté et bien, oui ! Tout cela est de la faute, des Gauchistes de Mai 68 . Oui, avant l’éducation était meilleure grâce mais pas seulement, n’exagérons rien, aux lumineux bolcheviques « Allo, ici Moscou », de bons maîtres et maîtresses dont nul formatage n’envahissait leurs neurones ainsi que ceux de la jeunesse française qui allait s’entretuer avec celle de l’Algérie au nom de l’unité nationale et des pouvoirs spéciaux, heureusement ils y avaient les cancres « pour sauver l’honneur » .

Et avant, encore ! Une autre jeunesse, les sacrifiés de la Der des Ders qui par une éducation dépourvu de tout formatage ont su mourir par millions sous les bombes, les balles, hiérarchiques des maîtres capitalistes, impérialistes et de leurs souteneurs .

D’ailleurs depuis Platon , Socrate, qui ? Oh, de vieux grecs antiques et retraités c’est la même chanson, la jeunesse, c’était mieux avant ..........du temps de la notre.

22/07/2016 21:55 par Roger

En règle général ce sont les ennemis du service public éducatif qui insufflent cette idée que "le niveau baisse" (en embuscade depuis longtemps pour que se réalise le rêve néo-libéral d’une marchandisation/privatisation de l’éducation). Il est dommage que ce soit relayé ici.
Pour au moins questionner cette "fausse évidence" devenue une "idée reçue", quelques liens intéressants :
http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2013/10/27/idee-recue-1-le-niveau-baisse.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/bac-2014/20140606.OBS9720/bac-le-niveau-baisse-depuis-toujours.html
http://www.alternatives-economiques.fr/ecole---le-niveau-baisse-t-il-_fr_art_153_16269.html
http://www.lecavalierbleu.com/images/30/extrait_15.pdf
Définir et critérier un "niveau" scolaire et a fortiori culturel et les comparer "objectivement" dans le temps, est une opération a grand risque de "subjectivité". Personne n’est en fait d’accord sur le concept de niveau et sur la manière de le mesurer et de faire des comparaisons. Par exemples les évaluations qui servent à faire des comparaisons internationales (type PISA) sont promues par des institutions explicitement neo-libérales, pour qui seul le marché est susceptible d’améliorer les "services" d’éducation...
Pour autant cela ne veut pas dire que notre Education Nationale n’est pas critiquable...Mais il devient suspect qu’à chaque rentrée des essais rédigés par de brillants produits de cette éducation nationale, en rajoutent une couche épaisse, donnant aux embusqués du libéralisme autant de munitions pour "moderniser" (comme ils disent !) le système.
Après la Santé, l’éducation est le dernier bastion, d’une "mercatisation" et donc d’une marchandisation généralisée des services.
A bon entendeur...

22/07/2016 22:45 par JMS "Alias Georges Marchais"

@ Modérateur

Ce soir, j’hésite vraiment entre sophismes et inversions accusatoires de la part de certains enseignants toujours aussi indécrottables au demeurant...
A votre avis ?

Qui se sent morveux se mouche !

22/07/2016 23:41 par cunégonde godot

Autrement :
« Oui à une initiation des futurs enseignants à la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, non à leur formatage - il faut bien le dire - idéologique, non aux recettes pédagogiques précuites, imposées d’en haut. Pour rappeler un mot de Pascal, la vraie pédagogie se moque de la pédagogie, comme la vraie morale se moque de la morale. Hannah Arendt expliquait déjà dans "La crise de la culture" que lorsqu’une tradition a fait ses preuves, la détruire ou la distordre est oeuvre de barbarie, non de modernité.
J’ai eu dans ma jeunesse (lointaine) beaucoup de bons profs en lettres comme en sciences, - math, physique-chimie, sciences-nat. En ce temps-là, l’enseignement avait un statut décent et donnait bien envie de s’y préparer. Je garde de ces profs d’heureux souvenirs. Ils étaient tous différents et tous intéressants, parce qu’ils aimaient ce qu’ils faisaient, et qu’ils faisaient ce qu’ils voulaient. L’état de choses actuel peut encore être renversé, une Renaissance est possible. »

Non, absolument non aux recettes pédagogiques, de tout endroit qu’elles se prévalent. Oui, absolument oui au mot de Pascal et à celui d’Annah Arendt.
L’école d’aujourd’hui fabrique des abrutis incapables de penser par eux-mêmes parce qu’ils ne maîtrisent pas la langue française. Logique, ils ne l’ont pas apprise, comme cela est précisé intelligemment par un intervenant. Ils ne maîtrisent pas non plus la langue des maîtres anglo-saxons, sinon comment expliquer qu’ils puissent tant se pâmer à l’écoute des crétineries à répétition de la "musique" rock p.ex. ? Ils ont tout juste appris à lire un journal (c’est ça leur fumeuse "compétence"), pas une œuvre littéraire – trop complexe. C’est pourquoi ils ne lisent pas, ils s’informent par addiction en recherchant avidement leur dose de z’indignation fabriquée au kilomètre par des professionnels de la profession.
"Recherche en sciences de l’éducation" (sic). Cette expression est à pouffer. Elle résume notre époque...

