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La Grèce ne peut plus différer sa sortie de la zone euro (Der Spiegel)

Après que les électeurs grecs aient rejeté l’austérité aux élections de la semaine dernière, plongeant le pays dans une crise politique, l’Europe s’est mise à rechercher un plan B pour la Grèce. Il est temps d’admettre que le plan de sauvetage de l’UE et du FMI a échoué. Les meilleurs espoirs de la Grèce se trouvent désormais dans un retour à la drachme.

Il y a beaucoup de choses qu’Alexis Tsipras aime à propos de l’Allemagne. Le chef de file du parti grec de la Coalition de la Gauche Radicale (Syriza) conduit sa motocyclette BMW pour aller travailler au parlement grec le matin, l’Allemand "über-gauchiste" Oskar Lafontaine est l’un de ses alliés politiques, et quand il s’agit de son travail quotidien, ses collègues ont remarqué une certaine tendance à la perfection de style prussien.

Alexis Tsipras pourrait facilement être considéré comme un ami des Allemands, si ce n’était s’agissant de la chancelière allemande. Les magazines grecs ont souvent caricaturé, Angela Merkel, vêtue d’un uniforme nazi, parce qu’elle impose son goût pour les budgets équilibrés et l’austérité au reste de l’Europe. Les Grecs, dit Alexis Tsipras, veulent "mettre un terme" aux exigences allemandes et à leur "politique d’austérité brutale."

Alexis Tsipras est la nouvelle star politique à Athènes. Bien que les partis dominants lessivés du pays aient lutté pendant des jours pour former un nouveau gouvernement, le jeune et habile politicien a dominé les manchettes de presse avec son mouvement de coalition de trotskistes, d’anarchistes et de socialistes de gauche.

Dans la récente élection, le parti d’Alexis Tsipras Syriza a progressé pour devenir la deuxième force politique du pays, et Alexis Tsipras s’assure que ses adversaires à la grise mine de l’establishment politique grec le sachent. Entouré par les caméras et les micros, il se tenait dans le district du gouvernement d’Athènes, mardi dernier, arborant un sourire de gagnant il a appelé les deux partis traditionnels, les socialistes de centre-gauche (Le PASOK) et la Nouvelle Démocratie conservatrice, à envoyer une lettre "au leadership de l’UE" et à annuler la transaction de renflouement qu’Athènes a conclue avec l’UE et le Fonds Monétaire International (FMI).

Alexis Tsipras sait ce que beaucoup de Grecs pensent. A la fin de la semaine dernière, ses sondages d’opinion sont passés à un nouveau niveau record de près de 28 pour cent.

Moment charnière

Deux ans après que le gouvernement d’Athènes ait demandé les premiers prêts d’urgence à Bruxelles, la crise de la dette européenne a atteint un moment charnière. L’Europe et la communauté internationale ont injecté 240 milliards d’euros dans la nation des Balkans, les employés du gouvernement ont été lâchés, les pensions ont été réduites et une série de programmes de restructuration ont été approuvés.

Mais même si le pays est pratiquement gouverné par la Commission européenne et le FMI, les dettes de la Grèce sont plus élevés que jamais et la récession s’aggrave. Alors que la situation politique devient de plus en plus chaotique, de nouvelles élections semblent d’autant plus probables.

A la Chancellerie à Berlin, les images de télévision d’Athènes rappellent maintenant aux conseillers d’Angela Merkel la situation malheureuse de la République de Weimar de 1919-1933. A l’époque, les Allemands avaient perçu le traité de Versailles comme un prétendu "déshonneur". Maintenant, les Grecs se sentent dans le même état d’esprit s’agissant des mesures d’austérité imposées par Bruxelles. Et, comme dans les années 1920 en Allemagne, la situation en Grèce aujourd’hui bénéficie aux partis marginaux à la fois à gauche et à droite. Le système politique du pays se défait, et certains conseillers craignent même que la situation tendue pourrait conduire à un coup d’Etat militaire.

La Grèce a été en soins intensifs pendant des années, mais le patient, au lieu de récupérer, ne fait que devenir de plus en plus malade. Dans un rapport confidentiel, que le SPIEGEL a consulté, les experts du FMI en arrivent à un verdict dévastateur. Le pays, écrivent-ils, ne dispose que d’une "petite base industrielle" et se caractérise par des "incrustations structurelles" et un "rôle excessif du secteur public."

