
Hernando Calvo Ospina est Colombien. Il a fait des études de journalisme en Equateur, où il fut arrêté en 1985, affreusement torturé et emprisonné. Il raconte cet épisode de sa vie dans son livre « Tais-toi et respire » (2013, éditions Bruno Leprince). Voir http://www.legrandsoir.info/contre-la-torture-l-espoir.html
Résidant en France depuis 1986, père de deux enfants français, il se heurte depuis des années à une fin de non recevoir pour chaque demande de naturalisation.
Il est vrai que cet intellectuel qui collabore notamment au Monde Diplomatique et au Grand Soir (qui a publié 57 de ses articles), qui est traduit en plusieurs langues, qui a participé à la réalisation de documentaires pour ARTE et la BBC, est dans le collimateur des USA.
Souvenons-nous : en avril 2009, un Boeing 747 d’Air France qui effectue un vol régulier se voit refuser le survol du territoire des Etats-unis et doit être dérouté vers les Antilles pour cause de la présence à bord d’un terroriste : Hernando Calvo Ospina. Voir http://www.legrandsoir.info/L-homme-qui-fait-trembler-les-USA.html
Et la France atlantiste et solférinienne attend l’autorisation d’Obama pour décider si Hernando Calvo Ospina, comme Cuba, doit être rayé de la liste des terroristes.
Dans son dernier ouvrage, « Latines, belles et rebelles » (Editions Le Temps des Cerises, mars 2015, 200 pages, 15 euros), Hernando Calvo Ospina nous conte trente-trois histoires courtes de femmes, qui ne prétendent pas être leurs biographies.
À travers elles, nous dit son éditeur, ce sont plusieurs pages de l’histoire de l’Amérique latine que l’on parcourt, depuis l’arrivée des envahisseurs européens en 1492 jusqu’à nos jours. Certaines de ces femmes ne sont que peu ou pas du tout connues ; la plupart ont joué un rôle essentiel dans les luttes d’émancipation. Parmi elles, la princesse indienne Anacaona, qui s’est soulevée contre les conquérants espagnols dans l’île partagée par Haïti et la République dominicaine ; la vice-reine Bartolina qui a dirigé l’un des principaux mouvements contre la colonie espagnole en Bolivie ; la noire Marie-Jeanne Lamartinière qui a aidé à vaincre les troupes de Napoléon en Haïti ; Lucy Gonzalez, la Mexicaine qui a lutté à Chicago pour les droits des ouvrières ; Lola Lebron, qui s’est battue pour l’indépendance de Puerto Rico ; l’Uruguayenne Lucia Topolansky, la Brésilienne Dilma Rousseff ou la Nicaraguayenne Nora Astorga,qui passèrent de la guérilla à des postes de haute responsabilité d’État ; l’anonyme Ana qui a affronté l’armée des États-Unis lors de l’invasion du Panama ; l’écrivaine Gabriela Mistral ou l’artiste Chavela Vargas, lesbiennes dans un monde hypocrite ; les mères colombiennes qui font face au pouvoir au nom de leurs enfants assassinés ; ou la Cubaine Adriana Perez qui s’est battue pour la liberté de son mari et le droit d’être mère.
Les chances de voir notre ami, notre frère, Hernando Calvo Ospina présenter son livre dans un grand média libre (sic) français sont aussi minces que les risques qu’il fait courir aux USA en prenant l’avion ou les possibilités que disparaissent de sa chair et de son esprit les stigmates des tortures qu’il a subies parce qu’il ne voulait pas mentir ou se taire.
Maxime Vivas