23/07/2016 07:03 par legrandsoir

L’école d’aujourd’hui fabrique des abrutis incapables de penser par eux-mêmes ...

Et rien de plus ?

23/07/2016 07:09 par Fab

Bonjour (j’arrive ici via le site Altermonde-sans-frontières).

Tristes constats : que le niveau baisse, et que c’est organisé ("Les plus grandes firmes transnationales couvertes par les hautes organisations mondiales ont confié leurs cahiers de charges aux gouvernements et à leurs ministères d’enseignement").

Depuis quelque temps je me pose une question : pourquoi un prof, dont personne ne peut nier la richesse qu’il crée pour la société, ne crée pas - par son travail - de monnaie (la seule valeur (richesse) que reconnaisse le système), mais en impose la création à la société par la production de tous ces """biens"" qui nous font tant de mal ?

23/07/2016 08:35 par cunégonde godot

L’école d’aujourd’hui fabrique des abrutis incapables de penser par eux-mêmes ...

Et rien de plus ?

Oui. Rien de plus. Apprendre à ne pas penser occupe toute la scolarité. C’est la base. Et la propagande d’où qu’elle vienne rentre toute seule dans les jeunes cerveaux : l’idéologie capitaliste et ses erzatz comme le progressisme sous ses innombrables formes : le lesbianisme militant déguisé en féminisme p.ex., l’homosexualisme en général et son genrisme, le plan bêêê européiste, le nihilisme réchauffiste, les sempiternelles religions, l’entertainment cultureux si bien porté et tous les autres grégarismes "progressistes" de mes fesses...

23/07/2016 09:31 par François

désillusion : Perte d’une illusion ; sentiment d’une personne qui découvre une réalité non conforme à ce qu’elle attendait ou avait imaginé.

illusion : Perception erronée dans la mesure où elle ne correspond pas à la réalité considérée comme objective, et qui peut être normale ou anormale, naturelle ou artificielle.

La désillusion serait-elle donc la perte d’une perception erronée, le début d’une conscience ?

« ... l’unité de la conscience se construit ainsi de proche en proche par une « synthèse de transition ». Le miracle de la conscience est de faire apparaître par l’attention des phénomènes qui rétablissent l’unité de l’objet dans une dimension nouvelle au moment où ils la brisent. »
Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. 39.

Alors, toujours « École de la désillusion » ou Illusion d’école ?

école : Du latin schola « loisir studieux, leçon, lieu d’étude », lui-même issu du grec ancien σχολή skholế « arrêt du travail ».

http://www.cnrtl.fr/portail/

23/07/2016 11:01 par Autrement

@Roger. Je ne vois pas en quoi le fait de critiquer les ravages causés à notre système éducatif par l’idéologie dite néo-libérale, donnerait des armes supplémentaires aux néo-libéraux ! Je suis toujours syndiquée, et mon réquisitoire se fait l’écho de ce que disent les profs eux-mêmes. Et ils ont pour défendre l’Ecole (et les jeunes d’aujourd’hui) d’autres propositions que les prétendues "réformes" en cours.

@ Quelques autres. Opposer les jeunes et les vieux, les prolos et les intellos, ou encore les têtes rondes et les têtes pointues, revient à escamoter l’opposition primordiale entre le capital et le travail : c’est un truc bien connu des pouvoirs en place pour attraper les gogos.

23/07/2016 12:16 par cunégonde godot

autrement :
@Roger. Je ne vois pas en quoi le fait de critiquer les ravages causés à notre système éducatif par l’idéologie dite néo-libérale, donnerait des armes supplémentaires aux néo-libéraux ! Je suis toujours syndiquée, et mon réquisitoire se fait l’écho de ce que disent les profs eux-mêmes. Et ils ont pour défendre l’Ecole (et les jeunes d’aujourd’hui) d’autres propositions que les prétendues "réformes" en cours.

Ce n’est pas l’idéologie (néo)libérale qui ravage notre système éducatif. Mais l’idéologie dite "progressiste", dans les faits la meilleure alliée du capitalisme. Les européistes (si peu) français, tous "progressistes" car l’ "Europe" est la quintessence politique du "progressisme degauche" aujourd’hui, ont pour dessein la dilution de la France dans l’ "Europe" otanesque. Une des meilleures façons d’y parvenir consiste à détruire systématiquement sa langue (sous couvert de "science" de l’éducation). Ce que vous décriviez de l’école républicaine – en droite ligne de la Révolution française, française et pas une autre – que vous avez connue ne baignait-elle pas déjà dans le libéralisme pur jus, par hasard ? Cela ne l’empêchait pas d’être excellente car elle effectuait son travail fondamental : former des esprits avant que de former des travailleurs-consommateurs, comme vous l’avez très bien décrit. Elle était peu pédagogique car elle comptait sur le talent de ses enseignants – c’est difficile et ça demande l’investissement du maître que simplement faire réciter par cœur, aussi étrange que cela paraisse aujourd’hui. Les "pédagogistes" sont simplement des feignants qui se cachent derrière leur insane phraséologie...