Dans le meilleur intérêt de la Grèce

Il est temps de repenser le traitement. Les Grecs n’ont jamais été prêts pour l’union monétaire, et ils ne sont pas encore prêts aujourd’hui. La tentative de rendre au pays la santé de manière durable par des réformes a échoué.

Personne ne peut forcer les Grecs à abandonner l’euro. Et pourtant, il est maintenant clair que leur retrait serait également dans le meilleur intérêt du pays.

Il n’est pas question d’abandonner les Grecs. La Grèce est et demeure une partie importante de l’Europe. Un retrait grec de l’euro aura des graves conséquences sociales, politiques et économiques - surtout pour les Grecs, mais aussi pour le reste de l’Europe. La solidarité du continent n’est pas liée à l’euro, ce qui explique pourquoi les autres pays européens ont encore à soutenir la Grèce avec des sommes massives d’argent.

Mais seul un retrait grec de la zone pourra donner au pays une chance de se remettre sur pieds à long terme. Les Grecs auraient leur propre monnaie une fois de plus, qu’ils pourraient ensuite dévaluer, ce qui rendrait les importations plus chères et les exportations moins chères. En conséquence, disent l’économiste américain Kenneth Rogoff et d’autres, l’économie grecque pourrait redevenir compétitive.

Dans le même temps, une sortie grecque de l’euro enverrait un message fort aux autres pays financièrement en difficulté, à savoir que l’Europe ne peut pas être soumise à un chantage. Le politicien "populiste" Alexis Tsipras se borne à exprimer des opinions qui sont déjà largement répandue au sein de larges segments de l’establishment d’Athènes, à savoir que les Européens finiront par céder et payer, parce qu’ils craignent une faillite grecque autant que les gens du Moyen Age craignaient la peste noire.

Retour à la dignité

Si les pays de la zone euro cèdent, la pression pour la réforme diminuera également dans les autres pays en crise. Si cela arrive, leurs dettes vont continuer à augmenter, les investisseurs vont fuir l’euro et l’union monétaire tout entière pourrait se briser.

Il n’existe aucune disposition dans les règlements de l’union monétaire pour le retrait d’un Etat membre, et les partenaires de l’euro ne peuvent pas forcer un membre à se retirer. Mais que peuvent faire d’autre les Grecs si les Européens restent vraiment inflexibles et insistent pour que la Grèce remplisse toutes les conditions attachées à une aide supplémentaire ?

En fin de compte, un retrait grec ne pourrait être que le résultat de négociations, poussées par la prise de conscience que cela permettrait au pays de retrouver sa dignité nationale. Si Athènes s’accrochait à l’euro à tout prix, il resterait dépendant de la communauté internationale pendant des décennies à venir. En revanche, retrouver sa propre monnaie permettrait au pays de décider de son propre destin.

Des réformes ont été interrompues

Une sortie de la zone euro serait la condition sine qua non pour un nouveau commencement politique que les réformateurs du pays croient inévitable. L’un de ces réformateurs est Gikas Hardouvelis, âgé de 56 ans, conseiller en chef transitoire du Premier ministre Lucas Papademos.

Sa description de poste a été facile à écrire mais difficile à remplir : Il était censé faire en sorte que la Grèce reste dans la zone euro. Depuis la fin de Novembre, Gikas Hardouvelis a eu peut-être le plus beau bureau dans le pays. L’Hôtel Maximos, à côté du Jardin national au centre-ville d’Athènes, c’est le grand siège officiel du Premier ministre.

Mais depuis sa prise de fonction, l’économiste a également eu une mission qui pourrait bien être décrite comme impossible : réorganiser un pays qui a été totalement mal géré.

Jusqu’à l’été dernier, le nombre total d’employés du gouvernement n’était même pas connu, ni le nombre d’agences gouvernementales, qui ont souvent été établies dans le seul but de dissimuler les énormes dépenses de certains ministères.

Conclusion dévastatrice

Lorsque Gikas Hardouvelis a commencé à travailler comme conseiller en chef auprès du Premier ministre, le processus de réforme devait être déjà en plein essor. Sa première étape a consisté à compter les lois qui avaient non seulement été votées, mais avait été effectivement mis en oeuvre. "Il s’agissait d’un très petit nombre", rappelle Gikas Hardouvelis.

Après deux ans, Gikas Hardouvelis est arrivé à une conclusion dévastatrice sur la situation économique, politique et sociale de la Grèce : Presque aucun des efforts de réforme du gouvernement n’ont été un succès.

