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Le Monde Diplomatique, janvier 2017

Michael Klare explique ce qu’est “Le monde selon Donald Trump” :

« L’Amérique d’abord ! » Martelé depuis des mois par le prochain président des États-Unis, ce slogan suggère ce que sera sa politique étrangère. Un mélange d’unilatéralisme – le dédain des accords internationaux, de brutalité – une augmentation des budgets militaires – et de mercantilisme – la subordination de la plupart des autres objectifs à l’intérêt commercial de son pays. Sans oublier une certaine imprévisibilité… »

Dans “Marionnettes russes”, Serge Halimi estime que l’Occident est à nouveau en proie à des démons maccarthistes :

« Le 9 février 1950, au plus fort de la guerre froide, un sénateur républicain encore obscur tonne : « J’ai entre les mains la liste de deux cent cinq personnes que le secrétaire d’État sait être membres du Parti communiste, et qui pourtant déterminent la politique du département d’État. » Joseph McCarthy venait d’entrer dans l’histoire des États-Unis par la porte de l’infamie. Sa liste n’existait pas, mais la vague d’hystérie anticommuniste et de purges qui suivit fut, elle, bien réelle. Et fracassa l’existence de milliers d’Américains. »

Qu’est-ce qui attend l’Amérique latine après la mort de Castro (Alexander Main) ? :

« Le décès du dirigeant historique de la révolution cubaine Fidel Castro a plongé dans l’affliction une grande partie des progressistes latino-américains. De l’Argentine au Venezuela, une droite atlantiste et libérale accumule depuis quelque temps les victoires. Doit-elle également se réjouir de l’arrivée au pouvoir du nouveau président américain Donald Trump ? »

Jean-Michel Quatrepoint explique comment les Etats-Unis dictent leur droit économique au monde, sans vraie réaction de ce même monde (“Au nom de la loi… américaine”) :

« Les entreprises européennes ont dû payer aux États-Unis un pactole de plus de 40 milliards de dollars (38,5 milliards d’euros) ces dernières années. La justice américaine les accuse de ne pas respecter les sanctions décidées par Washington (et non par les Nations unies) contre certains États. Le droit devient alors une arme pour absorber ou éliminer des concurrents. »

Pierre Rimbert dénonce “Les chauffards du bobard” de notre médiacratie :

« Depuis la défaite de Mme Hillary Clinton à l’élection présidentielle, les chefferies éditoriales de New York, Londres ou Paris découvrent une effarante vérité : les médias mentent. Pas eux, bien sûr : les autres. Des journaux en ligne proches de la droite radicale américaine, d’obscurs blogs créés en Macédoine, des « trolls » qui publient à la pelle des fausses nouvelles (fake news) : la ministre de la justice aurait ordonné d’« effacer immédiatement tous les tatouages représentant le drapeau confédéré », le pape soutiendrait M. Donald Trump, Mme Clinton dirigerait un réseau pédophile basé dans l’arrière-salle de la pizzeria Comet Ping Pong à Washington... Ces boniments relayés par Facebook, Twitter et Google auraient altéré le jugement des esprits simples qui ne lisent pas chaque jour le New York Times.” »

Willy Pelletier pense à tous ces Français dont le « voisin vote Front national » :

« Combattre un parti impose-t-il de condamner ceux qu’il a réussi à séduire ? Un militant de longue date de diverses organisations antiracistes d’extrême gauche interroge les formes de lutte dont il a usé, sans succès, contre le Front national. Son témoignage aide à comprendre comment celui-ci a réussi à devenir l’un des acteurs décisifs de la prochaine élection présidentielle française. »

L’icône de la démocratie birmane ménage les militaires, selon Christine Chaumeau :

« Depuis le 1er novembre 2016, près de trente mille Rohingyas, victimes d’exactions, ont fui la Birmanie. Si Mme Aung San Suu Kyi a instauré une conférence de paix avec tous les groupes armés, les divisions ethniques demeurent. Un an après son élection, toujours tributaire des généraux, elle doit aussi faire face aux problèmes économiques intérieurs. »