23/07/2016 12:46 par Roger

@Autrement
Je ne dis pas que la critique justifiée du système éducatif public donne des armes aux ennemis du service public. Je dis que lorsque cette critique s’appuie sur les résultats d’études très controversées (aussi bien chez les professeurs, que chez les chercheurs), elles font le jeu de ceux qui cherchent depuis des années à faire de l’éducation une "marchandise".
J’ai vécu directement par mon métier, dans les années 70, la mise en oeuvre de la formation professionnelle continue.Le législateur a profité de la critique générale des "institutions" de 68, pour reprendre un accord des "partenaires sociaux", en organisant la création d’ un "marché de services de la formation". Le sercice public a été fortement encouragé à investir ce "marché", ce qu’il a fait avec succès d’ailleurs. Mais cela s’est aussi révélé comme un véritable cheval de Troie qui a introduit dans l’éducation toutes les techniques de marketing, le vocabulaire, et les pratiques qui vont avec, ainsi qu’un développement du secteur privé lucratif de formation et d’éducation...Savez-vous qui est le "père" de cette stratégie (il l’a assumée bien souvent) ? Un certain J.Delors, alors chef de Cabinet du 1er ministre Chaban-Delmas, devenu par la suite Socialiste, Ministre, puis Président de la Commission Européenne grande ouvrière de la généralisation du marché et sourcilleuse sur la concurrence libre et non faussée...
Comme on l’observe dans le pays champion en la matière, le jour ou l’éducation sera essentiellement privée lucrative, alors là il est bien possible que le "niveau baisse" dramatiquement pour la grande majorité des élèves !

23/07/2016 14:42 par hautchateau

c’est hannah arendt qui a fait 2 remarques tres interessantes :
- dans les societes totalitaires l’education vise moins a inculquer des idees toutes faites qu’a empecher de se faire une opinion ou un avis quelconque
- les professions les plus visees par les nazis au depart pour les mettre au pas furent les professions les plus formees scientifiquement en particulier les ingenieurs et techniciens.
On ne peut s’empecher de faire un rapprochement avec les orientations du pays depuis 20 ans environ.

23/07/2016 15:51 par JMS "Alias Georges Marchais"

Pour nos jeunes : Vive l’Apprentissage en CFA... du CAP à l’ Ingénieur !...

Mais en fait, le Système Français déteste cette forme d’éducation car elle développe l’intelligence pratique,
le sens critique et l’Autonomie...

ET.... réduit le taux de chômage...
Par ailleurs, il ne s’agirait tout de même pas non plus que les classes dortoirs des LGT se vident...
Pour finir, dans le système éducatif Français, les élèves ne sont que les pions des statistiques de remplissage de classes afin d’assurer les temps de service des enseignants !

23/07/2016 18:02 par Fab

hautchateau,

Quand on sait (ou on voit) comment fonctionne le mammouth, cette organisation pyramidale plus rigide encore que l’armée, on ne peut que se dire - comme le fait Adil GOUMMA, voir mon commentaire plus haut - que cette baisse de niveau est organisée.

Le plus grand danger pour ceux qui tirent les ficelles, pour les a-démocraties, serait que les citoyens développent leur capacité critique ET qu’ils aient le temps de s’en servir.

24/07/2016 09:17 par Esteban

L’école d’aujourd’hui fabrique des abrutis [...] Ils ne maîtrisent pas non plus la langue des maîtres anglo-saxons, sinon comment expliquer qu’ils puissent tant se pâmer à l’écoute des crétineries à répétition de la "musique" rock p.ex. ?

Aïe aie aie ! Si Jean Cendent tombe sur cette phrase, j’ai bien peur que Cunégonde ait à passer un mauvais moment... :/

24/07/2016 15:46 par JMS "Alias Georges Marchais"

@ Esteban

Je confirme l’intégralité des propos de "cunégonde godot"...
Les Responsables Cyniques de ce désastre sont aujourd’hui bien installés avec une retraite bien confortable laissant les jeunes enseignants désabusés assumer les conséquences gravissimes de ce sabotage soixantuitard !
Bonnes vacances à ceux qui peuvent encore en prendre...

24/07/2016 17:15 par Jean nie Godeau allias « remake incongru »