La privatisation des entreprises publiques, qui visait à contribuer à renflouer les coffres vides du gouvernement, avait à peine commencé. Sur les 50 milliards d’euros de recettes prévues d’ici à 2015, le programme en a seulement généré 1,6 milliards d’euros à ce jour.

La vente de biens immobiliers, en particulier, est plus difficile que prévue. Jusqu’à récemment, les Grecs ne connaissaient pratiquement rien du concept du registre foncier. Après plus de 10 ans d’efforts pour développer un tel registre, seulement 6 % de tous les biens immobiliers ont été entrés dans ce système.

La libéralisation des secteurs réglementés de l’économie en est également arrivée à l’arrêt. Symptomatique de cet échec est le plan pour ouvrir les services des architectes, des avocats et des agents maritimes à la concurrence. Il existe environ 140 professions dites fermées, personne ne connaît leur nombre exact. Les membres de ces professions ont reçu des licences pour leurs activités rentables attribuées par l’ancienne junte militaire, et elles se sont transmises de génération en génération ou vendues pour beaucoup d’argent. Des sommes de 100.mille à 150.mille euros ne sont pas rares pour l’achat d’une licence de taxi à Athènes.

Réaction de fureur

Le système semble avoir pris fin vers le début de l’été 2010. Après seulement quelques mois au pouvoir, le gouvernement socialiste a adopté une loi visant à libéraliser les professions fermées, qui ont été appelées à devenir ouvertes à la concurrence du libre marché à l’avenir.

Les groupes professionnels tels que les pharmaciens et les chauffeurs de taxi ont réagi avec fureur en se mettant en grève. Dans le début de l’été, les transporteurs routiers utilisèrent leurs camions pour bloquer les routes principales, ce qui amena l’ensemble du pays à l’immobilisation - au plus haut de la saison touristique.

Les efforts visant à protéger les droits acquis de nombreuses professions ont été couronnés de succès, et les manifestants ont imposé des périodes de transition, des règles spéciales et des exceptions. En conséquence, les professions sont encore pratiquement fermées aux outsiders aujourd’hui.

En outre, de grandes parties de l’administration publique sont encore à l’agonie. Une des nouvelles armes miracles que la Commission européenne garde en réserve pour l’économie européenne était également censée être utilisée en Grèce : les dites obligations de projet. Elles auraient permis aux investisseurs privés de se prémunir contre les risques d’investissement dans les grands projets d’infrastructure transeuropéens.

Mais il n’existe pas un seul projet grec parmi les projets de construction que la Commission européenne a proposé pour la phase pilote de cette année et l’an prochain. Ce n’est pas que les fonctionnaires de Bruxelles n’aient pas l’intention de trouver un projet en Grèce qui pourrait être mis en oeuvre rapidement. Le nouveau programme de relance avait pour but de lever 4,5 milliards d’euros d’investissements en Europe dans le court terme. Mais les Grecs devaient aussi répondre aux exigences du système. Maintenant, les subventions iront aux pays baltes.

Tromper la Troïka

Le seul progrès, quoique modeste, que les Grecs aient à montrer - de leur propre fait - est celui réalisé dans la lutte contre le déficit budgétaire. A cette fin, la taxe sur la valeur ajoutée a été augmentée de 19 % à 23 %, plusieurs nouvelles taxes sur les produits de luxe et des attributions spéciales ont été introduites, les pensions ont été réduites de 15 % et les salaires des employés du gouvernement réduits de 30 %, voire plus.

Grâce à ces efforts, le déficit budgétaire a été réduit de près de 7 points de pourcentage. Une coupe de la dette historiquement inégalée, dans laquelle 95 % des créanciers ont renoncé à 75 % de leurs créances, a également apporté un certain soulagement. Néanmoins, les succès de l’effort de réduction de la dette sont restés modestes. Malgré la participation des créanciers, le pays souffre encore d’un fardeau de la dette de 160 % du produit intérieur brut, qui menace d’étouffer le pays à long terme.

Cette situation est aggravée par le fait que la classe dirigeante établie n’a pas d’intérêt dans le succès des réformes. Pour tenir compte des programmes prévus par la dite troïka constituée de la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI, des lois ont été établies qui pourraient ne pas fonctionner, "parce que les ministres concernés ne veulent pas les faire marcher," explique Gikas Hardouvelis.

Selon Gikas Hardouvelis, il est très clair que les membres de l’ancienne administration ont trompé la troïka, et un temps précieux a été perdu en conséquence. "Ils ont pensé que le parti devait en quelque sorte passer outre," dit-il. Et ils se sont comportés en conséquence.

