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" On sait que les hommes peuvent être enceints "

Selon la dernière campagne du Planning familial. Et j’ajouterais : et mon cul c’est du poulet ?

Observez cette illustration où l’on a atteint les tréfonds du pire confusionnisme. Deux créatures. A gauche, une femme à barbe qui caresse le ventrounet de son chéri enceint, un homme chauve, myope, noir et qui a été fécondé. On ne sait trop comment, mais on "sait" que les hommes peuvent être enceints. Et moi je sais que si ma tante en avait, comme on disait à l’école primaire dans les années cinquante, elle s’appellerait "mon oncle" et risquerait des problèmes de prostate.

Comment s’étonner que les critiques de cette horreur viennent en priorité de chez Zemmour ou Le Pen ? A force de courage, de ténacité, grâce au dévouement de milliers de militantes et militants qui se sont battus pendant plusieurs dizaines d’années, le Planning familial, association progressiste, a fait bouger les lignes, a changé la société. Grâce au Planning, la cause des femmes a fini par être entendue. Pour jouir de leurs droits légitimes, les femmes n’eurent plus besoin de se cacher. Les réactions des Le Pen et Zemmour de l’époque, sans parler de celles de l’Eglise catholique dans sa majorité, furent violentes mais l’obscurantisme perdit son combat d’arrière-garde. Alors, aujourd’hui, les fafs boivent du petit lait.

Dans le sillage des aberrations étasuniennes où l’on vend des hormones comme on vend des bonbons à des parents qui veulent changer le sexe, pardon : le genre, de leurs enfants, d’aucuns chez nous ont oublié qu’on ne commande à la nature qu’en lui obéissant.

Les militantes et militants débloquants à plein tube d’aujourd’hui ont peut-être oublié qu’il y a cinquante ans Mastroianni s’était retrouvé enceint dans un film qui avait fait quelque bruit. Mais le brave Marcello avait abusé du poulet aux hormones dans une pochade qui ne se prenait pas au sérieux mais qui posait de vraies questions sans pour autant terroriser les masses assoupies dans la France pompidolienne où, cela dit, l’accès à la contraception était encore hésitant et où l’avortement était passible des assises.

Des militants de gauche ont mis en garde contre cette dérive ridicule. Comme Hélène Franco, anciennement mélenchoniste, désormais proche du parti communiste, Cécile Pina, proche du parti socialiste, ou encore Pierre Minnaert-Guinedor, délégué au conseil fédéral d’EELV. Le Planning envisage des porter plainte contre ceux qui osent le critiquer. La terreur, toujours la terreur. Je lui souhaite bien du courage, pour ne pas parler de plaisir. Il sera heureusement soutenu par Greta Thunberg, Anne Hidalgo et Clémentine Autain, toujours en quête d’un wagon sociétal à raccrocher.

Deux petites dernières pour la route. L’auteur de l’affiche ci-dessus a également commis celle qui suit. Bien sûr, plus d’il : un iel d’autorité. Une femme musulmane, basanée, voilée. Portant pantalon et petite jupette fleurie. Un homme blanc qui en a : du poil... aux bras, ouf ! Une poitrine quasi féminine et un ventre prometteur. Pas de barbe. Et puis cette affirmation selon laquelle il y a plus de genres que de contraception (sans s). Comme il y a quatorze objets contraceptifs sur la table, on attend la liste des genres.

Au Pays de Galles, la police a expulsé sans ménagement des femmes lesbiennes de la marche des fiertés parce que leur présence « incitait à une confrontation » avec des hommes biologiques qui s’identifient comme des femmes transgenres.

Pourquoi ai-je du mal à visualiser ce dont on parle ici ? Parce que, comme disait Verlaine,

Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu’est-ce que je fais en ce monde ?
O vous tous, ma peine est profonde :
Priez pour le pauvre Gaspard !

J’en profite pour renvoyer à une lettre ouverte à la Première ministre de deux militantes féministes, Marguerite Stern et Dora Moutot, sur les dérives du Planning familial. Parue dans Marianne..

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Même Auteur
Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, (…)
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