Bonjour,
Ce n’est pas l’idéologie progressive qui ravage notre système éducatif, mais l’idéologie conservatrice, l’alliée éternelle du capitalisme. Les européistes (comme beaucoup) de français sont tous des conservateurs car L’Eurozone est la quintessence politique du conservatisme de droite et de gauche. Ils ont toujours eu pour dessein la destruction des acquis sociaux des français et la disparition des peuples à vocation progressiste et l’éradication de toute vision révolutionnaire dans l’Eurozone capitaliste et l’hégémonie de la bonne guerre otanesque.
Une des meilleures façons d’y parvenir consiste à détruire systématiquement toutes langues et "science" éducative en vue de briser dès l’enfance l’esprit de découverte, de curiosité et d’éradiquer le plaisir d’apprendre, de comprendre, de convivialité fraternelle pour tarir dés le plus jeune âge tout esprit critique afin d’affûter le concept de compétition avec comme promontoire les premiers de la classe, intelligents, doués de mimétisme mais déjà trop précocement désincarnés et futurs cadres aux divers degrés des hiérarchies opérantes pour les élites bourgeoises franco-euro-mondialistes.
Ce que vous décriviez de l’école républicaine n’est nullement synonyme de démocratie – en droite ligne de la Révolution bourgeoise française mais uniquement éclairée à l’électricité française, label de qualité en radioactivité nationale, étanche à l’atome hors de ses frontières comme pas une autre sur terre – que vous avez connue ne baignait-elle pas déjà, cette école dans le libéralisme pur jus, par hasard ? Oh ! Que oui et avec l’appui de la reproduction sociale si chère à Pierre Bourdieu, d’où sort un si bon jus que l’on ne s’en évade pour plus d’un bon tiers seulement les pieds devant, avant même d’atteindre 50 ans, d’un cancer en dépression, de suicide en
burn-out .
Cela ne l’empêchait pas d’être excellente ( et même d’exceller ! ) car elle effectuait son travail de sape fondamental, l’obéissance : formater l’esprit des dominés pour mieux les soumettre, au conditionnent de travailleurs-consommateurs et leurs apprendre à se taire, à baiser les yeux, à dire merci, devant la hiérarchie et d’être massivement adhérant et défendu par des syndicats au nom de la lutte des cl...la paix sociale. Elle était peu pédagogique ( affirmatif !) car elle comptait sur le talent de ses enseignants ( ah ! l’école primaire « les moeurs ? » de ma campagne, toute une époque, le bonnet d’âne, le coin, les « tacles » sur la tête, et les coups de pieds aux fesses, etc. ) – c’est difficile et ça demande l’investissement du maître que simplement faire réciter par cœur, aussi étrange que cela paraisse aujourd’hui. Étrange effectivement le maître assis à son bureau dans un silence de mort, cherchant l’erreur dans la monotonie d’une poésie psalmodiée par un élève debout comme au tribunal, devant une classe dans l’attente, du suivant. Les dictées passées à esquiver, soit les frappes d’une règles plates ou les fautes d’orthographes, cela fait de vous un homme ? Ou encore, les injures qui vous fleurissent le visage et le langage .
L’école d’hier comme celle d’aujourd’hui fabrique, des quoi...? L’école est fabriquée elle-même par d’anciens élèves fabriqués eux-mêmes par l’école qui est fabriquée par d’ancien quoi et depuis quand.

Ah ! la vigueur, la force, l’autorité des grands classiques de la musique blanche occidentale, la fougue d’un Beethoven, la puissance d’un Wagner. Sur une directrice retraitée de l’école Stalinienne, pourchassant dans la chevauchée des walkyries, du pédagogiste feignant, du lesbianisme militant déguisé en féminisme, de l’homosexualisme en général , et autres excroissances genrismes, alimentées par ses propres phobies d’impulsions fusionnelles, sociales et passionnelles, diverses en crétineries à répétition pourtant exemptées de toutes rock attitudes. Dis donc, ça grimpe pas trop haut, au niveau des palpitations cardiaques, l’exaltation, la frénésie, la véhémence d’une 5eme symphonie virale, en montagne teintée vert de gris.

Comme le sous entend, mollement l’auteur de l’article :
Il faudrait construire une école où s’apprend plutôt le vivre ensemble, les valeurs de la solidarité et de justice sociale loin de dispositions qui préparent à l’exploitation du capitalisme. Le problème étant que le système est verrouillé sur le capitalisme, difficile même à l’école de s’en écarter ?

Bon, comme à l’école, alors ? 10 / 10 à @roger et @autrement .

Dédicace à @ Madame Godot
L’élite, du Rock anti-otanesque .

À propos les Grands Compositeurs Classiques ils sont pour ou contre L’Eurozone ?

24/07/2016 20:19 par hautchateau

juste une remarque "l’elite" n’est pas vraiment un rock anti otanesque puisque dans la chanson cette elite autoproclamee designe l’ex URSS.

25/07/2016 07:25 par cunégonde godot

Je lis :
« Il faudrait construire une école où s’apprend plutôt le vivre ensemble, les valeurs de la solidarité et de justice sociale loin de dispositions qui préparent à l’exploitation du capitalisme. »

« L’école du vivre-ensemble, l’école des valeurs (!) » est l’école d’ici et maintenant – prêchi-prêcha simplet, fondamentalement obscurantiste, religieux en somme, que ne cesse de psalmodier Mme Vallaut-Belkacem et tous ses prédécesseurs depuis des décennies. L’école du vivre-ensemble, des valeurs est l’école du monothéisme coranique p.ex., celle de tous les monothéismes, et celle de tous les totalitarismes.
L’école de la "démocratie participative" et par-là celle du dépérissement de l’Etat.
La justice sociale (pas l’égalité sociale), les valeurs (pas la liberté de penser), le vivre-ensemble (pas la fraternité) sont devenus les disciplines, fondamentales, du conditionnement mental dans l’école "progressiste" d’aujourd’hui – au détriment de l’apprentissage de la langue française, entre autres choses...