Peu d’intérêt pour la réforme

Une des particularités de l’État grec, c’est que, bien qu’il existe 32 lois sur la déréglementation, il n’existe en fait aucune déréglementation dans la réalité. La Grèce se classe régulièrement mal sur l’indice de la Banque mondiale Doing Business. Ni la troïka, ni le Groupe de travail local de l’UE pour la Grèce, dont le but est de mettre en oeuvre effectivement les réformes, n’ont été en mesure de changer cette situation.

Les fonctionnaires du ministère grec de l’Intérieur se plaignent que les ministres sont généralement ceux qui se mettent en travers de la voie du progrès. "Nous devons nous battre avec nos propres patrons quand il s’agit de la réforme administrative," disent-ils. Il y a une rumeur selon laquelle le ministre de l’Administration publique a conseillé au ministre de l’Environnement d’accepter les propositions de la troïka, mais de ne pas les mettre en oeuvre.

Les émissaires internationaux et les membres de l’équipe de la Task Force de l’UE sont familiarisés avec de nombreux tels exemples, comme ces fonctionnaires des ministères qui veulent vraiment changer les choses et ont cédé à l’ancien système.

La plupart des politiciens ont très peu d’intérêt pour la réforme, dit Gikas Hardouvelis, alors que la population en général est plus disposée à changer. "Les Grecs veulent que leur gouvernement travaille, et ils veulent qu’ile soit plus équitable", dit-il. Comme l’Italie, la Grèce dispose actuellement d’un technocrate, Lucas Papademos, comme Premier ministre (par intérim). Mais contrairement à l’Italie, les ministres en Grèce sont malheureusement restés les mêmes - en d’autres termes, les mêmes anciens politiciens sont toujours en charge.

Un prix élevé

Il n’est pas surprenant que les plans de réforme de l’UE et du FMI aient échoué jusqu’ici, étant donné que les personnes qui étaient responsables des problèmes du pays étaient supposées résoudre la crise.

Il est difficile d’expliquer à une population profondément frustrée qu’alors que les gens ordinaires sont censés changer, et devoir payer plus d’impôts et recevoir moins de revenus, la classe politique continue d’occuper des postes clés et peut continuer à faire comme il lui plaît.

La politique de réduction drastique de l’austérité et a un prix élevé. La demande intérieure s’effondre, l’économie se contracte, de nouveaux trous s’ouvrent dans le budget et des réductions supplémentaires s’avèrent nécessaires. Le résultat est une spirale descendante à partir de laquelle le pays ne peut se dégager sans aide extérieure.

La seule issue se situe vers le bas

La Grèce est maintenant dans sa cinquième année de récession. La production économique a diminué d’un cinquième, le chômage est à près de 22 % et le chômage des jeunes atteint plus de 53 %. Les rangs des chômeurs ont augmenté de 95 % entre mars 2008 et mars 2011.

Pour la première fois dans l’histoire de l’après-guerre, il y a plus de personnes sans emploi que de salariés en Grèce. Le salaire mensuel minimum a été ramené à 585 euros, et il a même été ramené à 490 euros pour les jeunes travailleurs. L’allocation de chômage mensuelle a été réduite de 461 euros à 385 euros, et les prestations sont interrompues après un an. Dans le même temps, de plus en plus de nouvelles taxes sont prélevées. L’une d’elles, par exemple, est le charatzi, une taxe spéciale sur les biens immobiliers recueillie par le biais des factures d’électricité.

Malgré tout, selon les rapports du FMI, les salaires en Grèce sont encore sensiblement plus élevés qu’au Portugal ou dans les pays voisins des Balkans, comme la Bulgarie et la Roumanie.

Un vote contre la classe politique

Il y a peu de mouvement - et quand il y en a, il est à la baisse. Cela explique pourquoi le succès électoral des partis les plus petits et les plus radicaux n’est pas seulement un vote contre la politique détestée d’austérité et des dits mémorandums, comme les accords de prêt avec les créanciers de la Grèce sont nommés. Plus que tout, c’est un vote contre la classe dirigeante, qui a profité sans vergogne de son pouvoir depuis si longtemps.

Les partis radicaux ont recueilli plus de 42 % des voix. Cela montre la confiance que les partis établis ont perdue auprès du public grec. Pendant des années, les Grecs ont voté soit pour le PASOK ou pour la Nouvelle Démocratie, mais maintenant ils ne croient plus en leurs promesses. Alexis Tsipras a obtenu de particulièrement bons résultats dans les grandes villes.

