RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Larry Goldbetter : « Je ne pense pas que les États-Unis abandonnent leurs accusations contre Julian Assange »

Durant le mandat de Donald Trump, les attaques contre la presse ont été nombreuses, favorisant la circulation de fausses nouvelles. La victoire de Joe Biden va-t-elle permettre de redonner du poids à l’information vérifiée ? Entretien avec Larry Goldbetter, président du syndicat américain des auteurs indépendants (National Writers Union).

Après ces quatre années de présidence Trump, qu’attendez-vous de la nouvelle administration Biden sur le plan de la liberté d’expression et notamment pour les journalistes américains ?

LARRY GOLDBETTER Je m’attends plus à un changement dans la forme que sur le fond (de la part de la nouvelle administration – NDLR). Biden et les grands médias vont connaître une lune de miel et ces grands médias tentent déjà de faire de lui un saint unificateur... Certes, nous n’aurons plus d’attaques contre la presse accusée de « fake news » (par le président Trump), mais pour les journalistes en tant que tels, c’est autre chose...

Il faut rappeler que l’administration Obama-Biden a été celle qui a poursuivi plus de journalistes, accusés d’avoir fait fuiter des informations sur la sécurité du pays, que tous les autres présidents américains réunis ! En clair, je ne pense pas qu’ils auront changé de politique, et que les États-Unis abandonnent leurs accusations contre Julian Assange.

À votre avis, quelles mesures doit prendre le nouveau président pour assurer la défense des droits des journalistes ?

Larry Goldbetter La première mesure à prendre serait la constitution d’une loi « bouclier » au niveau fédéral pour assurer la confidentialité des sources des journalistes. La deuxième mesure serait le droit à une convention collective pour assurer la défense des pigistes, qui n’ont actuellement aucune protection sur le plan du droit du travail ou des droits individuels, car ils sont considérés comme des autoentrepreneurs... Notre syndicat a lancé une campagne pour une augmentation des tarifs des piges et de leurs conditions de travail.

Ces dernières années, de nombreux plans de licenciement ont eu lieu aux États-Unis dans les médias, provoquant la disparition de titres, la précarisation de la profession et une perte de la qualité de l’information. Un phénomène que nous retrouvons en Europe et en France. Quelle est votre analyse ?

Larry Goldbetter La presse, à de rares exceptions, a été la proie des fonds spéculatifs qui ont racheté la presse régionale et l’ont liquidée après l’avoir saignée. Près de 50 % des emplois rédactionnels de ce pays ont été détruits au cours de ces dix dernières années, des dizaines de milliers lors de ces deux dernières années. Plus de 2 000 hebdomadaires régionaux et quotidiens ont été éliminés. De nombreuses régions aux États-Unis sont désormais dépourvues de journaux locaux.

Le vide a été comblé par Google et Facebook, qui ont gagné des milliards de dollars en publiant des informations qu’ils n’ont pas produites et pour lesquelles ils n’ont rien payé. C’est pourquoi nous appuyons la campagne lancée par le FIJ (Fédération internationale des journalistes) exigeant de taxer les Gafam pour utiliser ces fonds afin de soutenir la presse et les journalistes. La guilde a lancé une campagne similaire pour un plan de secours et de relance des emplois. Car la presse doit être considérée comme un service public.

(...) Article complet : https://www.humanite.fr/etats-unis-je-ne-pense-pas-que-les-etats-unis-abandonnent-leurs-accusations-contre-julian-assange

Lire aussi :
Washington s’acharne sur Julian Assange - 13/09/2020
L’extraordinaire solidarité pour la libération de Julian Assange lui permet de tenir - 14/09/2020
Julian Assange, militants Sahraouis, leaders sociaux Colombiens... des prisonniers politiques s’adressent à l’ONU - 02/05/2020
« Julian Assange est l’homme à abattre », déplore la Fédération internationale des journalistes, qui réclame sa libération... en vain - 06/04/2020

»» https://www.humanite.fr/etats-unis-je-ne-pense-pas-que-les-etats-unis-...
URL de cet article 36665
  

Même Thème
Une histoire populaire des États-Unis - De 1492 à nos jours
Howard ZINN
Cette histoire des États-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d’histoire parlent habituellement peu. L’auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu’aux victimes contemporaines de la politique (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La communication est à la démocratie ce que la violence est à la dictature.

Noam Chomsky

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.