25/07/2016 10:52 par Roger

Quelle haine de l’Ecole dans quelques commentaires !
Et pourtant il sort tout de même de cette si "détestable" école pas mal de personnes à l’esprit critique. Comme sans aucun doute les promoteurs de LGS et ceux qui le fréquente...

25/07/2016 13:57 par Scalpel

@ Roger

"Ceux qui le fréquente"...nt sont plusieurs. ;-)
Cette faute vénielle jure sous votre plume érudite de bon élève... de ladite "E"cole.
Pour être sérieux une seconde sur un sujet très sensible : l’"E"cole et moi avons très tôt fait deux.
Fils de prolos je suis. Pas bien vu dans un collège/lycée privé boîte à bac sauf à être un élève paré de toutes les vertus faisant oublier ma basse extraction, élève que je ne fus point, ne comprenant rien à la logique bancale de l’institution, et prenant un malin plaisir, déjà, à jouer au chien fou dans le jeu de quilles.
Quand je vois aujourd’hui ce que sont devenus les "bons" élèves (dont ma propre frangine), j’assume pleinement mon parcours chaotique, et me dis parfois que j’ai peut-être ainsi réchappé au parcours hideux de petit bourgeois bienpensant type, gibier de P"S", même si j’en paie le prix fort par une exclusion -définitive, comme je le fus de l’EN- de leur sacro-saint marché du travail.
J’ai dû me rendre à la triste évidence que l’intelligence était bien loin de corroborer le "prestige" des diplômes.
Il y a tout à revoir dans l’enseignement, ne serait-ce que de rebaptiser Instruction publique nationale l’EducN.
Ceci dit, je tire mon chapeau aux nombreux profs qui persistent à résister contre vents et marées... ainsi qu’au vénérable cancre rétif à l’arbitraire et au jeu de dupes, cancre pour lequel va toute ma tendresse d’écorché vif.

25/07/2016 22:15 par cunégonde godot

Scalpel :
Il y a tout à revoir dans l’enseignement, ne serait-ce que de rebaptiser Instruction publique nationale l’EducN.

« tout à revoir dans l’enseignement » est exactement ce que les "pédagogistes" ont commencé à dire, dès le début, pour justifier leur massacre ! Ce qui rejoint ce mot resté célèbre : « Faisons table rase du passé... » qui, in concreto s’est avéré un désastre......
Toutes les "réformes" de l’enseignement téléguidées par le pédant pédagogisme autoproclamé "scientifique" depuis les années 80 du siècle dernier se sont inscrites dans une dynamique "euro-(ré)progressiste", et donc d’abord degauche (et pas seulement "soixantuitiste"), ladroite n’ayant fait que suivre le mouvement.

26/07/2016 11:00 par Roger

@Scalpel
Restons dans nos cas particuliers alors.
Fils naturel (comme on disait à l’époque) d’une ouvrière agricole, j’ai rencontré à l’Ecole de la République un paquet de bons profs, à la fois "pédagogues" (qui aident à apprendre) et "didactiques" (qui aident à comprendre), et (contre toute attente statistique) j’ai fini par réussir un concours de Maître de Conférence, malgré quelques erreurs d’orthographe qui m’échappent, surtout quand j’écris au clavier ! (Les pédagogues préfèrent parler d’erreurs et non de fautes, qui dans une ambiance judeo-chrétienne connotent de la "culpabilité", et surtout n’aident pas à avancer).
Je n’ai pas eu le sentiment d’être formaté. Bien au contraire, venant d’un milieu traditionnel et conservateur, j’ai trouvé à l’école des moyens d’émancipation qui continuent d’alimenter mes engagements de citoyen critique.
Professionnellement, des années passées à observer le fonctionnement quotidien de milliers de classes d’ école, pour essayer de comprendre ce qui s’y passe, m’ont convaincu, que malgré le carcan institutionnel, la plus part des enseignants s’efforcent d’inventer des moyens qui autorisent les élèves à apprendre. La plupart aussi renoncent par expérience, à cette idée qu’il suffit de bien faire cours et avec autorité, pour que les élèves apprennent réellement.Sur le terrain, le "simplisme" des ritournelles sur la "transmission" du savoir et de la "restauration de l’autorité", saute à la figure.
C’est certain, le système éducatif est un "Appareil d’Etat", mais ce filet de contention social a des mailles très larges...

26/07/2016 15:07 par Lyonnais

Trouvé sur le site de Michel Delord ( http://michel.delord.free.fr/ ) la véritable origine de la rénovation pédagogique !

Le général de Gaulle est le premier "pédagogiste"
Les vingt-sept points de la "rénovation pédagogique "
du groupe de travail d’Alain Peyrefitte
(Octobre 1967 - Février 1968)

Le texte en vingt-sept points sur la « rénovation pédagogique » - dont vous trouverez infra quelques extraits des plus croustillants et sur cette page la version intégrale telle qu’elle apparait dans le C’était de Gaulle d’Alain Peyrefitte - est présenté par ce dernier, alors ministre de l’éducation, au conseil des ministres du 28 février 1968, soit avant mai 1968. On peut consulter également ICI le compte rendu de ce conseil des ministres fait par le même Alain Peyrefitte.

