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Le silence assourdissant d’un otage ex-médiatique qui parle encore.

La libération d’Ingrid Betancourt, par l’armée colombienne en Juillet dernier a donné lieu à une déferlante médiatique d’une rare intensité pour louer les mérites du président d’extrême droite Alvaro Uribe et de son homologue français Nicolas Sarkozy, et pour montrer la dureté de sa détention et la cruauté et l’inhumanité des FARC qui la retenaient en otage. Au cours des épisodes précédents, principalement en Mars 2008 après l’attaque du territoire Equatorien par les forces armées colombiennes, ces mêmes médias nous avaient submergés avec les relations douteuses du président socialiste du Venezuela avec ces groupes armés.

Plus récemment, le passage en Colombie d’Ingrid Betancourt et son "abrazo" avec Uribe ont aussi fait le bonheur des médias, en particulier du Journal du Dimanche qui nous en montre une magnifique photo [1]. Ce n’était pourtant une toute petite partie de sa tournée des chefs d’état en Amérique Latine. Sa rencontre avec les autres présidents, singulièrement avec Hugo Chavez, n’aura été que peu commentée puisqu’elle disait du bien de ce dernier, président honni de notre PAF. Le Journal du Dimanche nous montre bien une photo de cette étape au Venezuela, mais ici elle était seule, personne à qui donner l’accolade [2]. Dans un de ses blogs accrédités (ou embedded) notre journal de référence, Le Monde, laisse aussi passer l’information mais sur un ton pour le moins offusqué [3]. Le Grand Soir, par l’intermédiaire de Venezuelanalysis rétabli la vérité.

Laurent Emor


L’EX-OTAGE COLOMBIENNE BETANCOURT REMERCIE LE VENEZUELA DE CHAVEZ

par Erik Sperling et Gregory Wilpert, le 9 décembre 2008.

L’ancienne otage colombienne Ingrid Betancourt a rencontré lundi (8 décembre 2008) le Président Hugo Chavez à Caracas, pour "lui donner l’accolade et le remercier" de ses efforts réussis pour libérer les otages détenus par les groupes rebelles en Colombie. Elle a aussi souligné sa certitude que Chavez n’a jamais essayé d’aider les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie ou FARC.

"Président [Chavez], ce que vous avez fait en valait la peine" a dit Betancourt lors d’une conférence de presse qui suivait une rencontre privée avec Chavez et son Ministre des affaires étrangères Nicolas Maduro. "Vous n’avez pas seulement sauvé mes amis en négociant, mais vous avez aussi rendu possible ma libération et celle des autres."

Betancourt a mis en exergue le rôle joué par Chavez en janvier et février dernier, qui a eu pour résultat la libération unilatérale de six otages détenus par les FARC

"La première étape vers ma libération est due à Hugo Chavez" a déclaré Betancourt, "Si ces contacts n’avaient été pris, l’opération Jaque (NDT ; échec et mat) n’aurait pu avoir lieu" a-t-elle dit en se référant aux manoeuvres de secours de l’armée colombienne qui menèrent à sa libération.

La télévision publique a montré des images de la rencontre demandée par Betancourt pour remercier spécifiquement le chef de l’état Vénézuélien pour son "engagement, sa générosité, son amour, et l’ensemble de son investissement" pour la libération des otages et l’avènement de la paix en Colombie"

"La voie du président Chavez était la voie qui nous redonnait espoir dans les pires moments de captivité, la voie qui nous permettait d’apercevoir la lumière au bout du tunnel et de croire que nous serions bientôt libres" a dit Betancourt.

Betancourt a aussi remercié le peuple Vénézuélien pour l’accueil de sa famille pendant des moments difficiles. "Ils ont trouvé ici une nouvelle famille, un nouveau pays natal."

Le Venezuela est une des étape récente de Betancourt dans sa tournée des chefs d’état d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Chili, de l’Equateur, et du Pérou. Elle a comparé le président de l’Equateur, Rafael Correa, à un "frère" dans la bataille pour la paix, malgré ses désaccords avec le président de Colombie Alvaro Uribe sur la façon de gérer le conflit armé.

Betancourt a évoqué une "chaîne d’amour crée sur le continent, qui vous sortira tous d’ici", en parlant des otages restants.

L’ancienne candidate à la présidence, qui a passé six années en captivité, a été libérée, avec 14 autres otages, au cours d’une opération spectaculaire de l’armée colombienne en juin dernier.

Betancourt a aussi tenu une conférence de presse à l’ambassade de France aujourd’hui, dans laquelle elle a réaffirmé le rôle majeur joué par Chavez dans le processus de libération des otages et qu’elle n’avait jamais cru qu’il ait eu "des relations clandestines ou répréhensibles avec les FARC" premièrement parce qu’ "il connaît les FARC et deuxièmement parce que je comprends son cheminement pour essayer d’appréhender des choses qui ne le concernent pas directement."

Elle a aussi souligné que Chavez "est un grand démocrate" qui "a apporté une révolution pacifique au Venezuela" et rappelé qu’au cours de ses dix années de présidence il y avait eu plus de dix scrutins électoraux.

La proximité idéologique de Chavez avec les FARC "est en fin de compte une bénédiction puisque quelqu’un devait parler avec eux". "Je n’ai jamais perdu confiance dans le président Chavez," a ajouté Betancourt.

Traduction Laurent Emor pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

article original

http://www.venezuelanalysis.com/news/4024

URL de cet article 7651
   
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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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