Les Grecs en ont assez de leur establishment politique, qui semble croire fermement que la raison d’être de l’Etat est de leur permettre de se remplir les poches et d’élargir leur propre sphère d’influence.

Les deux candidats des grands partis, le conservateur Antonis Samaras, âgé de 60 ans, et le socialiste Evangelos Venizelos, âgé de 55 ans, font partie de cet establishment.

Farce burlesque

Ces deux hommes ont été des politiciens professionnels - un terme qui est désormais perçu comme une insulte en Grèce - depuis des décennies. Antonis Samaras a été ministre trois fois et est membre du parlement grec depuis 1977. Evangelos Venizelos a tenu huit postes ministériels depuis 1990.

La campagne d’Antonis Samaras a été une farce ridicule, difficile à surpasser dans ses erreurs de calcul politique et son excès de confiance. Au mépris de tous les sondages, il a fait campagne sur l’espoir que la Nouvelle Démocratie pourrait gouverner seule, et il a fait des promesses électorales qui pourraient facilement rivaliser avec celles faites par Alexis Tsipras. "Sa rhétorique est tout droit sortie d’un manuel de la campagne de 1985," a raillé le journal Kathimerini.

La manière dont Antonis Samaras a juste agi en ignare dans la sphère publique en tant que chef de la Nouvelle Démocratie dans les deux dernières années se reflète également dans le fait qu’il a été celui qui a poussé pour de nouvelles élections qui lui ont désormais infligé cette défaite humiliante - et auront probablement pour effet de mettre rapidement un terme à sa carrière politique.

Evangelos Venizelos, de l’autre côté, un ancien ministre des Finances et une sorte d’emblème de la crise, qui était responsable de la répression au bout du compte de la fraude fiscale des riches et des super-riches, est également responsable d’une loi très controversée qui codifie l’immunité des membres ordinaires du parlement. En soutenant le projet de loi, il a essentiellement approuvé la corruption au plus haut niveau politique.

Un cauchemar pour les entreprises

La Grèce est prise dans un cercle vicieux grec unique. Presque personne ne veut investir dans un pays qui n’est pas seulement en faillite, mais est également considérée comme étant très corrompu.

Aris Syngros, qui a essayé de promouvoir son pays pendant l’année dernière, est également conscient de ce problème. Aris Syngros aux cheveux gris, âgé de 52 ans, qui porte un costume gris avec un mouchoir de poche pourpre à pois jaunes, gère une agence de développement économique reliée au ministère de l’Economie. L’agence est nommée "Invest in Greece", et son logo ressemble à un arbre stylisé avec une grande quantité de fruits.

Vu sous cet angle, Aris Syngros est à la pointe de la campagne pour surmonter la mauvaise image de la Grèce en tant que lieu d’investissement. Le pays est considéré comme un cauchemar pour les entrepreneurs, un endroit où cela peut prendre des années avant d’obtenir quelque chose d’aussi simple qu’une licence.

Si Aris Syngros arrivait à ses fins, tout cela changerait. Il y a même eu un processus d’approbation accélérée pour les grands projets pour l’année dernière. Néanmoins, les agences du gouvernement grec, avec leurs structures kafkaïennes, ont parfois même conduit Aris Syngros au désespoir. Il lui a récemment fallu deux mois avant que toutes les signatures requises aient été annexées au procès-verbal d’une réunion de la commission compétente des ministres.

Mais le principal problème est que les investisseurs sont difficiles à trouver. "Ils évitent le risque souverain", dit Aris Syngros. A titre d’exemple, il y a eu un seul preneur jusqu’ici pour un prêt très attractif mis en place à cet effet par la banque de développement allemande KfW.

Un nouveau départ

Pour Aris Syngros, un retrait de l’euro serait un cauchemar. Mais les choses ne peuvent pas continuer dans la veine actuelle. Les experts sont en train de se rendre de plus en plus compte qu’il sera difficile d’attirer des capitaux étrangers dans le pays dans les conditions actuelles. Mais un nouveau départ économique, y compris une renaissance de la drachme, pourrait changer cela.

Si la monnaie était dévaluée, il deviendrait moins couteux d’acheter auprès des sociétés grecques et de les exploiter de manière rentable. Cela pourrait stimuler les investissements, disent par exemple les partisans d’un retrait grec de l’euro à Bruxelles et à Berlin.