Lors de ce conseil le général de Gaulle défend explicitement « l’allégement des programmes », soutient tout aussi explicitement les positions de son ministre - Pour cette rénovation pédagogique, je vous appuierai - pour un texte qui contient quasiment tous les grands thèmes du « pédagogisme », explicité quelquefois sous des formes que le pire des pédagogistes n’oserait plus employer en 2010.

En voici une liste dont le moins que l’on puisse en dire est qu’elle n’est pas exhaustive :

- Défense explicite de l’éducation contre l’instruction et « critique de l’encyclopédisme » (Point 1) ;
- Disparition du cours magistral « à tous les niveaux » (Point 4) ;
- Disparition des devoirs à la maison pour le primaire et le secondaire (Point 4) ;
- Minoration du rôle de la grammaire et de l’étude de la littérature dans l’enseignement du français (Point 6) ;
- Diminution très nette de l’importance des lettres classiques (Point 6) ;
- Techno-gâtisme : Seul le film éducatif peut entraîner une véritable révolution pédagogique, en mettant l’école à l’heure de la « civilisation audiovisuelle » (Point 7) ;
- Invention démagogique des PE : « Pour revaloriser l’enseignement [ il faut] … appeler « professeurs » - du premier degré - les instituteurs à partir du moment où ils auront été recyclés en vue de la rénovation pédagogique » (Point 15) ;
- Création des IUFM (Point 16) ;
- Suppression de l’agrégation comme concours de recrutement de l’enseignement secondaire (Point 17) ;
- Rapprochement "indispensable" des durées de service des enseignants du modèle allemand/anglais/américain, c’est-à-dire 25 / 30 h par semaine (Point 20)
- Caporalisation de l’enseignement : Augmentation des pouvoirs de nomination, de notation et de discipline des recteurs, des inspecteurs d’académie et des chefs d’établissement de tous les degrés (doyens, directeurs d’établissement de l’enseignement supérieur, proviseurs, principaux et directeurs de collèges, directeurs d’écoles primaires) ( Point 21).

Un minimum de remarques s’impose :

I- C’est une absolue contre-vérité de présenter de Gaulle et le gaullisme comme antipédagogistes ; non seulement ils participent pleinement à la dégradation obscurantiste de l’enseignement avec la réforme Fouchet mais en sont les premiers promoteurs historiques d’état, n’hésitant pas à conjuguer l’idolâtrie techniciste (rôle du cinéma, par exemple), le caporalisme et la vision managériale - que l’on désignait à l’époque assez justement de technocratique - qui pense le fonctionnement de l’école comme celui d’une entreprise. Passons de plus sur la supposée volonté d’indépendance par rapport aux USA qui ... prend le système scolaire américain comme modèle.
Par la même occasion sombre corps et biens la théorie défendue par une foultitude d’auteurs et notamment par Marc le Bris et Jean-Paul Brighelli et dont le gaullisme est censé être le premier exemple historique : les ministres de l’éducation nationale - et le président de la République - sont conscients de la dégradation de l’enseignement mais ils sont prisonniers des syndicats et des haut fonctionnaires.

Il n’est pas inutile à ce propos de noter que c’est contre cette tendance-là, considérer que le système éducatif doit fonctionner comme un entreprise - que Jean Leray [1], un des plus grands mathématiciens du XXème siècle et un des rares qui a su s’opposer aux mathématiques modernes dès 1971, écrivait en 1974 :

Il est dangereux d’appliquer à la vie intellectuelle les critères valables dans la vie économique : en simplifiant et uniformisant les structures, on détruit la féconde émulation des institutions ; en planifiant, en ignorant l’importance, pour la recherche, des fortes personnalités, en jugeant les chercheurs par équipes, on traite l’activité intellectuelle comme doit l’être l’activité industrielle : en prétendant jauger le rendement d’un chercheur de réputation mondiale par la statistique des doctorats qu’il décerne et celle des citations qui sont faites de ses travaux, on se targue de juger mécaniquement l’activité intellectuelle.
M. Jean Leray, Membre de l’Académie des Sciences, Rapport sur la Sauvegarde des connaissances scientifiques, C. R. Acad. Se. Paris, t. 278 (18/02/1974 Vie Académique.

Notons en passant que si l’on avait suivi la recommandation du point 27 et la vision utilitariste et technocratique des vingt-sept points pour l’enseignement supérieur et, par exemple , "nul ne doit rester chercheur plus de 4 à 5 années, sauf s’il a effectué pen­dant ce délai des découvertes particulièrement prometteuses", Laurent Lafforgue - pour prendre cet exemple - n’aurait certainement pas été Médaille Fields.