Selon Sung Il-kwon, les choses bougent en Corée du Sud (« Révolution des bougies » à Séoul) :

« Bravant des températures inférieures à 0°C, plus d’un million de Sud-Coréens ont manifesté chaque semaine pendant plus de deux mois. Du jamais-vu depuis la chute de la dictature, en 1987. Ils ont obtenu la mise à l’écart de la présidente Park Geun-hye, accusée de corruption et de faiblesse – le tout sur fond de chamanisme. Désormais, ils se battent pour des changements plus profonds. »

La gauche brésilienne est face à un double défi (Guilherme Boulos ) :

« Le 31 août 2016, le Sénat brésilien a voté la destitution de Mme Dilma Rousseff. Le nouveau président, le conservateur Michel Temer, pourrait connaître le même sort. Quant à la gauche, elle fait face à un double défi : son crédit est entamé alors même que la droite repart à l’offensive. Le dirigeant de l’un des principaux mouvements sociaux présente son analyse. »

Anne-Cécile Robert perçoit des “Trafics d’influence en Afrique” :

« Passé quasiment inaperçu, le quatrième sommet afro-arabe s’est tenu à Malabo, en Guinée-Équatoriale, les 23 et 24 novembre 2016. Cette rencontre traduit l’intérêt croissant des pays du Golfe pour l’Afrique et, pour celle-ci, une diversification inédite de ses partenaires. Les pays situés au sud du Sahara redessinent leur insertion, jusqu’ici subie, dans la géopolitique mondiale. »

Vicken Cheterian voit dans les Yézidis des « éternels boucs émissaires » :

« Alors que la bataille pour la reprise de Mossoul semble s’enliser, les Yézidis qui ont fui le nord-ouest de l’Irak en 2014 hésitent à regagner leur région natale. Persécutés par l’Organisation de l’État islamique, qui considère les membres de cette minorité kurdophone comme des hérétiques à asservir ou à mettre à mort, ils reprochent aux peshmergas de les avoir abandonnés à leur sort. »

Hé non, rappelle Maxime Lancien , l’Australie n’a jamais été vide (« Terra nullius », une fiction tenace) :

« Lors des Jeux olympiques de Sydney, en 2000, l’Australie avait célébré dans l’allégresse la réconciliation nationale entre Aborigènes et descendants de migrants européens. La cérémonie d’ouverture mettait en scène l’histoire de son peuple premier, et l’athlète d’origine aborigène Cathy Freeman allumait la flamme olympique. Dix-sept ans plus tard, la question du droit à la terre et de la dette coloniale empoisonne à nouveau la société. »

Olivier Barancy revient sur la période où “Le Corbusier redessinait Paris” :

« Classée au patrimoine mondial de l’Unesco en juillet 2016, l’œuvre architecturale de Le Corbusier est célébrée comme une contribution exceptionnelle au mouvement moderne. Mégalomane, fasciné par l’ordre, l’architecte suisse était aussi, selon un ouvrage à paraître, un urbaniste doctrinaire qui rêvait de réduire la taille des appartements et de raser le centre des villes. Paris échappa au projet qu’il avait conçu à son intention. »

Mohammad-Reza Djalili et Thierry Kellner se demandent si Ankara et Téhéran sont alliés ou concurrents :

« Ravivées par la guerre en Syrie et par l’afflux de réfugiés en Europe, des tensions opposent de manière récurrente la Turquie à son partenaire historique allemand et à son rival ancestral iranien. Elles devraient persister, malgré une dynamique de rapprochement diplomatique entre Ankara et Téhéran pour la recherche d’un cessez-le-feu durable entre tous les acteurs du conflit syrien. »

Hans Kundnani & Astrid Ziebarth estiment qu’entre l’Allemagne et la Turquie existe “l’enjeu des réfugiés” :