Les gouvernements européens ont accru leurs fonds de sauvetage pour protéger d’autres pays d’Europe méridionale comme l’Espagne, le Portugal et l’Italie, et les créanciers privés se sont largement retiré de Grèce. Sous la pression de Berlin, Paris et Bruxelles, et après des mois de négociations, les banques, les compagnies d’assurance et les autres investisseurs ont renoncé à près de 75 % de leurs créances totales de 206 milliards d’euros auprès du gouvernement grec au début du mois de mars.

Des milliards de pertes en Grèce ont grevé les bases de trésorerie de nombreuses sociétés financières. Mais parce que les coupes de la dette ont été réalisées depuis si longtemps, les banques ont été capables de digérer leurs mauvaises obligations grecques à petites bouchées sans s’attirer des ennuis eux-mêmes.

Les banques se sont plaintes qu’elles ont été forcées d’accepter la dite coupe "volontaire". Mais si la Grèce se retire désormais de l’euro et qu’Athènes ne peut plus honorer sa dette, les créanciers privés bénéficieront du fait qu’ils ont déjà survécu au pire.

"Les coûts directs d’une faillite du gouvernement grec sont gérables pour les créanciers privés", explique Jürgen Michels, économiste en chef pour l’Europe chez Citigroup. En outre, seule une partie de la dette restante est située dans les banques et les compagnies d’assurance de la zone euro, tandis que le reste a été pris en charge par les spéculateurs en dehors de l’Europe. C’est pourquoi une faillite ne devrait probablement pas affecter gravement le système bancaire européen.

Scénarios pour une sortie grecque

Les dirigeants européens sont désormais convaincus que le retrait grec de l’union monétaire serait gérable. "Les risques de contagion ne sont plus aussi grands qu’ils étaient il y a quelques mois", explique le ministre des Finances du Luxembourg Luc Frieden.

Les dirigeants européens, en tout cas, ne sont plus disposés à dépendre de la prévoyance des politiciens grecs, et ils ont chargé leurs experts de faire des préparatifs pour le scénario du pire. Depuis l’an dernier environ, une "Task force pour la Grèce" nommée par le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a élaboré une stratégie de sortie de crise. Isolé du reste du ministère allemand des Finances, le groupe travaille sur des modèles et des scénarios sur les conséquences possibles d’un retrait, à la fois pour le reste de la zone euro et pour la Grèce elle-même.

La conclusion la plus importante du groupe de travail est qu’une part importante de la dette de la Grèce est désormais détenue par des créanciers publics, et plus particulièrement par la BCE. Selon les fonctionnaires du ministère des Finances, les contrôleurs monétaires basés à Francfort détiennent entre 30 milliards d’euros et 35 milliards d’euros en obligations du gouvernement grec.

Ces détentions deviendraient dangereuses si la Grèce cessait de rembourser ces dettes, car elle ne recevrait plus d’argent en provenance des fonds de sauvetage européen. C’est pourquoi les experts de crise à Berlin ont imaginé une solution particulièrement astucieuse du problème. Ils ne veulent pas annuler totalement les tranches des programmes d’aide que les Grecs doivent recevoir. Au lieu de cela, selon leur proposition, le pays aurait à faire sans la partie de l’aide qui était destinée à affluer dans les coffres du gouvernement pour couvrir les pensions, les salaires du secteur public et les autres dépenses. Mais les milliards qui sont affectés au service des obligations détenues par la BCE seraient versés sur un compte spécial, évitant ainsi des problèmes à la banque centrale. En retour, la BCE a déjà signalé son intention de reprendre son programme de rachat des obligations d’État d’autres pays endettés s’ils viennent sous pression suite à un retrait grec de l’euro.

Le mécanisme se résume essentiellement au Fonds européen de stabilité financière (FESF) payant jusqu’à 35 milliards d’euros de la dette souveraine de la Grèce. La dernière obligation détenue par la BCE arrive à échéance en 2030.

Bien sûr, les prétentions du FESF vis-à -vis de la Grèce resteront en place, mais la seule question est de savoir si le pays sera capable d’honorer ses obligations. Les experts de l’UE sont convaincus qu’il ne sera certainement pas dans cette position au cours de la période initiale qui suit l’introduction d’une nouvelle monnaie. Les dettes du pays libellées en euros se transformeraient soudain en dettes en devises étrangères, et se multiplieraient en conséquence.