II- C’est une autre absolue contre-vérité de présenter la base de la dégradation de l’école
- comme « provenant de 68 » et des mouvements gauchistes puisque, au moment où de Gaulle soutient les propositions d’Alain Peyrefitte, « les gauchistes » n’existent pas ou plus exactement sont très peu nombreux et n’ont aucune influence notable.
- comme provenant d’une "alliance entre le libéralisme et les libertaires " : l’OECE - ancêtre de l’OCDE-, l’état et le gaullisme sont partie prenante d’un projet que le PCF soutiendra également ( allégement des programmes du primaire des maths modernes et - sans entrer dans des les détails - approbation de ces réformes par Jean-Pierre Kahane qui n’a jamais caché sa qualité de membre du Comité central du PCF).

III - Un autre aspect intéressant est de montrer la quasi-absolue convergence du gaullisme et du mouvement de la réforme pédagogique, très souvent de gauche. Les descendants actuels des défenseurs de ces reformes reprochent aux antipédagogistes des liens avec la droite et avec le néo-libéralisme, ce qui est vrai en partie : mais ils feraient bien de se montrer prudents car leurs ainés n’hésitaient
- ni à collaborer avec le gaullisme alors que le général de Gaulle défendait des positions que Marine le Pen aussi bien que Riposte laïque ne repousseraient probablement pas : les fameux "Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! " et " Avez-vous songé que les Arabes se multiplieront par deux puis par cinq, pendant que la population française restera presque stationnaire ? Il y aurait deux cents, quatre cents, six cents députés arabes à Paris ? Vous voyez un président arabe à l’Élysée ? " , citations que vous trouverez, dans leurs contextes, ici.
- ni a collaborer tout aussi étroitement avec l’OCDE : Rappelons simplement que le premier manuel de maths modernes, celui de Papy portait sur sa couverture Conforme aux programmes de l’OECE ( Cf. Michel Delord, 2002 Du bon usage de l’OCDE ) tandis que le rapport de l’OCDE de 1974 sur l’enseignement montrait la convergence des réformateurs de gauche avec la conception de l’école conçue comme une entreprise.

IV - Pourquoi personne ne s’appuie sur les textes d’Alain Peyrefitte sur l’école ? La raison essentielle en est bien sûr que personne n’a intérêt à les exhiber puisqu’ils mettent en cause aussi bien la problématique des républicains que celles de leurs opposants. A cet égard , il est assez remarquable de relire l’interview de Jacques Narbonne, conseiller du général de Gaulle pour l’éducation, interview intitulée De Gaulle et l’éducation : comment en sommes-nous arrivé là ? faite par Isabelle Voltaire et Claude Rochet en 2002 pour la revue Panoramiques. Dans cette interview parue deux ans après la publication du dernier du C’était de Gaulle d’Alain Peyrefitte qui met complètement en cause la version de Jacques Narbonne, les intervieweurs ne posent aucune question gênante. Serait-ce parce qu’ils ne connaissent pas le texte d’Alain Peyrefitte, qu’ils le connaissent mais n’en parlent pas ou tout simplement que, comme ils ont envie de l’image d’un de Gaulle antipédagogiste, ils n’ont pas du tout l’idée d’aller chercher des positions de de Gaulle qui contredisent leur vision. Ils auraient au moins pu demander à Jacques Narbonne pourquoi, dans son livre de 1994 De Gaulle et l’éducation : une rencontre manquée, il ne mentionne ni les vingt-sept points ni le conseil des ministres du 28 février 1968.

Cabanac le 06/03/2011
Michel Delord
[1] Pour plus de renseignements sur Jean Leray, lire Guy Meyer, Jean Leray et la recherche de la vérité .

*
* *

Quelques extraits des "Vingt-sept points"
du groupe de travail d’Alain Peyrefitte (Octobre 1967 - Février 1968)
Rapport intégral ICI

Point 1 - Priorité à l’éducation sur l’instruction

Substituer à un système d’enseignement qui vise l’acquisition illusoire d’un bagage encyclopédique par l’entraînement exclusif de l’intellect et de la mémoire, un système assurant l’équilibre d’une éducation non seulement intellectuelle mais morale et civique, la formation du caractère, l’éducation de la volonté, le sens de l’équipe, l’apprentissage de la liberté, la découverte de soi, l’adaptation de la société, la participation au monde, le sens du réel, le goût des responsabilités.

Point 2 - Priorité à l’orientation

… L’orientation sera facilitée par l’établissement d’un tronc commun en 6e et 5e sans latin et avec 4 matières de base communes à tous les élèves de la 6e à la 3e (expression française, langue vivante, technologie, mathématiques).

Point 3 - Priorité à la formation professionnelle

Les études doivent préparer à la vie professionnelle, qui sera la grande affaire de chaque enfant devenu adulte.

Point 4 - Rénovation de la pédagogie

Le cours magistral doit disparaître presque complètement à tous les niveaux (remplacé par le film éducatif).

Disparition des « devoirs à la maison », à remplacer par des interrogations écrites et orales donnant aux élèves l’occasion de s’extérioriser, d’améliorer leur capacité d’expression, et de s’évaluer eux-mêmes (auto-correction, auto-appréciation).

Point 6 - Contenu des programmes

Expression française : l’enseignement du français ne sera conçu ni comme l’étude technique de la grammaire, ni comme l’enseignement de la littérature, mais principalement comme l’art de s’exprimer avec aisance, avec précision, avec nuance, avec correction, oralement autant que par écrit (...).