« En mars 2016, la chancelière allemande Angela Merkel a négocié pour le compte de l’Union européenne un accord controversé avec la Turquie, afin de dissuader les migrants de traverser la mer Égée en bateau, souvent par l’entremise de passeurs. Dans le cadre d’un plan d’action complexe, ingénieux ou machiavélique selon le point de vue, le président turc Recep Tayyip Erdoğan acceptait de multiplier les patrouilles en mer et d’accueillir les demandeurs d’asile arrivés en Grèce après la signature des accords. En échange, pour chaque migrant syrien renvoyé en Turquie au départ des îles grecques, l’Union s’engageait à réinstaller en Europe un Syrien vivant dans un camp de réfugiés turc. Bruxelles verserait une aide de 6 milliards d’euros à destination des 2,7 millions de Syriens réfugiés en Turquie ; elle promettait également de rouvrir les négociations au sujet de l’adhésion de la Turquie et, plus important encore du point de vue d’Ankara, d’offrir à ses ressortissants la possibilité de voyager en Europe sans visa. »

En Europe, les choses bougent dans le domaine de la prostitution (William Irigoyen, “Prostitution, la guerre des modèles” :

« Au nom de la lutte contre les violences faites aux femmes, la Suède est devenue, le 1er janvier 1999, le premier pays à pénaliser l’achat de services sexuels, tandis que d’autres, comme l’Allemagne en 2001, choisissaient de légaliser les maisons closes. Quinze années de recul permettent d’observer les effets de ces deux approches opposées de la prostitution. »

Raffaele Laudani estime que “Matteo Renzi se rêve en phénix” :

« Alors que les arrestations et démissions pour corruption se multiplient dans l’entourage de la maire de Rome, issue du Mouvement 5 étoiles, ce dernier apparaît comme le grand vainqueur du référendum organisé par le président du conseil, M. Matteo Renzi. Les électeurs n’ont pas seulement rejeté le projet de réforme constitutionnelle : ils ont massivement condamné la politique menée depuis février 2014. »

La résistance wallonne, “bluff ou brèche”, demande Raoul Marc Jennar ?

« L’Accord économique et commercial global entre l’Union européenne et le Canada (en anglais CETA) a finalement été signé le 30 octobre 2016. L’opposition farouche de la Wallonie et de son ministre-président Paul Magnette en avait bloqué l’adoption pendant plusieurs semaines. Habitués à l’échec, les opposants au libre-échange ont imaginé en avoir subi un nouveau. Ont-ils raison ? »

Pour Sandra Szurek , les casques bleus font l’objet de “vives critiques” :

« Mise en échec en Syrie, l’Organisation des Nations unies (ONU) a pu obtenir du Conseil de sécurité l’autorisation d’envoyer des observateurs pour superviser l’évacuation d’Alep. L’ONU semble plus démunie que jamais. Même ses opérations de maintien de la paix suscitent de vives critiques, comme au Rwanda en 1994, en ex-Yougoslavie en 1995 ou plus récemment en Centrafrique. »

Marion Leclair évoque William Morris, créateur britannique unique (“Un esthète révolutionnaire” :

« Au XIXe siècle, le Britannique William Morris, promis par son éducation, son aisance financière et ses talents à une belle carrière d’artiste et d’écrivain, choisit d’accorder son action et ses convictions politiques : il entreprend de réhabiliter l’artisanat et de vulgariser la pensée marxiste, au nom d’une radicalité qui, chez lui, s’affirmera progressivement. »

“Mais que fait la police ?”, feignent de s’interroger Anthony Caillé & Jean-Jacques Gandini :

« Le soir est tombé sur l’avenue des Champs-Élysées, à Paris. Bravant l’état d’urgence, plusieurs centaines d’individus bloquent la circulation. Certains sont encagoulés ; armés, peut-être, à en juger par les bosses sous leurs blousons. Ils marchent vers le « périmètre interdit », celui de la résidence du président de la République et du ministère de l’intérieur, place Beauvau, cœur de l’État où, d’ordinaire, nul ne doit manifester. D’un instant à l’autre, la police déchaînera sur eux grenades lacrymogènes, matraques et tirs de Flash Ball. Pas cette fois. Cette fois, ils sont la police. »

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