Pas d’abandon

Même si les Grecs se retiraient de l’union monétaire et ne recevaient aucuns paiements de soutien des fonds de sauvetage européen, ils ne seraient pas abandonnés. Si la Grèce reste un membre de l’UE, il aura droit au même type d’aide que d’autres pays de l’UE peuvent recevoir quand ils sont dans une situation financière désespérée. La Lettonie, la Hongrie et la Roumanie ont reçu une telle aide dans le passé par exemple.

Ce n’est pas nécessairement désavantageux pour les membres de la zone euro. "Alors, ce ne sera plus seulement aux Etats membres de la zone euro de payer pour la Grèce", explique un haut fonctionnaire du gouvernement allemand, qui a préféré ne pas être nommé. "En fait, tous les 27 membres de l’UE, y compris la Grande-Bretagne, auront à apporter leur contribution."

Alors que la sortie serait turbulente pour le reste de la zone euro, ce serait une question de vie ou de mort pour la Grèce. Les diplomates de l’UE à Bruxelles dépeignent un tableau dramatique des défis auquel le pays devra faire face s’il renonce à l’euro. Personne ne veut en parler ouvertement, afin de ne pas alimenter davantage la spéculation sur les marchés financiers. Néanmoins, les plans d’urgence ont déjà été développés. "Bien sûr, nous avons quelque chose de prêt", explique un haut fonctionnaire proche du dossier.

Tout d’abord, disent les officiels à Bruxelles, la Grèce aurait à introduire des contrôles de capitaux. Les Grecs fortunés sont déjà connus pour avoir déplacé 250 milliards d’euros à l’étranger, ce qui aurait difficilement pu être empêché dans un marché intérieur libre avec une monnaie commune. Mais si la drachme était rétablie, les autorités grecques feront tout leur possible pour arrêter le transfert d’euros vers d’autres pays.

La police gardant les banques

L’introduction de la nouvelle/ancienne monnaie, nécessitera une planification et une exécution détaillée. Les imprimeries monétaires devront produire les billets en drachme. "Les banques devront fermer pendant une semaine jusqu’à ce que la nouvelle monnaie puisse être distribuée", prédit l’un des hauts fonctionnaires de l’UE, qui ont passé des mois à étudier comment d’autres pays ont réformé leurs monnaies.

L’expérience a montré que, dans de tels cas, des unités de police sont postées derrière des sacs de sable dans les agences bancaires. Au cours de la période de transition, les distributeurs de billets ne délivreront que 20 € ou 50 € par jour, de sorte que les clients puissent acheter le strict minimum des nécessités quotidiennes.

L’introduction de la nouvelle monnaie devrait commencer par une sorte de période d’échange obligatoire, durant laquelle les actifs en euros des Grecs seraient échangés en drachmes à un taux fixe. Les pensions et les salaires ne seraient versés que dans la nouvelle monnaie.

Les fonctionnaires de l’UE se préparent à la possibilité que les Grecs ne seraient alors plus en mesure de s’acquitter de leurs obligations au sein de l’UE, au moins temporairement. Par exemple, le pays, en tant que signataire de l’accord de Schengen, surveille les frontières extérieures de l’UE. S’il y a une dévaluation de la monnaie, les agents des douanes ont d’autres priorités, au moins dans le court terme.

"Turbulences"

Ce serait la première fois dans l’histoire de l’après-guerre qu’un pays de l’Europe occidentale déclarerait faillite et introduirait une nouvelle monnaie. Les défis organisationnels sont considérables, mais les conséquences économiques seraient encore plus grandes.

Si la drachme revient, elle va considérablement perdre de la valeur face à l’euro, avec des experts s’attendant à une dévaluation d’au moins 50 %. Les initiés disent qu’une perte jusqu’à 80 % est même possible. Les banques et les entreprises ayant des dettes étrangères libellées en euros ne pourraient plus les honorer et devraient déposer leur bilan.

En conséquence, la Grèce serait plongée dans une récession encore plus profonde. Le FMI s’attend à une baisse de la production économique de plus de 10 % pour la première année suivant le retour à la drachme. Cela créerait un retour en arrière de plusieurs années en termes économiques.

Mais après cela, selon le FMI, l’économie grecque croîtrait encore plus vite qu’elle ne le ferait sans la dévaluation. "Les turbulences peuvent durer un ou deux ans", explique Hans-Werner Sinn, président de l’influent Institut de recherche économique Ifo basé à Munich. Mais après cela, ajoute-t-il, les choses s’amélioreraient à nouveau.