Le latin et le grec : (...) le latin devra être supprimé en 6e et en 5e. Il ne devra commencer qu’en 4e, en faisant l’objet d’un choix concurrentiel avec une seconde langue vivante. Le grec ne devra être commencé qu’en 2de, en concurrence avec une troisième langue vivante pour les non-latinistes, ou une seconde langue vivante pour les latinistes.

Point 7 – Développement de l’audiovisuel

Seul le film éducatif peut entraîner une véritable révolution pédagogique, en mettant l’école à l’heure de la « civilisation audiovisuelle ». Il paraît en mesure de provoquer des transformations aussi profondes dans l’enseignement que l’introduction du livre en a provoqué à partir du XVIe siècle.

Le film économise le temps du professeur hors de la classe. Le professeur n’a plus de cours magistral à préparer. Il n’a plus qu’à exploiter le film.

Point 9 - Remodelage des classes

Fixer la classe à 25 élèves en moyenne en gageant cet effort par la réduction du nombre des heures, le rassemblement de toutes les classes d’un même niveau pour les projections audiovisuelles et la réduction de l’heure professorale à 30 minutes d’exercice en cas de projection d’un film, et, sinon, à 40 minutes jusqu’à la 4e et à 45 minutes au-delà (système anglais ou allemand).

Point 15 - Revalorisation de la fonction enseignante

a- Redonner par des initiatives spectaculaires du prestige à un métier déprécié (par exemple, appeler « professeurs » — du premier degré — les instituteurs à partir du moment où ils auront été recyclés en vue de la rénovation pédagogique).

Point 16 - Formation des maîtres de l’enseignement primaire

a- Donner une importance accrue à l’enseignement de la psychopédagogie et de la pédagogie pratique.
b- Substituer aux écoles normales primaires départementales (assurant 3 années de préparation au baccalauréat et seulement une année de préparation professionnelle), des instituts universitaires de pédagogie, situés au chef-lieu d’académie près de l’université, ouverts par concours ou sur dossier à tous les bacheliers, et comportant deux années de préparation professionnelle et d’enseignement de la pédagogie.

Point 17 - Formation des maîtres de l’enseignement secondaire

Suppression de l’agrégation comme concours de recrutement de l’enseignement secondaire.

Point 20 - Relèvement des horaires (et allongement de l’année de travail) des maîtres des différents degrés

Il est indispensable que la durée des horaires de service et le nombre des semaines de travail scolaire et universitaire se rapprochent des normes allemandes, anglaises et américaines (25 à 30 heures dans le secondaire et 6 à 12 heures hebdomadaires dans le supérieur, au lieu de 12 à 21 heures dans le secondaire et de 2 à 3 heures dans le supérieur en France).

Point 21 - Statut du corps enseignant et fonctions d’autorité

- Il n’est pas possible de laisser se perpétuer une absence de statut, qui fait en pratique de la fonction enseignante une fonction sans obligations ni sanctions, où la carrière est faite par les syndicats.

- Augmentation des pouvoirs de nomination, de notation et de discipline des recteurs, des inspecteurs d’académie et des chefs d’établissement de tous les degrés (doyens, directeurs d’établissement de l’enseignement supérieur, proviseurs, principaux et directeurs de collèges, directeurs d’écoles primaires).

Point 27 - Désenclaver la recherche

... sauf dans certains secteurs de sciences expérimentales, nul ne doit rester chercheur plus de 4 à 5 années, sauf s’il a effectué pen­dant ce délai des découvertes particulièrement prometteuses.

26/07/2016 22:01 par xpfo

Pour ceux qui se passionnent pour les questions éducatives, le rôle de l’école et le déclin du niveau des élèves, je vous invite à prendre connaissance des travaux de l’Aped (Appel pour une école démocratique) qui analysent avec beaucoup de perspicacité l’évolution du système scolaire et l’influence du système capitaliste sur celui-ci.

Nico Hirtt : "L ́école sous le coupe des marchés : compétition et compétence". Conférence disponible sur youtube. L’exposé est limpide et permet de comprendre l’origine logique de tous ces constats que nous pouvons tous tirer par rapport aux connaissances qui baissent et ainsi de suite.
L’excellent livre "Qu’as-tu appris à l’école ?" de Nico Hirtt, Jean-Pierre Kerckhofs (syndicaliste président de la CSC enseignement Bruxelles) et Philippe Schmetz, dans lequel, après un diagnostic au scalpel de l’histoire de l’école et de son rôle actuel dans la société, les auteurs esquissent un projet pour une école émancipatrice qui formerait des élèves capables de comprendre le monde afin qu’ils acquièrent la capacité de le changer. Ce dont nous avons grandement besoin. Le livre est disponible sur le site de l’Aped ou le shop en ligne du PTB.
Pour information, MM. Kerckhofs et Hirtt présenteront leurs travaux à l’université marxiste de cet été à Waterloo Belgique les 25 et 26 août prochain. Le programme ici.

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