Le pronostic du professeur est basé sur deux hypothèses. Tout d’abord, parce que les importations deviendraient plus chères, les Grecs vont plus acheter des produits domestiques, des produits alimentaires grecs au lieu de tomates néerlandaises, par exemple. Dans le même temps, les exportations du pays deviendraient meilleur marché, les rendant plus compétitives. Le résultat : de l’huile d’olive grecque va remplacer l’huile espagnole dans les supermarchés allemands.

Attraction touristique

De nombreux pays ont réussi à exporter leur moyen de sortir de leurs conditions désastreuses dans le passé par la dévaluation de leur monnaie : la Suède à la suite de l’accident bancaire dans les années 1990, la Corée du Sud après la crise asiatique de 1997 et l’Argentine après la fin du régime du dollar en 2001. Dans tous ces pays, l’économie s’est effondrée au début, simplement pour récupérer d’autant plus vigoureusement au bout du compte.

La Grèce peut réduire son déficit du commerce extérieur en exportant davantage et en important moins. Dans la dernière décennie, le déficit commercial était à un quasi-record de 10 %. Même en 2010, lorsque la crise a frappé de plein fouet, le pays a importé 32 milliards de plus de biens qu’il n’en a vendus à l’étranger. En conséquence, la Grèce, soi-disant un pays agricole, est encore un importateur net de produits alimentaires.

Un autre secteur économique sur lequel nombreux sont ceux qui placent leurs espoirs est également susceptible de bénéficier du retour de la drachme : le tourisme. Les vacances en Grèce sont devenues trop chères pour de nombreux étrangers. Mais avec la nouvelle monnaie, le pays pourrait rivaliser de nouveau avec ses rivaux les plus difficiles, la Turquie et l’Afrique du Nord.

Il est probable, mais pas garanti, que la renaissance économique réussirait. Beaucoup d’économistes craignent que le chaos inévitable d’une réforme monétaire puisse éclipser ses effets positifs pendant une longue période. Les épargnants perdraient une grande part de leurs actifs, le gouvernement ferait face au risque d’effondrement, les Grecs pourraient sombrer dans la pauvreté et les Européens pourraient se retrouver avec un problème coûteux à long terme dans le coin sud-est du continent.

"Trop insignifiant"

Ce ne serait pas la seule facture à venir ainsi en Europe. De plus en plus de la dette grecque a été pris en charge par le secteur public dans les deux dernières années. Dans le sillage de la restructuration de la dette du mois de mars, les créanciers privés, comme les banques, les compagnies d’assurance et les hedge funds, détiennent désormais la dette souveraine valant uniquement environ 100 milliards d’euros.

Il existe également des prêts d’un montant de 73 milliards d’euros qui ont été déboursées par les membres de la zone euro et le FMI dans le cadre du paquet de premiers secours pour la Grèce. Maintenant Athènes a également reçu les premières tranches de l’ensemble des secondes aides. Et puis il y a environ 35 milliards d’euros en dette souveraine détenue par la BCE. On ne sait pas ce qui va arriver des revendications de la BCE contre la banque centrale grecque, les soldes dits Taeget-2, qui ont récemment ajouté jusqu’à hauteur d’environ 100 milliards d’euros.

L’agence de notation Fitch estime que les revendications du secteur public vis-à -vis de la Grèce passeraient à plus de 300 milliards d’euros cette année. Si la majorité de ces réclamations est devenu inutile, le ministère allemand des Finances à lui seul ferait face à une perte de dizaines de milliards d’euros.

Il s’agit d’un montant important, et pourtant la plupart des économistes pensent qu’il serait gérable. Il serait à peu près correspondant à l’emprunt net du gouvernement allemand pour cette année. En d’autres termes, le préjudice économique d’un retrait grec de l’euro pour l’Allemagne resterait dans les limites. "L’économie grecque est tout simplement trop insignifiante pour cela", dit l’économiste allemand Clemens Fuest basé à Oxford.

Risques en diminution

La conclusion est claire : La stratégie actuelle pour sauver la Grèce a échoué, mais en même temps les risques d’un retrait sont en diminution. Cela rend d’autant plus important de profiter des opportunités d’un nouveau départ, dans l’intérêt de la Grèce et de la zone euro. Il rendrait également la zone euro plus attrayante pour les nouveaux membres, comme la Pologne, avec son économie forte. Le ministre des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a déjà signalé le désir de Varsovie de rejoindre la zone euro.

NdT : Tout le monde aura compris que le Spiegel n’est pas un organe d’expression marxiste, et qu’un décodage corrélatif s’impose.

Source : Greece Can No Longer Delay Euro Zone Exit

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